Pour s'améliorer, il faut changer.
Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent.
Winston Churchill
Où il est question de moutarde, de dindon, de mérite, de grosses, de pénétration, de haka, de pif, de chocolat, d’enfler, de berger allemand et du Cosby Show. Houlà, je vais prendre une aspirine moi.
Deux aspirines.
Nalyse de Smackdown du 24 juin
Pour s'améliorer, il faut changer.
Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent.
Winston Churchill
Où il est question de moutarde, de dindon, de mérite, de grosses, de pénétration, de haka, de pif, de chocolat, d’enfler, de berger allemand et du Cosby Show. Houlà, je vais prendre une aspirine moi.
Deux aspirines.
Nalyse de Smackdown du 24 juin
Cela ne surprendra plus les lecteurs réguliers du site (et merci à eux) : Capitol Punishment m’a un peu déçu. Certes, il y a eu de bons, et même de très bons matchs. Mais les triomphes, annoncés, d’Orton et Cena, par exemple, ont eu largement tendance à gâcher le plaisir, en faisant plus que jamais des deux hommes des intouchables. L’image de Cena posant avec les soldats US après avoir volé au secours d’un môme m’a même donné envie de restituer tout mon repas précédent, par hyperglycémie…
Cena a au moins « l’excuse » qu’il était délicat de mettre le titre entre les mains de Truth, bien sympathique, et efficace en heel cinglé. Orton, lui, incarne vraiment ce que Christian conspuait dans ses promos : ce n’est pas le plus méritant qui gagne.
Si Orton a de nombreux détracteurs (même si même ces derniers admettent qu’il s’est amélioré ces derniers temps), Christian a, de tout temps, sorti des bons matchs contre tout le monde, upcarders comme lowcarders, ce que même Cena ne sait pas faire…
C’était donc fort déçu pour le dindon de la farce du dimanche précédent (d’autant plus qu’il avait été victime de l’arbitrage comme le premier Aulas venu) que je m’attelai à la vision de ce Smackdown, en attendant de voir la réaction de Cricri.
Autant le dire tout net : ce SD ressemble comme un frère aux précédents. Feuds identiques, axes clairement établis dont on ne bouge pas, et une répartition qui manque un peu d’interpénétration. Axl, ce n’est pas sale, je trouve simplement qu’il y a peu de mouvements entre les différentes « strates » (upcard, midcard, lowcard) et que le show est déjà au bord de tourner en rond. Pourtant, ce soir, il a donné, et c'est peu de le dire, le meilleur de lui-même.
Commençons, ainsi qu’il est de coutume, par les matchs sans réel enjeu. Pas de match de Diva ce soir, j’en viens donc immédiatement à Jinder Mahal.
Décidément, non, je n’y arrive pas. Ce soir, on l’a encore vu arriver sur le ring, agresser Tatsu avant même que la cloche ne sonne, aidé en cela par Khali. L’Indien affirmait ensuite que Khali vivait une renaissance (intéressant, comme concept, puisqu’empreint de culture indienne, bel effort de la part de la WWE), et qu’il était fini, et bien fini, ce temps où le géant dansait et embrassait de grosses Américaines.
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La promo n’était pas mauvaise, mais après quatre squashs de ce genre, il serait bon de voir Mahal dans d’autres registres, ou dans un vrai match. Ceci d’autant plus que, mais cela n’engage que moi, je le trouvé dénué de charisme et son catch assez anonyme…
Poursuivons avec les deux exilés de The Core, qui étaient ce soir opposés aux Usos, tout haka dehors. Gros retour en grâce des Usos, habitués de Superstars, et ce n’est que justice, car les deux frangins font quand même un beau boulot en équipe. Je préfère, sans doute par habitude, les duos aux gabarits et aux styles différents, mais les Usos ont quand même un certain talent entre les cordes. Ils n’ont eu que 4 minutes pour le démontrer, et ce sont Slater et Justin qui l’ont emporté, mais le match était assez agréable, plutôt enlevé.
Traduction: Et nous irons cueillir des fleurs dans la riante forêt!
Etonnant, non?
Cassons maintenant deux binômes, et faisons deux matchs grâce à cette manipulation : vous obtenez alors Sin Cara contre DiBiase, et Bryan contre Rhodes. Logique, puisque Bryan avait déjà affronté, avec un certain succès, Di Biase lors de NXT, il fallait donc se renouveler un peu.
Le match entre Sin Cara et DiBiase a été très efficace, DiBiase étant manifestement un excellent adversaire pour Sin Cara, ce qui lui manque un peu depuis son arrivée. On peut même dire que le Million Dollar Son n’a pas été dépourvu d’une certaine classe, lors de ce match, tandis que Sin Cara déroulait ses extravagantes acrobaties. Les deux hommes ont manifestement plaisir à bosser ensemble, et ce match de cinq bonnes minutes, remporté par le haricot sauteur (remember Pif Gadget !) était d’une légèreté vraiment rafraichissante. Une réussite.
Quand on vous dit que Sin Cara pète le feu.
Mais, il faut l’admettre, l’autre match était supérieur. Il commençait par une promo de Rhodes, relevant que Hersey, Pennsylvanie (ville hôte du soir) était la capitale mondiale des producteurs de chocolat, et que cela se voyait, puisque le public était rempli de gros lards. Sur ce, Bryan faisait son entrée, basant sa réponse sur le classique « l’apparence ne fait pas tout ». Et comme Rhodes objectait que c’était, en gros, « une réponse de moche », Bryan montrait une photo de Dusty Rhodes. Et en effet, si le père Rhodes était charismatique à souhait, il n’était en revanche pas spécialement séduisant… Très bonne promo de Rhodes, plus ordinaire de la part de Bryan, mais avec un coup bien vicieux pour la conclure : les deux hommes ont une excellente raison de se taper dessus. Et c’est ce qu’ils ont fait, durant 11 minutes (ce qui est énorme ces derniers temps), dans un match qui tint toutes ses promesses, entre deux techniciens de très haut vol et, plus simplement, deux excellents catcheurs. Certains passages de ce match n’étaient pas très accessibles pour un amateur (soit dit sans aucune arrogance, sincèrement), car on y trouvait beaucoup de contres, soumissions, etc. Mais la rencontre dans son ensemble a été très bien construite, très bien exécutée, et chaque lutteur a eu des temps forts vraiment haletants. C’est en tout cas Rhodes qui a remporté une belle victoire de prestige, remettant les compteurs à zéro après sa défaite de lundi dernier.
A noter d’ailleurs, en aparté, que Rhodes a présenté DiBiase comme son protégé, ce qui en dit long sur l’évolution respective des deux hommes…
C'est grâce à moi que Di Biase en est là où il est!
Alors, impressionnés?
Un petit détour, pour conclure notre voyage dans les eaux troubles du midcard, par le segment hebdomadaire de Ryder… pardon de Curtis, qui illustrait cette semaine l’expression « he doesn’t cut the mustard », ce qui signifie « ne pas faire le poids ». Curtis retournait l’expression, signifiant donc que lui faisait le poids. Ryder, si tu lis notre site (et comme tu as raison), tu es en train de te faire arnaquer.
Arrivons enfin dans le « sommet » de la carte. Ce soir, Barrett défiait Jackson pour son rematch. Le résultat était couru d’avance, c’est bien évidemment Big Zeke qui reste Champion Intercontinental, grâce à son Torture Rack.
Plusieurs commentaires, néanmoins. D’abord, quel avenir pour Barrett ? Le upcard heel est très bien rempli (Sheamus, Christian, voire Henry), et le titre IC lui est désormais inaccessible. Sin Cara et Bryan étant pris par des feuds, il va être compliqué de trouver une feud qui le mette réellement en valeur, surtout si, comme ce soir, ses anciens partenaires viennent le chambrer en annonçant qu’eux, au moins, ils gagnent leur rematch… Une piste pour une prochaine rivalité, au passage ?
Ensuite, le match de ce soir a prouvé que Barrett limitait son moveset quand il affrontait Jackson. Jackson, soyons clairs, a au maximum 4 coups à son arsenal. Barrett est donc obligé de se retenir pour ne pas ridiculiser son adversaire, et en faire un vainqueur crédible… Reste néanmoins qu’il faudra quand même un jour lui donner un adversaire valable pour qu’il puisse donner sa pleine mesure. Pourquoi pas la place de Punk à Raw si celui-ci s’en va ?
A priori, Tatayet n'emballe plus les foules…
Et enfin, le #1 contender. C’est Long, alias Captain Obvious, qui ouvrait le bal ce soir. Il fallait l’admettre : Christian avait été victime d’une erreur d’arbitrage. Avis que partageait Christian, venu le rejoindre, qui se plaignait en supplément, avec une solide mauvaise foi de heel, d’avoir reçu un coup de ceinture sur le crâne. Long confirmait que ce n’était pas le comportement d’un champion, puis s’excusait auprès du WWE Universe pour cette erreur technique, et provoquait une réaction amusante de Christian : ce n’est pas le public qui s’est fait enfler, c’est moi !
Ainsi donc, Long offrait un rematch à Christian… s’il parvenait à battre Kane ! Ah bon ? Really ? On fait une erreur, mais tu vas quand même devoir te battre… Etrange, comme raisonnement. C’est un peu comme si le facteur ne livrait pas le courrier, et qu’il fallait vaincre 5 bergers allemands dans une arène entourée de barbelés pour avoir le droit de le récupérer… Bon, on n’en est pas à une ânerie près, et pour une fois que Long sort un truc illogique et imprévisible de son chapeau (non, il ne s’agit pas du sexe de Silver)…
Quand on se fait enfler, c'est rarement avec le sourire…
Randy, quant à lui, était excité comme une pucelle burgonde avant le passage des goths en apprenant qu’il pourrait encore s’en prendre à Christian. Je ne sais pas qui est cet homme souriant, mais rendez-moi Randy, je vous prie.
Ainsi donc, Christian et Kane s’affrontaient durant 13 longues minutes. VKM a dû s’en étrangler de rage : tout ce catch, c’est très mauvais pour la pub et les autopromos. Pour bien enfoncer une porte ouverte, disons que Christian a fait du Christian, et Kane du Kane, et les deux étant d’excellents professionnels, l’ensemble n’a pas paru long du tout, ce qui n’est pas un mince exploit. Kane tenait globalement la dragée haute à son adversaire… jusqu’à ce qu’Henry agresse le Gros Machin Rouge, lui offrant la victoire par disqualification. Pour saisir ce qu’il s’est passé, il convient de remonter un peu plus tôt dans la soirée. Show était interrogé sur son agression envers Henry le vendredi passé, puis sur la réponse de ce dernier lors du PPV, qui avait couté la victoire au géant face à Del Rio. Alors que Show affirmait, très calmement, qu’Henry avait intérêt à être en forme avec ce qu’il s’apprêtait à lui envoyer dans les dents, le sosie de Théo du Cosby Show agressait le World's Largest Athlete. Il était donc normal que, dans la continuité, il aille agresser l’allié de Show.
Long était très embêté : on lui avait cassé son match inexplicable. Aussi, il programmait, derechef, un tag team, avec Christian et Henry contre Orton et Kane. Long est toujours aussi friand de proposer des matchs à handicap à Christian, puisqu’après 13 minutes de massage cambodgien de la main de Kane, on a tendance à être moins virevoltant.
Mais contre toute attente, Henry asseyait sa place dans l’upcard, ou au moins dans l’upper midcard, en tenant le match sur ses épaules. C’est vraiment très plaisant de voir Henry, souvent méprisé par la Fédération, avoir enfin un rôle à sa (dé)mesure, d’autant que le gars a l’air d’un vrai type bien, quand on peut l’apercevoir en interview hors-kayfabe. Passons donc sur cet enthousiasme de midinette pour en revenir à nos 8 minutes de pugilat, et à un Christian qui très intelligemment encaisse un RKO à la place d’Henry, ce dernier pouvant placer sur Orton le World Strongest Slam victorieux.
Autant la première partie était intéressante, autant la seconde a été vraiment excellente, avec un Christian très diminué qui compense par son astuce, et un Henry qui se comporte comme un béhémot dès qu’il entre sur le ring, les deux se passant la main aux moments opportuns, et la conclusion situant Christian comme un vrai smart heel, mais aussi et surtout comme le first contender, une fois de plus.
Non, mais quand je disais que j'étais la tête, et toi les jambes,
je voulais pas te vexer, vieux!
La feud dure depuis longtemps, presque trop, et il faut espérer qu’elle cessera lors de MITB (par une victoire de Christian, de préférence). Mais là où d’autres feuds nous auraient déjà lassés, celle-ci offre des garanties de qualité qu’il serait dommage de bouder.
Et je conclurai en donnant un très bon point à la WWE pour cet excellent SD : certes les feuds ne sont pas jeunes, certes tout cela ne se renouvelle guère, mais comment se plaindre lorsque d’excellents catcheurs trouvent un partenaire qui leur convient, et lorsque les rivalités procurent des matchs de très haute tenue ? Car avec ses 46 minutes de combats, presque un record, ce SD ne s’est pas contenté d’offrir un gros volume de catch : il a aussi offert une très belle qualité générale, et je pense pouvoir dire que vous devez y jeter un peu plus qu’un œil distrait…
Sinon, Spiderman va venir vous botter le fion.