Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme.
Las Vegas Parano
A une période où la WWE redouble de roublardises pour booster une Road To Wrestlemania handicapée par un roster exsangue, vous restez septiques face à Raw ou Smackdown ? Le catch féminin vous indiffère, impossible de vous reporter sur NXT? Peut-être est-il temps pour vous de vous tourner vers d'autres horizons. Pour vous faciliter la tâche nous vous proposons aujourd'hui un petit tour du côté de la Ring Of Honor : quelque chose comme la première compagnie indy du circuit.
I'm Sexy and I know it.
Nalyse du PPV de la RoH 14th Anniversary du 26 février
Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme.
Las Vegas Parano
A une période où la WWE redouble de roublardises pour booster une Road To Wrestlemania handicapée par un roster exsangue, vous restez septiques face à Raw ou Smackdown ? Le catch féminin vous indiffère, impossible de vous reporter sur NXT? Peut-être est-il temps pour vous de vous tourner vers d'autres horizons. Pour vous faciliter la tâche nous vous proposons aujourd'hui un petit tour du côté de la Ring Of Honor : quelque chose comme la première compagnie indy du circuit.
I'm Sexy and I know it.
Nalyse du PPV de la RoH 14th Anniversary du 26 février
ROH World Television Championship
Tomohiro Ishii (c) vs Roderick Strong vs Bobby Fish
La ROH a fêté le 26 février 2016 son 14e anniversaire au Sam's Town Hotel and Gambling Hall de Las Vegas, Nevada. Pour l'occasion, elle présente un show à la carte imposante: pas moins de neuf matchs à l'affiche.
Coup de bol pour le curieux, la ROH a un partenariat avec la New Japan Pro Wrestling et le show voit ainsi la participation de nombreux athlètes de l'écurie japonaise.
Idéal pour avoir un petit exemple de ce que peut proposer la NJPW, une fédération en pleine expansion, dont le millésime 2015 fut des plus savoureux.
Tomohiro Ishii est depuis peu le champion TV de la ROH. Ce pilier de la NJPW où il a gagné plusieurs le fois championnat NEVER est un petit guerrier trapu dont le surnom de Stone Pitbull lui va comme gant. Roderick Strong est un vétéran de la fédération indépendante et ancien World Champion de la compagnie. obby Fish est actuellement en équipe avec Kyle O'Reilly au sein des ReDRagon, une équipe qui se produit aussi bien à la ROH qu'à la NJPW.
Strong ouvre les hostilités mais il est vite cueilli par Ishii qui prend la direction du match et impose son catch très stiff. Les concours d'atémis et de coups de coude s'enchaînent à la manière puro. Les souplesses, nombreuses, sont brutales: on utilise souvent un adversaire pour en assommer un autre. Seule faute dans cette partition maîtrisée : suite à une power bomb du Stone Pitbull, Fish n'arrive pas à se dégager avant le compte de trois. Mais l'arbitre ne valide pas le tombé. La foule scande « You fucked up » mais les clameurs s'arrêtent rapidement quand le rythme du combat s'accélère et Ishii finit par placer son brainbuster sur Strong pour remporter la victoire.
Un opener solide assuré par des athlètes habitués à de jolies performances.
Adam Page vs B.G. Withmer
En gros, Page est un jeune loup ambitieux favori des foules et B.G. un vieux briscard heel. Beaucoup d'animosité entre les deux adversaires pour un match qui commence très fort. On se retrouve vite à l'extérieur du ring. Withmer se mange la barrière d'insécurité et un méchant dropkick alors qu'il est affalé sur une chaise. Il finit par reprendre le contrôle d'un match qui va rapidement perdre en intensité. Pas honteux mais rien d'exceptionnel dans ce combat, à l'image de ce shooting star press à l'extérieur du ring légèrement botché par Page. Impressionnant mais moche comme tout.
Withmer finit par placer un low blow qui lui permet de river les épaules de son adversaire pour le compte de trois. Adam Page passera sa frustration sur le service de sécurité.
Fou de rage, Adam Page va forcer le service de sécurité à jouer à saute mouton !
Hirooki Gotto vs Dalton Castle
Viva Las Vegas !
Gotto est une des plus grosses stars de la NJPW, où il a quasiment tout gagné à l'exception de la ceinture NEVER et de l' IWGP Heavyweight Championship. Castle est une sorte de Liberace du catch au talent prometteur qui arrive sur le ring accompagné de ses boys, deux jeunes éphèbes qui l'éventent pendant ses matchs. Il imite également très bien le paon.
Le représentant de la ROH joue intelligemment de son personnage pour compenser son incapacité à suivre Gotto. Le rythme du match sera donc assez lent ce qui va permettre à Castle de briller un minimum même si toutes ses manœuvres sont méthodiquement contrées par le Japonais. Après un hurricanrana de l'extérieur du ring et un german suplex appliqué avec force Dalton est à deux doigts de la victoire. Mais Gotto s'en sort et même s’il doit s'y prendre à deux fois pour placer son finisher, décroche la victoire sans trop de problèmes. L'après-match se conclut par une poignée de main pleine de respect mutuel.
Mais laisse toi faire ! Puisque je te dis que c'est comme ça qu'on catche en Amérique !
Alex Shelley vs Christopher Daniels
Pendant ce temps au Fucking Blue Boy c'est soirée costumée.
Voilà un match qui ravira les nostalgiques de la TNA. Shelley et Daniels sont en effet deux piliers de la légendaire X-Division qui a fait les belles heures de la fédération floridienne. On a déjà vu ça mille fois mais c'est toujours aussi fun, surtout que c'est exécuté à la perfection. Et on a KAZ en ringside et Bryan Kendrick à la table des commentateurs ce qui ne gâche rien.
L'affrontement se termine sur un mic mac incluant un coup de ceinture et l'épilogue nous offre la réunification des Motor City Machine Guns, puisque Chris Sabin vient se réconcilier avec son ancien acolyte. Du bon boulot fignolé façon vintage.
– Regarde, Christopher que fait cet homme dans le coin du ring ?
– Mon dieu, j'espère qu'il ne va pas se blesser !
Michael Elgin & Hirochi Tanahashi vs The Briscoes
Eh ouais, avec mes poignées d'amour j'ai assez de place pour caser la traduction japonaise !
Frustré par une défaite récente face à Jay Briscoe, Elgin propose une revanche face aux deux frangins dérangés où il sera accompagné de pas moins que Hiroshi Tanahashi, le John Cena japonais, multiple champion IWGP. Timing à la milliseconde, concours de force, jeu avec le public : ce match a tout pour plaire.
Tanahashi n'est pas venu en touriste. Tout le monde déroule son meilleur catch. Les Briscoes, vétérans de la ROH, prennent rapidement l'avantage après un suicide neckbreaker de Mark sur Elgin qui met hors-jeu le Canadien pour un bon moment. Les représentants de la ROH vont longuement dominer un Tanahashi qui joue très bien le punching ball. Le Japonais finit par réussir à faire le changement, et Elgin reprend le contrôle avec son style puissant et technique.
Ça se corse ensuite pour le Canadien puisque les Briscoes finissent par unir leurs forces pour le contrer. Les deux frangins passent très près de la victoire , avant que le rythme n'accélère. Les Briscoes donnent tout ce qu'ils ont pour remporter le match, mais le duo Elgin/Tanahashi est trop fort : une combinaison powerbomb/frog splash leur permet d'arracher la victoire de haute lutte, pour le plus grand plaisir du public. L'après-match, encore une fois, se conclut par une poignée de main empreinte de respect mutuel.
Kazuchika Hokada vs Moose
Drôle d'idée de donner comme adversaire au champion poids lourd de la NJPW un rookie maladroit comme Moose. Pour vous faire une idée si vous ne connaissez pas Hokada, c'est une sorte de Randy Orton qui aurait réussi et Moose c'est un big guy (pour un standard ROH) highflyer très populaire mais quand même en rodage.
Hokada joue le jeu et donne le beau rôle à son adversaire. Le combat s'exporte à l'extérieur du ring puis carrément au milieu des spectateurs. Le champion IWGP aime en effet sauter par dessus la barrière de sécurité pour laminer son adversaire et mettre le feu au public. Le Japonais dirige le combat, harangue la foule, toujours en prenant soin de valoriser Moose qui arrive à tenir la distance.
Le rookie en profite pour dérouler d'impressionnants enchaînements de powerbombs ponctués de big foot. Mais Hokada est nettement au-dessus et même si il lutte avec le frein à main, il présente une partition sans faute qu'il va conclure avec sa Rainmaker clothesline. Victoire sans surprise du champion IWGP sous les vivats de la foule. L'après match se conclue par… oui… enfin vous aurez compris.
– Pourquoi tu résistes ? On m'a dit que c'est comme ça que vous catchez aux USA !
– Mais qu'est-ce que ..?
NEVER Openweight Six Man Tag Team Championship
Kenny Omega & The Young Bucks (Bullett Club) (c) vs KUSHIDA & Matt Sydal & ACH
Un match composé quasi-exclusivement de talents de la NJPW pour un tire NJPW : d'un côté les champions, représentants du fameux Bullet Club avec le nouveau leader Kenny Omega et les celèbres Young Bucks, et de l'autre la nouvelle sensation du japon KUSHIDA (Champion Junior Heavyweight), Matt Sydal (ancien Evan Bourne à la WWE et co-détenteur de la ceinture par équipe de la division Junior Heavyweght de la NJPW) et ACH (rookie survolté qui aime pasticher Stone Cold, seul représentant réel de la ROH),
Autant vous le dire tout de suite, c'est le match de la soirée. Les Young Bucks sont au sommet de leur art avec leurs enchaînements ébouriffants et leur attitude de sales gosses qu'on crève d’envie de baffer. Et Kenny Omega se révèle être un génie du ring qui n'est pas arrivé à la tête du Bullet Club par hasard. Son talent n'a visiblement rien à envier à ses prédécesseurs (soit pour mémoire Finn Bàlor et A.J. Styles, excusez du peu).
Inutile de vous décrire l'action ça va trop vite, ça part dans tous les sens, les spots de fou s'enchaînent mais le déroulé reste toujours lisible. Tout le monde a le temps de présenter ses plus beaux moves. Sydal reste un incroyable high flyer, KUSHIDA n'a pas volé sa popularité et ACH arrive à suivre le rythme sans faire d'erreurs. Vraiment ce que le catch indépendant peut proposer de mieux.
Victoire du Bullett Club qui arrive à faire oublier l'arrivée nullissime de Omega dans l'arène : un balai à la main, il fait la poussière avant de monter sur le ring.
Exceptionnellement, pas de poignée de main pleine de respect en épilogue.
– Hey ! Les copains qu'est-ce que vous pensez de mon imitation du Lac des Cygnes ?
– C'est nul, venez on joue plutôt à saute-mouton !
– Heu… suck it ?
ROH World Tag Team Championship
War Machine (c) vs All Night Express
War Machine est un duo de vikings aussi imposants qu'agiles et rapides. La récemment recomposée All Night Express (ANX) est composée de l'ancien TNA Kenny King et du pas très populaire Rhett Titus.
C'est un match sans disqualification et du coup on a affaire à joli brawl, mené de main de maître par les War Machine. Les belligérants se mangent tout ce que la salle peut compter de barrières, escaliers, tables et poubelles. On utilisera même une échelle, malheureusement on voit de très loin qu'elle est prédécoupée.
L'action hardcore étant ponctuée de très jolies prises labellisées tagteam, cette défense de titre se révèle une jolie surprise : il est en effet toujours sympa de voire les gros vikings faire des roues et sortir des moves de quasi-high flyers entre deux démonstrations de puissance virile.
Les Champions s'imposent sans surprise tant ils ont l’air invincible à l'heure actuelle. Mais on aura passé un bon moment à les voir s’exploser la gueule avec une arrogante team bling-bling.
– Ça je le range là et après je vais sortir les poubelles !
ROH World Championship
Jay Lethal (c) vs Adam Cole vs Kyle O'Reilly.
On arrive au main event : un Triple Threat Match pour la ceinture suprême de la ROH. Le champion Jay Lethal y a pour opposants Adam Cole et Kyle O'Reilly.
Jay Lethal est un ancien champion X-Division de la TNA, Adam Cole un ancien détenteur du titre poids lourds de la Ring Of Honor et Kyle O'Reilly la moitié de l'équipe ReDRagon (avec Bobby Fish qu'on a vu en début de show).
Lethal débarque avec ses amis de la secte House Of Truth soit le gourou chevelu Truth Martini (best pseudo ever) et une rousse à gros nichons. Les trois adversaires ont un profil similaire : ils compensent leurs petits gabarits par des mouvements impressionnants, un timing impeccable et une belle rapidité d’exécution. O'Reilly ouvre les hostilités à coup de high kicks et le match ne va plus connaître de temps morts jusqu'à son dénouement. L'affrontement est serré et constitué quasiment uniquement de mouvements à trois ce qui en soi est déjà assez remarquable.
Chacun est mis en valeur : Lethal joue la carte de la perfidie, Cole présente un catch élégant et efficace, quant à O'Reilly, il fait preuve d'un persévérance sans faille et n'hésite pas à enchaîner les séries de coups de coude dans la pure tradition japonaise. Les mouvements impressionnants et les prises à risque se succèdent à un rythme extrêmement soutenu.
Si Adam Cole se démarque par son charisme, c'est bien O'Reilly qui est à deux doigts de gagner la ceinture lorsqu'il réussit l'exploit de bloquer ses deux adversaires en même temps dans une soumission : Kimura pour le champion et Ankle ock pour le second challenger.
Mais Cole empêche Lethal de concéder le match. Et après un festival de contres, le champion réussit à placer une double Lethal Injection à ses deux adversaires :1,2,3 et conserve ainsi son titre. Un match très dense et sans fausses notes qui évite les roublardises du Triple Threat vient donc conclure ce très bel anniversaire.
On soulignera pour terminer que c'est bien la NJPW qui ressort grande vainqueur de la soirée. Après avoir jeté un coup d’œil à la ROH, vous savez donc ce qu'il vous reste à faire.
En vous remerciant, bonsoir.
Tu te rends compte qu'aucun de nos quatre pieds ne touche le sol ?