Punks not Dead. But the Deadman is.
The Exploited feat. McOcee
La fin de la Streak est loin de faire l'unanimité, c'est le moins que l'on puisse dire. McOcee n'y trouve rien à redire et nous explique pourquoi.
La fin de la Streak, ça s'est passé au Silver… À l'Ultra… Au BMW Dome…Enfin, tu vois ce que je veux dire, Brother !
Un truc ou deux trucs au sujet de la fin de la Streak de l'Undertaker
Punks not Dead. But the Deadman is.
The Exploited feat. McOcee
La fin de la Streak est loin de faire l'unanimité, c'est le moins que l'on puisse dire. McOcee n'y trouve rien à redire et nous explique pourquoi.
La fin de la Streak, ça s'est passé au Silver… À l'Ultra… Au BMW Dome…Enfin, tu vois ce que je veux dire, Brother !
Un truc ou deux trucs au sujet de la fin de la Streak de l'Undertaker
Dimanche 6 avril, La Nouvelle-Orléans.
Alors que le main event de la soirée se rapproche tranquillement, l’heure vient pour l’Undertaker de défendre à nouveau sa Streak. Dans l’esprit du WWE Universe comme dans celui des lecteurs des Cahiers du Catch, la cause est entendue : Brock Lesnar ne brisera pas l’incroyable série d’invincibilité du Deadman. D’ailleurs, c’est bien simple : personne n’y parviendra, jamais. La fédération a bien trop intérêt à maintenir le mythe vierge de toute défaite pour que l’irréparable se produise. C’est trop tard. Les légendes sont immortelles et la Streak du Phenom en est une. Sauf que vingt-cinq minutes après le début du duel, The Freak fracasse son rival d’un F-5 sur le tapis du ring pour la troisième fois : un, deux… trois. Comment ça, trois ? Non, l’arbitre a botché son décompte, la vidéo va permettre de constater qu’une épaule était décollée du sol et le combat va reprendre. D’ailleurs, elle a bougé, cette satanée épaule, pendant que l’homme en noir et blanc exécutait sa basse besogne. Tiens, même Paul Heyman n’a pas l’air d’y croire. Ni Brock Lesnar, qui n’a jamais eu l’air aussi benêt qu’à cet instant. Moment de flottement dans le stade. Silence de cathédrale. Putain, mais si, c’est confirmé. On se pince une dernière fois, on tire frénétiquement sur la clope qu’on vient d’allumer, et notre cerveau parvient finalement à s’extirper du brouillard qui l’enveloppe depuis le coup de gong. L’Undertaker a perdu son match contre Brock Lesnar à WrestleMania XXX. Il mettra dix minutes à se relever, comme un sale vieillard sénile vaincu.
Il parait que parfois, à la maison, elle a l'impression de parler à un mur.
l’Undertaker a perdu son match contre Brock Lesnar à WrestleMania XXX. Les Cahiers du Catch ont passé peu ou prou une semaine à expliquer que cela n’était pas possible, mais l’Undertaker a perdu son match contre Brock Lesnar à WrestleMania XXX. Putain. Le truc est tellement ouf, l’exploit si retentissant que même Le Monde en parle. Enfin l’exploit… Car le quotidien du soir ne traite le sujet que sous un seul angle : la fin de l’invincibilité du Lord of Darkness. Brock Lesnar ? Connais pas. La preuve ? Voilà comment mon journal préféré reporte l’info : « The Dead Man s'est incliné face au jeune lutteur Brock Lesnar ». Le « jeune » Brock Lesnar, c’te blague. Bref, l’événement est planétaire et le web frôle la surchauffe, certains fans hurlant même au scandale avec une vigueur finalement pas si surprenante. Après tout, une icône vient d’être abattue d’un F-5 tout con. Quand on n’y est pas préparé, c’est un fuckin’ choc, qui te fait faire de grands O avec ta bouche. Et forcément, certains regrettent la fin de la Streak et/ou concentrent leurs tirs sur le choix de Brock Lesnar. Essayons d’y réfléchir ensemble en nous posant trois questions simples : l’Undertaker devait-il raccrocher ? La Streak aurait-elle dû être préservée ? Brock Lesnar devait-il être le fossoyeur de la légende ? On ne tombera peut-être pas d’accord, mais on en aura au moins discuté.
Et puis, il n'avait plus la cardio pour tout faire. Parait que parfois, ils sortent pas du cercueil du week-end…
L’Undertaker devait-il raccrocher ?
Oui. Sérieux, entre toi et moi : il ne ressemblait plus à rien et méritait plus que jamais son surnom de Deadman. Physiquement, le Taker s’est dégradé à vitesse grand V depuis que les Cahiers du Catch relatent ses faits d’armes à WrestleMania, le problème étant qu’à l’occasion de la vingt-cinquième édition du Biggest Stage of Them All, nous moquions déjà un maquillage de nature à faire passer Nabilla ou une pute du bois de Boulogne pour un modèle d’élégance. Depuis, les rides se sont creusées, à tel point que l’on se demande si le Temps, ce gros bâtard, ne cherche pas du pétrole dans le corps de cacochyme de Mark Calaway. Le poil s’est fait plus rare, notamment sur le haut de crane, ce qui oblige désormais le Phenom à arborer des coupes de cheveux que ne renierait pas ce spécialiste du bon goût qu’est Jérémy Menez. Et puis cette barbichette (probablement teinte pour ne pas laisser apparaître la Vérité crue et blanche)… Typique des quinquagénaires qui tentent de compenser sur le menton ce qu’ils perdent au-dessus du front. La preuve ultime qu’il fallait que la Faucheuse raccroche ses bottes et ses chapeaux ? Ce dernier duel, le pire du Taker depuis des années. Les stipulations farfelues ou la vista de CM Punk étaient jusque-là parvenues à masquer les limites physiques du vieillard, mais dimanche soir, ma seule envie était que quelqu’un lui file un déambulateur pour accélérer le rythme de son match.
La photo qui semblait possible que sur Photoshop
La Streak aurait-elle dû être préservée ?
Non. J’ai bien conscience de la fragilité de l’argument, mais la tradition l’exige : dans le grand barnum du catch, qu’il soit indépendant et se pratique dans les régions françaises, ou qu’il soit mainstream et réunisse quelque 70 000 personnes et des millions de fans tous les ans, on s’en va sur une défaite et pis c’est tout. C’est une question de symbole, celui du passage de relais, de témoin ou de flambeau, je te laisse le choix. C’est une forme de transmission de savoir et d’expérience : « tiens, je t’offre la victoire, tu sauras quoi en faire. » À l’échelle hexagonale, Marc Sébire a perdu son ultime match contre Tristan Archer. Sur le plus grand ring du monde, le Taker s’est incliné contre Brock Lesnar. La logique est la même, implacable et acceptée de tous. La preuve ? Si le Deadman l’avait exigé, il y a fort à parier qu’il aurait remporté son dernier duel au Biggest Stage of Them All, Freak ou pas Freak. Mais il ne l’a pas voulu. Jusqu’au bout, il a tenu à respecter les codes de la profession, ceux qui font qu’avant lui, Hulk Hogan, The Rock, Steve Austin ou André le Géant ont, chacun à leur façon, été sacrifié sur l’autel de la continuité du business. En acceptant d’être frappé du sceau de la défaite avant son départ, Mark Calaway démontre s’il en était encore besoin quel énorme bonhomme il est. Des adieux sur une victoire auraient-ils été si poignants, si clairs, si définitifs ? À l’évidence, non. Et puis, il y a le facteur trente. WrestleMania XXX était le show idéal pour briser la Streak. Une nouvelle icône y a connu sa consécration en remportant l’opener et le main event (en passant la bagatelle de 49’ 19’’ sur le ring selon les décomptes officiels), tandis qu’en parallèle un mythe s’est éteint. La nature a décidément horreur du vide : le public perd une idole, mais gagne un héros, enfin sacré sous la pluie de confettis qu’il mérite. Et cela, la WWE ne pouvait le faire ni l’an dernier, ni en 2015. C’était maintenant ou jamais.
Yes! Yes! Y… SLURP, SLURP SLURP!
Brock Lesnar devait-il être le fossoyeur de la Streak ?
Oui. Je sais qu’on aborde là la partie la plus sensible de l’événement, celle qui est probablement la plus décriée jusqu’à présent sur le net, mais, droit dans les yeux, je te l’affirme, pote lecteur : Brock Lesnar est un excellent choix. Mieux encore, je prétends même qu’il était le seul à pouvoir battre le Phenom parmi les éléments actifs et disponibles du vestiaire de la WWE. Ouais. Daniel Bryan ? C’est une idée. Il est tellement booké indestructible jusqu’à l’absurde, qu’après tout, il aurait bien pu exécuter Triple H en match d’ouverture, briser la Streak en milieu de carte et s’emparer du titre d’un bras en main event sous les Yes énamourés de moutons décervelés. Cena ? Cela n’aurait pas été un service à lui rendre, à moins de le faire turner heel dans la foulée. Le pauvre a déjà son lot de critiques à supporter au quotidien pour ajouter celle d’avoir envoyé le Taker à la retraite comme un gros fils de pute. Après une tragédie pareille, ne va pas demander à un enfant ou un Jyskal de chanter « Let’s go Cena ! ». Triple H ? Il n’a pas de problème d’ego et estime à juste titre qu’il est plus utile à la fédération en jobbant contre Daniel Bryan. CM Punk ? Il est parti. Et… voilà, on a fait le tour des prétendants. Tout autre nom ne représenterait qu’une insulte faite à la carrière du Taker. Cesaro ? Trop tendre, pas un service à lui rendre. Et il a eu son Mania Moment, parfait pour sa progression. Roman Reigns ? Trop jeune, trop gros, trop vite, trop tôt. Trop trop too much. La WWE en ferait quoi au lendemain d’un tel triomphe ?
Ben sinon, moi j'avais rien de spécial de prévu dimanche dernier.
Restait Brock Lesnar, qui n’est pas non plus le perdreau de l’année et constituait même à mon sens l’adversaire idéal, capable de battre absolument n’importe qui sur un match. Y compris l’imbattable. Parce que c’est ça, Brock Lesnar, une machine à faire mal, qui ne connaît jamais le doute et détruit tout ce qu’on lui oppose sans se poser de questions. Le Freak a démembré tout le monde ou presque (John Cena s’en sort bien, mais il fallait alors montrer qui est le chef), à la WWE comme dans les octogones de l’UFC. Il a perdu contre Triple H ? La belle affaire ! Il l’a aussi brisé en deux, a fait des nœuds avec son bras. Cette brute sanguinaire dégage une telle puissance que toute superstar est susceptible de plier sous ses coups de boutoir. Le Taker ? Il l’a déjà massacré dans une cage. Dans une FUCKIN’ cage ! Alors s’il y en a un qui peut le faire, c’est bien lui. La storyline a semblé poussive, tandis qu’elle avançait masquée ? Il aurait fallu te filer les clés du booking et te mettre sur la voie, gros faignant ? Te faire douter du Taker ? Et elle aurait été où, la grosse claque from out of nowhere dans ta gueule au décompte de trois, hein ? La fédération de Stamford a joué un coup de maître en faisant croire à ses fans que la Streak n’était finalement pas en grand danger et le moment n’en a été que plus émouvant. Moi voir Christophe Agius pleurer, ça me file envie de chialer.
Un mec qui m’a cassé le bras peut battre n’importe qui. Enfin je dis ça, mais moi, contre Lesnar à Mania, j’ai pas perdu.
Bref, tu as compris l’idée ami lecteur. Le Taker a bout de souffle devait arrêter, au risque de faire le match de trop. Celui de dimanche dernier était déjà limite, la faute à un Deadman en bout de course. Il aurait été dommage de dégrader un peu plus l’image de la légende. WrestleMania XXX était le moment idéal pour le faire : mise en perspective avec l’avènement de Bryan, la performance de Bray Wyatt et le triomphe de Cesaro, la défaite du Deadman est un superbe symbole, digne du grand pro qu’il a toujours été. Quant à Broooockkkkkk Lesnar, who else ? Krix vous l’avait bien dit.
Si tu continues à me regarder comme ça, je te pète la gueule, Bro.