Mieux vaut réussir sa première impression parce qu’en cas d’échec, il n’y a pas de seconde chance.
Dicton populaire
Ce match était intéressant à plus d’un titre: d’une part, il permettait bien évidemment de jauger le niveau de Rousey qui livrait là son tout premier combat de catch et d’autre part, c’était également l’occasion d’évaluer de quoi étaient encore capables les deux vétérans. Enfin, le rôle alloué à Stephanie (seule non catcheuse, la quarantaine bien passée faut-il le rappeler) avait de quoi susciter quelques craintes.
Maintenant que nous avons vu, que retenir de cette joute?
Que j’ai mal au bras?
Nalyse express d’un combat qu’il était bien
On ne va pas y aller par quatre chemins (même si l’on sait très bien qu’ils finiront tous par mener finalement vous savez où – destination qui ne nous intéresse, à vrai dire, que modérément dans le cas présent, puisque Mania ne s’est assurément pas déroulé en Italie comme chacun le sait) et je dirais même qu’on ne va pas tourner autour du pot de chambre (étant donné que mon visionnage de Mania s’est déroulé dans mon salon et non dans ma chambre – nul besoin dans ces conditions d’évoquer le lieu où l’on passe le plus clair de ses nuits à se ressourcer en dormant d’un profond sommeil réparateur, à condition bien évidemment et cela va sans dire, de ne pas être sujet aux insomnies qui, il est vrai, peuvent être extrêmement nuisibles au bien-être nocturne). Alors comme je le disais, allons droit au but. Nul besoin de tergiverser ici. Je l’ai vu, vous l’avez vu, ils étaient soi-disant plus de 78 000 dans le stade à en être les témoins privilégiés, sans oublier les quelques millions de zouaves rivés devant leur écran. Nous le savons donc tous, et aucune hésitation ne saurait venir troubler mon propos d’une limpidité exemplaire, vous l’avez remarqué. Je l’affirme avec conviction: aucun atermoiement ne pourrait trouver en ces lignes une quelconque justification pour m’empêcher d’annoncer ce que le monde entier a vu dimanche dernier: ce combat était bon. Vraiment bon. Sacrément bon. Diablement bon. Et même « vachement bon, nom d’un petit bonhomme en bois » oserais-je dire si vous me pardonnez cette formule pour le moins triviale Pursuit.
La formule, on pardonne mais les jeux de mots merdiques, c’est non. Compris?
Oui, il y avait beaucoup d’interrogations a priori au sujet de ce match et oui, nombreuses étaient les incertitudes qui entouraient la rencontre. Et force est de constater qu’au bout du conte, tous les voyants se sont illuminés d’un radieux vert étincelant. C’est simple, tout a été réussi. Et pour parvenir à un tel résultat, soyons honnêtes et reconnaissons que tous les ingrédients nécessaires à cette réussite avaient été savamment réunis.
A commencer par les entrées. Car qui dit WrestleMania, dit entrées spéciales. Et s’il y en a un qui est passé maître en la matière au fil des ans, c’est bien Triple H. Cette année encore, le show était au rendez-vous avec ces imposants trikes que Monsieur ET Madame conduisaient fièrement. Chacun le sien, pas de jaloux et en plus escortés, s’il vous plait, par un bataillon de Harley (d’ailleurs, aurions-nous assisté à cette entrée jouant à fond la carte de l’égalité des sexes si les agissements de ce porc de Weinstein n’avait pas été étalés au grand jour?). En tout cas, ça avait grave de la gueule et pas qu’un peu. Du côté des gentils, Ronda continuait de rendre hommage au catcheur qu’elle admire le plus en arborant la réplique de la tenue de Roddy Pipper – bel hommage.
Sinon j’avais aussi pensé à remettre ma tenue de Expendables 3.
Une fois la bataille enclenchée, les quatre protagonistes s’en sont donnés à cœur joie et ont rendu une copie presque sans fautes. Avec une bonne vingtaine de minutes au compteur, ce match est quasiment le plus long de la soirée mais est aussi probablement le meilleur. Le niveau de catch pur n’a sûrement pas atteint un niveau stratosphérique mais le déroulement de l’histoire racontée dans le ring a largement su compenser ce qui aurait pu constituer un gros défaut autrement. Kurt Angle a bien entendu débuté la rencontre histoire de renforcer encore un peu plus l’envie d’assister aux premiers pas de RRR. Moi qui craignais une prestation médiocre (voire embarrassante) de Kurt, je dois bien avouer avoir été totalement conquis et rassuré par ce que j’ai vu. Bien plus à l’aise et apparemment nettement moins rouillé que l’année dernière, le GM de Raw a clairement démontré qu’il avait encore de bien jolis restes. Face à lui Triple H était égal à lui-même, à la différence près qu’il s’était préparé physiquement comme jamais. Ses pec’ et sa tablette de chocolat ont rarement été aussi bien dessinés et compte tenu de son âge, ça mérite d’autant plus d’être souligné comme il se doit. Steph’ avait elle aussi manifestement fait un effort pour ne pas apparaitre sur le ring avec les quelques kilos superflus qu’elle a tendance à parfois prendre facilement – sa silhouette était impeccable et son assez faible niveau in ring fut astucieusement camouflé par sa légendaire perfidie. Rousey quant à elle était remontée comme jamais, débordante d’énergie et affichant une évidente envie d’en découdre. Elle voulait péter des gueules et nous l’a bien fait comprendre.
Parce que tu croyais que j’avais signé un contrat à la WWE pour venir faire de la figuration?
Tout le monde avait envie de bien faire et on peut dire sans hésiter que ça s’est pleinement ressenti tout au long du combat. Les spectateurs en ont eu pour leur argent et personne ne pourra venir se plaindre d’avoir été volé. Le rythme était bon, les séquences se sont enchainées avec fluidité et sans accroc et les quelques temps morts survenus par moment ont permis d’apporter des respirations plutôt bienvenues tant le combat était haletant. Pour ne rien gâcher, le public était en totale communion avec le spectacle qui lui était servi et répondait systématiquement avec force et entrain à chaque nouvelle action majeure – le stade était en feu et avait de toute évidence très envie de voir les méchants patrons se faire ratatiner. Ce qui finit comme de juste par arriver malgré le lot de fourberies mis en place par le couple princier.
Et même pas l’ombre d’un petit sledgehammer…
L’issue était peut-être hautement prévisible mais le chemin emprunté pour y parvenir fut un modèle du genre et c’est bien ça qu’on retiendra. Ce type de confrontation, c’est tout simplement le genre de combat qui ne peut se produire qu’à Mania: avec son starpower survitaminé, ses pointes de suspense ça et là, ses nombreux retournement de situation qui nous ont fait écarquiller les yeux à maintes reprises et surtout, surtout… cette stupéfiante et incroyable confrontation physique entre HHH et RRR! Ce fut bref mais que ce fut intense. La demoiselle avait la hargne et ça s’est vraiment vu, ça s’est vraiment senti et c’était assez inouï.
Vraiment inouï.
Bref, ça n’était peut-être pas du grand catch diront certains mais c’était au moins du grand spectacle, le genre de spectacle qui privilégie clairement le « E » de entertainment au « W » de wrestling et quand c’est aussi bien mené, il faudrait être fou pour trouver à redire. C’est pour vivre ce genre de moments extraordinaires que l’on regarde du catch. Mission accomplie sur ce coup et en beauté.
Merci pour ces vingt minutes délicieuses pleines de folie et d’émerveillement, merci de nous avoir fait basculer dans une autre dimension – c’était bon de vibrer devant un spectacle aussi réjouissant. Moi j’ai pris mon pied et vous?
Alors, heureux?