Avant Mania : Women’s Championship

L’amitié entre femmes n’est qu’un prétexte à mille jeux charmants et à mille affreux tours.
Alfred Bougeard

Me voici à nouveau sur les traces de la division féminine pour disserter du match WM mettant en jeu la ceinture suprême des catcheuses du show rouge, et c’est un exercice un peu plus délicat que la présentation du combat homologue du show bleu qui se vendait tout seul. Face au rouleau compresseur de l’affiche Asuka vs Charlotte, le Nia Jax vs Alexa Bliss apparaîtra sans doute beaucoup plus fade à beaucoup ainsi qu’à moi-même si vous m’avez lu en ces colonnes dernièrement.

 

Magie de la perspective: sur cette image, Alexa semble beaucoup plus petite que Nia!

 

Avant Mania: match pour la ceinture WWE SmackDown Women’s Championship

 

Entrons dans le vif du sujet: Alexa Bliss a eu chaud au derrière (qu’elle a charmant), elle est passée  près d’un dézinguage en règle par la terrifiante Asuka, live in New Orleans. Un heureux alignement des étoiles a permis que la carnassière impératrice décide d’aller aiguiser ses dents sur la jolie couronne de la reine Charlotte. Cela dit,  Madame Bliss a-t-elle gagné au change dans l’affaire ? Rien n’est moins sûr…

 

– Je choisis… Charlotte !
– Ouf. J’aurais eu du mal à battre une nana aussi costaude que toi.

 

Pour sa défense de titre, Little Miss Bliss se retrouve donc face à Nia Jax (l’irrésistible force, répété à satiété par Michael Cole) à la suite d’une feud très « girly », pas super passionnante, et pleine de clichés très marqués époque Divas. Les segments dans les vestiaires avec Bliss et Mickie James qui papotent comme des lycéennes en pourrissant Nia Jax sur son poids, c’était franchement limite et ça dévaluait déjà pas mal l’intérêt que l’on pouvait porter à la querelle puérile entre les deux combattantes. D’autres moments gênants sont venus se greffer à mon ressenti général: les crises d’hystérie de Nia sur le ring ou dans les vestiaires ainsi que ses pleurs réguliers brisent quelque peu son aura de force irrrrrrésistible et sa dernière interview à Raw a confirmé ses difficultés à sortir du registre « ma Keupine elle a été méchante, je vais me venger très très fort ». En même temps, on ne l’aide pas à sortir du truc, puisque Renee Young attaque l’itw non pas par un traditionnel : « Alors Nia, vous allez combattre pour le titre à WM devant 70 000 fans enragés, motivée ? » mais par un : « Alors Nia, votre bestfriend vous a trahie, vous a traîné dans la boue, c’est vraiment pas sympa, qu’avez-vous à dire ? »…

 


– Elle a bobo, la force irrésistible ? Elle a un gros chagrin, la destructrice implacable ? Elle veut faire ouin ouin dans son doudou, la géante aux poings d’acier ?
– Dis donc, on n’en fait pas un peu trop là, avec cette histoire de laisser affleurer ma fragilité sous mes dehors de grosse brute ?
– Ce sont les ordres, connasse. Qui es-tu pour les remettre en cause ?

 

Franchement, la notion de compétition, le prestige d’un titre et l’importance de l’événement auraient pu contribuer à développer une bonne feud, une vraie hype autour du combat en opposant les styles: la ruse face à la force, la vitesse face à la puissance, la combinarde maligne face à l’intègre dévastatrice, etc etc… Mais comme souvent à la WWE, un autre chemin a été décidé et peu importent les méandres de cette rivalité, l’essentiel est là: ils ont booké un Raw Women’s Championship paresseusement, sans tenter de saupoudrer le build d’un peu d’originalité — et au passage, on pourra noter l’absence remarquée (ou pas) dans la title picture de Sasha Banks ou de Bayley. C’est ça la WWE, faites avec ce qu’on vous donne, épicétou !

Malgré cette feud d’un niveau assez quelconque et que la plupart d’entre nous aura oubliée d’ici lundi prochain, les deux catcheuses restent légitimes à mes yeux pour ce Championship match, et même si l’histoire n’est pas géniale, les deux femmes auront à cœur de nous offrir un match de bonne qualité. Je m’y engage personnellement…

 

– Qu’est-que tu fous Nia ?
– Je regarde les lignes de ma main. Et je viens de m’apercevoir que ma ligne d’amitié s’interrompt brutalement aujourd’hui. Par contre ma ligne d’emprisonnement pour meurtre a l’air de démarrer demain.
– Gloups.

 

Allez on fait un rapide checking point des forces en présence? C’est moi qui écrit alors de toute façon, vous avez pas le choix sinon je vous tape. Très fort. Si si si.

A toute seigneure, tout honneur, commençons par la championne de Raw.

Alexa Bliss est une championne en titre tout à fait respectable qui a énormément progressé depuis son entrée dans le main roster. Elle gère très bien les promos et le public avec un personnage bien en place. Elle a un catch pas foufou mais solide, ce qui lui donne de la crédibilité face à des adversaires de gros calibre qu’elle a eu à affronter à Raw comme à Smackdown auparavant. Alexa a gagné le titre dans les deux shows majeurs et continue son règne actuel de belle manière, elle a défendu victorieusement sa ceinture face à cinq adversaires à Elimination Chamber et, suite au choix d’Asuka, la voilà à WM pour y vivre son feel good moment mérité au regard de son évolution. Respect Miss Bliss, ce parcours ne pouvait que la mener là finalement, car après avoir remporté le prestigieux Award CDC de la meilleure catcheuse 2017, elle enchaîne avec un match de championnat à WM34, ça vous pose une championne ça non?

 

– A ce propos, la grosse, tu peux poser la championne?
– Oups.
– Hein ?

 

Voyons dans le coin de la n°1 contender maintenant. Nia Jax n’a encore jamais touché le titre. Elle s’est créé les opportunités en se frayant un chemin à travers l’adversité pour devenir la n°1 contender, sachant que l’ombre de Ronda Rousey va bientôt planer sur la division féminine de Raw. Nia reste une exception de puissance chez les femmes: il n’existe aucune équivalence à la WWE à ce jour qui pourrait être comparée avec l’Hawaienne, et la powerhouse a quand même (un peu) démoli quelques portraits pour accéder au main event féminin. Son impact sur le ring est indéniable, et elle peut s’avérer irrésistiblement destructrice entre les cordes, suffisamment en tous cas pour gagner des matchs, et si il y en a un qu’il faut gagner, c’est bien celui-ci. Vous me direz, toutes ces qualités ne l’ont pas empêchée de perdre face à Asuka, mais tout le monde perd face à Asuka parce que personne n’est prêt pour Asuka.

 

J’ai dit : Oups.

 

Voilà mes ami(e)s cdcistes, malgré un enthousiasme bien moindre de ma part pour ce deuxième match féminin, cela reste une affiche de bonne qualité, et vraisemblablement un match qui atteindra aisément l’objectif de nous divertir in ring en étant dans les standards du catch féminin WWE de ces dernières années. Mais c’est une affiche qui était perfectible; il y a comme un petit goût d’inachevé.

Enfin, sur la plus grande scène de toutes les scènes, Little Miss Bliss va-t-elle perpétuer son règne au sein du show rouge ou est-ce que Nia va toucher l’or pour la première fois à grands coups de Samoan Drop et de Leg Drop dans la gueule ? Mon avis à moi que j’ai ? C’est la force irrésistible qui va décrocher la timbale et The Rock viendra faire un câlin réglementaire à sa cousine pour finir ce combat dans un océan d’amour et de joie. Deal with it.

 


– Dis donc cousin, t’as un truc de prévu dimanche ?
– It doesn’t matter what I have de prévu, lalalalalalala, if you smell lalalalala !
– Heu, d’accord.

 


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