Afin d'être justifié, le bourreau a besoin de montrer un scélérat dans l'homme qu'il attache au pilori ; autrement, il ne serait lui-même qu'un misérable.
Thackeray, La Foire aux Vanités
On termine notre grande rétrospective par le moment le plus attendu — oui, plus encore que les Awards de meilleur catcheur et de meilleure catcheuse. La Ceinture de Plomb, la décoration la plus redoutée du catch mondial, va s’installer sur de nouvelles hanches, et c’est vous qui l’avez mise là!
Quand ils n’aiment pas un catcheur, nos lecteurs n’hésitent pas à le faire savoir avec virulence.
Ceinture de Plomb, les résultats
Afin d'être justifié, le bourreau a besoin de montrer un scélérat dans l'homme qu'il attache au pilori ; autrement, il ne serait lui-même qu'un misérable.
Thackeray, La Foire aux Vanités
On termine notre grande rétrospective par le moment le plus attendu — oui, plus encore que les Awards de meilleur catcheur et de meilleure catcheuse. La Ceinture de Plomb, la décoration la plus redoutée du catch mondial, va s’installer sur de nouvelles hanches, et c’est vous qui l’avez mise là!
Quand ils n’aiment pas un catcheur, nos lecteurs n’hésitent pas à le faire savoir avec virulence.
Ceinture de Plomb, les résultats
L’année dernière, dans mon post récapitulatif, je m’en étais pris avec véhémence à nos lecteurs, coupables à mes yeux d’avoir voté n’importe comment en attribuant la Ceinture au malheureux Adam Rose et en promulguant tout en haut du classement des jobbers qui n’avaient rien fait de scandaleux comme Titus O’Neil ou les Shining Stars, tandis que d’autres, pathétiques en 2016, comme Brock Lesnar, l’Undertaker, Natalya ou encore James Ellsworth, étaient gentiment épargnés. Cette fois, je ne vais pas vous refaire le même laïus : dans une large mesure, vous avez refusé d’accabler les pauvres hères maltraités par les bookers, et avez reporté vos suffrages sur de vrais parasites dont la présence à l’écran a été tout au long de l’année un véritable calvaire pour les fans.
Jeu : trouvez tous les parasites présents à l’écran.
Rappelons que le palmarès a jusqu’ici été étonnamment varié, la CDP étant allée à des incarnations très variées de ce que le catch a à offrir de pire : un nain (Hornswoggle 2009) et un géant (The Great Khali 2012) dont la difformité a été mise en scène de façon aussi grossière que gênante ; un midcarder emprunté, en surpoids et incroyablement peu charismatique (Matt Hardy 2010, si loin alors de sa regénération récente) ; une sensation étrangère annoncée qui s’est révélée un botcheur de premier plan (Sin Cara 2011) ; un tas de muscles stéroïdé sorti tout droit d’un fantasme honteux de Vince McMahon (Ryback 2013) ; une crécelle insupportable et nullissime dans le ring (Cameron 2014) ; une équipe très attendue dont les performances ont été incommensurablement inférieures aux espoirs suscités quand elle évoluait un cran au-dessous, à NXT (The Ascension 2015) ; et enfin un gars viré sept mois avant la fin de l’année de son sacre (Adam Rose 2016). Alliez-vous encore trouver de quoi innover pour 2017?
– Innover, ça serait par exemple donner la ceinture de plomb à un type devenu champion WWE dans l’année, pas vrai Mahal ?
– Ca serait aussi la donner à un putain de sale bouffeur de sushi ! Et toc, prends ça dans la fente qui te sert d’yeux, sale bridé, face de citron !
Rappel des top 5 des années précédentes
2016
1. Adam Rose, 8,97 points sur 15 possibles
2. Mojo Rawley, 8,37
3. Titus O'Neil, 8,30
4. Alberto Del Rio, 7, 92
5. Les Shining Stars, 7,59
2015
1. The Ascension, 10,08 points sur 15 possibles
2. Adam Rose, 9,26
3. The Big Show, 8,93
4. Brie Bella, 8,80
5. The Miz, 7,98
2014
1. Cameron, 9,39
2. Kane, 9,17
3. Big Show, 8,98
4. Aksana, 8,96
5. Adam Rose, 8,27
2013
1. Ryback, 10,43
2. Curtis Axel, 9,61
3. The Miz, 9,10
4. Eva Marie, 8,54
5. Wade Barrett, 7,52
2012
1. The Great Khali, 9,68
2. Aksana, 9,10
3. Tensai, 9,09
4. Ted DiBiase, 8,12
5. Evan Bourne, 7,56
2011
1. Sin Cara, 9,78
2. The Great Khali, 8,23
3. Jinder Mahal, 8,09
4. Jacob Novak, 6,81
5. Johnny Curtis, 6,74
2010
1. Matt Hardy, 9,24
2. The Great Khali, 8,07
3. Shad Gaspard, 7,60
4. David Otunga, 6,94
5. Titus O’Neil, 6,68
2009 :
1. Hornswoggle (scores non dispos)
2. The Great Khali
3. Eric Escobar
4. Les Bella Twins
5. Matt Hardy
Viens, grand guerrier. Nous t’attendons au Walhalla.
Classement 2017
15. Dolph Ziggler
3,98 points sur 15 possibles
14. Shinsuke Nakamura
4,55 points
13. Austin Aries
4,71 points
12. Zack Ryder
5,31 points
La tentation est grande — et j’y cède bien volontiers — de traiter les quatre derniers du classement dans un bloc commun. Voici en effet quatre catcheurs doués — voire extrêmement doués, les trois qui ferment la marche ayant notamment été considérés à diverses étapes de leur carrière parmi les tout meilleurs performers de leur génération — dont l’inclusion dans notre liste doit autant au booking qui leur a été infligé qu’à leurs propres lacunes. Ziggler en a carrément tiré un gimmick en soi, mais ses camarades d’infortune auraient pu en faire tout autant : même s’il a failli à plusieurs reprises s’emparer du titre WWE, Nakamura n’a pas été mis dans les meilleures dispositions pour son année de rookie, lancé dans une feud d’autant plus frustrante avec le très limité Jinder Mahal que cette feud, ben il l’a perdue ; Aries a été géré comme un Cruiserweight lambda là où ses antécédents sous d’autres cieux auraient légitimement pu lui valoir un traitement de faveur chez les grands ; quant à Ryder, il continue de payer son crime de 2011, quand il avait osé se mettre over tout seul, et évolue donc au fin fond de la lowcard, l’acmé de son année ayant été le moment où il a servi de paillasson à Mojo Rawley, c’est dire. En glissant ces quatre-là tout au fond du classement, vous avez clairement signifié la sympathie que vous inspirent les catcheurs doués dont les Pygmalions en herbe de la creative team font des statues de plomb.
– Hahaha Dolph tu finis derrière moi, gros nul ! Si t’avais une once d’honneur t’irais te faire harakiri tout de suite !
– Je crois que t’as pas pigé toutes les subtilités de ce concours, mon ami.
11. Randy Orton
6,22 points
Si Randy Orton est dans la liste cette année, pour la première fois alors qu’il s’agit de la neuvième édition de la Ceinture de Plomb, c’est avant tout, voire uniquement, du fait de sa longue et grotesque feud contre Bray Wyatt. Cette guéguerre s’étant livrée dans l’univers mental du fou du bayou, c’est à ce dernier que vous en avez imputé le ratage, épargnant relativement le maître du RKO, ce qui n’est que justice. Le jour où ces deux-là feuderont autour de la meilleure façon de marteler le sol en se léchant les babines, leurs classements seront inversés.
– Suis-moi, Randy, et je t’emmènerai dans un monde dont tu ne sais rien.
– L’univers occulte? L’envers du décor? L’enfer?
– Mieux. Le monde des nominés à la Ceinture de Plomb.
10. Bayley
6,24 points
La petite fiancée de l’Amérique se retrouve à une place éloignée. Rien de plus normal, là encore, tant il est difficile de lui reprocher la majeure partie de ses déboires. On parle quand même d’une fille qui gagne le titre suprême début janvier contre Charlotte en personne et le conserve à Fastlane (en infligeant à la reine sa première défaite en ppv) et à Mania (dans un match à quatre contre Charlotte, Sasha et Nia Jax, excusez du peu), et qui après l’avoir perdu contre Bliss à Payback se positionne en tant que First Contender en vue de Summerslam… mais se blesse et ne peut défendre ses chances. Si elle est dans la liste, c’est essentiellement en raison de la scoumoune qui la freine en plein élan, et aussi de son statut dégradé à son retour qui semble indiquer que le train est peut-être passé pour elle. Ca mérite peut-être quelques points, mais guère plus, comme vous en avez décidé avec sagesse.
Bon, c’est sympa les opérations Make-a-Wish de la WWE pour les jeunes fans, mais de là à leur filer des titres de champion, faut peut-être pas abuser.
9. Goldberg
6,40 points
À la lisière entre deux mondes, celui des victimes des bookers et celui des performers qui n’ont pas grand-chose à reprocher à la creative team, se tient Goldberg. Une place tout indiquée : d’un côté, on ne saurait lui en vouloir d’avoir accepté ce dernier run, de même qu’on n’a pas à lui reprocher de ne pas posséder, à cinquante piges, le cardio de quelque AJ Styles; mais de l’autre, on est autorisé à juger qu’un rôle aussi éminent — il devient champion Universel en détrônant Kevin Owens à Fastlane et perd son titre contre Lesnar en main event de Wrestlemania — aurait dû être attribué à l’un des nombreux catcheurs méritants et dans la force de l’âge qui pullulent loin des spotlights du Greatest Stage of Them All…
Il n’y a qu’un seul jeune aussi musclé que moi dans le roster, il s’appelle Jinder Mahal et ne vous inquiétez pas, la fédé a de grands projets pour lui.
8. Shane McMahon
6,70 points
Une place médiane pour un personnage qui a sans doute obtenu ce classement en combinant un grand nombre de premières et dernières places, plutôt qu’une palanquée de places au milieu du classement. Car Shane divise énormément, on aime ou on déteste. Les deux positions se valent : à désormais 48 ans, le fils du boss n’a rien à prouver, et sa propension à se jeter du haut de structures métalliques de dix mètres et à encaisser les coups de divers Musclors force l’admiration; de l’autre, on peut s’irriter de le voir s’adjuger la gloire de participer à plusieurs combats de premier plan et de forcer ses adversaires à vendre la douleur insoutenable que sont censés provoquer ses pathétiques séries de coups de poing. Au final, comme il l’aime, il se retrouve au beau milieu de la mêlée.
– On dit quoi?
– Merci M. McMahon de me mettre over.
– Mieux que ça.
– Je vous dois tout, M. McMahon.
– Mets-y plus d’entrain.
– C’est un immense honneur pour la misérable crotte que je suis de vous affronter à WrestleMania, M. McMahon.
– C’est ça.
– Je n’ai jamais partagé le ring avec un catcheur aussi doué, aussi puissant, aussi rapide, aussi jeune…
– Tu fais du sarcasme, ducon?
– Non M. McMahon. Pardon M. McMahon.
7. Jinder Mahal
7,49 points
Voici un homme qui, au début de sa carrière, avait pris ses habitudes dans ce classement. Arrivé dans le roster principal en 2011, l’Indien a immédiatement obtenu une belle troisième place à la CDP de cette année-là, ne cédant que devant son compatriote le Great Khali et un Sin Cara intouchable. Il persiste l’année suivante avec une très honorable sixième place, mais disparaît ensuite des radars, car dévolu à un rôle de jobber acceptable en 2013 avec les 3MB et surtout parti voir si le curry est plus vert ailleurs de 2014 à 2016. Son retour, avec une musculature impressionnante, lui vaut un push complètement inattendu, le plus dingue de mémoire de suiveur : quand, en effet, a-t-on vu un type jusqu’alors estampillé lowcarder absolu bombardé champion WWE, et non pas pour une semaine, mais pour six mois consécutifs? Réponse : absolument jamais. Avant de devenir champion WWE, en mai à Backlash, Mahal n’avait jamais approché le moindre titre secondaire, même de très loin! Cette incroyable propulsion au sommet ne s’est hélas pas accompagnée d’une transformation radicale du bonhomme, catcheur au mieux moyen, qui plus est engoncé dans un gimmick assez foireux. Quand on y ajoute le fait que son principal challenger, Nakamura, n’a guère brillé tout au long de la feud, et a d’ailleurs été lui aussi nominé à la CDP, on conclut que l’expérience Mahal a été un sacré échec… mais une expérience sacrément couillue quand même. Nous avons été nombreux à vouloir assommer le Maharajah à coups de ceinture de plomb, mais tout aussi nombreux à saluer la transformation en or d’un bon petit soldat de plomb. Résultat : une place clémente au vu des attentes de ses détracteurs. Mais qu’il ne recommence pas, sinon il est fort à parier que même ceux qui ont souhaité le saluer en cette année exceptionnelle pour lui d’un point de vue personnel se rangeront aux côtés de la foule vociférante qui veut le clouer au pilori.
Jamais l’Inde n’a été autant insultée que le jour où la WWE a sincèrement cru lui faire honneur en publiant cette photo.
6. Lana
7,96 points
Si Lana, finalement très peu vue dans le ring cette année, se retrouve aussi bien classée, c’est parce que nos attentes concernant la division féminine ont été très hautes pour la deuxième année de la Révolution, et ont été largement déçues. Et la belle incarne parfaitement tout ce qu’on croyait ne plus avoir à nous fader : une poupée Barbie totalement incompétente dans le ring, où elle se contente de crier et de tirer les cheveux. On a trop subi ce genre de spectacle pendant des années avant qu’on nous explique en fanfare que ça y est, place aux catcheuses, on va voir ce qu’on va voir ! Eh bien on a vu, parfois adoré (cf. le classement de notre Award du meilleur match de l’année dernière, remporté par un affrontement opposant Charlotte à Sasha) et on est donc devenus nettement plus exigeants. Lana était parfaite en manager venue du froid, qu’elle retourne à ce qu’elle sait faire et laisse l’intérieur du ring aux femmes qui ont été spécifiquement formées pour cela.
Quand on se rend compte que le meilleur moment de l’année de Lana, ç’a été ce reportage photo sur ses vacances en Bulgarie chez Rusev, on peut légitimement s’interroger sur le tournant qu’a pris sa carrière.
5. Bray Wyatt
8,00 points
On entre dans le top 5 avec un autre homme qui, comme Jinder Mahal, a profité de 2017 pour toucher au titre suprême — au bout de sept ans à la Fédération dans son cas. Et pourtant, voilà le gourou très bien classé à la Ceinture de Plomb l’année même où il brise le plafond de verre ! Comme pour Mahal, l’explication est à chercher dans le contenu de son run au sommet : constellé de segments qui se voulaient dérangeants mais qui furent pour l’essentiel cheap voire ridicules (cf. notre Année WTF pour plus de détails), le règne du barbu n’a pas laissé un souvenir impérissable, très loin de là. Une fois le titre perdu, à Wrestlemania, dans le fameux match des asticots projetés sur le ring, le bonhomme s’en est retourné à ses feuds habituelles, s’en prenant consécutivement à Ambrose, Rollins et surtout Balor et Matt Hardy dans son style cryptique qui, au bout de tant de guerres répétitives, ne provoque plus d’autre effet que la lassitude….
– Il commençait à me sembler que l’univers, avec sa voûte étoilée de globes impassibles et agaçants, n’était peut-être pas ce que j’avais rêvé de plus grandiose. Un jour, donc, fatigué de talonner du pied le sentier abrupt du voyage terrestre, et de m’en aller, en chancelant comme un homme ivre, à travers les catacombes obscures de la vie, je soulevai avec lenteur mes yeux spleenétiques, cernés d’un grand cercle bleuâtre, vers la concavité du firmament, et j’osai pénétrer, moi, si jeune, les mystères du ciel ! Ne trouvant pas ce que je cherchais, je soulevai la paupière effarée plus haut, plus haut encore, jusqu’à ce que j’aperçusse un trône, formé d’excréments humains et d’or, sur lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d’un linceul fait avec des draps non lavés d’hôpital, celui qui s’intitule lui-même le Créateur !
– Dis donc, c’est plutôt mieux que d’habitude…
– Ah merde, grillé. C’est un extrait des Chants de Maldoror en fait.
– Ben il a l’air pas mal ce Maldoror, et si tu feudais avec lui un de ces quatre ?
4. Enzo Amore
8,34 points
3. Big Cass
8,42 points
À croire que les destins de ces deux-là sont voués à rester éternellement liés, même s’ils suivent désormais des chemins différents! Leur séparation, c’est justement ce qui a plombé ces deux joyeux drilles, si populaires du temps où leur association suscitait des vagues d’enthousiasme dans les salles de NXT et même dans le roster principal. Bon, pour ce qui concerne Cass, il doit bien sûr aussi sa place sur le podium à la malchance, sa grave blessure étant intervenue dans les premières semaines de son push en solo — mais justement, ses premiers pas sans son comparse n’ont guère été convaincants et n’annonçaient rien de folichon pour la suite, surtout dans un roster déjà dominé par un monster heel autrement plus impressionnant, Braun Strowman. Quant à Enzo, ses singeries laissent nos votants de marbre mais c’est surtout sa promulgation au rang de champion des poids légers qui énerve : quand on a sous la main tant d’athlètes doués, pourquoi offrir la timbale à un comedy heel, spécialement dans une division naissante qui peine à trouver sa légitimité ? Du coup, l’ancien duo pavoise très haut dans le classement de la CDP — et il est fort à parier qu’Enzo n’aura plus l’occasion de la gagner, au vu de l’accusation de viol qui vient de sortir contre lui, qui lui a valu un renvoi immédiat.
– L’agression que j’ai subie, c’était du flan ! Un coup monté d’un bout à l’autre ! Par moi-même ! Pour te piéger !
– Cool Cass, merci. Tu crois que si une meuf m’accuse de viol elle dira la même chose après ?
– Hein ?
– Non non, rien, oublie.
2. James Ellsworth
8,66 points
Je le disais en intro, je le répète ici : il y a une vraie constance dans vos votes cette année. Ce que vous pointez du doigt avant tout, c’est le temps d’antenne excessif accordé à des types qui n’en valent pas la peine, et Ellsworth incarne parfaitement cette définition. C’est une chose d’utiliser des personnages risibles dans des segments secondaires, c’en est une autre de les placer au cœur d’événements majeurs. On s’en était déjà plaint l’année dernière, quand l’homme sans menton s’était retrouvé au cœur d’une feud féroce entre AJ Styles et Dean Ambrose, ce qui lui avait valu une nomination à la CDP où il avait fini neuvième, mais ce fut encore bien pire en 2017, quand il a promené sa vilaine ganache dans d’innombrables séquences sans intérêt et, surtout, cannibalisé le tout premier Money in the Bank féminin — et les premières ratées, ça ne se rattrape pas, demandez à Corwin de vous parler de son dépucelage si vous en doutez.
Pourquoi Carmella n’a toujours pas cashé ? Parce qu’il faudrait qu’elle s’force.
1. Mojo Rawley
8,88 points
Une précision chiffrée, tout d’abord. En ne récoltant que 8,88 points de moyenne, sur quinze possibles, Rawley est le vainqueur le plus mal élu de toute l’histoire de notre trophée. Avec un tel score, il n’aurait même pas été sur le podium en 2012, 2013, 2014 et 2015 ! Voilà qui indique que la partie a été très serrée et que ce vainqueur-là ne fait pas exactement l’unanimité. Pourtant, il est peu probable que ceux qui lui ont attribué une place relativement basse éprouvent quelque bienveillance à son égard : il ne viendrait à l’esprit de personne de se dire « oh, Mojo Rawley, il est vraiment cool lui, j’espère qu’il va faire une belle carrière et qu’on le verra énormément dans de grandes feuds! ». Non, ceux qui l’ont épargné ont sans doute jugé qu’il n’avait finalement pas été surexposé en 2017 et que, quoique nul, il méritait moins d’être crucifié que des Mahal et des Wyatt autrement plus en vue. Et c’est bien la seule chose à son crédit : Rawley n’a pas été réellement « pushed down our throats », mais le maigre push qu’il a obtenu (d’abord une victoire totalement inattendue à la bataille royale de Wrestlemania — annoncée par seulement 2 % de nos pronostiqueurs, qui furent ce soir-là 69 % à prévoir un triomphe de Braun Strowman; puis le dégommage de son camarade Heath Slater après une défaite en duo de trop) s’est déjà révélé excessif.
J’avais également souligné en intro le fait que chaque vainqueur de la CDP jusqu’ici incarnait un aspect particulier du catch (nain, géant, meuf nulle, équipe nulle, gros con stéroïdé, midcarder neurasthénique, botcheur compulsif, jobber viré) et je me demandais si cette année encore on allait innover. La victoire d’un gars comme Mahal ou Wyatt aurait de ce point de vue constitué une vraie originalité, puisque nous n’avons jamais élu un type ayant été champion du monde dans l’année; mais Rawley ne représente pas une catégorie jamais vue au sommet du classement, puisqu’il se rattache assez largement à Ryback, vainqueur en 2013 et grand costaud dénué de finesse comme lui. Sauf que Ryback avait à l’époque largement trusté le main event, alors que Rawley a navigué à l’ombre. Quelque part, ça rend sa victoire plus marquante : on l’a pas trop vu, mais le peu qui nous a été donné à voir nous a convaincus de le plomber. Déjà deuxième en 2016 pour sa première année à la WWE — où, là non plus, il n’avait pas pris beaucoup de temps d’antenne —, le voici donc premier dès l’année suivante. Il faut se rendre à l’évidence : on n’aime vraiment pas sa gueule, point barre.
C’est en or ce truc? Suffit que je le touche pour que ça se transforme en plomb, alors.
Classement final
1. Mojo Rawley, 8,88 points sur 15 possibles
2. James Ellsworth, 8,66 points
3. Big Cass, 8,42 points
4. Enzo Amore, 8,34 points
5. Bray Wyatt, 8,00 points
6. Lana, 7,96 points
7. Jinder Mahal, 7,49 points
8. Shane McMahon, 6,70 points
9. Goldberg, 6,40 points
10. Bayley, 6,24 points
11. Randy Orton, 6,22 points
12. Zack Ryder, 5,31 points
13. Austin Aries, 4,71 points
14. Shinsuke Nakamura, 4,55 points
15. Dolph Ziggler, 3,98 points
La trajectoire de Mojo Rawley du trophée André le Géant à la Ceinture du Plomb en un seul coup d’œil.
Merci à tous les votants, bravo à ce gros demeuré de vainqueur, et à vos comms pour nous dire en quoi vos camarades se sont lamentablement plantés!
Toutes les opinions, même les plus radicales, sont les bienvenues.