Bilan mi-an 2017

Les deux choses les plus importantes n'apparaissent pas au bilan de l'entreprise: sa réputation et ses hommes.

Henry Ford

 

Au cœur de l’été, dans la somnolence et la canicule, l’année bascule. Au 1er juillet, le premier semestre s’achève et laisse place au second, tout frais et prometteur. Pour cette occasion, il est désormais de tradition aux Cahiers du catch de donner un petit bilan de ses six premiers mois de 2017. Un semestre pour le moins inattendu.

 

 

J’en reviens pas.

 

 

Bilan du premier semestre 2017 à la WWE

 

Les deux choses les plus importantes n'apparaissent pas au bilan de l'entreprise: sa réputation et ses hommes.

Henry Ford

 

Au cœur de l’été, dans la somnolence et la canicule, l’année bascule. Au 1er juillet, le premier semestre s’achève et laisse place au second, tout frais et prometteur. Pour cette occasion, il est désormais de tradition aux Cahiers du catch de donner un petit bilan de ses six premiers mois de 2017. Un semestre pour le moins inattendu.

 

 

J’en reviens pas.

 

 

Bilan du premier semestre 2017 à la WWE

 

 

Un gros début :

 

2017 n’y va pas avec des pincettes. C’est le résumé que l’on peut tirer du tout début de l’année. Alors que ceux qui sont nés sous le signe de l’Hexagone s’embrassent car une nouvelle année commence, la WWE envoie du lourd pour le premier PPV annuel. Au Royal Rumble, comme si le match à trente n’était pas déjà un événement en soi, Vince convoque ses forces du passé. Brock Lesnar, Goldberg et l’Undertaker croisent le fer avec tous les autres participants, donnant un impressionnant casting de stars.

 

 

Enlève ta barbe Ryback, je t’ai reconnu !

 

 

Mais pas besoin d’attendre le main event pour avoir des étoiles dans les yeux ce soir là. Les deux affiches dédiées à un championnat mondial mettent la barre très haut en envoyant du grand spectacle. D’un côté, John Cena et AJ Styles livrent ce qui devrait rester le match cinq étoiles de l’année, à l’issue duquel le Marine atteint le chiffre légendaire de 16 titres mondiaux. Côté Universel, Kevin Owens et Roman Reigns balancent de lourdes mandales dans un affrontement extrême, finalement interrompu par la nouvelle sensation Strowman. L’année semble bien partie.

 

 

Et tout ça sous le haut patronage d’une sexy piñata.

 

 

Erreurs de casting

 

Malheureusement, les conséquences du Royal Rumble et les semaines qui suivent seront désastreuses. Comme si Vince estimait avoir rempli ses exigences envers ses fans éclairés de l’IWC, il confisque tous les projecteurs alors braqués sur les stars actuelles (AJ Styles, Owens, Strowman, Reigns) pour mettre les spotlights sur des vétérans qui vont s’avérer décevants. La revanche historique entre Goldberg et Brock Lesnar n’avait pas besoin de l’or universel dans l’équation, et Bill fait un catastrophique champion de transition, gaspillant Kevin Owens encore plus tristement que la passation du titre WWE entre CM Punk et The Rock de sinistre mémoire. Pourtant, le génie total déployé par KO et Jericho méritait de finir autour du titre suprême.

 

 

– Vous êtes prêts messieurs ?

– Moi oui.

– Moi aussi.

– Ha non pardon, je demandais au public, il est pas temps qu’ils clignent des yeux, ils vont tout louper.

 

 

A Smackdown, c’est presque pire. Qui pensait que la rivalité entre Orton et Bray Wyatt, commencée (par une purge) en septembre alors que la Vipère revenait juste d’un an d’absence, allait passer d’une honnête place de midcard à celle de main event ? Avec le recul, et au vu des forces en présence à Smackdown, ce choix de carte pour WrestleMania demeure inexplicable. Exagérément longue, la feud aura sacrifié au passage Luke Harper, confisqué le tableau final du Rumble, proposé des matchs minables, avorté les règnes historiques de Cena (son seizième !) et de Bray Wyatt (son premier !) pour finalement s’achever dans une Maison des horreurs sans même titre mondial en jeu. Ce fut long, ce fut poussif, et si le court passage de la Wyatt family en champions par équipes était original, le reste fut plutôt gênant. Les deux hommes sont des piliers de la WWE et leur talent individuel n’est pas à contester, mais cette rivalité ne méritait pas l’exposition qu’elle a reçue.

 

 

Ho putain… Ils vont nous re sortir le Boogeyman.

 

 

La fin de l’Autorité ?

 

Au début de 2017, tout va comme d’habitude à Raw. Stephanie et Triple H sont deux tyranniques despotes, victimisant les gentils de la trempe de Mick Foley, Seth Rollins ou Sami Zayn, plaçant leurs pions et leurs favoris, formant de nouveaux bras armés en la personne de Samoa Joe. Bref, du classique. Mais à WrestleMania, après un excellent match, le Roi des rois s’incline contre l’Architecte en faisant accidentellement passer sa femme à travers une place. Depuis, plus de nouvelles du couple. Un vent de fraicheur totale arrive grâce à la nomination de Kurt Angle en GM. Charismatique, cabotin, ultra populaire, le médaillé olympique se révèle et régit chaque show avec un sens de la justice, de l’équité et du spectacle qui sont tout à son honneur. Mais ce n’est pas la première fois que le couple princier disparait pour mieux revenir.

 

 

Vous déconnez là ? Je veux bien récupérer le vestiaire de Mick Foley, mais il est hors de question que je mette ses fringues !

 

 

En face, du coup, le duo de Shane Mc Mahon et Daniel Bryan commence à nous lasser. Félicitons le fils O’Mac pour avoir sorti un match d’une qualité inattendue à WrestleMania contre AJ Styles. Mais à part cela, les deux têtes pensantes semblent tristement coincées dans leurs personnages. L’un sautille avec sa paire de baskets, l’autre lance des « Yes » chants à tout bout de chant et joue très très mal en coulisses le mec qui parle au téléphone. Avec la paternité du petit barbu, on pourrait espérer un changement de gestion, qui s’avérerait bénéfique.

 

 

Tout est possible à la WWE

 

Voilà peut être la meilleure morale à tirer de ce premier semestre. Tant que vous êtes employé à la WWE, tout est possible, tout est réalisable, et tout peut encore vous arriver. Rien n’est jamais perdu.

S’il avait fallu pronostiquer au premier janvier la teneur de ce semestre, les parieurs visionnaires auraient fait figure d’extraterrestres.

 

 

– T’es encore là toi ?

– Et oui. Qui l’eut cru ?

 

 

Evidemment, le meilleur exemple de ces incroyables transformations est le gain du championnat WWE par Jinder Mahal. Jinder Mahal, l’Indien qui avait quitté la WWE après quelques années dans les bas-fonds de la lowcard. L’homme revenu il y a un an, sollicité par son partenaire Heath Slater alors en recherche de contrat, et qui n’avait rien fait de beau jusque là. L’homme qui n’a visiblement pas perdu son temps à la salle de sport ni à la pharmacie. Surmusclé mais toujours aussi insipide sur le ring, Jinder devient post WrestleMania le challenger au titre mondial, et le remporte en réussissant l’exploit de battre Randy Orton. Comment la personnification même du jobber sans intérêt peut se retrouver au sommet en si peu de temps ? Cela mériterait un article à part entière.

Le Maharadjah a bénéficié d’une formidable mise en avant guidée par l’envie d’attirer le marché indien et celle de faire un gros coup de buzz via la polémique. Le résultat est au-delà des espérances. La victoire de Jinder fut un légitime coup de tonnerre, et le bougre tient tout à fait son rang d’étranger raciste, éduqué et méprisant accompagnés de sbires faibles mais dévoués. Il rappelle assez fortement la belle époque d’Alberto del Rio et de Ricardo Rodriguez, les compétences catchesques en moins.

 

 

Mesdames et messieurs, Jinder Mahal, le India Greatest Export, insiste pour être annoncé en penjabi…

 

 

Rafraichissants et inattendus sont les renouveaux apportés sur la scène par équipes. On ne peut passer à côté du choc de la soirée de WrestleMania 33, à savoir le retour inespéré des frères Hardys. Face à eux, alors que l’on pensait leur alliance moribonde, Cesaro et Sheamus se révèlent en rois de la division, épuisant toutes les stipulations possibles, et touchent au sommet de leur carrière par le biais le plus inattendu : en duo et non en solo, et en heel.

 

 

Vintage Hardyz !

 

 

A Smackdown, même musique. La nouvelle attitude des frères Usos leur va comme un gant, et Jimmy et Jey démontrent chaque mardi soir qu’ils sont des as du ring et de très bons performeurs au micro, peut être la meilleure équipe de l’entreprise des dix dernières années. Pourtant, leur succès est éclipsé par une nouvelle belle histoire rappelant l’été 2016 de Slater et Rhyno. Deux lowcarders sans passé et sans avenir ont réussi à réorienter leur carrière dans la voie qui les rend divertissant. Vous aurez surement reconnu Fandango et Tyler Breeze, alias Breezango, alias la Fashion Police. Ce qui n’était qu’une gimmick gag humiliante est devenu le moment le plus attendu de Smackdown. Leurs pastilles comiques sont savoureuses, leur popularité est au sommet même si leur présence sur le ring est limitée. Gageons que leurs efforts seront récompensés.

 

Parmi les surprises, citons les poids légers qui, après quelques mois d’errance, ont trouvé leur Atlas portant la division sur ses épaules. Neville, ex champion NXT, ex petit lutteur gentil mais ennuyeux avec une cape à Raw, est devenu le Roi. Méchant, vicieux, puant, suintant la haine et la laideur, l’ancien Adrian se régale et a enfin rendu le segment violet intéressant. Il faut dire qu’il a trouvé sur sa route un dauphin respectable, en la personne du non moins génial Austin Aries. Trois matchs d’excellence plus tard, Neville semble intouchable et AA quitte malheureusement la fédération. Il faudra quelqu’un pour aller chercher le Roi, mais nul doute que sa domination est une consécration inespérée.

 

 

ça va, j’ai l’air assez méchant ?

 

 

Parlant du roi Neville et de ses challengers, citons même si cela reste plus anecdotique (pour le moment) la formation de la Titus Brand, avec un O’Neil enfin dans un rôle juste, un Apollo Crews qui prend du corps, et un Tozawa valorisé. Le tout flirtant en permanence entre heel et face.

De même, la récente incorporation de Bo Dallas et Curtis Axel dans le Miztourage laisse penser que les reconversions surprenantes ne sont pas finies.

 

 

Les notes en bref

 

Ce dernier paragraphe enthousiaste laisse à penser que le semestre fut de bonne qualité. Il est vrai que les surprises citées sont plutôt positives, mais rassurez-vous, nous avons eu notre lot de rivalités nulles, d’histoires tirées par les cheveux et de weeklies poussifs. Le rythme effrené des PPV est également à revoir, tant la banalisation des shows du dimanche soir nous faite vite passer au suivant en oubliant le précédent, si rien d’exceptionnellement marquant ne s’est déroulé. Entre Raw et Smackdown, voire plus pour ceux qui veulent suivre les talents d’NXT, nous sommes noyés sous le catch.

Pour résumer un peu tout cela,

 

Les bonnes notes vont :

– A la qualité catchesque irréprochable des main eventers permanents. AJ Styles, Kevin Owens, Roman Reigns, Braun Strowman, Samoa Joe, ya pas à dire, on est rarement déçus.

– A l’excellent WrestleMania, pourtant attendu avec peur au vu de la Road. De très bons matchs, des belles histoires racontées, des résultats surprenants… Une soirée de divertissement bien écrite, on va vite oublier Mojo Rawley.

– A Alexa Bliss. Elle n’a pas toujours des segments faciles (Bayley, this is your life) mais elle tient vraiment la division des filles de Raw sur ses frêles épaules. Il y a beau avoir du niveau physique autour d’elle, c’est elle qui a l’âme de championne.

– A Kurt Angle en tant que GM. La classe.

– Au Miz. On peut le répéter sans se lasser. Le Money Maker a vraiment tout compris à son métier.

– Aux équipes de Smackdown déjà décrites au paragraphe précédent. Les Usos et Breezango sont dans la forme de leur vie.

 

 

– Mec, je crois qu’on tient un truc.

– Oui, c’est une perche à selfie.

– Mais on peut encore aller plus loin… Tu veux pas mettre une perruque ?

– Pour sûr.

 

 

Les mauvaises notes vont :

– Au choix des champions du monde depuis WrestleMania. Dans une entreprise réussissant à signer tous les gros noms des scènes indépendantes, et se targuant de proposer le meilleur spectacle au monde, avoir aujourd’hui en 2017 des Goldberg, Lesnar, Randy Orton et Jinder Mahal sur les palmarès fait tout de même un peu triste. Côté filles, le règne de Naomi est triste et inutile comme un bâton de fluo qui ne brille plus au lendemain de la fête foraine.

– A la gestion de certaines stars, aux premiers rangs desquels Dean Ambrose, dont la popularité intacte ne doit pas cacher ses performances très médiocres. Bayley également a été sacrifiée avec raison pour Alexa Bliss, tant son personnage est insipide. Autres prodiges d’NXT, les American Alphas ont été jetés dans le grand bain sans brassières en pensant que ça passerait, mais la mayonnaise n’a pas pris. Pour Tye Dillinger, l'effort n'est même pas encore fait. Enfin, on ne peut nier le délicat fil sur lequel la WWE marche avec Roman Reigns, heel viscéral et légitime, mais toujours opposé à des plus méchants que lui. Cela peut il durer ?

 

 

Moi, quand je regarde en arrière, je ne vois que du positif.

 

 

On passe à la suite ?

 

A l’heure où nous mettons sous presse, le second semestre de 2017 a déjà commencé. Summerslam s’approche en grand événement réunissant l’élite des deux shows, et de grosses affiches se préparent. Espérons que la WWE réussira cette soirée au moins aussi bien que WrestleMania. Mais la suite ? Devons nous encore nous attendre à un automne grincheux ?

Prenons le temps de rêver et de pronostiquer !

Voici ce qu’en pense votre rédacteur :

 

Cesaro et Sheamus sont trop talentueux pour rester en équipe et en méchants. Entrant en rivalité contre The Revival, ils repasseront du bon côté de la force mais y perdront leurs ceintures. Après une feud de séparation, le divin Chauve deviendra cet hiver champion universel face à Finn Balor, tandis que Sheamus pourra récupérer le titre intercontinental. Toujours parmi les équipes, la Fashion Police mérite si pas les ceintures, mais au moins une chance et une vraie feud contre les Usos. Pour ne pas lasser, le New Day se retirera (temporairement) de la division par équipes pour soutenir soit Kofi soit Big E envers la ceinture US, entre temps ravie par Rusev. Au niveau mondial, Jinder Mahal va bientôt achever son règne et rentrer dans le rang. AJ Styles récupérera le titre WWE mais encaissera l’attaque fourbe de Baron Corbin. En attendant, Kevin Owens prendra le dessus sur Randy Orton dans une feud de transition plaisante. Pour lui, c’est le Rumble le prochain objectif.

Côté filles, Charlotte dominera Smackdown et Carmella ratera son cash in, distraite par James Ellsworth. A Raw, Alexa Bliss aura la surprise totale de voir revenir Paige, enfin célibataire et reconcentrée sur sa carrière, pour de belles mandales en perspective.

En novembre, la Titus Brand bien remplie affrontera le Miztourage dans une guerre des Survivor Series. Le Miz triomphera, évidemment.

 

 

Qui c’est les plus forts évidemment c’est nous quatre…

 

 

2017 nous aura donc offert, de janvier à juin, beaucoup de surprises et d’innovations, même si tout ne fut pas de nature à nous ravir, loin de là. Avez-vous été heureux de ce premier semestre ?

Qu’espérez vous pour la fin d’année ? A vous de donner votre opinion désormais, la section Commentaires vous attend !

 

 

Et puis oui c’est vrai, y a aussi l’Undertaker qui a pris sa retraite ce printemps.


Publié

dans