Putain, deux ans !

Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes.
Snake Plissken
 
Les rédacteurs des Cahiers du Catch sont des gens occupés. Vous l’ignorez peut-être, mais certains consacrent une partie de leur temps libre à construire des orphelinats dans les zones de guerre africaines, d’autres combattent la délinquance quand vient la nuit, et d’autres encore occupent des postes à haute responsabilité à l’ONU. Voilà pourquoi nous n’avions personne de disponible cette semaine pour rédiger la nalyse de Fastlane. Nous avons donc dû nous résoudre à tirer de sa retraite un ancien rédacteur. Le seul problème, c’est qu’il n’a pas regardé la WWE depuis deux ans… Et si on en profitait pour réfléchir un peu sur ce qui a changé ces deux dernières années ?
 
 
Ou ces quinze dernières années ?
 
 
Pseudo-nalyse de Fastlane
 

Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes.
Snake Plissken
 
Les rédacteurs des Cahiers du Catch sont des gens occupés. Vous l’ignorez peut-être, mais certains consacrent une partie de leur temps libre à construire des orphelinats dans les zones de guerre africaines, d’autres combattent la délinquance quand vient la nuit, et d’autres encore occupent des postes à haute responsabilité à l’ONU. Voilà pourquoi nous n’avions personne de disponible cette semaine pour rédiger la nalyse de Fastlane. Nous avons donc dû nous résoudre à tirer de sa retraite un ancien rédacteur. Le seul problème, c’est qu’il n’a pas regardé la WWE depuis deux ans… Et si on en profitait pour réfléchir un peu sur ce qui a changé ces deux dernières années ?
 
 
Ou ces quinze dernières années ?
 
 
Pseudo-nalyse de Fastlane
 

 
Sachez-le, nobles lecteurs, cette nalyse ne sera pas l’histoire d’un pépévé, mais celle d’un homme. Un homme qui, bien qu’il soit amateur de catch depuis 1991, laisse parfois la lassitude avoir raison de sa motivation et qui, peu satisfait de la qualité de ce que proposait la WWE, a petit à petit espacé la fréquence à laquelle il regardait du catch à partir de 2014, pour finalement arrêter complètement après Night of Champions 2015. Il décida cependant de regarder le Royal Rumble chaque année comme ça, pour voir, au cas où le produit de la fédération de Stamford aurait gagné en intérêt. Il regarda le Rumble en 2016, et ça lui déplut. Il regarda le Rumble en 2017 et se dit « ah mais c’est pas mal ». Il regarda ensuite Elimination Chamber, et il apprécia. Il se mit alors à écouter les excellents podcasts publiés par le site que vous lisez actuellement pour se tenir au courant des storylines en cours. N’hésitez d'ailleurs pas à les écouter, il s’agit probablement de l’un des tout meilleurs podcasts de l’histoire de l’Humanité. C’est ici, dans la colonne de droite, regardez. Non, là c’est votre papier peint, vous êtes allé trop loin, revenez un peu à gauche. Voilà ! C’est là ! Vous y êtes. Cliquez.
 
Bref. Cet homme, c’est moi. Si.
 
Cette nalyse ne sera donc pas une nalyse classique. D’abord car la première personne y sera prépondérante, et ensuite car la majeure partie des storylines en cours me sont inconnues, de même que beaucoup de catcheurs et catcheuses, que j’ai découverts lors de ce show, voire un ou deux shows avant. Je ne parlerai donc pas des storylines, de l’évolution des personnages ou de la façon dont tout cela est booké : je ne suis tout simplement pas en mesure d’avoir un avis. Je me contenterai de livrer quelques considérations purement personnelles sur ce qui a changé ces dernières années, ce qui me déplaît ou me séduit. Ça sera peut-être un peu décousu, probablement pas très intéressant pour tout le monde, soyez-en prévenus et n’allez pas gueuler dans les commentaires (mais commentez quand même, car s’il y a bien une chose qui n’a pas changé, c’est que notre leader charismatique Axl aime quand les gens commentent les articles). N’hésitez pas non plus à me corriger si je dis des bêtises, je crois qu’il y a encore des choses qui m’échappent.
 
 
À commencer par la coiffure de ce type…
 
 
Paradoxalement, la première chose qui frappe quand on regarde la WWE après une si longue pause concerne une autre fédération. Car voir AJ Styles, Samoa Joe ou Austin Aries à la fédération de Stamford en dit long sur l’état de la TNA.
 
Et la deuxième chose qui frappe, c’est que la WWE a su dans une certaine mesure régler un reproche récurrent qu’on lui faisait, mais tout en ne le réglant pas… En effet, il y a quelques années, beaucoup déploraient l’incapacité de la fédération de Vince McMahon à créer de nouvelles stars, s’appuyant trop sur des catcheurs parfois vieillissants, à la carrière déjà bien établie, au détriment des jeunes. Or, sur la vingtaine de belligérants apparaissant à Fastlane, seuls cinq ou six me sont bien connus, quelques-uns n’étaient plus là en 2015 et sont revenus, mais la majorité sont des nouveaux, et certains sont bien prometteurs.
 
 
La WWE en 2017, un roster entièrement renouvelé : cet homme a désormais une barbe.
 
 
Et parallèlement à ça, le nouveau champion de la division Raw est un quinquagénaire qui a connu son heure de gloire il y a quinze ans, et qui n’a pas livré un seul vrai match depuis son récent retour. Mais nous y reviendrons : pour l'heure, intéressons-nous au début du show.
 
Commençons donc par le premier match de la soirée, qui vit Sami Zayn affronter Samoa Joe. Deux garçons que je connais surtout de réputation, ayant aussi peu suivi la NXT que la TNA. Il est amusant au passage de constater que la WWE semble maintenant tellement peu craindre la concurrence qu’elle ne prend plus la peine de changer le nom des transfuges d’autres fédérations. Le match à l’issue prévisible (car il faut bien donner un push à Jonathan le Samoan qui vient d’intégrer le roster principal) m’a plutôt plu, sans être extraordinaire, et me donne clairement envie de me plonger plus en avant dans les shows hebdomadaires.
 
Et on enchaîne avec un match de catch à quatre dans lequel le titre tag team fut mis en jeu et gardé par les champions, et qui me fit découvrir trois catcheurs sur quatre, qui m’étaient parfaitement inconnus (je ne prends pas en compte le Royal Rumble Match, loin d’être idéal pour se faire une idée précise des qualités d’un catcheur). Le quatrième, c’est Luke Gallows. Et Luke Gallows, dans mes souvenirs, c’est avant tout le peu marquant comparse de CM Punk dans la Straight Society, mais c’est aussi Festus. Le changement de gimmick est radical. Gallows me semble bien plus affûté physiquement que dans mes souvenirs, et assez charismatique en guerrier du heavy metal. En revanche, j’ai été moyennement convaincu par le match. C’est bourrin, pas très spectaculaire et le gimmick d’Enzo Amore me laisse perplexe. En revanche, Big Cass me semble un big man assez convaincant. Le combat est toutefois assez correct pour ne pas me donner envie de le mettre en avance rapide.
 
 
Ah oui, il y a les coiffures, et il y a aussi les chemises.
 
 
Je ne peux en revanche pas en dire autant des deux combats féminins de la soirée. Non qu’ils aient été particulièrement mauvais (je n’en sais en fait rien) mais le catch féminin tel qu’il est booké et gimmické (si l’on me pardonne ce néologisme) à la WWE m’a toujours donné l’impression de voir des adolescentes se battre dans une cour de récréation. Si j’ai réussi à regarder vaguement d’un œil très distrait le premier match féminin de la soirée (constatant avec une certaine satisfaction en la personne de Nia Jax que la WWE n’engage plus forcément les catcheuses que pour leur physique de mannequin anorexique), il n’en fut pas de même pour le match de championnat. L’entrée de Bailey, avec ses cœurs, ses étoiles, ses ballons géants et sa musique ridicule m’a totalement découragé : si la WWE veut m’intéresser au catch féminin, qu’elle présente ses catcheuses comme de vraies combattantes et non comme des débiles légères. Pourquoi les gimmicks cantonnés au comedy wrestling le plus low-cardien chez les hommes sont-ils aussi prépondérants au sommet de la hiérarchie de la division féminine ? Allez hop, avance rapide. Je me forcerai à regarder quand je ferai de vraies nalyses…
 
 
Non non, je ne mets pas de légende, cette photo est assez risible comme ça.
 
 
Par la suite, ça se gâte encore. Ils ont donc repris Jinder Mahal. Bon. D’accord. Est-il toujours aussi peu passionnant ? Oui. Et Rusev ? Pas mieux. Et les catcheurs à gimmick exotique sont toujours des heels : rien de neuf non plus de ce coté : les étrangers sont toujours des personnes viles et méprisables.
 
Pas d’évolution notable non plus du côté de la cohérence : Mick Foley (visiblement maintenant en charge d’un poste à responsabilité, serait-il le General Manager de Raw ?) annonce à Rusev et Mahal qu’ils devront s’affronter pour savoir qui aura un match en premier ce soir, mais Cesaro débarque au milieu de leur combat, alors qu’aucun tombé n’a eu lieu, mais son match semble parfaitement officiel. Bon. Peut-être que je n’ai pas tout compris ou que j’ai raté quelque chose… C’est tout aussi logique de voir que Mahal perdra le match en décidant qu’il est plus important d’invectiver le Bulgare que de s’occuper de son adversaire. C’est déjà très idiot quand un catcheur se laisse distraire juste parce que le thème d’entrée de son ennemi du moment retentit dans la salle, mais quand ils se sont vus trois minutes plus tôt, et que c’est le distrait lui-même qui a éjecté l’autre du ring, il est vraiment difficile d’imaginer qu’un être humain aussi con puisse exister.
 
 
Non mais sans déconner, c'est son gimmick, les chemises à la con, ou c'est juste aujourd'hui ?
 
 
Quoi qu’il en soit, c’est toujours un plaisir de voir Cesaro, encore plus à l’aise me semble-t-il qu’il y a deux ans, et donc encore plus charismatique et débordant de classe et d’élégance, même contre un adversaire aussi médiocre que Mahal. Je ne dirai pas la même chose du Big Show, toujours aussi monolithique entre les cordes. En bref, voilà deux combats très oubliables.
 
L’intérêt remonte directement après, avec le match pour le titre cruiserweight, qui fut de mon point de vue le meilleur de la soirée. J’aimais assez les rares matchs que j’avais vus de Neville en 2015, et Jack Gallagher m’avait beaucoup amusé avec ses pitreries et son parapluie au Royal Rumble, mais je découvre avec plaisir que c’est aussi un catcheur très compétent. Le match au rythme enlevé fut spectaculaire et les quelques moments de comedy wrestling n’ont pas diminué l’intensité de l’affrontement, et Gallagher figure déjà au sommet de mes favoris de la nouvelle génération. Je souligne également le très bon travail de Neville en heel, ce qui n’était pas gagné, tant il semblait sympathique en face.
 
 
Ce garçon est renversant.
 
 
Les New Day ont fait les cons avec un chariot de glaces. Ces garçons m’amusaient à peu près il y a deux ans avant de commence à me lasser. Je constate qu’ils sont restés les mêmes, et ni leur gimmick ni leurs pitreries ne m’intéressent. N’est-ce pas le moment de faire splitter tout ça ?
 
 
Le New Day : un gimmick qui me laisse de glace.
 
 
Pas de changement non plus du côté de Roman Reigns, bien qu’il semble avoir pris la place de John Cena dans le rôle de celui qui partage la foule en deux camps opposés, et ce n’est pas sans un certain amusement que j’entends les chants « let’s go Roman / Roman sucks » (alors que le Marine m’a l’air davantage apprécié qu’il ne l’était par le passé). Le combat de l’ancien membre du Shield contre le monstre Braun Strowman ne me laissera pas non plus un souvenir impérissable. C’est bourrin, c’est lent, je m’ennuie et je n’ai pas envie de revoir ces deux-là entre les cordes.
 
 
Ah oui, il y a les coiffures et les chemises, et il y a aussi les barbes.
 
 
Et voilà le moment de main event, et du couronnement d’un nouveau champion en la personne de Goldberg. Le déroulement du combat est probablement déjà connu de tous les lecteurs, mais il n’est pas inintéressant d’y revenir. Rappelons les faits : la musique de Chris Jericho a retenti en début de match, ce qui a distrait Kevin Owens, distraction mise à profit par Goldberg pour coller un spear un champion, puis un jackhammer. 1, 2, 3 ! Nouveau champion. Hop. Retour en 2003.
 
 
Marty, va falloir que je me décide à faire réviser cette DeLorean.
 
 
Une situation qui n’est pas sans provoquer quelques réflexions. D’abord, j’en parlais plus tôt, le coup de la musique de l’ennemi qui retentit et qui absorbe tellement le gars sur le ring qu’il en oublie complètement qu’il a un match, voire un titre à défendre, je n’en peux plus. C’est idiot. Complètement idiot. C’était idiot il y a vingt-cinq ans mais je ne m’en rendais pas compte parce que j’étais jeune. C’était idiot il y a dix ans quand j’ai redécouvert le catch. C’était idiot il y a deux ans quand j’ai arrêté. Et c’est toujours définitivement, totalement, stupidement idiot. Mais ça continue, parce que les bookers ont la flemme de réfléchir pendant trois secondes pour trouver une idée un tout petit peu moins idiote. Voilà au moins une chose qui n’a pas changé.
 
 
Ce soir, c'est un match important. Je suis hyper concentré.
 
 
Mais ! Mais c'est de la musique ! De la musiiiiiiiiiiiiiique ! Aaaah ! Que faire ? Me voilà tout désorienté !
 
 
Bonjour.
 
 
Bim !
 
 
Paf !
 
 
Wane ! Tou ! Fri ! Niou tchampe !
 
 
Mon plan a fonctionné à merveille. J'espère que personne ne me piquera l'idée.
 
 
L’amour de la WWE pour les vieilles gloires du passé est aussi un élément de stabilité dans ce monde fou… Goldberg est donc le nouveau champion. Le principe de cet article étant de livrer un ressenti à chaud plus qu’une vraie réflexion, je n’entrerai pas dans le débat qui agite l’IWC (notamment sur notre forum). Goldberg est-il booké ainsi car il est physiquement incapable de livrer un combat long ? Je n’en sais rien. Physiquement, le bonhomme a l’air encore très en forme ; je ne sais pas s’il a l’endurance pour faire un match de vingt minutes, mais il est évident qu’il ne s’est pas relâché niveau entraînement (contrairement à un certain Prince des Ténèbres bedonnant que je ne citerai pas pour respect pour lui, qui fut l’idole de mon adolescence). Laissons-lui le bénéfice du doute.
 
Ce qui est certain, en revanche, c’est que je ne suivais pas le catch à l’époque de l’âge d’or de Goldberg, et que son retour me laisse assez froid, et que s’il continue à ne faire que des combats ne dépassant pas la minute, on n’a (si vous me passez l’expression) pas fini de se faire chier. C’est donc avec un « ouais bof » aux lèvres que j’achevai le visionnage de ce show, dont un seul match m’a vraiment fait vibrer, et dont le résultat m’en touche une sans faire bouger l’autre.
 
Bref, voilà un pépère viou qui ne restera pas dans les annales
 
« Mais alors finalement, mon bon Henri, vous demandez-vous sûrement, es-tu retombé dans ta passion catchesque ? Ce pépévé moyen a-t-il eu raison de ta motivation ? Et quel est le sens de la vie ? »
 
Eh bien, finalement, je suis plutôt content. Le peu de catch que j’ai vu depuis deux ans m’a fait me dire « mouais… eh ben c’est pas maintenant que je vais m’y remettre ». J’avais probablement de cette pause pour retrouver mon enthousiasme car, quand le Royal Rumble s’est fini sur la victoire de Randy Orton (le catcheur qui m’ennuie le plus au monde) et quand Fastlane s’est clos sur le résultat que l’on sait, ma pensée fut plutôt « ouais… eh ben le prochain PPV sera peut-être mieux ». Car oui, j'ai envie de voir la suite !
 
En revanche, je suis plus perplexe concernant les weeklies. Si j’ai bien compris, la nouvelle séparation de la fédération en deux branches distinctes à Raw et à Smackdown impose de suivre les deux shows, chacun ayant ses storylines, alors qu’il fut un temps où l’on pouvait très bien se contenter de ne suivre que Raw. Redevenir un suiveur régulier de la WWE m’imposerait donc de regarder cinq heures d’émission par semaine, plus un pay-per-view, ce qui est tout simplement impossible quand on a un travail, qu’on fait du sport, qu’on aime aussi lire des livres, regarder des films et qu’on vient de s’acheter une Switch avec Zelda…
 
Mon cœur est toujours plein d’amour pour le catch, mais c’est un amour assagi. Apaisé. Moins exclusif. Et si la flamme est ravivée, elle n’est pas encore assez forte pour qu’on passe tout notre temps ensemble.
 
 
C'est vrai, il y a tellement de bons films qu'on ne peut pas passer tout son temps à regarder du catch.

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