L’impitoyable loi des Series

Mes bien chers Pierre. Plus rien ne sera jamais comme avant. Mais tout doit rester comme avant.

Pierre (le chef), RRRrrrr !

 

Toronto était pourtant une petite bourgade sans histoires. Six millions d’habitants, classée comme une des destinations à la meilleure qualité de vie au monde. Un lieu où l’on dort tranquille.

Mais ce soir du dimanche 20 novembre, un groupe de fous furieux a fait exploser le monde, avec pour épicentre l’ambiance survoltée de l’Air Canada Centre. Et plus rien ne sera jamais comme avant.

 

 

 

Une soirée à couper le souffle.

 

 

Nalyse des Survivor Series 2016

Mes bien chers Pierre. Plus rien ne sera jamais comme avant. Mais tout doit rester comme avant.

Pierre (le chef), RRRrrrr !

 

Toronto était pourtant une petite bourgade sans histoires. Six millions d’habitants, classée comme une des destinations à la meilleure qualité de vie au monde. Un lieu où l’on dort tranquille.

Mais ce soir du dimanche 20 novembre, un groupe de fous furieux a fait exploser le monde, avec pour épicentre l’ambiance survoltée de l’Air Canada Centre. Et plus rien ne sera jamais comme avant.

 

 

 

Une soirée à couper le souffle.

 

 

Nalyse des Survivor Series 2016

 

Kick Off

 

Comme si les quatre heures de show ne suffisaient pas, la WWE offre presque deux heures de prélude à ses abonnés chanceux. A part de très longues discussions entre Booker T, Lita et Jerry Lawler dont je n’ai rien suivi, nous avons eu droit à trois moments catchesques.

 

En ouverture, les Cruserweights ont donné un petit tagteam match à six. Les vilains Drew Gulak, Tony Nese et Ariya Daivari affrontaient Rich Swann, Noam Dar et TJ Perkins. Etonnamment, malgré cette place en lever de rideau, la foule fut bruyante, scandant notamment le nom du jeune champion déchu à plusieurs reprises. Ce fut plus qu’un tour de piste, les six hommes bénéficiant de 11 minutes pour faire de leur mieux. A vrai dire, la majeure partie du match ne permet pas de créer une véritable identité à la division légère. C’est trop similaire au reste : des méchants qui trichent, des phases de soumissions, des hot tag, rien qui ne permette de se démarquer. Heureusement, les deux dernières minutes deviennent vraiment folles, avec tout le monde qui se jette sur tout le monde par-dessus les cordes, dont TJP qui n’hésite pas à surplomber l’arbitre. Au final, la victoire revient aux gentils grâce à Rich Swann qui s’affirme comme valeur montante.

 

 

Rodéo, c’est la vie pas l’paradis.

 

 

Pour bien changer de style, s’ensuit un affrontement entre Kane et Luke Harper. Rien de bien intéressant à tirer de ces neuf minutes qui s’achèvent par la victoire du vétéran malgré le talent manifeste de son adversaire. Bon, c’est du pré-show, ça n’aura aucune conséquence.

 

Pour finir, la meilleure séquence de ce kick off fut sans nul doute la régalade de l’interview Twitter de Kevin Owens mené par Tom Philips. Le champion universel, vite accompagné par son ami Jericho, a réussi un excellent numéro d’humour débile en humiliant le pauvre Philips, le public, ses collègues et le monde entier. De quoi ouvrir le vrai show avec le sourire.

 

 

Survivor Series main show

 

 

Rouge contre bleu, telle sera l’histoire de ces Survivor Series 2016.

Après avoir fait le main event d’Hell in a Cell, les filles ouvrent les vraies hostilités de la soirée.

 

 

Women’s Elimination Match : Team RAW (Bayley, Alicia Fox, Nia Jax, Sasha Banks & Charlotte) Vs Team SMACKDOWN (Becky Lynch, Naomi, Alexa Bliss, Carmella & Nikki Bella)

 

Toutes les demoiselles de l’équipe rouge rejoignent le ring avant de voir arriver une par une leurs adversaires. Mais lorsque retentit la musique de la dernière participante, à savoir Nikki Bella la capitaine, personne ne vient. Une caméra dans les coulisses filme l’ancienne championne gisant contre un mur, incapable de catcher. Tout le monde se tourne vers Carmella qui a une bonne gueule de coupable et Daniel Bryan est désemparé. La coach des bleues, Natalya, se propose comme remplaçante. Le Yes Man n’a pas d’autre choix qu’accepter. Nattie se précipite alors sur le ring et devient à mes yeux celle à qui le crime profite. Mais cette affaire ne sera pas résolue ce soir.

A cinq contre cinq, l’affrontement peut commencer.

 

 

Où sont les femmes ?

 

 

Dès le début, la tension est palpable chez les filles de Raw. Charlotte, Sasha et Bayley se prennent le bec entre elles. Puis, tout le monde se met sur la gueule avant que Nia Jax ne fasse le ménage. La nouvelle brute féminine passe ensuite quelques minutes à détruire les membres de l’équipe adverse, envoyant notamment un double lariat dans les dents de Nattie et Carmella. Elle passe le relai à Alicia Fox. Bien aidée par Dana Brooke présente aux abords du ring, la renarde réussit à éliminer la princesse de Staten Island.

– Elimination de Smackdown : Carmella. Raw 5 – SD 4.

La joie est de courte durée puisqu’Alexa Bliss rétablit l’équilibre.

– Elimination de Raw : Alicia Fox. Raw 4-SD 4.

La petite cosplay d’Harley Quinn est ensuite attaquée par Charlotte qui passe le relai à Nia Jax. Mais elle n’a pas vu que Naomi est devenue la femme légale. Complètement en feu, la fluo s’emballe en croyant pouvoir prendre le dessus sur Jax. Mauvais calcul : détruite à l’extérieur du ring, elle ne remontera pas avant le compte de dix.

– Elimination de SD : Naomi. Raw 4 – SD 3.

 

 

Toutes les couleurs de l’arc en ciel.

 

 

Les bleues sont en mauvaise posture et doivent faire front. Les deux blondes restantes s’acharnent alors sur Sasha Banks, et cela paye : distraite par Alexa Bliss, la Boss se laisse surprendre par un petit paquet de Natalya.

– Elimination de Raw : Sasha Banks. Raw 3 – SD 3.

 

 

Etre éliminée par Natalya en 2016 : la tristitude.

 

 

Madame Hart peut bicher, elle qui n’était pas prévue sur l’affiche réussit à couvrir l’une des catcheuses les plus dominantes au monde. Mais là encore, la loi des Series frappe : quelques secondes plus tard, elle encaisse la hargne de Charlotte et un Big Boot dans les gencives.

– Elimination de SD : Natalya. Raw 3 – SD 2.

Alors que Becky Lynch et Alexa Bliss devraient tout faire pour s’entendre, elles décident de se disputer, subissant connement la violence de Nia Jax qui leur porte une Suplex simultanée. C’est très impressionnant mais la rookie pêche par manque de concentration, se laisse coincer dans le Disarmer de l’Irlandaise et tape au sol.

– Elimination de Raw : Nia Jax. Raw 2 – SD 2.

La Samoanne est furieuse. Elle éclate Lynch contre la barricade pendant que Charlotte envoie son pied dans la jolie figure d’Alexa Bliss qui ne s’en relève pas.

– Elimination de Smackdown : Alexa Bliss. Raw 2 – SD 1.

L’instant devient crucial. Charlotte et Bayley sont encore en équipe, face à la championne du show bleue désormais seule avec elle-même. Et malgré toute son énergie et sa détermination, la rouquine est impuissante. Un Bayley to Belly plus tard, Raw remporte la mise.

 

 

Cinq secondes avant le grabuge, évalue-je.

 

 

Charlotte et Bayley lèvent les bras au ciel, juste avant que Miss Flair ne passe à tabac la câlineuse. Une autre version de l’esprit d’équipe.

 

Cet affrontement féminin en ouverture a donné une belle rencontre, qui n'a pas oublié les tensions internes à chaque équipe. D'aucuns regrettent l'abandon de Nia Jax. Justement, je préfère cette surprise à une très convenue élimination pour violence. Après tout, la soumission c'est une douleur intense qui fait oublier tout dicernement : si une force de la nature comme Jax ne perd pas ainsi, elle ne perdra jamais. La victoire des rouges est logique compte tenu du casting. Reste à savoir qui à attaqué Necky Bella.

 

 

Intercontinental Championship : The Miz Vs Sami Zayn

 

 

Si vous avez raté le dernier Smackdown : le Miz a récupéré sa ceinture blanche aux dépends de Dolph Ziggler et défend donc son bien contre Sami Zayn, avec l'enjeu sous –jacent d'un changement d'écurie pour le titre IC. C’est dire si l’occasion est importante pour le petit barbu.

Malheureusement, Le Générique est rapidement dominé par le Money Maker qui travaille la jambe gauche de son adversaire. Le pari est intelligent, car lorsque Sami reprend le dessus, la douleur le ralentit et l’empêche de placer un premier Helluva Kick. Il trouve tout de même l’énergie nécessaire pour passer par-dessus la troisième corde.

 

 

The Man that gravity forgot.

 

 

Face à Zayn, le Miz est en pleine confiance. Il prend le temps de se moquer de Daniel Bryan avant d’asséner d’impressionnants Drop Kicks dans le visage de Sami. Pas assez forts pour éviter une toujours spectaculaire Blue Thunderbomb. Le champion est en mauvaise posture, Zayn s’élance et rate à nouveau son Helluva Kick. Coincé dans le Figure four, le jeune challenger réussit à retourner la prise et même à l’infliger au Miz. Hurlant de douleur, la star hollywoodienne semble condamnée à succomber à sa propre prise. La cloche sonne d’ailleurs. Mais l’arbitre n’avait rien demandé. C’est en fait Maryse, en épouse dévouée, qui détourne ainsi l’attention de Sami Zayn se croyant triomphant. Le pauvre petit rouquin ne comprend pas ce qui lui arrive et encaisse un Roll up fatal.

 

 

 

Canadien, Syrien, Sami Zayn dévoile aussi ses racines italiennes.

 

 

Statu quo pour la ceinture Intercontinentale qui reste donc dans le giron bleu, le Miz va pouvoir parader et probablement donner une grande affiche contre Ziggler à TLC. A moins que Zayn ne décide de rejoindre la brande de Bryan ? Sur le match, ce fut un bon affrontement où Mizou a encore montré avoir décidément un bon niveau. Je suis un peu plus mitigé sur Sami. J'ai l'impression que le scenario "je me blesse-j'ai très mal-mon adversaire me travaille longuement le membre blessé-je reviens malgré la douleur" est sa spécialité redondante.

 

 

TagTeam Elimination Match : Team RAW (SAWFT, Shining Stars, Gallows & Anderson, Sheamus & Cesaro, New Day) Vs Team SMACKDOWN (Rhyno & Slater, Breezango, The Usos, Hype Bros, American Alphas).

 

 

Dix hommes contre dix hommes, avec Xavier Woods en plus pour jouer du trombone. Voilà un affrontement qui s’annonce être un joyeux bordel, mais l’enjeu est de taille puisque Raw a déjà gagné la confrontation féminine.

 

Qui va commencer ? Côté des rouges, Big E s’avance. Face à lui, le beau Fandango sort son carnet et distribue des contraventions au mauvais gout vestimentaire car telle est sa nouvelle gimmick. Tout occupé à réprimander Xavier Woods, l’ancien partenaire de Summer Rae est attrapé dans le Big Ending. Compte de trois !

Haha, voilà les jobbeurs éliminés en dix secondes, ridiculisés aux yeux de la foule. Tout le monde rigole, c’est formidable. Tout le monde, sauf Jey Uso qui en profite vicieusement pour envoyer son pied dans la face de Kofi Kingston et le couvrir. Stupeur générale, après vingt secondes de match, le New Day est sorti !

Et là, c’est pas la même musique. Faire squasher des lowcardeurs est une coutume classique dans les matchs à élimination pour rapidement dégraisser les effectifs. Mais sortir si rapidement les champions en titre depuis presque 500 jours, c’est un véritable coup de tonnerre.

– Elimination de Smackdown : Breezango. Elimination de Raw : New Day. Raw 4 – SD 4.

 

 

Allez hop, au trou ma vilaine ! Jacky, passe lui les menottes.

 

 

Les Usos ont frappé très fort. S’ensuit une douloureuse séquence avec cet imbécile de Mojo Rawley qui passe à peu près un quart de son temps à catcher et trois quart à faire des danses ridicules. Lorsqu’il donne sa place à Ryder, on respire enfin tout en regrettant que le Long Island IZ stagne avec une telle tanche, alors qu’il mériterait de faire  équipe avec son copain Ziggler, par exemple.

Dommage pour lui, il encaisse un Magic Killer dévastateur de la part des chauves du Club.

– Elimination de Smackdown : Hype Bros. Raw 4 – SD 3.

L’équipe rouge au quasi complet prend alors le pauvre Chad Gable pour cible, mais le lutteur a de la ressource et réussit à faire appel à son partenaire pour renvoyer les étoiles brillantes à Porto Rico.

– Elimination de Raw : Shining Stars. Raw 3 – SD 3.

 

 

La surprise, par les Colon, douze ans de carrière en comédie.

 

 

Sans raison, c’est le moment choisi par tout le monde pour faire n’importe quoi. Baston générale sur le ring puis hors du ring, Enzo Amore puis Heath Slater se jettent dans la masse d’humains à l’extérieur, Gable cherche à faire de même mais est cisaillé par Sheamus avant que Cesaro ne fasse tourner Jordan. Les Alphas reprennent le dessus à coup de souplesses, Gable saute finalement par-dessus la troisième corde sur tous ses ennemis et partenaires. Son copain Jason s’élance pour l’imiter mais est lui aussi cueilli par le Magic Killer des chauves. L’arbitre, contrairement à nous, a bien suivi qui étaient les hommes légaux. Normal, c’est son métier.

– Elimination de Smackdown : The American Alphas. Raw 3 – SD 2.

 

 

Emporté par la foule…

 

 

Les rouges s’en prennent tous à Heath Slater, sans pitié pour ses pauvres enfants. Mais un incident va changer la donne : Luke Gallows alors homme légal part de dos dans les cordes pour se donner une impulsion, mais percute au passage Enzo Amore qui attendait sagement. Confusions, engueulades, la distraction nécessaire pour que le One Man Band fasse entrer son partenaire. Gore !

– Elimination de Raw : Gallows & Anderson. Raw 2 – SD 2.

Rhyno se retourne juste à temps pour encaisser le Big Boot de Big Cass et le Splash d’Enzo. Les gars les plus réels de la chambre réussissent à sortir les champions du show bleu.

– Elimination de Smackdown : Slater & Rhyno. Raw 2 – SD 1.

 

 

Pagaille à Toronto.

 

 

Vous l’aurez compris, les Usos sont seuls pour réaliser l’exploit et sauver l’honneur de Smackdown. Motivés comme des diables, les jumeaux mettent peu de temps à se débarrasser d’Enzo Amore.

– Elimination de Raw : SAWFT. Raw 1 – SD 1.

 

C’est le face à face final entre deux équipes si différentes mais pourtant dans la même situation. L’une est un lien de sang qui se connait par cœur, l’autre une association récente et dysfonctionnelle, pourtant toutes cherchent à obtenir une bonne place pour devenir les champions de leur territoire respectif. L’enjeu est donc lourd.

Assez transparent jusqu’à présent, Sheamus se déchaine sur Jey Uso et lui arrache son T-shirt. Un moyen assez efficace pour identifier chaque jumeau, mine de rien. Les deux Samoans s’élancent pour lui balancer un double Kick, mais Cesaro, en héros, le pousse pour prendre la balle à sa place. Le sacrifice ne sera pas payant, car Jey dégage son frère du Brogue Kick qu’il vient d’encaisser. Les fils de Rikkishi réussissent à porter un nouveau Splash sur l’Irlandais, mais le Suisse saute à pieds joints pour casser à nouveau un tombé in extremis. Le rythme devient assez fou et la foule adore.

 

 

Nana-nanana-Sheamus is on fire.

 

 

Cesaro prend les choses en main sous les acclamations. Série d’uppercuts, Standing drop Kick à deux mètres de haut, petit 619 de derrière les fagots pour enchainer sur un Swing particulièrement long. Le Suisse est momentanément contré par Jey Uso qui lui porte un Single Leg Crab. Qu’à cela ne tienne, il renverse la prise et coince le Samoan dans un Sharpshooter. Sheamus se charge de détruire le frangin pour l’empêcher d’intervenir. En plein milieu du ring, Jey ne peut que taper. Raw gagne la deuxième manche grâce à son duo d’Européens !

 

Un résultat inattendu pour une équipe qui impressionne fortement ce soir. A tel point qu’en coulisses, Foley annonce pour le lendemain à Raw un match pour le titre entre les Sheamusaro et les New Day, qui ont il faut bien le dire complètement raté leur performance du soir. Ce n’est toutefois pas encore la pleine entente entre les vainqueurs, Sheamus refusant de serrer la main à son ancien rival.

 

 

PI. Pas intéressé. Parle à ma main.

 

 

J'ai beaucoup aimé cette bataille des équipes, au rythme dense et à la physionomie inattendue. Le départ prématuré du New Day a complètement changé la donne d'entrée. Finalement, le Club avec deux éliminations au compteur ont impressionné, mais pas autant que les deux équipes finalistes. Un quatuor d'hommes excellents délivrant une belle prestation. Les futurs champions de chaque côté ? Ce serait mérité.

 

 

CruserWeight Championship :

 

 

Les enjeux continuent en cette soirée de guerre. Passons maintenant au championnat des poids légers. Non seulement Brian Kendrick remet son titre en jeu contre Kalisto, mais en cas de victoire du Mexicain toute la division Cruserweight quitte Raw pour rejoindre Smackdown ! Une possibilité plutôt séduisante au vu de la déception que représente cette division dans l'écurie rouge, d’autant plus logique que le nouveau show « 205 » dédié aux poids plumes sera enregistré le même soir que le show bleu. Tout semble donc possible, et les deux hommes doivent donner le meilleur d’eux-mêmes.

 

 

Tout commence par une poignée de mains.

 

 

Comme attendu, Kendrick, dépassé par la vitesse du luchador, fait valoir son expérience et sa fourberie. Il multiplie les roll-ups comme pressé d’en finir, réussit à coincer son vis-à-vis contre l’escalier en métal, mais encaisse plusieurs coups spectaculaires dont un impressionnant Spanish Fly de l’arête du ring vers l’extérieur qui fera crier des « Holy shit ! » au public. Matez ça.

Le Lucha Dragon ne peut gagner le titre par décompte à l’extérieur, il le sait et son adversaire aussi. Il tente une Salida Del Sol depuis le haut du poteau mais Kendrick contre en le ramenant au sol. Il coince alors le visage de Kalisto dans son Captain’s Hook.

 

 

Le pantalon de Brian Kendrick fait partie du plan.

 

 

L’ancien NXT tagteam champion s’en sort et reprend petit à petit l’avantage du match, mais il ne pourra jamais mettre sa domination à profit : au bout de douze minutes d’une belle rencontre, Baron Corbin sort de nulle part pour attaquer Kendrick puis Kalisto à qui il place son End of Days. Le champion conserve son bien et les poids légers restent à Raw. Statu quo donc.

 

En coulisses, le Loup Solitaire, que l’on pourrait rebaptiser Super Connard tant il aime à gâcher la fête, est interrompu par un Daniel Bryan furieux qui le presse de quitter les lieux et d’attendre mardi pour statuer sur son sort. Je verrai bien légitimement une exclusion du Baron et un échange entre lui et Sami Zayn. En tout cas, j’espère qu’une telle intervention ne sera pas sans conséquence. Il n’y avait pas l’Undertaker aussi qui voulait prendre quelques âmes récalcitrantes ?

 

 

Men’s elimination match : team RAW (Chris Jericho, Kevin Owens, Braun Strowman, Roman Reigns, Seth Rollins) Vs team Smackdown (Shane Mc Mahon, Randy Orton, Bray Wyatt, AJ Styles, Dean Ambrose).

 

 

C’est parti pour la grande bagarre, le dernier match à elimination du soir. Raw mène déjà 2-0 mais les hommes forts de chaque show veulent en découdre et prouver leur supériorité. L’équipe bleue arrive en premier, accompagnée par sa mascotte James Ellsworth. Comme de coutume, tout le monde se toise au milieu du ring avant le début du match. Match qui va durer plus de cinquante minutes.

 

 

On fait connaissance.

 

 

La première confrontation concerne les deux champions, Styles et Owens. L’affiche est alléchante et les hommes se rendent coup pour coup à un rythme effréné. Puis, les rouges alternent face au Phenomenal avant qu’Ambrose ne s’impose en tant qu’homme légal face à Jericho. Au bout de quelques instants, le Lunatic passe le relai à Shane O’Mac. La séquence qui suit me fait mal au cœur, car elle laisse à voir le commissionnaire envoyer de ridicules petits coups de poings dans le bidou de Y2J avant d’essayer de lui porter quelques horribles clés de bras. Mais Toronto, visiblement aveugle d’amour, scande « You still got it ! » et va ensuite huer Owens, Reigns et Rollins qui prennent le dessus sur le fils du patron.

 

 

Gniiéér… Ho putain t'es lourd mon salaud, t'as bouffé quoi ce midi ?

 

 

C’est alors le moment du bordel général. Après un face à face collectif au milieu du ring, tout le monde se met sur la gueule à l'extérieur et les prises suicidaires s’enchainent. Styles saute sur Strowman qui tenait Ambrose dans ses bras, puis KO se catapulte du haut du poteau sur tout le monde. Shane tente de l’imiter mais il est saisi par Braun le barbu. AJ et Ambrose sauvent leur patron d’une mort certaine et réussissent même à prendre le dessus sur les deux autres anciens du Shield. Malheureusement, ils décident à ce moment là de se battre entre eux. Un coup en traître du Phenomenal one a raison de l’Instable, qui se fait démolir par Strowman. L’ancien membre de la Wyatt family porte le tombé sur son vis-à-vis, sous les yeux du Face that runs the place, qui laisse faire.

– Elimination de Smackdown : Dean Ambrose. Raw 5 – SD 4.

 

 

Halàlà, mésentente chez les bleus. On s'est pas compris, visiblement.

 

 

Strowman fait ensuite le ménage général, en faisant notamment passer Styles par-dessus la troisième corde dans une effrayante manœuvre. Bien que troublé par Bray Wyatt qui tente de reprendre contrôle sur son esprit, Braun continue son entreprise de démolition. Il descend du ring pour nettoyer une table des commentateurs… Et ne voit pas Orton lui porter un splendide RKO sur la dite table. La donne change sur cette redoutable prise. La nouvelle famille Wyatt couche alors le Goliath sur la table. Pile au bon endroit pour permettre un nouveau coup de folie de Shane O’Mac. Le commissionnaire saute dans le vide depuis le sommet du poteau pour porter une énorme descente du coude qui détruit la table.

 

 

Ha, ça c'est vraiment l'métier, là où on se sent utile !

 

 

C’est à celui qui réintégrera le ring avant le décompte de dix. Le fils Mahon est aidé par AJ Styles. Braun, lui, est tout seul. Il arrive péniblement à attraper la corde, mais au dernier moment, deux mains cachées sous le ring l’empêchent de remonter à temps. C’est James Ellsworth ! Le vilain petit canard a réussi à faire éliminer l’Homme qui l’a détruit à Raw il y a quelques semaines. Son sacrifice est crucial mais il le paye cher : furieux, Strowman va exécuter la mascotte à travers une table technique avant de s’en aller.

– Elimination de Raw : Strowman. Raw 4 – SD 4.

 

 

 

 

Ellsworth est définitivement éloigné des projecteurs.

 

 

Toujours l’homme légal, Shane Mc Mahon subit à nouveau les assauts répétés de Jericho, Owens et Rollins. Il passe à deux doigts de l’élimination lorsque Y2J lui porte un CodeBreaker, mais une distraction d’Orton lui donne le délai nécessaire pour se remettre au compte de deux. Il réussit ensuite à donner sa place à AJ Styles, lequel est soudainement violemment attaqué par Kevin Owens, qui le frappe à coup de… liste. Oui, vous avez bien lu, KO tape avec la Liste de Jericho. L’arbitre outré sonne la disqualification du champion universel. Chris, alors homme légal, est affolé et tente de récupérer les feuilles dispersées sur le ring. Cette déconcentration l’empêche de voir l’arrivée d’Orton et le RKO létal qui s’ensuit.

– Eliminations : Kevin Owens et Chris Jericho pour Raw. Raw 2 – SD 4.

 

 

Si tu n'es pas sur la liste, la liste est sur toi.

 

 

Il ne reste donc plus que Roman Reigns et Seth Rollins pour l’équipe rouge. Les temps sont durs, les deux hommes font ce qu’ils peuvent, mais en face l’entente est parfaite. Orton, Styles et Bray se relaient intelligemment. Même Shane. Mes yeux pleurent des larmes de sang lorsque le quadragénaire dodu prend le dessus sur les deux anciens du Shield. Il réussit à coincer le Big Dog dans un coin du ring et se place à l’autre bout pour préparer un Coast to Coast. Il s’élance… et est cueilli en plein vol par un Spear dévastateur. Au passage, il percute le crâne de Reigns dans la mâchoire puis le tablier du ring violemment contre la nuque.

 

 

Enfer et damnation. Il se relève. Aurais-je mal calculé ?

 

 

Alors que l’arbitre commence le décompte, Shane se place en position latérale, les yeux exorbités. Un instant de flottement et de peur gagne la salle. Le commissionnaire a vraiment pris un sale coup, et est évacué par deux assistants.

– Elimination de Smackdown : Shane Mc Mahon. Raw 2 – SD 3.

Suite à cet incident, la foule de Toronto prend fait et cause pour l’équipe bleue, même si elle compte une majorité de heels. Tout cela n’existe plus ce soir, les valeureux Reigns et Rollins passent pour les derniers des salauds, surtout Roman qui reçoit les pires huées et moqueries.

 

C’est le moment choisi par Dean Ambrose pour rappliquer et s’attaquer à son rival de Smackdown. Furieux d’avoir été trahi en début de match, il passe à tabac AJ Styles avant d’être interrompu par une armée de bodyguards. Pourtant, tous les hommes de la sécurité du Air Canada Centre ne font pas le poids face au Shield réuni. Rollins et Reigns délivrent leur ancien copain et les trois s’allient pour faire passer AJ Styles à travers la table. Ce moment d’orgasme légitime pour tout fan de catch est en fait partiellement gâché, car le public de la salle soutient à bloc le Phenomenal One et hue copieusement lorsque celui-ci subit le tombé de Seth Rollins.

– Elimination d’AJ Styles. Raw 2 – SD 2.

 

 

– And the Shield is back !!!

– BOUUUUH STUPID IDIOTS !

ROMAN IS A PAYDAY !

– Imprévisibles, ces canadiens.

 

 

Nous voilà donc à égalité, et clin d’œil de l’Histoire, les anciens du Shield font face à la nouvelle Wyatt family, rappel d’une guerre légendaire entre les deux clans. Bah, puisqu’on parle de la Wyatt family, qui qui débarque de sous le ring ? Et oui c’est lui, Luke Harper est là. Le grand barbu se heurte à Roman Reigns et les deux costauds se neutralisent hors du ring. Pendant ce temps, Seth Rollins tente de battre Bray Wyatt. Ayant couché le gourou sur le tablier, il s’élance pour un Frog Splash… Intercepté par Orton en un sublime RKO ! Le tombé s’ensuit.

– Elimination de Raw : Seth Rollins. Raw 1 – SD 2.

 

 

Coucou. Tu veux voir ma barbe ?

 

 

Malgré la supériorité numérique, la foule continue d’encourager Smackdown à pleins poumons. Encore une sale soirée pour le Powerhouse. Au reste, il ne fera pas long feu. Il s’élance pour un Spear sur Bray mais encore une fois, Randy sauve son chef en prenant le coup pour lui. Le temps de comprendre, Roman est présenté à la Sister Abigail et perd. L’équipe Smackdown l’emporte avec les deux survivants de la Wyatt family.

 

 

Qui c’est les plus forts évidemment, c’est les buzzards.

 

 

Ouf, que dire de cet affrontement qui fut très long et très animé ?

Tout ne fut pas excellent, mais nul doute que cette rencontre rocambolesque restera comme une des meilleures du genre. L’histoire fut émaillée d’excellentes idées scénaristiques entre les plus talentueux membres de l'entreprise.

 

Tout d’abord Ambrose et Styles, dont l’antipathie réciproque cause l’élimination. Je prendrai plutôt la défense du Lunatic. Le mec a été piteusement éliminé à cause de son partenaire et a contre lui une rivalité à lourd enjeu. Quand tu sais que ton équipe a de toutes façons deux manches de perdues sur trois, et que tu es toi-même sorti du dernier match, qu’en as-tu à foutre que tes collègues perdent ou gagnent ? Le temporaire retour du Shield valait bien cela.

L’angle autour de Strowman, éliminé par la petite crevette qu’il avait massacré à Raw était bien pensé. D’ailleurs pour l’anecdote, les deux hommes s’étaient déjà croisés il y a quelques années. Et oui, Strowman et Ellsworth sont des anciens Rosebuds de feu l’Exotic Express !

Refermons la parenthèse pour parler de Jeri-KO, tous deux éliminés à cause de la liste, symbole absolu de leur entente jusqu'à présent. Notons aussi la parfaite loyauté de Randy Orton à son nouveau gourou. Impeccable, la Vipère a enchainé les RKOs sauveurs et n’a pas hésité à encaisser des finishers à deux reprises pour le bien de son équipe. La victoire de l’équipe bleue, très inattendue, lui doit beaucoup. Quant à Shane, même si je lui souhaite bon rétablissement, j’espère qu’on l’a vu pour la dernière fois sur un ring, tant ce fut laborieux à part sa descente du coude.

 

 

– C’est ça votre triple champion du monde ? allez, vais m’le faire !

– Arrête de déconner Shane, t'es bourré.

– J'suis pas bourré !

 

 

Or donc, Raw a gagné 2-1 la guerre des matchs à élimination, mais les piliers de Smackdown ont sauvé l’honneur et vont échapper à la furie de l’Undertaker.

Et voilà, et bien, quelle soirée. Malgré l’absence de réel enjeu, ce main event a tenu toutes ses promesses et ouvre beaucoup de perspectives pour la suite dans chaque brande.

Ah ? On me dit que la soirée n’est pas finie ? Il reste un autre affrontement ? Goldberg contre Lesnar ? Ha oui,  j’avais oublié ça. Bon et bien soit, regardons ce que ça vaut.

 

 

Goldberg Vs Lesnar

 

 

Attention, vous êtes prêts ? Ouvrez bien les yeux, ça va pas durer longtemps !

 

 

Que va valoir le niveau de Bill Goldberg face à l’homme, la Bête qui détruit tout ce qui se présente sur sa route depuis quatre ans ? Peut-il réussir là où Cena, Triple H, CM Punk, l’Undertaker, le Big Show, Dean Ambrose et Randy Orton ont échoué ? Malgré le scepticisme global, l’entrée charismatique des deux belligérants reste un moment fort. Contrairement aux craintes, la foule de Toronto se lève comme un seul homme pour acclamer le retour du grand costaud chauve.

 

Au son de la cloche, Lesnar saisit son vis-à-vis par les jambes et l’emmène dans les coins, mais Goldberg le projette violemment au sol en le poussant à la poitrine. Brock voltige comme rarement et soudainement, couché sur le tablier, son regard change. La peur passe sur le visage du Minotaure, comme s’il comprenait seulement maintenant à qui il avait affaire.

 

 

Putain mais… En fait c’est le mec qui m’a battu il y a douze ans ! Je le reconnaissais pas avec sa barbe blanche. Merde merde merde, j'en cauchemarde toutes les nuits, ça y est je me pisse dessus, je…

 

 

Goldberg ne lui laissera pas le temps de cogiter davantage. Il enchaine par deux Spears dévastateurs avant de saisir le monstre et de lui porter un Jackhammer. Sous les yeux effarés de Paul Heyman, l’arbitre et toute l’arène comptent les trois coups retentissants. En seulement deux minutes, l’ancienne légende de la WCW est venue à bout du Beast Incarnate !

Corey Graves jubile et hurle sa surprise avec raison. Personne au monde n’aurait pu imaginer une issue si rapide à cette rencontre. Si la salle de Toronto semble complètement adhérer à ce coup de tonnerre, consciente d’avoir assisté à un moment légendaire, les réactions de part le monde sont plus mitigées. Pourquoi faire perdre si piteusement le boss final de toute une discipline, face à un quinquagénaire qui n’est pas monté sur un ring depuis douze ans ?

 

 

Spear !

 

 

Alors pourquoi c’est bien ?

Ce match me fait penser à la fin de la streak de l’Undertaker en terme de résultat qui divise. Déjà, c’est en soi une très bonne idée de la part de la WWE de lancer sciemment un sujet de buzz mondial.

Les matchs du Dead Man à WrestleMania paraissaient tellement convenus que tout le monde s’attendait à voir Lesnar allonger la liste, être un nom de plus. Ici, c’est le même cas. Lesnar a tout détruit à la WWE. A tel point que pour innover, il faille pousser plus loin la violence comme ce fut le cas cet été contre Orton. Quelle gloire aurait-il pu tirer d’une victoire contre un retraité ? Qu’aurait-on pensé de cette rencontre si une dizaine de Suplex avait précédé un F-5 victorieux, as usual ? Pas grand-chose d’intéressant probablement. Tout le monde s’y attendait. Prendre le contre pied parfait des pronostics est une décision risquée et courageuse. C’est aussi très intéressant pour la suite. Brock Lesnar est au-dessus de la mêlée, c’est une évidence, mais son statut de demi-dieu intouchable ne faisait du bien à personne. Désormais, on sait qu’il est prenable. On sait même qu’il a des peurs.

 

J’ai personnellement adoré cet instant au sol où il regarde Goldberg en contre plongée. On aurait vraiment dit le final de ces films d’action où le protagoniste principal, combattant craint de tous, se rend compte qu’il est en train d’affronter celui qui fut son mentor dans sa jeunesse. La Bête s’est décomposée sous nos yeux et Lesnar est devenu un petit garçon effrayé par le monstre qui l’avait martyrisé douze ans auparavant. Du reste, la défaite n’est pas non plus rédhibitoire : habitué à surnager, Brock a tout simplement pris Papi Bill à la légère, et on sait qu’avec des mastodontes pareils, une seule prise peut faire la différence. Alors, un Spear puis deux… Goldberg, aussi surprenant que cela puisse paraitre, a étouffé son adversaire et l’a pris de vitesse. Comme Lesnar a fait avec Cena il y a deux ans.

Le match aurait pu durer deux fois plus longtemps pour que Lesnar fasse preuve d’un peu plus de résistance, mais cela aurait été contre productif. C’est bien la rapidité de cette correction qui a choqué le monde et fera de ce face à face un instant historique.

De plus, de manière pratique, c’est peut-être le meilleur choix à faire pour la cardio de Goldberg.

 

 

Ha ben merde, on fera pas le perfect (l’entière communauté des Cahiers du Catch).

 

 

C'est la fin de ces Survivor Series 2016. Les avis disent verge, mais puisque je suis chargé d'en écrire la nalyse, je donnerai mon opinion. Elle est très positive : j'ai complètement mordu avec délice dans le produit offert par la WWE. Cette soirée fait partie à mes yeux de ces moments qui vont marquer des carrières et une époque. La fédération, contrairement à souvent, a pris systématiquement la voie inverse à celle attendue. Que ce soit au niveau des résultats et des processus. Les graines plantées ces dernières semaines laissaient penser à un changement de show pour la ceinture Cruserweight et par ricochet celle de l'Intercontinental ? Et bien non, le statu quo est prononcé. L'Undertaker, en apparaissant, semblait teaser la défaite des bleus ? Son discours fut motivant et les hommes de Shane sont sortis vainqueurs. Lesnar allait enfin se venger du vieux Goldberg ? Encore raté, en deux minutes chrono le Minotaure était brisé.

 

Et il y a tout le reste, tous les détails de ces Elimination match : Necky Bella remplacée par Natalya, Sasha Banks piteusement éliminée par cette dernière, Charlotte continue son invincibilité en PPV. Le New Day disparait en quelques secondes, Sheamus et Cesaro restent loyaux et sauvent le navire Raw. Personne n'a laissé tombé son gang comme cela arrive parfois. Styles et Ambrose s'entre éliminent, Jeri-KO a des choses à régler, et surtout cette inattendue domination finale des Wyatts. On peut ne pas aimer tous ces choix, mais on ne peut nier leur originalité. Une soirée riche en émotions qui à mon sens fera date.

 

 

Dur métier, tout de même.


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