KO-Mania, An Un

Le succès est une conséquence et non un but.

Gustave Flaubert

 

Nous étions le 18 mai 2015. Tout allait bien. Le champion des Etats-Unis John Cena, enfin débarrassé de la menace soviétique, pouvait tranquillement proposer un nouvel Open Challenge à l’attention d’un jeune valeureux. Mais le Marine ne s’attendait probablement pas à ce qui allait arriver. Pas plus que nous. Ce jour-là, Raw et les suiveurs du show principal de la WWE découvraient un prodige que les amateurs de lutte indépendante attendaient depuis longtemps. Kevin Owens, alors champion NXT en titre, faisait ses tonitruants débuts dans la Big League. Cela fait donc un an. Que pouvons-nous en dire ?

 

 

Maintenant ça va chier.

 

 

Bilan de la première année de Kevin Owens au plus haut niveau du catch

Le succès est une conséquence et non un but.

Gustave Flaubert

 

Nous étions le 18 mai 2015. Tout allait bien. Le champion des Etats-Unis John Cena, enfin débarrassé de la menace soviétique, pouvait tranquillement proposer un nouvel Open Challenge à l’attention d’un jeune valeureux. Mais le Marine ne s’attendait probablement pas à ce qui allait arriver. Pas plus que nous. Ce jour-là, Raw et les suiveurs du show principal de la WWE découvraient un prodige que les amateurs de lutte indépendante attendaient depuis longtemps. Kevin Owens, alors champion NXT en titre, faisait ses tonitruants débuts dans la Big League. Cela fait donc un an. Que pouvons-nous en dire ?

 

 

Maintenant ça va chier.

 

 

Bilan de la première année de Kevin Owens au plus haut niveau du catch

 

Rappel du parcours

 

Tout commença, comme dirait Tintin, ce fameux soir de mai. Venu détruire John Cena en personne, KO gagne par la même occasion un match de gala contre le Champ' lors de l’Elimination Chamber. Le jour J, Owens impressionne tout le monde par son agressivité, sa vitesse et son physique. Aux abois, visiblement pas préparé à une telle menace, John s’incline à la suite d’une Pop-Up Powerbomb monstrueuse. Coup de tonnerre à la WWE. Les hommes ayant réussi à couvrir légalement le posterboy ces dernières années se comptent sur les doigts d’une main. Malheureusement, Kevin a presque été trop modeste en ne réclamant pas un enjeu pour la rencontre. Sa superbe victoire restera donc pour le prestige.

 

 

Ce même soir de l’Elimination Chamber, nous avions aussi pu voir ces trois hommes. Vous vous souvenez d’eux ?

 

 

Par la suite, avec la grandeur d’esprit qu’on lui connait, Cena félicitera la performance de son rival. Mais le petit ton condescendant employé par le Marine sur l’air du « bienvenue chez les grands, kid » déplait beaucoup à l’ex Kevin Steen qui, après quinze ans de métier sur les rings du monde entier, se considère plus comme un vétéran accompli que comme un rookie. La tension persiste entre les deux hommes et la revanche a lieu à Money In The Bank. Cette fois, la ceinture US est en jeu, mais Owens a laissé passer sa chance. Au terme d’un match au niveau encore plus impressionnant que le précédent, le nouveau venu s’incline. Il n’aura pas plus de chance lors de la belle à Battleground.

 

 

Tu vois, John, ça fait un mois que je suis là et j’en suis déjà à mon deuxième T-shirt personnalisé ! Je marche dans tes traces, tremble !

 

 

La période est alors difficile pour le Québecois qui, en plus d’être passé si près de l’or américain, doit concéder son titre NXT à Finn Balor au Japon. Enervé, frustré, il passe ses nerfs sur Cesaro qu’il bat à Summerslam au terme d’une sympathique rivalité entre deux chouchous des fans, le temps de clore définitivement la page NXT. Relancé, KO part à la conquête du trophée Intercontinental qu’il remporte à Night Of Champions des mains de Ryback. Cette rivalité contre le Big guy est l’exacte opposée de celle contre Cena : Kevin ne brille pas, les matchs sont inintéressants, mais il repart avec la breloque et la conserve.

 

En novembre, la WWE orpheline pleure la blessure de son champion du monde. Un tournoi est organisé pour désigner un nouveau vainqueur. Owens élimine Neville mais s’incline en demi-finale contre un Dean Ambrose surmotivé. Le Lunatic et Mr Wrestling démarrent une guerre qui n’ira pas à l’avantage du Québecois. A TLC, il cède son titre à l’Instable et ne parvient pas à le récupérer au Royal Rumble lors d’un violent Last Man Standing.  Malgré les séquelles de cette bataille, KO entre dans le match à trente et élimine au passage la nouvelle sensation AJ Styles, avant d’être lui-même sorti par son rival de toujours, Sami Zayn.

 

 

J’vais t’planter sur le ring comme un papillon sur un mur, maudit hostie d’lunatique !

Question humour québecois, je préfère quand même François Pérusse.

 

 

Heureusement, Dean Ambrose n’est pas en odeur de sainteté auprès de l’Autorité qui le place dans une défense injuste contre quatre challengers lors d’un Raw de février. Owens, présent dans l’affrontement, remporte pour la deuxième fois la précieuse ceinture blanche. Il la défendra avec succès à FastLane contre Dolph Ziggler avant de la céder lors de son premier WrestleMania. Dans un Ladder match à sept, et aveuglé par sa haine envers Zayn, KO laisse filer Zack Ryder vers le bonheur. Accaparé par son rival rouquin, Kevin accepte un nouvel affrontement contre son rival historique lors de Payback. Ce soir-là, la bataille est superbe et le plus gros des deux l’emporte.

Dans quelques jours, Owens aura l’occasion de briguer un troisième titre Intercontinental contre le Miz, Zayn et Cesaro dans un Fatal-four way alléchant.

 

 

Débuts réussis et futur prometteur

 

 

Voilà pour un résumé quasi wikipédiesque de cette année catchesque.

Si l’on s’en tient purement aux résultats, notre « rookie 2015 » des CdC aura obtenu deux titres Intercontinentaux de deux mois. Niveau rivalités, on peut considérer qu’il a fini perdant contre deux adversaires (Cena et Ambrose) alors qu’il en a battu quatre (Cesaro, Ryback, Ziggler et Zayn). Mais bien sûr, dans le catch plus qu’ailleurs, le résultat n’est pas le seul baromètre du succès.

 

 

Ha tiens, je crois que c’est mon tour.

 

 

Il est peu dire que KO a commencé très fort à la WWE. En s’attaquant avec succès au plus gros poisson de l’aquarium, le Québecois a prouvé qu’il pouvait concurrencer les meilleurs de la discipline à tous les niveaux. Sportivement parlant, ses trois matchs contre Cena furent excellents, mais l’homme a surtout prouvé que son surnom de « Mr. Wrestling » n’était pas usurpé. Entre les cordes, il est capable de tout : violent comme un Brock Lesnar, aérien comme un Kingston, technique comme un jeune Jericho. Excellent dans l’art oratoire, il a surclassé le Marine par ses tirades pleines de hargne. Sa première victoire clean a prouvé la confiance portée en lui par les scénaristes. Le succès fut au rendez-vous : les T-shirts « KO » ou « Fight Owens Fight » ont rapidement rempli les rangs des arènes de l’Amérique entière.

 

 

Hé oué, moi j'ai du style, prends ça dans ta gueule sale Démon !

 

 

Après de tels débuts, à moins de remporter directement le titre mondial, KO devait forcément marquer un peu le pas. Il s’est donc tranquillement installé comme un personnage solide et convaincant de la midcard. On a très vite oublié quel rookie il était, tant il a paru être là depuis toujours. A l’exception de sa décevante feud contre Ryback, l’ancien champion de la ROH a assuré le spectacle en permanence. Il faut dire qu’il a bénéficié d’une sorte de « label Owens ». Son prestige et son talent l’ont directement tourné vers des adversaires de rêve. Cesaro, Dean Ambrose, Dolph Ziggler, Sami Zayn… On fait plus vilain comme tableau de chasse, non ? Plus encore que les titres qui lui sont donnés, c’est bien cette succession de rivalités alléchantes qui prouvent la confiance des bookeurs : Kevin est la caution qualitative d’un show. Pas (encore) celui à qui on confie les clés du main event, mais celui qui assure le potentiel showstealer de la soirée et qui contente les fans les plus exigeants. La médiocrité est inenvisageable. Ses adversaires doivent être tout aussi compétents que lui, et ils forment désormais une sorte de petite division parallèle, celle des "wrestlers" purs et durs, tournés autour de la blanche ceinture vintage.

 

 

L’un de nous deux est de trop ici Ryback !

…Il plaisante là hein ?

 

 

Pétri de talent et de confiance en lui, Owens a brillé de mille feux tout au long de l’année. Il fait l’unanimité des suiveurs par ses performances au micro et entre les cordes. Kevin fait partie des rares catcheurs qui arrivent à proposer toujours un peu plus que ce que l’on attend d’eux. Loin de tous ces athlètes appliqués très concentrés dans leur match, il s’est fait une spécialité de réagir aux chants du public, de moquer la gimmick de son adversaire ou de vociférer contre les commentateurs, quand il ne prend pas lui-même part à la table des commentaires, angle qu’il apprécie visiblement.

Fort de toutes ces qualités, Kevin Owens a le package complet. Il effraie autant les petits qu’il ravit les plus grands. Actuellement, il est clairement l’homme le plus en vue de la rivalité à quatre autour du titre immaculé. Et s’il ne repart pas avec la ceinture entre les mains, il y a de fortes chances qu’il se console en juillet avec une précieuse mallette.

 

 

Sinon je défonce tous les chauves que je trouve sur mon passage !

 

 

Les commentaires sont ouverts et j’ai hâte de lire votre opinion sur le Québecois. D’aucuns diront qu’il est encore sous-exploité eu égard à son talent. Ils auront peut-être raison, mais n’oublions pas que KO vient à peine de finir sa première année sous les lumières de la WWE. Il lui reste encore tant de belles rivalités à envisager : AJ Styles, Finn Balor, Randy Orton, Kalisto, Rusev, Sheamus, Del Rio, et probablement Brock Lesnar donneraient des affrontements de rêve. Tous les signes sont de son côté, y compris son alignement aux côtés de Triple H lors du show de Bercy. Les têtes décisionnaires de Stamford lui font confiance, et il y a gros à parier qu’il basculera encore plus haut dans les prochains mois afin de devenir, un peu plus d’un an après Rollins, le deuxième champion NXT à gagner le titre poids lourds de la WWE. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

 

 

Bonne nuit les petits !


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