Un parfum de crépuscule, un gros lot d’incertitudes

On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on retrouve.

Proverbe populaire

 

L'histoire de la TNA ressemble à celle d'un individu atteint de procrastination : les dossiers problématiques s'amoncellent sur le bureau, mais on arrive à dégager un petit coin pour continuer à en entasser de plus belle, ainsi continuer à vivre… en attendant que la sentence tombe. Retour sur une quarantaine de jours d'action et de choix hasardeux.

 

 

Après six mois d'attente pour utiliser son title shot, Tyrus disculpe les bookers: "Je suis atteint de phobie pugilistique".

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact Wrestling du 15 mars au 26 avril 2016

 

On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on retrouve.

Proverbe populaire

 

L'histoire de la TNA ressemble à celle d'un individu atteint de procrastination : les dossiers problématiques s'amoncellent sur le bureau, mais on arrive à dégager un petit coin pour continuer à en entasser de plus belle, ainsi continuer à vivre… en attendant que la sentence tombe. Retour sur une quarantaine de jours d'action et de choix hasardeux.

 

 

Après six mois d'attente pour utiliser son title shot, Tyrus disculpe les bookers: "Je suis atteint de phobie pugilistique".

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact Wrestling du 15 mars au 26 avril 2016

 

 

Résultats des combats disputés lors d'Impact Wrestling ces dernières semaines :

 

15 mars Orlando, Floride

1-Jeff Hardy foudroie Eric Young avec sa Swanton Bomb.

Conformément à une stipulation décidée par Dixie Carter avant le match, le cadet Hardy s'ajoute au match de championnat prévu en fin de show.

2-Mike Bennett & Maria prennent le dessus sur Drew Galloway & Gail Kim, lorsque Kanellis sort un Roll Up dans la grande tradition sur Kim.

3-The Decay s'impose face au trio Beer Money & Eddie Edwards, là aussi via Roll Up, de la part de Crazzy Steve sur la moitié des Wolves.

4-Grado bat Eli Drake dans un ladder match. Le comedy wrestler décroche le contrat lui permettant de demeurer avec la compagnie (suivi de la polémique Feast or Fired).

5-TNA Heavyweight Championship : le triple threat entre Matt Hardy ©, Ethan Carter III et Jeff Hardy finit dans le flou général quand Mike Bennett vient attaquer EC3, tandis que Jeff Hardy est out et le champion en passe de quitter le ring avec sa ceinture.

6-TNA Heavyweight Championship : Drew Galloway interrompt une promo d'autocélébration de Matt Hardy pour annoncer l'encaissement de sa malette Feast or Fired. Dans la foulée, le challenger contre un Twist of Fate et enchaîne Claymore Kick/Future Shock DDT pour s'emparer du titre.

 

 

22 mars Orlando, Floride

1-TNA Tag Team Championship : Beer Money © garde son bien en dominant les BroMans. Le finish voit le classique DWI porté sur Robbie E.

2-Eddie Edwards remporte un no holds barred contre Crazzy Steve par Roll Up, lorsque ce dernier assomme par inadvertance sa coéquipière Rosemary.

3-Jade sort gagnante du triple threat la mettant aux prises avec les deux autres Dollhouse, Rebel et Marti Bell. Elle devient ainsi challengeuse au titre knockouts (selon Maria).

4-Jeff Hardy remporte une mini bataille royale de neuf catcheurs (Lashley, Ethan Carter III, Rockstar Spud, Mike Bennett, Eric Young, Tyrus, Bram, Matt Hardy, Jeff Hardy) pour devenir challenger numéro un au titre poids lourds.

 

 

29 mars Orlando, Floride

1-Ethan Carter III remporte un 4-on-1 handicap match par disqualification. L'attaque d'un Mike Bennett venant en aide au clan Hardy (Matt Hardy, Tyrus, Rockstar Spud & Reby Sky) met fin au combat.

2-Matt Hardy, Tyrus & Mike Bennett prennent le meilleur sur le trio improvisé Beer Money & Ethan Carter III. Hardy termine sur Bobby Roode avec le Twist of Fate.

3-Madison Rayne effectue un tombé soudain sur Velvet Sky pour la victoire. Elle devient elle aussi challengeuse au titre knockouts (selon Gail Kim).

4-BroMans profite de la mésentente naissante entre le duo Eric Young/Bram pour s'imposer.

5-TNA Heavyweight Championship : Drew Galloway © contre opportunément la Swanton Bomb de Jeff Hardy et enchaîne avec le Future Shock DDT pour conserver sa ceinture.

 

 

5 avril Orlando, Floride

1-Jeff Hardy solde ses comptes avec Eric Young en remportant un steel cage match.

2-Bobby Lashley assène un Spear salvateur à Angelo Dinero pour remporter un street fight.

3-TNA Knockouts Championship : Jade profite de l'intervention de Maria pour remporter le triple threat pour le titre face à Gail Kim © et Madison Rayne. Le finish voit un STO porté sur la championne en titre.

4-TNA Heavyweight Championship : Drew Galloway © fait abandonner Matt Hardy avec son Iron Maiden.

 

 

12 avril Orlando, Floride

1-TNA Tag Team Championship : Beer Money © conserve l'or dans un 4-corner impliquant les BroMans, The Decay et la paire Eric Young/Bram.

2-DJ Z signe un succès inattendu sur le champion de la X-Division Trevor Lee dans un no-title match.

3-Mike Bennett bat Ethan Carter III par disqualification lorsque ce dernier utilise une chaise, celle-ci précédemment introduite par The Miracle.

4-TNA Knockouts Championship : Jade © prend le dessus sur Madison Rayne.

5-Matt Hardy & Tyrus obtiennent la victoire devant la paire Drew Galloway/Jeff Hardy. Légère triche des heels puisque Reby Sky a fourni un marteau à son mari.

 

 

19 avril Orlando, Floride

1-Maria s'impose avec vice lors d'un ladder match impliquant la quasi totalité des catcheuses de la compagnie (Gail Kim, Madison Rayne, Velvet Sky, Marti Bell, Jade, Rebel, Maria). Elle obtient ainsi le « contrôle » de la division knockouts.

2-TNA X-Division Championship : Trevor Lee © conserve son titre dans un triple threat avec DJ Z et Eddie Edwards. Ce dernier est victime de l'intervention d'Andrew Everett, nouvel allié du champion.

3-Al Snow utilise un poing américain pour vaincre Mahabali Shera.

4-Le « I quit » match entre les frères Hardy termine sans vainqueur puisque les opposants sont trop groggys pour poursuivre. Jeff y est allé d'une Swanton Bomb du haut d'une plate-forme à l'extérieur du ring.

 

 

26 avril : Sacrifice Orlando, Floride

1-TNA Heavyweight Championship : Malgré sa blessure aux côtes, Drew Galloway © parvient à conserver une nouvelle fois la ceinture devant Tyrus avec son Future Shock DDT.

2-Rosemary assène une combinaison victorieuse Red Mist/F5 sur Gail Kim, bien aidée par les distractions multiples de Crazzy Steve et Maria.

3-TNA Tag Team Championship : The Decay prend le meilleur sur Beer Money © dans un valley of shadows match suite à un Chokeslam directement sur les punaises d'Abyss sur Bobby Roode. Rosemary est intervenue à plusieurs reprises pour aider le duo freak.

4-TNA King of the Mountain Championship : Bram domine son mentor Eric Young © dans un falls count anywhere pour remporter son premier titre individuel dans la compagnie.

5-Mike Bennett profite de l'aide de Maria pour vaincre Ethan Carter III dans un street fight.

 

 

La parenthèse anglaise est belle et bien finie. Soulagé, un membre du staff s'exprime: "Ouf, de retour dans notre salon, on était à deux doigts de nous prendre pour une grande fédération".

 

 

En bref…

 

-Après un épisode diffusé exceptionnellement en direct le 15 mars, la TNA a retrouvé ses fondements : tapings dans l'Impact Zone d'Orlando. La salle historique aura donc été délaissée l'espace de l'hiver seulement. Quant aux programmes, ils sont, selon les spoilers ayant émergé (mais dont on ne dira mot), enregistrés jusqu'au PPV SlammiVersary mi-juin.

 

The Decay (Crazzy Steve & Abyss, managés par Rosemary) ont été couronnés tag team champions lors de l'ultime épisode du mois d'avril. Un événement avant tout dicté par la situation contractuelle de Bobby Roode (voir par ailleurs), et hélas symptomatique d'une division redevenue désertique. Après un hiver encourageant où la reformation de Beer Money s'accompagnait de nouvelles alliances (Eric Young & Bram, Eli Drake & Jessie Godderz, Mahabali Shera & Grado), les circonstances ont de nouveau réduit le roster par équipe à peau de chagrin. Sans challengers de poids pour lui donner de l'épaisseur, ce règne par défaut a peu de chances de rester dans les annales. Et ce n'est pas la réunion accélérée des BroMans qui fera penser le contraire.

 

Délaissé plusieurs semaines, le championnat X-Division s'est récemment articulé autour de la feud Trevor Lee vs Eddie Edwards. Privé de son habituel partenaire (Davey Richards, blessé), EE a refusé la main tendue par le manager heel Shane Helms pour rejoindre son écurie naissante. Une seule rencontre a matérialisé le conflit, un triple threat Lee/Edwards/DJ Z (épisode du 19 avril). Elle a débouché sur l'irruption d'Andrew Everett dans la compagnie, nouvel allié du tenant du titre. Toujours pas remonté sur le ring, Helms est pourtant la vraie vedette de cette storyline, au-delà d'un porte-parole, une sorte de gourou.

 

-De plus en plus impliqué à l'antenne, le leader des Smashing Pumpkins Billy Corgan est devenu un GM bis, alternant les annonces importantes avec Dixie Carter. La notion de pouvoir demeure toujours aussi flou, puisque nombre des affrontements sont réglés en autobooking. En point d'orgue la situation chez les knockouts (voir par ailleurs).

 

 

Bonjour ici no name, la TNA n'a pas connu une arrivée aussi révolutionnaire depuis Tito Ortiz.

 

 

Al Snow, The Pope, quand le staff fait tomber la chemise…

 

Les retraites avortées ou suspendues sont monnaie courante en matière de catch. Il y a les retours auxquels on persiste à rêver secrètement (Steve Austin, Shawn Michaels, The Rock), ceux dont on ne veut plus afin que les légendes n'écornent pas leur image (Ric Flair, Hulk Hogan, Sting), et un troisième type : ceux dont on se contrefiche. En l'espace d'un mois, la TNA a pondu deux storylines propres à cette dernière catégorie, déclenchant des réactions mitigées voire glaciales du public. Qui se soucie vraiment de l'ancien espoir The Pope Angelo Dinero en 2016 ? Qui veut voir encore Al Snow entre les cordes? Et pourtant, au lieu de rester sagement à leur place, les deux trublions sont revenus au cœur de l'arène.

 

Al Snow d'abord, l'homme du hardcore discount, longtemps accompagné d'une tête, devenue plus mémorable que son moveset. Voilà un cas d'école, le catcheur de seconde zone, proche d'un comedy wrestler, qui au prétexte d'une quelconque nostalgie réécrit l'histoire pour se vendre comme une Légende, mieux, un puriste de notre sport/spectacle préféré ! Aussi émet-il des griefs contre ces « nouveaux venus qui pervertissent le catch ».

 

En résumé, Snow se pose en indigné des petites causes et prétend vouloir débarrasser le catch des personnages à l'allure de sketchs. Dans son viseur, deux hommes : Grado et Mahabali Shera. Le premier a réintégré la compagnie suite à un match de l'échelle contre Eli Drake, mettant fin à la controverse de l'échange des mallettes du Feast or Fired. Son temps d'antenne reste néanmoins très restreint, idem pour le second, quasi invisible depuis son élimination du tournoi poids lourds fin 2015.

 

Lors du dernier épisode de mars, Snow pète un câble en backstage envers les deux hommes ceux-ci ayant eu l'outrecuidance de l'inviter à une fête. Le vétéran se montre particulièrement violent envers Grado dont il brise un bras. La semaine suivante, Billy Corgan s'offusque de l'avoir vu sortir de sa fonction d'agent, le suspend provisoirement et exige des excuses publiques.

 

Face à Shera, Snow fait mine d'accepter la sanction, reconnaît son erreur d'appréciation due à de la jalousie, propose même de faire bénéficier les nouveaux venus de son expérience. L'Indien tombe dans le panneau, puis subit un matraquage une fois sorti du ring.

 

Les deux luttent de manière officielle le 19 avril, opposition voyant le heel s'imposer grâce à un poing américain caché dans son maillot. Est-ce ceci qu'on nomme expérience ? Assiste-t-on aux prémisses d'une storyline ambitieuse pour pusher le duo freak Grado/Shera ?

 

 

Le catch réduit au rang de joke, très peu pour moi, compris ?

 

 

Quant à Dinero, il a tenté de donner du corps au hasardeux heel-turn de Bobby Lashley. Comment rentabiliser un changement d'alignement exercé au détriment d'un homme (Kurt Angle) ayant quitté la compagnie ? Visiblement en tirant la corde de l'émotion, de l'offuscation de toute la communauté catch pour le sort réservé à un Hall of Famer, en renforçant la heat autour du coupable. Aussi The Destroyer s'en est-il pris à l'interviewer Josh Matthews lorsque ce dernier lui demandait ses motivations, provoquant l'irruption sur le ring de son équipier au micro, The Pope. Les commentateurs sont attaqués à tour de rôle, mais l'un des deux a de quoi se défendre vu son récent passé de catcheur.

 

Une semaine après avoir subi un Spear, Dinero s'incruste dans une bataille royale pour empêcher Lashley d'obtenir un title shot. Encouragé par une petite portion de smarts, The Pope développe ses intentions l'épisode suivant : d'abord punir son ancien ami pour avoir dépassé les bornes, puis redevenir par la même occasion le catcheur fougueux qu'il fut. S'ensuit un brawl électrique où même le babyface s'en prend aux officiels venus interrompre le clash. Début avril se déroule un street fight où Dinero incarne l'équivalent d'un Ambrose face à Lesnar, il s'incline logiquement suite à un Spear à la volée. Et alors que Lashley voulait pousser la destruction au-delà, Ethan Carter III provoque le sauvetage par sa seule présence.

 

Cette feud de transition n'a rien en apparence d'un strapontin vers le main event, mais elle raconte une histoire cohérente autour d'une nouvelle attitude impitoyable chez l'un, d'un retour de flamme chez l'autre. Elle est d'ailleurs suivie d'une attaque de Lashley sur le champion Drew Galloway en fin d'édition du 12 avril. The Destroyer se recentre sur le titre mondial, ce qui semble confirmer Dinero comme une simple parenthèse.

 

 

Au fait, j'en avais fait quoi déjà de mon title shot obtenu au eight-stud tournament, y'a prescription ou ça peut passer ?

 

 

Maria, fossoyeuse de la division knockouts ?

 

L'ancienne « idiote utile » de l'empire McMahon devient peu à peu convaincante dans une attitude heel. Elle continue de prôner la révolution des knockouts sans se salir les mains. Sortie gagnante d'un match mixte où elle s'est contentée d'un Roll Up sur Gail Kim, elle refuse d'utiliser le title shot obtenu. Au lieu de quoi, elle sème le trouble dans la stable Dollhouse en organisant un triple threat Jade/Rebel/Marti Bell pour désigner la prochaine challengeuse.

 

Pour contrecarrer les plans de sa rivale, Gail Kim organise son propre #1 contender match entre les copines de Beautiful People, Madison Rayne et Velvet Sky. Ainsi la fédération se retrouve avec deux prétendantes simultanées, Jade et Rayne.

 

Lors du premier épisode d'avril, Dixie Carter reprend les choses en mains, reproche leurs initiatives à Maria et Kim, solde le flottement du booking en optant pour un triple threat. La championne ne peut conserver son bien dans ce contexte, d'autant que Maria prête main forte à Jade, couronnée pour la première fois de sa carrière.

 

La semaine suivante, la rousse manipulatrice exige de la nouvelle tenante du titre qu'elle lui remette la ceinture fissa. Demande refusée par Jade, avant que l'ensemble du roster knockouts ne vienne marquer sa défiance envers les directives de Maria.

 

De nouveau Billy Corgan se pose en GM pour décréter un ladder match où l'enjeu sera le contrôle de la division féminine. C'est bien entendu Maria qui décroche le sésame en opener de l'édition du 19 avril (on se demande bien pourquoi toutes les knockouts se sont soudainement mis à courir après cette distinction floue). La voici donc organisatrice des combats, pouvoir dont elle use pour poursuivre de son inimitié Gail Kim. L'ancienne championne s'incline face à la macabre Rosemary suite à une distraction de la belle rousse.

 

Où ira cet angle de la heel choisissant de tirer les manettes plutôt que de mettre les mains dans le cambouis ? Un retour à moyen terme entre les cordes ? Une déviation provisoire pour mieux remettre les knockouts sur la bonne voie ?

 

 

Hi hi je vais rien faire qu'à organiser des matchs de championnat, même que la championne sera obligée de catcher.

 

 

Bobby Roode, Eric Young, quand deux TNA Originals se font la malle…

 

Alors que des arrivées sans grand prestige sont annoncées (notamment celles des deux Français récemment licenciés de NxT), les départs de noms importants se poursuivent avec les Canadiens Eric Young et Bobby Roode, multi couronnés, populaires chez une large frange de fans, et surtout présents depuis l'année 2002.

 

Le coup est d'autant plus dur que les deux détenaient des ceintures, jouaient un rôle essentiel dans les storylines. Young n'a cessé de perdre pied en cette première moitié de printemps : défaites répétées face à Jeff Hardy, mésentente avec Bram et finalement perte du titre King of the Mountain aux mains de ce dernier. Auparavant, EY nous avait gratifié d'un speech où il développait en mode rageur ses motivations pour quitter une terre où on ne l'appréciait pas à sa juste valeur. Peut-être quelques vérités lâchées entre les lignes…

 

Au sujet de Roode, rien ne transparaissait quant à sa lassitude, on le croyait même reparti pour un bon tour au vu de ses retrouvailles avec James Storm lors de l'épisode pilote sur Pop TV. Ainsi les Beer Money ont perdu les ceintures en urgence au profit de The Decay, pourtant jobbers jusque là. Le It Factor semble désormais attiré par la lumière de NxT, la même ayant rebuté son Cow-Boy de partenaire.

 

À force de bifurcations de ses talents vers la WWE, la compagnie d'Orlando va disputer à la ROH le titre honorifique de laboratoire des stars de demain. Un beau lot de consolation, faute de pouvoir constituer une alternative crédible au leader du marché.

 

Fin 2013, alors qu'un certain Warrior31 proposait timidement son premier papier aux Cahiers du Catch, le roster de la TNA avait fière allure : Kurt Angle, Sting, Bully Ray, AJ Styles, Samoa Joe, Magnus, Christopher Daniels, Kazarian, Chris Sabin, Mr Anderson, Mickie James, Angelina Love… à croire que l'eau de l'étang était trop salé pour ces gros poissons.

 

 

Pour moi c'était encore trop exposé, j'ai failli devenir une star vous vous rendez compte ? Je tiens à mon anonymat, merci Mr Jarrett !

 

 

Mike Bennett donne de l'épaisseur à sa winning streak

 

Invaincu, mais jusqu'ici sans grande aura, Mike « The Miracle » Bennett a eu tendance à se faire voler la vedette par la délicieuse Maria. Il a brièvement rivé les épaules de Drew Galloway cet hiver, puis s'est écarté du main event au moment où ce dernier prenait le titre mondial.

 

Paradoxe ne stoppant pas pour autant sa progression puisque son ennemi numéro un est désormais Ethan Carter III. D'attaques fourbes en combats incluant de multiples participants, l'ancien pensionnaire de la ROH a fait fructifier son désir de se créer un nom en rabaissant une figure majeure de la fédération. Les deux hommes effectuent un bref brawl dans le parking lors de l'épisode du 5 avril, puis des matchs individuels sont finalement conclus : Bennett s'impose par disqualification le 12 avril suite à un tour de passe-passe, avant de récidiver dans un no holds barred en fin de mois avec l'aide de Maria.

 

La liste des prétendants à la ceinture suprême est aujourd'hui trop étendue pour envisager un rapide couronnement de The Miracle, il lui faudra passer par une nouvelle feud élévatrice, si possible via un booking moins dépendant de Maria.

 

 

Donc là tu vas montrer ton boule en haut des cordes, l'arbitre est pris d'hypnose et je sors une matraque électrique pour gagner.

Tu ne crois pas que ça va commencer à se voir la répétitivité des finishs ?

Penses-tu, avant qu'on arrive dans cette fédé il n'y en avait que pour les Roll Up.

 

 

Hardy vs Hardy, une feud à deux perdants ?

 

L'épisode du 15 mars, exceptionnellement en direct, restera comme un tournant pour les anciens Hardy Boyz. Là où Matt perd le titre mondial, Jeff réapparaît à l'antenne en même temps qu'Impact revient en terres américaines. Sa prétendue blessure annuelle (pour justifier son absence de la tournée en Angleterre, pays où il demeure persona non gratta) aura servi à builder une feud contre Eric Young. D'entrée, la Charismatic Enigma obtient d'être ajouté au match de championnat Matt Hardy/EC3, et ainsi se repositionner en main eventer. Cependant, Young l'agresse de nouveau pour le mettre hors course. Qu'importe, le cadet Hardy continue de chasser sur plusieurs tableaux les semaines suivantes : course au titre + vengeances à l'attention d'EY et Matt. Si le n'importe quoi n'est jamais bien loin (apparitions furtives sous la gimmick de Willow pour exercer des mind games sur le « cerveau malade » Young), Jeff demeure un des catcheurs les mieux valorisés du roster. Ses victoires sont nettes et sans bavures, ses rares défaites se jouent sur des aléas. À l'image de son héroïque saut loupé sur un Galloway positionné sur l'escalier de fer lors du championnat le 29 mars.

 

Début avril, le plus jeune Hardy solde victorieusement sa guerre avec Young dans un match en cage, tandis que l'aîné s'incline par abandon lors du championnat mondial. Jeff a joué un rôle dans cette défaite lorsqu'il est venu empêcher les aides de Tyrus et Rockstar Spud en faveur de Matt.

 

La guerre redouble entre les frères les dernières semaines, avec en point d'orgue un « I quit » match conclu en no contest le 19 avril, laissant supposément les deux rivaux blessés. Néanmoins, une courte promo rebondit sur la situation lors de l'ultime édition du mois avec la présence de Jeff, Rockstar Spud et Reby Sky.

 

Avec cette façon de prolonger la rivalité fratricide, la TNA assure à ses deux plus grosses stars un spot éloigné du main event. Les promos échangés laissent entendre la mise en jeu de l'exclusivité du nom Hardy. Aussi les multiples évocations/apparitions de Jeff sous les traits du personnage Willow préfigurent sans doute un retour à plus long terme.

 

 

Tu seras toujours plus populaire que moi, n'empêche on ne t'appellera plus Hardy, na !

 

 

Drew Galloway en top guy : bon profil, mauvais timing

 

Il n'est pas un bon gars, il n'est pas un mauvais gars, il est LE gars. Vraiment ? Difficile à croire tant l'ardeur du mouvement #standup était déclinante depuis la chance au titre manqué par Drew à Bound for Glory 2015. Voir l'Écossais surgir avec sa mallette en fin d'épisode du 15 mars pour détrousser Matt Hardy de la ceinture mondiale fut aussi délectable qu'inattendu. Sans crier gare, c'est une potentielle « nouvelle ère » qui se concrétisait. Moins marqué de l'étiquette WWE que des Angle, Hardy, Lashley, le solide gaillard porte l'étendard du renouveau floridien aux côtés des Mike Bennett, Ethan Carter III, Tyrus, Eli Drake, Trevor Lee, Wolves voire Mahabali Shera (si le talent lui pousse d'un coup).

 

Le choix d'un couronnement un rare soir où Impact était diffusé en direct prend tout son sens, celui d'avoir traîné tout un trimestre avec des règnes éphémères d'EC3 et Matt Hardy moins. Galloway, jamais titré à un tel niveau, était le candidat idéal pour remporter le tournoi poids lourds en début d'année. Après le flottement de fin 2015, la TNA se serait grandi à lancer un nouveau champion sur les rails, qui plus est à l'issue d'une compétition ayant concentré tout le roster durant trois mois. Au lieu de quoi, Galloway s'empare de la ceinture à la manière du premier heel venu, coupant court de surcroît à une feud avec Mike Bennett.

 

Le title picture se retrouve plongé dans une étrange posture : le champion n'a pas de rival à proprement parler, plutôt une succession de challengers « one shot », tous impliqués dans des feuds en parallèle. Ainsi Jeff Hardy n'est pas le seul à courir plusieurs lièvres, Ethan Carter III vise l'or tout en composant avec Mike Bennett, Matt Hardy galvode son rematch et compose avec son frère en plus de la volonté d'émancipation de Tyrus (utilisant enfin le title shot en sa possession depuis six mois), Lashley joue les utilités en clashant avec à peu prés tout ce qui bouge…

 

Défaut de cette configuration : la faible emphase sur le titre principal, illustrée lors du dernier épisode d'avril par le positionnement en opener du championnat mondial.

 

À noter aussi certaines incohérences en chemin telles les inclusions de Tyrus et Matt Hardy dans la bataille royale pour désigner un #1 contender dans l'édition du 22 mars, alors que les deux avaient déjà ce droit en poche, ticket acquis de longue date pour l'un, clause de rematch oblige pour l'autre.

 

Malgré ce début de règne chaotique, l'ancien Drew McIntyre a confirmé son talent pour les promos intenses et a diversifié son arsenal technique, démontrant notamment sa capacité à conclure avec différents finishs. Il ne lui manque guère qu'une feud bien construite menant au point culminant nommé SlammiVersary à la mi-juin. L'amorce de feud avec Bobby Lashley semble aller dans le bon sens.

 

 

Billy, tu penses vraiment que Vince incluait la TNA quand il m'annonçait futur champion du monde ?

 

 

Pour sûr man, et moi j'incluais la TNA comme débouché dans mes rêves de carrière.

 

 

Période délicate du côté d'Orlando, avec deux aspirations contraires en leitmotiv : exposer de nouvelles figures, tout en gardant des places de choix pour les rares stars encore sous contrat. Face au dépeuplement du roster, les titres tag team, X-Division et King of the Mountain ont été peu mis en valeur, tandis que les storylines de seconde zone (Al Snow contre les rigolos, The Pope qui se souvient avoir été catcheur un jour, les BroMans reformés en express, le pouvoir administratif chez les knockouts) font floraison. La compagnie nous a donné pour habitude d'améliorer son produit à l'approche de l'été, souhaitons qu'il en soit de même cette fois encore.

 

 

On arrive les gars, attendez-vous à une bonne gimmick de franchouillards mangeurs de grenouilles avec un combo baguette boot/béret drop en finish.

 

 


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