Les gens ont toujours peur de la nouveauté. Pour faire du neuf, il faut se donner le droit à l'erreur.
Bjork
Comme toujours aux CDC, l’année finit par la distribution des récompenses. L’un des Awards les plus intéressants, à mes yeux, est celui qui souligne la réussite des nouveaux venus. Série télé à l’endurance historique, la WWE produit en permanence du sang neuf et de la nouveauté pour susciter la curiosité du public et renouveler sa galerie de personnages. Avec plus ou moins de succès selon les années. Alors, 2015, un bon cru pour les bizuths ?
We are the future, and the future is now !
CDC Awards 2015 : Meilleur rookie
Les gens ont toujours peur de la nouveauté. Pour faire du neuf, il faut se donner le droit à l'erreur.
Bjork
Comme toujours aux CDC, l’année finit par la distribution des récompenses. L’un des Awards les plus intéressants, à mes yeux, est celui qui souligne la réussite des nouveaux venus. Série télé à l’endurance historique, la WWE produit en permanence du sang neuf et de la nouveauté pour susciter la curiosité du public et renouveler sa galerie de personnages. Avec plus ou moins de succès selon les années. Alors, 2015, un bon cru pour les bizuths ?
We are the future, and the future is now !
CDC Awards 2015 : Meilleur rookie
Nous avons été neuf à voter, sur le système suivant : chacun établit un classement de cinq entrées, la première obtenant cinq points, la deuxième quatre et ainsi de suite jusqu’à la cinquième qui en obtient un. La somme offre le classement général. Par un rapide mais brillant calcul, vous comprenez bien que si les neuf votants attribuent tous la première place à un même catcheur, celui-ci obtiendra 45 points.
Avant de regarder qui a marqué l’année par son arrivée, plongeons-nous traditionnellement sur l’historique de cette récompense prestigieuse :
Palmarès (top 5) de l’Award du meilleur rookie depuis la première édition, en 2009
2014
1. Rusev, 55 points sur 60 possibles
2. Paige, 53
3. Ex aequo Adam Rose et Emma, 29
5. The Bunny, 14
2013
1. Big E Langston, 47 points sur 70 possibles
2. Fandango, 35
3. Ex aequo Bray Wyatt, Luke Harper, 34
5. Summer Rae, 33
2012
1) Antonio Cesaro, 63 points sur 75 possibles
2) Damien Sandow, 62
3) Dean Ambrose, 40
4) Seth Rollins, 27
5) Roman Reigns, 16
2011
1) Hunico, 28 points sur 30 possibles
2) Brodus Clay, 17
3) Sin Cara, 11
4) Epico, 10
5) Jinder Mahal et Kharma, 8
2010
1) Daniel Bryan, 17 points sur 25 possibles
2) Wade Barrett, 15
3) Alberto Del Rio, 11
4) Kaval, 8
5) Naomi, 6
2009
1) Drew McIntyre et Sheamus, 27 points sur 35 possibles
3) Alicia Fox, 15
4) David Hart Smith, 12
5) Tyson Kidd, 10
– Bon, mec, tu peux nous dire, t’étais troisième ou premier meilleur rookie en 2011 ?
– Mpffgnnhbl hmmmgngmgn.
– Il est fort.
Si l’on regarde un peu ce passé, on note tout de même un certain taux de réussite pour les gagnants précédents. A part la disparition de l’Ecossais, Sheamus et Bryan sont deux têtes d’affiche de haut niveau, Cesaro, Big E et Rusev font le bonheur de la midcard et l’ancien Hunico est désormais bel et bien sous la tunique du Sin Cara des Lucha Dragons. Par contre, plus loin dans le classement, on compte un paquet de stars éphémères : Adam Rose et Fandango semblent perdus à jamais dans les profondeurs de la lowcard, sans parler de Brodus Clay désormais à la TNA. 2012 semble être le meilleur cru, avec les stars du Shield, le Superman suisse et l’ancien sauveur des foules, bien parti pour glaner un autre Award des CDC. 2011 en revanche fut une morne plaine.
Et 2016, ça promet !
Palmarès 2015
Non classés : The Ascension, Tyler Breeze
Les deux champions par équipes d’NXT ont pourtant fait une année complète dans le roster principal, puisqu’ils l’ont intégrée à la toute fin de décembre 2014. Mais leur absence dans ce classement n’est pas spécialement étonnante : leur aura inquiétante et dominante ne s’est pas du tout transférée dans le show rouge. De fait, après des débuts assez classiques de méchants destructeurs où ils viennent à bout du Miz et de Mizdow puis des vieux New Age Outlaws au Rumble, ils disparaissent dans les tréfonds de la lowcard, visiblement orphelins de tout projet scénaristique. Le sommet de leur année, si l’on peut dire, est leur présence dans l’Elimination Chamber TagTeam match où ils éliminent tout de même deux équipes rivales. Mais cette lueur s’éteint vite et depuis septembre ils servent de sbires à Stardust au sein du Cosmic Wasteland, alliance pour le moment peu couronnée de succès. L’année 2016 risque d’être décisive, voire cruelle pour Konnor et Viktor.
Tout avait pourtant si bien commencé…
Quant au Prince Pretty, son absence au classement est à mettre sur le compte de son entrée tardive dans le show principal, à savoir la fin du mois d’octobre. Charismatique et singulier, le roi du selfie n’a pas lésiné sur les accessoires kitsch à ses côtés et cette remarque inclut Summer Rae. S’il est à mes yeux promis à une correcte carrière de midcarder, il n’aura jamais la chance de prendre une photo avec un CDC Rookie award.
Bitch better have my money.
8. Ex aequo : Becky Lynch et Sting, 3 points sur 45 possibles
A la dernière place de notre classement figurent deux employés de Stamford aux styles et parcours pour le moins opposés. Souriante, énergique et plaisante à voir catcher, la flamboyante Irlandaise a régalé le public de NXT depuis sa signature à Stamford. Malheureusement, malgré une présence très régulière à Raw, Becky Lynch n’a pas été autant gâtée par les scénaristes que ses copines, souvent réduite à jouer le rôle de la bonne pote qui encourage. Sa fin d’année et le divorce qui se consomme entre elle et la famille Flair devraient lui donner l’exposition qu’elle mérite.
Quant à Sting, soyons clair, je suis le seul rédacteur à l’avoir nominé. J’imagine que mes camarades, plus sérieux que moi, considèrent qu’un rookie de 56 ans, fallait arrêter de se foutre de notre trogne. Il est vrai que l’Icon est plutôt à considérer comme un part-timer, une légende de gala présente aux grands événements, qu’un vrai catcheur en activité. En 2015 et dans toute sa carrière, Sting n’a disputé que trois matchs à Stamford : à WrestleMania il croise le fer contre Triple H et perd la bataille. Disparu des écrans, il sort du noir fin août pour s’intéresser au titre suprême, détenu par Seth Rollins. Il se retrouve de fait un lundi soir contre le Big Show, dans un match inutile interrompu par le Chacal. Puis, à Night of Champions, malgré une impressionnante performance, le Stinger s’incline. Blessé, il a quitté la circulation et personne ne sait si on le reverra ou si sa première année sera aussi la dernière. Alors pour l’honneur, pour l’histoire et la légende, je l’ai placé sur mon podium. Parce que Sting resta longtemps comme le dernier légendaire à ne pas rejoindre l’écurie McMahon, qu’on a cru ensuite qu’il était trop tard, et que le voir catcher à WrestleMania reste un moment historique.
Allez, c’est bien mon vieux, va toucher ton chèque et surtout fais-toi poser des implants capillaires, parce que là toutes les prises caméra de dos c’était pas possible.
6. Braun Strowman, 8 points
Apparu à l’univers de la WWE au lendemain de Summerslam, le nouveau visage de la destruction est, c’est devenu rare pour le souligner, une surprise totale puisqu’il n’avait jamais été télévisuellement diffusé à NXT. Caché par les scénaristes, le mouton noir de la famille Wyatt possède pour lui un gabarit et un physique hors du commun. Pour citer mon camarade Krix, qui lui attribue sa troisième place, il est « un bon vieux monstre sauce VKM à la tronche pas possible en totale adéquation avec le gimmick des Wyatt ». Yerem ajoute « Il a une tête rigolote, il est costaud et on ne sait pas trop s’il sait vraiment catcher. Mais voila, il a rejoint la meilleure faction dont on puisse rêver. »
Il est vrai que l’avenir de Strowman à la WWE est difficile à pronostiquer. Comme beaucoup de mastards, il est probablement trop juste athlétiquement pour tenir de beaux combats et certains pensent même qu’il ne finira pas 2016 en tant qu’employé. Mais ce monstre destructeur dans une équipe de tarés est judicieusement à sa place et sa présence permettra peut-être enfin à la Wyatt family de gagner une ère de domination.
Méchoui beaucoup.
5. Sasha Banks, 11 points
Délicieuse heel, Sasha Banks est véritablement la boss de la division féminine. Excellente au micro, capable de faire pleurer les gosses comme d’enthousiasmer les foules, la jeune native de Boston est faite pour le business. Le problème, c’est que tout ce paragraphe est valable pour NXT.
Désignée parmi les artisanes de la Diva revolution, Sasha a étrangement rejoint la team BAD et servi de bras droit de Naomi, alors que son passé lui promettait naturellement un rôle de leader. Peu vue sur un ring, Sasha semble gâchée pour certains. Pour d’autres, elle est juste protégée en attendant son éclosion à la face du monde, pronostiquée par Seifer : « La nana est réclamée constamment, alors qu'elle n'est jamais à l'écran, vous allez voir son triomphe à Mania. » Il est vrai que les chants « We want Sasha ! » ont empli les salles et les écrans du monde entier, à tel point que la WWE ne fait plus la sourde oreille. Je soutiens totalement Yerem qui le dit, « Banks c’est de l’or, et 2016 c’est l’année du pèze. »
Money in the Banks.
4. Kalisto, 19 points
Quatrième, le petit luchador a été cité dans le classement de tous les votants à l’exception de Latrell, qui n’aime probablement pas les hommes masqués. Il y a gros à parier que le total du Mexicain ne serait pas aussi haut sans le grandiose Ladder TagTeam Match à TLC et son époustouflante Salida del Sol du haut de l’échelle. Avant cela, l’ancienne équipe championne de NXT a fait une première année correcte à Raw, avec des prestations spectaculaires occupant les milieux de soirée. Ce fut probablement un bon choix de gestion : pas grillés ou surexposés trop vite, les Lucha Dragons imposent un style dont le public était orphelin depuis le départ de Rey Mysterio, gagnent en popularité et toucheront certainement les ceintures de cuivre en 2016. Pour WrestleMania ?
– Et toi, Kalisto ? T’as un trou sur ton masque tu peux parler et nous raconter ton TLC ?
– Si pero bueño, vale, muchas gracias para la comida y como se dice la vida loca del goaaaal…
– Putain, décidément ils sont très forts.
3. Charlotte, 22 points
Tout le monde a nommé l’ancienne championne NXT à part Big Botch Man, qui ne doit pas aimer les blondes. Malgré sa présence sur le podium de ce classement, la fille de Ric Flair divise. A vrai dire, peu d’entre nous apprécient pour le moment la porteuse de la ceinture papillon, et Axl la déteste même. Si l’on ne connait pas son passé à NXT, il faut reconnaitre que Charlotte a plus donné l’impression d’être favorisée par les bookers que de briller par son talent. Mal à son aise dans le rôle de fille cool dans la team PCB, elle a raté plusieurs segments au micro particulièrement gênants, et n’a pas semblé sortir du lot catchesquement parlant pour mériter son règne plus que les autres rookies. Mais Charlotte est tout de même un personnage féminin important dans la révolution, peut-être la transition douce nécessaire entre les Divas bimbos de la dernière décennie et les artistes du ring qui vont suivre. Grâce à son ascendance, la rupture est moins nette et plus facile à digérer pour le public et les bookers à l’ancienne. Rien que le fait de briser le règne de Nikki Bella et de porter la ceinture depuis trois mois légitime sa présence ici, et depuis qu’elle assume son penchant pour le vice et la triche, la championne a gagné en confiance et en personnalité. De bon augure pour la suite.
– Hop, écrasée la vieille ! Voilà la nouvelle génération maintenant.
– M’en fous moi j’ai fini deuxième meilleure rookie l’an dernier.
2. Neville, 24 points
« The man that gravity forgot », encore aujourd’hui le plus long champion NXT de l’histoire, fait partie de la big league depuis avril. Et le bilan est mitigé. La transition souvent délicate entre show jaune et écurie rouge s’est confirmée pour le jeune Anglais. Main eventer accompli à Orlando, il est resté bloqué dans le milieu de la carte durant son année de rookie, rarement exposé et jamais inclus dans une course pour une ceinture. Mais est-ce vraiment un gâchis ?
Si l’on se penche un peu plus sur son année, on note d’abord que le virevoltant bipède est apparu très fort et s’est rarement incliné. D’abord vainqueur d’une rivalité britannique contre Barrett, il expédie ensuite Bo Dallas avant de rencontrer son adversaire de l’été : Stardust. L’ancien Adrian gagne quand même le privilège d’être le partenaire de Stephen « Arrow » Amell à Summerslam où ils affrontent Cody Rhodes et Barrett dans un match à l’écho planétaire. Certes, depuis, Neville a plutôt combattu dans des équipes de deux, trois, quatre voire cinq (notamment aux Survivor Series où il l’emporte) mais il régale à chaque sortie. Parmi ses faits d’armes, les spécialistes se souviennent de son excellent match contre Seth Rollins ou de ses belles performances contre Owens.
Petit et peu gâté par son physique, l’Anglais risque de ne jamais être la figure de proue de la fédération et n’aura peut-être pas les épaules pour devenir un champion du monde, mais son statut unique de voltigeur extrême lui promet de beaux matchs et certainement au moins un titre en cuivre.
– Alors, ptit niaiseux ? Pas trop dégoûté d’finir sur la deuxième place, tabernacle ?
– Monsieur, arrêtez. Il faut me laisser tranquille.
- 1. Kevin Owens, 45 points sur 45 possibles
Un succès, un triomphe, un plébiscite. Jamais aucun rookie n’avait obtenu le carton plein pour la remise de cet Award. C’est désormais chose faite par Kevin Owens. Et à vrai dire, c’est loin d’être une surprise. Si certains dans cette liste ont démarré leur carrière en douce, ce ne fut pas le cas du Québecois. Conscients d’avoir un diamant brut entre leurs mains, les scénaristes ont bousculé les codes et révolutionné le système d’entrée dans le roster principal pour les beaux yeux de leur bedonnant rookie. En effet, c’est en tant que champion incontesté d’NXT que l’ex-Steen fait son entrée un beau soir de mai à Raw pour passer une rouste à un Cena qui ne s’y attendait pas.
Le début de l’été est le moment de Kevin Owens : en pleine guerre contre le Marine, donnant trois magnifiques affrontements, il se trouve aussi malmené à NXT où il perd finalement son titre à l’issue d’un superbe match contre Finn Balor à Tokyo. Désormais membre à part entière de l’écurie principale, Owens se comporte comme s’il avait toujours été là. Vétéran des rings, maitrisant sa partition de méchant sur le bout des doigts, il bat Cesaro à Summerslam avant de mettre la main sur la ceinture Intercontinentale, achevant pour le bonheur des fans le triste règne de Ryback. Sa domination sera cependant courte puisqu’à TLC, il lâche son titre à Dean Ambrose.
– Kevin Owens qui est en train de s’acharner sur le bas des oreilles de son adversaire.
– Oui, ce qui s’appelle un lobe.
– C’est pas au foot ça plutôt ?
Des débuts fracassants, un personnage de salopard bagarreur des rues bien rodé, un talent exceptionnel pour embarquer la foule, Kevin Owens est déjà un pilier de la WWE sur lequel il faudra compter. Le mot de la fin pour Yerem : « Il manie le micro comme un Québécois manie le traîneau, délivre des spots spectaculaires pour son gabarit, et s’offre la ceinture blanche avant la fin de l’année. Après tout, il faut bien mériter son surnom de Mr Wrestling ! »
Alors, que pensez-vous de ce classement ? Confirmez-vous le triomphe du méchant Québecois ? N'estimez-vous pas que Becky a montré plus que Sasha Banks ? La présence de Sting vous parait-elle légitime selon la définition du rookie ? Aimez-vous faire des selfies avec Tyler Breeze ? Et n'hésitez pas à répondre à toutes les autres questions non posées en commentaires !
–Alors, gros, on fait quoi, on monte ?
-Attends, on attend encore un peu. C'est un coup à finir dans la bataille royale d'André le géant.