We all had hard times together, and I admit, I don’t look like the athlete of the day is supposed to look. (…) But brother, I am bad.
Dusty Rhodes, Hard Times (je vous mets le lien vers une chanson magnifique qui porte le même titre, parce que je colle le lien pointant vers la promo éponyme du père Rhodes un peu plus bas dans le texte; mettez la en fond sonore tout en lisant la suite et en sirotant un verre de whisky)
Dusty Rhodes est décédé ce vendredi à l’âge de 69 ans. Comme si elle le sentait venir, la WWE a placé ses shows de la semaine sous le signe des trois principales caractéristiques de celui qu’on surnommait The Dream.
Hélas, le justaucorps à points jaunes n’a pas été remis à l’honneur.
Mini-nalyse de Raw du 8 et de Smackdown du 11 juin
We all had hard times together, and I admit, I don’t look like the athlete of the day is supposed to look. (…) But brother, I am bad.
Dusty Rhodes, Hard Times (je vous mets le lien vers une chanson magnifique qui porte le même titre, parce que je colle le lien pointant vers la promo éponyme du père Rhodes un peu plus bas dans le texte; mettez la en fond sonore tout en lisant la suite et en sirotant un verre de whisky)
Dusty Rhodes est décédé ce vendredi à l’âge de 69 ans. Comme si elle le sentait venir, la WWE a placé ses shows de la semaine sous le signe des trois principales caractéristiques de celui qu’on surnommait The Dream.
Hélas, le justaucorps à points jaunes n’a pas été remis à l’honneur.
Mini-nalyse de Raw du 8 et de Smackdown du 11 juin
Je suis comme vous. Enfin, nettement plus beau, mais un peu comme vous quand même : Dusty Rhodes, je ne l’ai jamais vu catcher. Ses quelques rares apparitions sur mon écran, c’est-à-dire depuis 2008, ne m’ont pas spécialement donné envie d’en savoir plus sur l’homme qui a engendré Goldust et Cody : il était gros, il avait un accent du Sud à couper au couteau et il faisait de grosses blagues (une sorte de Fernandel ricain quoi). Mais quand on traîne un peu sur les sites de l’IWC, on voit forcément son nom surgir régulièrement, et on se crée une idée du personnage.
Après ça, on peut mourir tranquille! Enfin, le plus tard possible! Mais on peut!
Loin de moi l’idée de lui consacrer une nécro : j’espère sincèrement qu’un lecteur ou rédacteur plus au fait que moi des neiges d’antan s’y colle un de ces quatre, ça serait sans doute passionnant. Je vais seulement rappeler ce qui résumait grosso modo le Fils du Plombier : 1) c’était un homme du peuple, un col bleu, un gars simple qui se battait pour sa famille et qui a réalisé son rêve en accédant au succès (d’où le surnom d’American Dream — pour plus de réflexions profondes sur ce concept, je vous renvoie à mon pavé qui repose ici sous les gravats de votre indifférence, bande d’enfoirés); 2) c’était un brawler à l’ancienne, intense mais très modérément technique ; 3) c’était un putain de beau parleur, souvent cité dans les listes des dix meilleurs « talkers » de l’histoire du business.
Dire que l’autre bellâtre est aussi dans ces listes juste parce qu’il a passé cinquante ans à hurler « wooo »…
Or qu’a-t-on vu cette semaine à Raw et Smackdown? Eh bien on a essentiellement vu diverses manifestations de ces trois traits marquants. Comme si l’esprit du Dream planait déjà, ou encore, sur la compagnie.
– Vous me promettez qu’après ma mort vous continuerez de révérer le rêve américain, de vous bagarrer et de faire des promos?
– Oui! Et comme toi, on fera des fils qui continueront notre œuvre!
– Heu ouais, non, ça vous êtes pas obligés.
1) Le rêve américain
T’es moche, pas spécialement intelligent, t’es pas né avec une cuiller en or dans la bouche et une bouteille de champagne dans le cul? Pas grave : si tu crois au REVE AMERICAIN, si tu te bats de toutes tes forces pour réussir, malgré tous les obstacles qui se dresseront sur ton chemin, tu réussiras. C’était le propos tenu par Dusty Rhodes dans sa très fameuse promo dite Hard Times (vous pouvez la découvrir ou redécouvrir ici — si vous réussissez à l’entendre malgré le long éclat de rire que provoquera chez vous la vue de sa coupe de cheveux et de son allure générale). Et c’est à peu près ce que John Cena se tue à répéter depuis des années avec son mantra Never Give Up, et qu’il a encore fait ce lundi dans sa promo hypant son combat à venir contre Kevin Owens. Le tout a abouti à un sympathique match Owens-Neville, remporté comme de juste par le premier des deux — qui par son physique de pilier de bar de l’Arkansans rappelle pas mal le gros Dusty en ses belles heures, soit dit en passant.
– Je suis la nouvelle incarnation de Dusty Rhodes! Je suis le champion américain et je n’abandonne jamais!
– Peut-être. Mais moi, je suis gros et moche.
– … OK, tu gagnes.
Ce rêve américain — le succès, le pognon, la gloire —, aucune stipulation ne l’illustre aussi littéralement que le Money in the Bank Ladder Match. Là aussi, le buildup a été axé sur la réalisation du rêve : choper la mallette dimanche, s’arracher à la foule vorace, saisir l’inaccessible étoile, tout ça. Quelques matchs ont opposé les prétendants à la mallette, histoire de nous chauffer un peu : Sheamus-Orton, Kane-Ziggler et Reigns-Kingston lundi (victoire des trois premiers, l’Irlandais devant la sienne à une DQ d’une Vipère trop agressive), et un trois contre trois Reigns-Orton-Neville vs Sheamus-Kane-Kingston jeudi (remporté par les gentils comme de juste).
Ce serait quand même on ne peut plus logique que le rêve américain vienne récompenser la positive attitude, non?
Dans « Hard Times », Rhodes avait également identifié ce qui pouvait le plus affecter un type comme son opposé absolu et adversaire de toujours Ric Flair : lui prendre sa ceinture de champion. C’est exactement ce à quoi s’amuse depuis Elimination Chamber Dean Ambrose — qui exsude lui aussi un petit parfum de Dusty avec son look négligé et son style de bagarreur : il a piqué la ceinture de champion de Rollins, se balade avec à la Nouvelle-Orléans tout lundi soir, et rend le chacal fou de rage (et un chacal enragé, c’est pas beau à voir, lisez le Livre de la Junge). Du coup, Rollins s’énerve : il avait décidé une semaine plus tôt d’accorder à Ambrose son match à échelles à MITB et déclaré qu’il s’en occuperait seul. Du coup cette semaine il a effectivement été seul, d’abord, à Raw, face à… ses deux anciens larbins J&J, révoltés par son ingratitude, et à qui une intervention malicieuse de Dean a offert une victoire par rollup; avant que le chien fou ne vienne narguer son ancien camarade; puis à Smackdown, contre Ziggler, qu’il a cette fois battu, et plutôt clean.
One way to hurt Ric Flair is to take what he cherishes more than anything in the world and that’s the World’s Heavyweight title. (Dusty Rhodes, Hard Times)
2) Le brawler
Dusty était le genre de mec à prendre un coup de bouteille de bière sur la tête et à répliquer en vous éclatant le crâne à coups de tabouret, pas exactement un high flyer ou un expert des longues séquences d’échanges de prise de lutte technique. Et si vous aimez la castagne pure et dure, vous avez été servis cette semaine : Orton-Sheamus, Big E – Titus ou encore la démolition des Matadores par Harper et Rowan ont été bien stiff lundi, de même que Barrett – Swagger (tiens il vit encore lui?) et Ryback-Miz jeudi. (Si vous vous demandez qui a gagné tous ces combats, sachez que les vainqueurs sont toujours placés en premier)
Respectueux hommage. Jusque dans le justaucorps, finalement.
3) L’orateur
L’art de la promo a progressivement pris de plus en place dans le catch, et il est permis de croire que Dusty Rhodes n’y est pas étranger. Il est l’un des hommes qui ont prouvé au promoteur qu’on pouvait tout autant tenir une salle en haleine par un discours bien senti que par un combat, à condition d’y mettre de la rage et des tripes. Si toutes les promos de cette semaine ne trouveront pas forcément leur place dans les compilations que dresseront les historiens dans cent ans (oui je pense à toi Nikki Bella), il y a quand même eu quelques morceaux de bravoure, comme la nouvelle interaction Cena-Owens à Raw (on est partis sur les bases d’une putain de grosse rivalité marquante là), mais aussi Ambrose-Rollins en ouverture de Smackdown, quand le challenger confia qu’il s’était un peu trop pinté la gueule lundi à la Nouvelle-Orléans et avait probablement égaré la ceinture, et même la révolte de J&J contre le chacal est un véritable must-see. Dans son genre, l’interaction Ryback-Show-Miz à Miz TV à Raw a également été solide, à l’ancienne, sans fioritures excessives. Et puis Dusty a aussi su faire marrer l’assistance à l’occasion, et de ce point de vue, saluons la perf hilarante de Truth lundi, qui s’incruste dans le segment « tous les prétendants à la mallette viennent parader et rouler des mécaniques »… pour découvrir qu’en fait, ben, il n’est pas concerné par le match.
– Buildup d’Elimination Chamber, what’s up?
– Heu, t’es dans le buildup de Money in the Bank là, ducon.
– Ah merde. Mais on est bien à Milwaukee cette fois au moins?
A part ça, rien de bien folichon, si vous ne comptez pas parmi les fans hardcore de Summer Rae et Alicia Fox, passées se faire battre par Nikki puis Paige en quelques clins d’œil. A la fin de Smackdown, un brawl généralisé s’est achevé par la vision incongrue de Neville debout en haut de l’échelle et tenant la mallette à la main — on espère que vous avez bien enregistré l’image dans votre rétine, parce que ça ne se répétera pas dimanche.
Rassurez-vous, il n’y est pas resté longtemps : la gravité s’est soudain souvenue de lui.
Allez, bon vent cosmique au Dream, bon ppv à tous, et n’oubliez pas…
I’m proud of you, thank god I have you, and I love you. I love you! (Dusty Rhodes, Hard Times)