The Nexus : L’armée du ruban jaune, 2010-2015

You're either Nexus or you're against us.

Wade Barrett

 

Juin 2015. Kevin Owens fait une entrée fracassante dans le monde de la WWE en détruisant l’indéboulonnable Cena. Pendant ce temps, Neville fait ses premières classes dans le grand bain et la ceinture suprême se dispute entre Seth Rollins, Dean Ambrose et Roman Reigns. La jeunesse est clairement en train de révolutionner le paysage catchesque mondial et les anciennes Superstars en place semblent ne servir que de faire-valoir. Mais ce n’est pas si nouveau. Juin 2010. La WWE, qui ne s’y attend pas, voit débarquer un gang de furieux rookies décidés à en découdre : The Nexus. Issus de l’émission de téléréalité NXT, les jeunes lions souhaitaient mettre à mal les codes et renverser la hiérarchie établie des lutteurs de Stamford. Leur croisade a duré presque un an. Ont-ils mené à bien leur mission et accompli leurs objectifs ? Cinq ans après, que sont-ils donc devenus ?

 

 

Leurs coachs n’ont pas forcément mieux fini.

 

 

Bilan des membres du Nexus, cinq ans après

 

You're either Nexus or you're against us.

Wade Barrett

 

Juin 2015. Kevin Owens fait une entrée fracassante dans le monde de la WWE en détruisant l’indéboulonnable Cena. Pendant ce temps, Neville fait ses premières classes dans le grand bain et la ceinture suprême se dispute entre Seth Rollins, Dean Ambrose et Roman Reigns. La jeunesse est clairement en train de révolutionner le paysage catchesque mondial et les anciennes Superstars en place semblent ne servir que de faire-valoir. Mais ce n’est pas si nouveau. Juin 2010. La WWE, qui ne s’y attend pas, voit débarquer un gang de furieux rookies décidés à en découdre : The Nexus. Issus de l’émission de téléréalité NXT, les jeunes lions souhaitaient mettre à mal les codes et renverser la hiérarchie établie des lutteurs de Stamford. Leur croisade a duré presque un an. Ont-ils mené à bien leur mission et accompli leurs objectifs ? Cinq ans après, que sont-ils donc devenus ?

 

 

Leurs coachs n’ont pas forcément mieux fini.

 

 

Bilan des membres du Nexus, cinq ans après

 

RAPPEL DES FAITS

 

 

Le soir où tout a commencé

 

Nous sommes donc le lundi  7 juin 2010. Ce soir là c’est un Raw spécial « vote du public » et le champion de la WWE John Cena affronte CM Punk, préféré par la foule à Rey Mysterio et Jack Swagger (alors champion du monde poids lourds). Le Straithedge Savior est accompagné de Luke Gallows et de la délicieuse Serena.

 

 

Pour la petite histoire, c’est aussi l’époque où Jimmy Uso était remplacé par son frère triamois John.

 

 

Soudainement, en plein main event, huit hommes porteurs d’un brassard représentant un N noir sur un fond jaune débarquent de nulle part. Sans mot dire, et en moins de temps qu’il n’en faut au Rock pour reprendre son souffle après une Clothesline, ils massacrent méthodiquement toutes les personnes présentes autour du ring et détruisent le mobilier : Gallows, Punk, les commentateurs, les agents techniques, la sécurité et bien sûr Cena en prennent pour leur grade. Les fauteuils sont détruits, c’est même la seule fois à ma connaissance que l’on voit en quoi est fait le ring quand on soulève le tablier. Tout est là.

 

 

C’est du bois, en fait.

 

 

Mais pourquoi tant de haine ? Ces rebelles sont les récents participants de la nouvelle émission d’académie de catch lancée par la WWE et nommée NXT. Lors de ce show étalé sur presque quatre mois, le public a pu suivre les débuts des huit rookies en compétition, chacun épaulé par une Superstar expérimentée. Le 1er juin, après plusieurs semaines de phases éliminatoires, un vainqueur est déclaré. Celui-ci se voit offrir un contrat à la WWE ainsi que, excusez du peu, un match du championnat qu’il désire, quand il le désire ! Les autres sont censés retourner pointer à The American Pole Emploi. Sauf que cela ne s’est pas passé comme prévu.

 

 

Non jeune homme, merci pour la participation mais vous n’avez pas gagné votre contrat à la WWE. Merci de retourner d’où vous venez et laisser faire les pros.

 

 

La croisade

 

Le Nexus, c’est le nom de cette bande de jeunes, accuse les officiels de les avoir pris pour des guignols et de les avoir utilisés dans un but marketing sans se soucier d’eux. Dans les premières semaines, l’armée du ruban jaune s’en prend à toutes les figures de la fédération de Stamford. Destruction de Bret Hart (GM de l’époque) et de Vince McMahon, tabassages de légendes et superstars (Rickie Steamboat mis en miettes, Edge, Jericho et le Great Khali pris pour cibles…), parasitage de shows (ils interviennent notamment dans un Fatal Four Way pour le WWE Championship en coûtant le titre à Cena), rien n’arrête la meute de guerriers, bien aidée par la force du nombre.

 

 

Une armée de courageux.

 

 

A Summerslam, leur défaite contre la Team WWE marque un premier coup d’arrêt. L’équipe du N se tourne désormais vers un adversaire de prestige : John Cena. Figure de proue de l’entreprise, le Marine est logiquement leur victime préférée. Les rebelles arrivent même à le contraindre de rejoindre leurs rangs.

 

 

Je lis : Article 1, les membres du Nexus doivent se vêtir de jaune et de noir. Pff, ces jeunes n’ont vraiment aucun goût vestimentaire.

 

 

Tout cela, on le comprend par la suite, n’a en fait qu’un seul but : faciliter l’accès du leader du Nexus au titre suprême de champion de la WWE alors détenu par Orton. Cela restera un échec, et perdant peu à peu l’effet de surprise, le gang devient moins efficace. Cena regagne sa liberté, le clan change de chef, mais rien n’y fait. En août 2011, lorsque la musique d’entrée pourtant super classe du Nexus disparait des radars, la planète catch est déjà passée à autre chose, puisque se joue le moment historique du hold-up du titre WWE par CM Punk.

 

 

Ça valait le coup de gâcher la fin d’une stable, non ?

 

 

QUE SONT-ILS DEVENUS ?

 

 

Le soir de la Nexus Invasion, les huit jeunes catcheurs de la première saison d’NXT étaient présents. Puis, par la suite, le clan s’est épuré de ses éléments faibles et a pallié certaines blessures en recrutant de nouveaux membres. Cinq ans après, voici la carrière des « Nexus Originals » dans l’ordre de leur parcours dans l’émission jaune.

 

Huitième : Daniel Bryan

 

Bilan dans le Nexus : Zéro victoire, dix défaites, premier éliminé, dernier au classement. Le bilan de l’ancien Bryan Danielson à NXT est des plus piteux, malgré une importante popularité. Au sein du Nexus, le petit barbu fait acte de présence un soir seulement. Le lendemain même de l’Invasion légendaire, il disparait du groupe. Officiellement, il est viré par la WWE pour avoir étranglé Justin Roberts avec sa cravate sous les yeux choqués des nenfants. Explication douteuse puisqu’en guise de punition, le traumatiseur de foules se retrouve quelques semaines plus tard membre surprise vedette de la Team WWE qui bat le Nexus à Summerslam.

 

 

Ne fais pas ça Bryan, tu signes l’arrêt de mort de ta carrière ce soir !

 

 

Parcours depuis le Nexus : Faut-il rappeler la trajectoire de l’enfant chéri du public depuis lors ? Si non, à quoi ça sert que je fasse ce genre d’article, je vous le demande ?

 

Comme par ironie, le moins marquant des membres du Nexus est de loin celui qui a le mieux réussi depuis. En cinq ans, l’American Dragon a tout gagné à la WWE et atteint le statut envié de véritable légende du business, à coups de matchs hors du commun et d’instants historiques.

La carrière du petit barbu peut se découper grosso modo en trois étapes :

 

– Dans un premier temps, il s’installe en tant qu’honnête lutteur de midcard, sans réelle identité autre que celui d’un grand technicien. A peine entré dans la cour des grands, il devient champion des Etats-Unis en battant Le Miz. Il ne cédera ce titre que six mois plus tard sous la force de Sheamus. Il rebondit en glanant la mallette bleue du Money In The Bank qu’il encaisse en décembre 2011 contre le Big Show pour remporter le titre poids lourds.  En un an et demi à Stamford, le barbu se crée déjà un beau palmarès.

 

 

Il ne ressemblait à rien. Un peu à Ted Dibiase. A rien, donc.

 

 

– 2012 est l’année charnière pour le roi de la soumission. Auréolé par son titre mondial, il se forge un personnage de petit prétentieux imbuvable, accompagné par la timide AJ Lee. Il crée à cette époque son fameux cri « Yes/No » qui deviendra des années plus tard une référence planétaire. Daniel Bryan devient alors réellement un entertainer. Son règne s’achève à WrestleMania où il perd en 18 secondes face à… Sheamus, encore. Suite à cette humiliation, le barbu entre en conflit avec sa dulcinée et, se tournant vers le championnat WWE, plonge dans une complexe affaire à quatre où lui, Kane et CM Punk se font tourner en bourrique par la belle aux shorts en Jeans. Le Chicago Saint gagnant la ceinture et la gonzesse, Bryan scelle une étrange alliance avec le Big Red Machine. Ainsi naquit la team Hell No, où chacun revendique être meilleur que l’autre, ce qui vaut aux coéquipiers de participer à des séances de thérapie de groupe. Bryan montre qu’il sait aussi bien jouer dans le registre humoristique qu’entre les cordes. Cette drôle d’équipe gagne le soutien du public et remporte rapidement les ceintures TagTeam.

 

– A la mi 2013, Kane et Bryan se séparent. Ce moment marque le tournant de sa carrière. En proie à une petite déprime, persuadé d’avoir été le maillon faible qui a causé la perte de la HellNo, Daniel reçoit le soutien sans faille du public qui le pousse à devenir challenger au titre de champion WWE détenu par John Cena. La suite est connue : Vince McMahon ne veut pas prendre le risque que sa fédération soit représentée par un nabot barbu et fait tout pour empêcher l’affiche d’avoir lieu. Triple H est plus mesuré et rompt avec son beau papa-patron en officialisant la rencontre avec lui comme arbitre. Le soir venu, porté par une foule acquise à sa cause, Bryan vient à bout du Marine et devient champion. Pas longtemps. Orton surgit avec la mallette rouge et, aidé par un Hunter machiavélique, dérobe le trophée à la chèvre volante.

 

S’ensuit alors une longue guerre contre l’Autorité. Il lui faudra déclencher une véritable révolte au début de l’année 2014, aidé par l’entière communauté de fans, pour enfin obtenir une revanche et intégrer le main event de WrestleMania XXX. Ce soir là fait partie de la légende : après avoir fait chuter Triple H lui-même, le barbu vient à bout de Batista et Orton pour remporter sous un tonnerre de vivats le championnat du monde poids lourds de la WWE. C’est le sommet de sa carrière.

 

Mais, comme s’il fallait s’arrêter là, sa carrière depuis lors est bien fragile. Handicapé par de lourds problèmes au cou, Bryan est contraint de rendre son titre et de partir plus de six mois en soin. Lorsqu’il revient début 2015, il se tourne vers le titre Intercontinental qu’il remporte dans un nouveau moment de gloire à WrestleMania. Ça y est, Bryan a détenu tous les trophées de la fédération. La victoire est brève, puisque l’histoire se répète, et il retourne à l’infirmerie en mai.

 

 

J'aime ces moments-là. On est là, tous ensemble.

 

 

De tous les membres du Nexus, Bryan est largement celui qui a le mieux réussi. Héros de la scène indépendante, il était voué à réussir à la WWE et son très court passage dans le gang jaune n’a pas été déterminant pour sa carrière. Très doué dans le ring, il a bénéficié d’un incroyable soutien populaire, au-delà de l’explicable. Les réticences réelles ou amplifiées des décideurs à lui donner de l’importance ont contribué à son statut unique d’underdog suprême. De technicien hors pair timide et emprunté, il a su devenir un personnage charismatique, populaire et apprécié. Bryan a d’ores et déjà vécu dans sa carrière des victoires grandioses que peu de catcheurs connaitront et fait figure de légende de la profession.

 

 

Septième : Michael Tarver

 

Bilan dans le Nexus : Vous vous souvenez de lui ? Non, moi non plus. Avant-dernier de la première saison de NXT, le catcheur au foulard reste dans les rangs du Nexus jusqu’en octobre, où il est blessé par Cena qui le torture longuement pour fêter son entrée dans l’équipe jaune.

 

Parcours depuis le Nexus : Ensuite ? C’est tout pour la WWE. En juin 2011, presque un an après ses débuts tonitruants, il est le premier membre de l’équipe jaune à quitter Stamford en catimini et rejoint le circuit indépendant. On espère pour lui qu’il a savouré son passage au milieu des plus grandes légendes du métier.

 

 

Je savais pas du tout quoi prendre comme gimmick pour être original, et là ma maman m’a dit « Mets un foulard. » Eh ben voilà.

 

 

Sixième : Skip Sheffield

 

Bilan dans le Nexus : Le cowboy d’NXT est la force brute du gang de rebelles. Violent, méchant et agressif, Sheffield détruit tout sur le passage de sa Clothesline. Malheureusement, peu après la défaite de son clan à Summerslam, il se fracture la cheville et quitte ainsi le ring momentanément et le Nexus définitivement.

 

 

Avoir l’air con peut être utile, l’être vraiment est plus facile.

 

 

Parcours depuis le Nexus : Lorsqu’il retrouve la compétition, Skip renoue avec une gimmick utilisée à la FCW, le personnage de Ryback. Encore plus impressionnant physiquement, il ancre son personnage de force de la nature à l’aide de quelques phrases bien placées : « Wake up » lorsqu’il arrive, « Finish it » lorsqu’il s’apprête à achever son adversaire, et « Feed me more » un peu tout le temps. Populaire, le Human Wrecking Ball est propulsé rapidement challenger au titre WWE de CM Punk. Hélas, le catcheur de Sin City est trop vert et son rival trop intelligent. Jamais il ne parvient à faire plier le protégé de Paul Heyman. Pire, il est la première cible du Shield qui ruine à plusieurs reprises ses chances de devenir champion. Après des mois de défaites face aux Huissiers de la Justice, Ryback en a marre. Jouer les héros, ça ne rapporte rien. Rempli de rancœur, et toujours tenté par le titre WWE, il s’en prend au champion Cena. Il est victime de la plus grande arnaque non signalée de la fédération lorsque, durant un Last Man Standing Match à Extreme Rules 2013, il détruit le Marine, se relève… et voit l’arbitre signaler un no contest pour incapacité du champion à poursuivre le match.

 

 

Les règles sont claires, tout catcheur restant au sol plus de dix secondes est éliminé, sauf si c’est Cena.

 

 

Encore une fois passé proche du sacre, Ryback rejoint Paul Heyman et reprend sa rivalité contre CM Punk. Hélas à nouveau, l’alchimie est nulle entre les hommes et leur feud est inintéressante. Pour la première fois, le Big Guy plonge dans le fond de la carte. Il fait équipe avec Curtis Axel et si leur alliance dure plusieurs mois, elle n’aboutira à aucun résultat probant et Ryback se blesse à nouveau. Mais c’est en fait une bonne nouvelle que cette pause forcée puisqu’à son retour, le Big Guy trouve à nouveau grâce aux yeux du public et de l’équipe créative : membre de l’équipe Cena qui envoie momentanément l’Autorité au chômage en novembre 2014, il obtient la plus grande victoire de sa carrière il y a quelques jours en sortant Intercontinental champion de l’Elimination Chamber.

 

Malgré son impressionnante musculature, Ryback est un catcheur moyen qui traîne une réputation d’homme dangereux. Certains collègues lui doivent des passages à l’infirmerie. Pourtant, petit à petit, il a gagné sa place à Stamford, sans avoir le statut de main eventer dont il rêvait. Limité techniquement, il a pourtant prouvé qu’il était capable de sortir de bons matchs ces derniers mois et surtout, il a une gouaille et une envie d’interagir avec le public à mon avis encore sous-exploitée qui peut lui garantir une bonne place pour les prochaines années.

 

 

Cinquième : Darren Young

 

Bilan dans le Nexus : Excepté le cas particulier de Bryan parti silencieusement, Darren Young est le premier membre du Nexus officiellement exclu par ses pairs, suite à une défaite contre John Cena en août 2010. Il subit un passage à tabac collectif en guise de pot de départ.

 

 

Les mecs, je suis pas sûr qu’avec cette coiffure-là je sois bien le Cena noir ?

 

 

Parcours depuis le Nexus : Une fois sorti du groupe, « Mr. No Days off » n’a plus grand intérêt et s’enlise dans les bas-fonds de la carte avant de participer à la cinquième saison de NXT, baptisée Redemption, dont le but est bien de donner une seconde chance aux losers. Suite à cette émission, Darren s’associe avec le grand Titus O’Neil et trouve enfin un créneau intéressant : à eux deux, ils forment les Prime Time Players. L’équipe semble partie vers le succès, d’autant plus qu’elle obtient les services d’AW, un manager volubile et charismatique. Las, ce dernier est rapidement viré par la WWE, et le soufflet retombe. L’équipe se sépare début 2014, pour se reformer un an plus tard.

 

A l’Elimination Chamber par équipes, Darren et Titus livrent peut-être la performance la plus remarquable de leur carrière. Toujours est-il que Young a toujours un palmarès vierge. Il a cependant marqué l’Histoire à sa façon en devenant en août 2013 le premier employé de la WWE à faire officiellement son coming out.

 

 

Quatrième : Heath Slater

 

Bilan dans le Nexus : Lors de la première saison d’NXT, le rouquin prend la pire des places, celle juste avant le podium. Mais au sein du Nexus, les cartes sont redistribuées : Slater est de tous les bons coups et obtient même le titre de champion par équipes avec son partenaire Justin Gabriel.

 

Parcours depuis le Nexus : Fidèle jusqu’au bout, il quitte le Nexus début 2011 lorsque celle-ci change de leader et rejoint son mentor Barrett au sein du clan The Corre qui dure quelques mois sans obtenir de grands résultats avant d’imploser. Au passage, il gagne à deux nouvelles reprises les ceintures par équipe.

 

Par la suite, le sosie de Lilian Laslandes est cantonné aux vignettes humoristiques où il est tourné en ridicule. Persuadé d’être une star du rock, celui qui se proclame le « One man band » enchaine les humiliations contre Santino Marella, Hornswoggle ou des lutteurs retraités. Lorsque fin 2012 il s’associe à Jinder Mahal et à Drew McIntyre, ils deviennent les Three Men Band (3MB). Au bout de deux ans à jouer les lowcarders, Heath est le seul qui évite le licenciement. Il disparait un temps pour cause de problèmes judiciaires avant de réintégrer la place qu’il a toujours eue : celle d’un bouffon. Sa dernière performance ? Être assommé par Bret Hart.

 

 

Oh mon dieu. C’est le Suicide Squad ?

 

 

Que penser de la carrière du rouquin à la WWE ? Tout le monde ne peut pas devenir un main eventer et n’en a pas forcément les capacités. Heath Slater a indéniablement un talent pour jouer la comédie qui lui a ouvert les portes du registre humoristique. Registre malheureusement souvent restreint à Stamford, où catcheur drôle équivaut souvent à mauvais catcheur. Slater est cantonné aux segments de transition, et n’est jamais impliqué dans aucune rivalité digne de ce nom. Il n’empêche qu’avec ses pitreries et sa tête à claques, le jeune homme a pu partager le ring avec des noms comme Rikishi, The Road Warrior Animal, JBL ou même Lita.

 

 

Troisième : Justin Gabriel

 

Bilan dans le Nexus : Gabriel est la caution spectaculaire du gang au brassard. Aérien et acrobate, son style de catch en faisait un gentil naturel. Difficile de croire, avec le recul, que le parcours du virevoltant Sud-Africain soit si semblable à celui du rouquin rocker. Pourtant, c’est bien avec Heath Slater que le maître du 450-splash devient à trois reprises champion par équipes, au sein du Nexus puis du Corre.

 

Parcours depuis le Nexus : Lorsque les clans explosent, le beau gosse du Cap se sépare de son clownesque partenaire. Il rejoint le camp des gentils mais cela ne lui réussit guère. Gabriel se blesse assez souvent, et entre deux passages à l’infirmerie, n’arrive pas à imposer son style pourtant spectaculaire. Après des années d’errance dans les bas-fonds de la carte et une courte exposition en duo avec Tyson Kidd, le jeune homme jette l’éponge : en janvier 2015, il quitte la WWE.

 

 

A ma maman qui me regarde, je lui dis que je l’aime et je ferai mieux la prochaine fois.

 

 

Deuxième : David Otunga

 

Bilan dans le Nexus : Incroyable, non ? Le deuxième homme au classement de la première saison d’NXT, et qui devient le sous-chef du Nexus, est David Otunga. Avec le recul, difficile d’imaginer ce qui attendait la montagne de muscles. Au sein du clan jaune, l’A-List devient champion du monde par équipes avec John Cena ! Titre qu’ils détiennent une seule journée avant de le transmettre à Slater&Gabriel.

 

Otunga a les dents longues et supporte mal la domination de Barrett. Il pousse clairement le Nexus au changement en sollicitant CM Punk comme nouveau chef. Sous les ordres du Chicago Saint, il redevient champion par équipes avec Michael McGilligutty. Lorsqu’en août 2011, le Nexus disparait des écrans, Otunga aura été le seul athlète à rester dans le clan durant toute son existence.

 

 

Vous avez vu cette endurance ? Le Nexus, c’est moi en fait !

 

 

Parcours depuis le Nexus : La fin de l’armée du ruban jaune signe presque le glas de la carrière de catcheur de David. Il troque le slip pour un pull jacquard et un nœud papillon en devenant conseiller juridique de Raw, rôle qui correspond à sa réelle expérience dans le droit. Sa plus grosse victoire à ce jour est sa participation à la team John Laurinatis à WrestleMania XXVIII qui bat l’équipe de Teddy Long. Vous êtes d’accord avec moi pour dire que ça fait léger. Depuis, il remonte sur les rings de manière hyper épisodique, pour une bataille royale par exemple. Il parait que sa femme,  la chanteuse Jennifer Hudson, ne souhaite pas le voir catcher. A vrai dire, nous sommes nombreux à partager son avis car Dave n’a jamais été transcendant entre les cordes.

 

 

Premier : Wade Barrett

 

Bilan dans le Nexus : Avec son air hautain, sa stature et sa voix charismatique, Wade Barrett avait tout d’un vainqueur et d’un leader. Le Nexus, c’est sa créature et même s’il mène ses hommes de main de maître, il apparait vite évident que seuls comptent ses intérêts personnels. Après avoir réalisé un tonitruant impact avec sa troupe, il montre son intérêt pour le titre de champion de la WWE. Il pense arriver à ses fins en incorporant Cena dans ses rangs, mais le Marine est un élément de discorde. En décembre 2010, il perd contre John dans un Chairs match et est exclu du Nexus par ses subordonnés. Il part alors à Smackdown former The Corre, nouveau clan qui inclut ses deux fidèles lieutenants, Slater et Gabriel. Grâce à ses subalternes, il gagne le titre Intercontinental avant que l’entente n’explose.

 

Parcours depuis le Nexus : En solo, alors que tout le monde voit en lui un grand espoir et un futur champion, sa carrière stagne et connait un parcours en montagne russe.

 

 

Pourtant, Cena lui avait donné l’impulsion nécessaire au démarrage de sa carrière

 

 

Anglais à la rose, bagarreur de rues, « Barrett Barrage », il enchaine les gimmicks sans réellement décoller. En fait, à chaque fois que l’Anglais semble sur une pente ascendante, il se blesse et tout recommence à zéro. Une rivalité contre Randy Orton, c’est la seule chose notable qui sort sa carrière du marasme pendant les trois premières années, durant laquelle il remporte à nouveau le titre Intercontinental mais ne s’extirpe jamais de la midcard. Il faut attendre fin 2013 pour qu’il se fasse remarquer à nouveau avec son personnage de « Bad News Barrett ». Pendant plusieurs semaines, il ne catche pas mais apparait à son tribunal, flanqué d’un maillet pour asséner quelques méchantes contre-vérités précédées de la phrase « I’m afraid I've got some bad news… ».

 

Mais là où beaucoup voient un enterrement de première classe pour le Mancunien, c’est en fait un formidable trampoline qui le singularise aux yeux du public et marque son redémarrage. S’il est doué sur un ring, Wade est avant tout un formidable orateur.

 

 

Il a obtenu le plus grand hashtag de tous les temps par la même occasion.

 

 

Il remporte à nouveau la ceinture blanche début 2014, se défait de Rob Van Dam, semble proche du face turn… et se blesse. Cette fois, à son retour, il a gardé la confiance des scénaristes et remet la main sur son trophée IC qu’il garde jusqu’à WrestleMania 31. En avril, il devient King of The Ring et se promène avec ses attirails de roi, toujours aussi suffisant, toujours aussi délicieusement détestable.

 

Barret n’a pas eu la carrière que présageaient ses débuts. Depuis la fin du Nexus, l’Anglais s’est installé bon an mal an dans la midcard, glanant les ceintures intermédiaires, parfois dans le rôle d’un athlète dominant, parfois en tant que lâche grotesque  et prétentieux. Le temps passe vite à la WWE, et avec la montée des jeunes talents, il fait presque figure de vétéran. Son parcours est tout de même honorable, mais sera-t-il un jour un champion du monde et un main eventer ? Cela commence à paraitre difficile…

 

 

BILAN

 

Chris Jericho, enthousiasmé par la création du Nexus, le disait en août 2010 : « la grande idée a été d’associer tous ces jeunes. Pris séparément, ils ne signifient pas grand-chose, tandis qu’ensemble, ils forment la grande storyline de l’année. »

 

Y2J avait raison. Si le Nexus a marqué l’histoire de la WWE, les individualités qui la composent ont eu bien du mal à s’en sortir une fois livrés à eux-mêmes. Ce n’était pas le but de la manœuvre.

 

L’armée de rebelles avait pour rôle de rajeunir le roster et de proposer quelque chose de différent et rafraichissant. Le niveau des protagonistes était globalement trop moyen pour espérer en faire des piliers de l’entreprise. Même le leader Wade Barrett n’a pas obtenu la place que laissait espérer son statut. La plupart des enfants du Nexus ne fera pas une carrière marquante. Seuls trois semblent sortir du lot : Ryback/Sheffield, parti pour une honorable carrière de midcarder, Barrett qui devrait obtenir mieux que ça, et l’intouchable Bryan qui ne fut qu’anecdotiquement un membre du gang. Mais c’est le Nexus en tant que tel qui a véritablement semé les graines des révolutions à venir, et le succès de leur entreprise a très certainement favorisé l’éclosion du Shield et le développement de la brand jaune. Merci à eux.

 

 

Défait par CM Punk et Bryan. Humilié par Lesnar et Owens. Hué par la foule contre Bray Wyatt et Rusev. Purée, pour moi aussi c’est une sacrée malédiction depuis le Nexus.

 

 


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