TNA Impact du 06/02/2015 : Un petit cloisonnement sans conséquence

Toutes les grandes actions et toutes les grandes pensées ont un commencement dérisoire.

Albert Camus

 

Compte tenu de l’historique autour du PPV Lockdown, on était en droit d’attendre beaucoup de cet épisode spécial. Sportivement, il a répondu présent. Stratégiquement, il aura peu fait avancer le schmilblick, voire été à contresens. Rendez-vous est pris pour les shows enregistrés sur le territoire britannique.

 

 

Enfin, pour ceux qui pourront s'y rendre.

Enfin, pour ceux qui pourront s’y rendre.

 

 

Nalyse TNA Impact Spécial Lockdown du 6 février

 

 

Toutes les grandes actions et toutes les grandes pensées ont un commencement dérisoire.

Albert Camus

 

Compte tenu de l’historique autour du PPV Lockdown, on était en droit d’attendre beaucoup de cet épisode spécial. Sportivement, il a répondu présent. Stratégiquement, il aura peu fait avancer le schmilblick, voire été à contresens. Rendez-vous est pris pour les shows enregistrés sur le territoire britannique.

 

 

Enfin, pour ceux qui pourront s'y rendre.

Enfin, pour ceux qui pourront s’y rendre.

 

 

Nalyse TNA Impact Spécial Lockdown du 6 février

 

 

New York, New York (Manhattan Center)

 

Résultats rapides de ce show reprenant le concept du PPV historique :

 

1 / TNA Tag Team Championship : The Revolution conservent les titres par équipe face aux Hardy, suite à un Last Call de James Storm sur Jeff.

 

2 / Awesome Kong vient à bout d’Havok avec un enchaînement Powerbomb/Splash.

 

3 / Bobby Roode domine Eric Young avec un coup de chaise suivi de son finish.

 

4 / Tyrus s’impose dans un handicap match contre Rockstar Spud et Mark Andrews.

 

5 / Lethal Lockdown Match : La Team Angle (Kurt Angle, Gunner, Austin Aries & Bobby Lashley) obtient la victoire sur le Beat Down Clan (MVP, Kenny King, Low Ki & Samoa Joe) par tombé de Lashley sur MVP.

 

Après un clip récapitulant les enjeux de toutes les feuds, c’est déjà l’heure de passer à l’action. Une rareté pour une ouverture de show hebdo, ce qui confirme le statut à part de cette édition, sorte de mini-PPV.

 

Match #1 : ©The Revolution vs The Hardys

TNA Tag Team Championship

 

Durée : 11 minutes environ.

 

L’enjeu est parfaitement mis en avant par les commentateurs : la conquête d’un premier sacre de champions TNA pour l’équipe de frangins, le prestige supposé à détrôner un James Storm ayant possédé ce titre à treize reprises. Pas de grande faiblesse durant cet affrontement bien huilé, sinon le défaut intrinsèque de cette cage ouverte aux quatre vents. Quitte à faire finir les combats par tombés, une structure de type Hell in a Cell paraissait plus adaptée. Nous avons eu droit ainsi à des pseudo-tentatives d’escalade, prétexte à exécuter des spots, alors qu’une grande porte est disponible, sans parler du coin sans grillage pour laisser passer la caméra. Les règles stipuleraient, selon les commentateurs américains, de ne sortir que du dessus. Mouais. Pas facile à suivre si l’on se met dans la posture kayfabe de l’arbitre. D’autant qu’il n’y a en revanche aucune disqualification durant tous les matchs en cage de la soirée. Une aubaine en perspective pour les heels. Cela s’illustre aussitôt avec une intervention forte de Sanada qui crache son mist sur Jeff Hardy. Storm n’a eu qu’à achever le héros aveuglé.

 

L’après-match insiste sur la domination du clan Revolution, en particulier du dernier venu Khoya. L’Indien passe Matt à travers une table puis contribue à un spectaculaire plongeon de Jeff sur l’escalier métallique. Les officiels se regroupent autour du corps inerte de la Charismatic Enigma, évacuée sur civière. De nombreux ralentis accentuent la dramatique du moment. Astuce scénaristique pour justifier l’absence du controversé personnage pendant la tournée britannique. Rappelons qu’il est persona non grata de l’autre côté de la Manche.

 

 

- Hey regarde c'est Khoya ! - Il l'a planté là !

– Hey regarde c’est Khoya !
– Il l’a planté là !

 

 

En backstage, MVP motive ses hommes pour le choc de ce soir. Mais le voilà ensuite sur le ring, aux côtés de deux autres membres du Beat Down Clan, Kenny King et Eric Young. Dans une promo particulièrement poussive, il incite la team Angle à abandonner le match, s’appuyant sur l’incident Jeff Hardy lors du match précédent. Young menace Roode du même genre de sévices. Par conséquent leurs ennemis intimes devraient, selon eux, oublier leur fierté et rebrousser chemin. Officiellement, l’équipe d’Angle compte seulement trois membres à ce stade de la soirée : Angle lui-même, Aries et Gunner. Ils viennent tous trois aux abords de la cage. MVP redouble d’arguments, personnalisés pour chacun, afin d’instiller le doute chez ses adversaires. Au lieu de cela, ils choisissent le brawl. Low Ki rejoint la troupe en dernière minute. Le BDC profite ainsi de sa supériorité numérique pour isoler Gunner et lui briser l’épaule droite.

 

Cette idée de discours aurait été appréciable si elle avait été montée plus finement. En effet, l’équipe d’Angle s’est constituée sans affinités particulières entre ses membres, alors que les représentants du BDC manigancent de concert depuis les débuts de la TNA sur Destination America. Bien vu de mettre en avant le manque à gagner d’un Gunner ou Aries par rapport au risque encouru, mais la ficelle est trop énorme ici. À aucun moment on ne peut croire à l’abandon d’Angle à cause d'un de ses équipiers. Quant à la vieille astuce du face blessé, elle aurait été sympa pour nuancer une défaite de son camp. Or, victoire il y aura, donc cet élément nuit plutôt au BDC en fin de compte.

 

Gunner nous la joue "je souffre atrocement" auprès d’un pseudo-docteur. Évidemment, on lui suggère de renoncer au main event. Hors de question, il en sera, foi de GI (bon il ne l’a pas dit, mais ça en avait tout l’air).

 

 

Nalyse TNA 2015-02-06 03

La prochaine fois j’impose la camisole de force à la moitié de votre équipe, et là on va vous fra-ca-sser !

 

 

Match #2 : Awesome Kong vs. Havok

 

Durée : 5 minutes et 50 secondes.

 

Ce premier duel entre les guerrières au physique Bull Nakanien a tout l’air d’un galop d’essai. On sent les compétitrices capables d’en donner davantage. L’intégration d’une catcheuse dynamique dans l’équation pourrait permettre de mieux mettre en avant ces forces brutes. Ce duel possède, toutes proportions gardées, les qualités et défauts des Undertaker/Kane. Une belle intensité et alchimie au détriment de la variété de l’action. Elles se sont successivement portées les mêmes attaques pour « vendre » leur résistance… Pour clore le tout d’un simple Splash.

 

Les chants « Better than Divas » de rigueur ne se sont pas embarrassés d’objectivité. Le choc attendu déçoit par la propreté de son action, la non-utilisation de la cage ou d’armes du côté de Havok, son finish hyper clean ne prêtant guère à contestation. Il faudra un rematch pour se prononcer définitivement sur le bien-fondé de cette opposition entre deux "jumelles" de ring.

 

Séquence présentée comme datant de deux semaines (non diffusée à l’antenne à ce moment-là), on voit ensuite Velvet Sky informer Angelina Love du sale coup dont elle a été victime, à savoir l’ouverture de la mallette maudite du Feast or Fired. La leader des Beautiful People surjoue l’effondrement en apprenant la nouvelle, puis console son amie. Une fois Sky au loin, Angelina affirme qu’il était temps que cela arrive.

 

Façon simple et concise de préparer le terrain pour une future feud. Le renvoi de Velvet ne saurait excéder quelques semaines. Quant au prétexte pour l’amener à clasher sa meilleure amie, il est tout trouvé : en faire la commanditaire de l’entourloupe de Robbie E.

 

Lashley se traîne dans les couloirs. Un cameraman lui annonce qu’Angle le cherche depuis le début de la soirée. Le champion assure ne pas être dur à trouver.

 

 

Jeanne Masse

Jeanne Masse

 

 

Match #3 : Bobby Roode vs. Eric Young

 

Durée : 8 minutes environ.

 

L’affrontement le plus chargé d’histoire du programme. Les deux hommes se connaissent par cœur, et cela se ressent. Ils récitent une partition à mi-chemin entre catch technique et brawl. On se demande en revanche où est la nécessité de l’irruption de MVP, très tôt dans le match, pour transmettre une chaise à son équipier. Young se doit-il d’être présenté comme si faible ? Lui qui a porté le titre mondial l’an passé, avant de longtemps rivaliser avec Roode pour la place de challenger de Lashley ? La brièveté de ce duel empêche de statuer clairement, mais a priori cette feud est déjà pliée. EY se tord longuement au sol (et en sang) après le gong. De son côté, Roode affirmera plus tard sa volonté de se focaliser à nouveau sur le titre mondial.

 

Kurt Angle insiste de nouveau auprès de Lashley. Il utilise la corde sensible pour le convaincre, rappelle les coups tordus de MVP à son encontre, aussi devrait-il joindre l’équipe dans son propre intérêt, non pour lui faire plaisir. Le médaillé olympique appuie ses interpellations de virils placages envers le champion.

 

Zéro suspense quant à la présence finale de Lashley dans l’équipe, c'est du vu et revu. Au moins Angle donne-t-il dans l’intensité pour incarner son rôle.

 

 

En l'absence de GM, je serai le chairman.

En l’absence de GM, je serai le chairman.

 

 

Match #4 : Rockstar Spud & Mark Andrews vs. Tyrus

2-on-1 Handicap Match

 

Durée : 5 minutes et 38 secondes.

 

Étrange booking inversé pour cette rencontre. Sur le papier, le heel est désavantagé, par le choix de son propre patron, EC3, la semaine précédente. Le déroulement maintient ce cap. Ainsi Tyrus est attaqué par ses opposants avant même d’enjamber les cordes, prend vite le dessus, effectue des manœuvres simultanées. Malgré les petites diversions de Carter depuis l’extérieur, sa victoire apparaît clean et sans appel. Seule mise en valeur des faces, la redoutable Swanton Bomb exécuté du haut de la cage par Spud. Ce dernier subit d’ailleurs le tombé, ce qui va à l’encontre de son présumé push pour aller défier EC3.

 

À noter que cette fois-ci les protagonistes ont cherché à sortir par la porte, confirmant un règlement à géométrie variable. Bref, un match qui se laisse regarder, mais surprend par son résultat ferme.

 

Dans la foulée, EC3 pénètre dans la cage avec un rasoir électrique pour tondre Spud. Le blondinet est sauvé par… Jeremy Borash, qui coupe le fil. Affaire à suivre du coup.

 

Diffusion d’un segment enregistré plus tôt dans la soirée. Sur la rampe d’accès, Robbie E défie Brooke Tessmacher pour une série de challenges. Le tout est lié à une émission télé, inconnue au bataillon français, The Amazing Race. Il la juge responsable de l’échec de leur équipe et tend à le prouver. Ils se livrent donc à une sorte de parcours de santé autour et sur le ring, à l’issue duquel la goujaterie de Robbie est naturellement punie. Le récit de ce défi nous est montré dans les grandes lignes via un montage accéléré, ce qui au final rend cette séquence plutôt fun. Une légèreté totalement hors-sujet, comme il en faut parfois.

 

 

Un jour on finit tous par péter un câble.

Un jour on finit tous par péter un câble.

 

 

Match #5 : Team Angle vs. Team Beat Down Clan

Lethal Lockdown Match

 

Durée : 16 minutes et 12 secondes.

 

Ce mix entre Hell in a Cell et War Games débute avec Kenny King et, pas de pot pour les faces, Gunner l’estropié. Contrairement aux Lethal Lockodwns antérieurs, les armes ne descendent pas du toit à l’arrivée du dernier participant, elles sont disposées d’entrée dans les recoins de la cage. Ce n'est pas plus mal tant le côté meublage des anciens Lethal Lockdowns était translucide. En supériorité numérique du fait de l’ordre de passage, les heels gardent l’avantage jusqu’à l’arrivée de Lashley en ultime concurrent. Sans surprise, le champion a finalement tranché, sans perdre de son identité tweener. Ainsi offre-t-il la victoire par tombé, pendant que tous ses alliés immobilisent un élément du BDC dans une prise de soumission.

 

Aussi impressionnant soit-il visuellement, ce finish est trop radical à mon goût. Il enterre pour le compte la capacité de nuisance du BDC. À quoi bon monter un nouveau gang pour le faire jobber dès son premier grand rendez-vous ? Cette décision renvoie au mauvais choix de la WWE avec le Nexus à Summerslam, en 2010. Elle est à l’image d’un show où les choix de vainqueurs surprennent, comme s'ils étaient à contresens par rapport aux storylines racontées depuis un mois. La session d’enregistrements au Royaume-Uni promet de rebattre les cartes.

 

On termine avec les récompenses du soir :

 

« Le moment dont on se souviendra peut-être au coin du feu » : Jeff Hardy, prêt à aller très loin pour masquer le rejet des instances britanniques à son égard.

 

« La séquence drôle de la soirée » : Les fourberies de Robbie E face à Brooke.

 

« Le match de la soirée » : Bobby Roode vs. Eric Young, bien que trop court.

 

« La phrase de la soirée » : « Tu étais un frère, Eric… » Bobby Roode, avant de mettre fin à son match.

 

« La pop de la soirée » : Bobby Roode

 

« Le heel heat de la soirée » : MVP

 

« Le « On comprend pas tout » de la soirée » : Des résultats pour la plupart contre-productifs par rapport aux storylines en cours.

 

« La mention spéciale » : Le goût des bumps de Gunner, qui a littéralement servi de punching ball au BDC.

 

 

Nalyse TNA 2015-02-06 07

Le BDC déjà à la poubelle ?

 

 


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