Les changements pour la fin

Échouer, c'est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente.

Henry Ford

 

À en croire le contenu de ses trois shows de novembre, la TNA n'avait pas anticipé la trêve à laquelle elle va devoir s'astreindre jusqu'à début janvier. Au rayon des incongruités: des feuds laissées sans issue, des débuts en fanfare contrariés et un grand chambardement des porteurs de ceintures. Si l'on inclut le dernier épisode d'octobre, tous les titres de la fédération ont changé de mains récemment. Des règnes forcément tués dans l’œuf, d'autant que les rumeurs de reboot total pour la rentrée se font insistantes…

 

 

Les plans sont toujours aussi flous en Ligue 2.

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact du 5 au 19 novembre 2014

Échouer, c'est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente.

Henry Ford

 

À en croire le contenu de ses trois shows de novembre, la TNA n'avait pas anticipé la trêve à laquelle elle va devoir s'astreindre jusqu'à début janvier. Au rayon des incongruités: des feuds laissées sans issue, des débuts en fanfare contrariés et un grand chambardement des porteurs de ceintures. Si l'on inclut le dernier épisode d'octobre, tous les titres de la fédération ont changé de mains récemment. Des règnes forcément tués dans l’œuf, d'autant que les rumeurs de reboot total pour la rentrée se font insistantes…

 

 

Les plans sont toujours aussi flous en Ligue 2.

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact du 5 au 19 novembre 2014

 

Bethlehem, Pennsylvanie

 

En premier lieu les résultats rapides des combats disputés à l’antenne lors des trois ultimes shows de l'année :

 

5 novembre

1- The Hardys disposent de l'association Samoa Joe & Low Ki en finale du tournoi par équipe. Ils sont donc les nouveaux challengers au titre.

2- Tommy Dreamer & Devon prennent le dessus sur Bram & Magnus lors d'un combat hardcore. Dreamer use d'un kendo stick et porte un DDT pour sonner Magnus.

3- Havok (c) exécute Gail Kim avec son chokeslam destructeur pour le tombé (TNA Knockouts Championship).

4- Bobby Roode (c) bat MVP grâce à sa Roode Bomb (TNA World Heavyweight Championship).

 

12 novembre

1- James Storm & Abyss s'emparent des ceintures par équipe des Wolves. Pour son retour le Monster accomplit l'essentiel du boulot en détruisant Eddie Edwards, mais c'est Storm qui effectue le tombé (TNA Tag Team Championship). À noter que Storm a utilisé une mallette issue du Feast or Fired match pour obtenir ce title shot soudain.

2- Taryn Terrell domine Madison Rayne après une série de contres et un Cutter.

3- The Ménagerie (Knux, Crazy Steve & Rebel) remporte un 3-on-4 handicap tag team elimination match face aux BroMans (Jesse Godderz & DJ Z) alliés aux Beautiful People. Crazy Steve est l'unique survivant.

4- Eric Young enchaîne la combinaison Bodyslam/Elbow Drop pour venir à bout de Tyrus.

5- Gunner prend le meilleur sur Samuel Shaw dans un no holds barred.

6- Le clash entre Austin Aries et Bobby Lashley débouche sur un double décompte extérieur.

 

19 novembre

1- Taryn Terrell devient championne à la surprise générale lors du triple threat comprenant Havok (c) et Gail Kim. Le tombé est d'ailleurs réalisé sur cette dernière (TNA Knockouts Championship).

2- Chris Melendez bat Kenny King par disqualification, suite à une attaque de MVP. Les deux heels s'acharnent ensuite sur l'ancien soldat.

3- Bram obtient la victoire devant Tommy Dreamer dans un hardcore match. Chaise de barbelés et DDT ont eu raison du vétéran.

4- Low Ki sort vainqueur du fatal 4-way ayant pour but de désigner le nouveau Champion de la X-Division. Ses opposants étaient Manik, DJ Z et Tigre Uno.

 

 

Thème par thème, les faits saillants et perspectives apparues :

 

En bref

 

– Le catcheur Indien Mahabali Shera a bénéficié d'une exposition importante pour son arrivée en début de mois. On mentionne notamment son adoubement par Kurt Angle qui voit en lui un futur Champion du monde. Shera est depuis influencé par Manik pour intégrer la Révolution de James Storm (voir par ailleurs).

 

– Bram & Magnus continuent d'avoir un temps d'antenne non négligeable. Le problème c'est qu'ils le consacrent à la chasse aux has been. Lors de l'édition du 5, ils s'inclinent face à la paire Dreamer/Devon. Deux semaines plus tard, Bram domine le match hardcore l'opposant à l'Innovator of Violence. Conclusion de la feud pour passer à autre chose ? Non, car la solidarité des anciens ECW n'a pas de limite. Voilà Al Snow re(rerere)venu au secours de son confrère. Toujours aucune velléité de s'attaquer aux ceintures par équipe par ailleurs.

 

 

Je comprends pas ce qu'on me reproche, j'amène du sang neuf pourtant.

 

 

Enfin une feud pour GM Angle ?

 

Jusqu'ici ce n'était pas Kurt le vieux sage, mais Kurt le bien pâle. En tant que directeur des opérations à Impact Wrestling, le médaillé olympique n'a instillé aucune patte particulière, seulement réduit à un rôle d'interlocuteur signant les combats réclamés par les troupes. La haine, sous-jacente d'abord, officielle désormais de MVP à son encontre, lui donne enfin l'occasion de passer de GO figé à GM engagé.

 

Tout découle des retombées du couronnement de Bobby Roode. MVP crie au complot ourdi de longue date entre le dirigeant et le nouveau Champion, puis s'incruste sans transition dans le title picture. Angle se place de prime abord contre cette promotion, puis adhère puisque l'affrontement est aussi souhaité par Roode. Le même soir, MVP provoque Angle dans les coulisses, et assure qu'il lui prouvera que la compagnie ne tourne pas uniquement autour de lui. Or le leader du power trio heel s'inclinera contre le It Factor, faute d'avoir pu recevoir de l'aide de Kenny King ou Lashley.

 

La semaine suivante, MVP est absent de l'antenne mais ses sbires poursuivent le travail de pression sur Angle, le pouvoir du trio s'amenuise et ils ne peuvent le supporter. Lors de l'ultime épisode, Mr 305 garantit à King qu'il va rappeler à tout le monde son identité, et qu'il ne veut plus être un élément du décor. Les deux compères massacrent d'abord Chris Melendez à coups de chaise, puis le leader attaque Angle par derrière dans un segment backstage. Les différentes forces se retrouvent au centre du ring lors du segment final. Le GM promet des sanctions via le conseil d'administration de la TNA, ce dont se moque éperdument MVP, blâmant ce qu'est devenue la compagnie depuis la fin de sa propre ère en tant que GM. Jusqu'ici désolidarisé de ses deux frères d'armes, Bobby Lashley vient à la rescousse dans le brawl suivant les mots. Roode et Mr Anderson se rangent quant à eux du côté de l'Olympic Gold Medalist.

 

Implication physique tardive pour un Angle dirigeant le show depuis l'été dernier, elle prouve néanmoins des aptitudes à se mouvoir retrouvées. Ce clash in progress sent fort le parfum de ces storylines débouchant sur la disparition d'un clan ou le licenciement (kayfabe et réel à la fois) de catcheurs. Angle/MVP en duel début janvier pour le contrôle des opérations ? Plus une clause de retraite pour le perdant ? Tant que ça ne vole pas le spotlight à la belle entre Roode et Lashley (voir par ailleurs), on peut adhérer.

 

 

Au moins est-on sûr qu'il ne se trompera pas de jambe au moment de vendre sa blessure.

 

 

Nouveau remue-ménage chez les knockouts

 

Alors que le règne de Havok la destructrice avait tout pour être éternel, à défaut du retour d'une catcheuse de son gabarit dans le roster, les bookers en ont voulu autrement. Le mois avait bien commencé avec un rematch parfaitement négocié contre Gail Kim. La belle traînait encore sa blessure à l'épaule, mais a voulu en découdre en dépit de ce handicap.

 

La semaine suivante, Madison Rayne confirmait son attitude heel en cherchant à vaincre Taryn Terrell par la triche. Mal lui en prend puisqu'un arbitre plus scrupuleux que de coutume repère son manège. Double T s'impose et devient une challenger légitime pour Havok.

 

L'affrontement se déroulera toutefois via un triple threat incluant Gail Kim, et il n'y a aucun regret à avoir tant le niveau du combat fut rehaussé. Voilà une opposition qui a donné à apprécier des combinaisons rares dans des matchs féminins. De plus, l'histoire a été très bien racontée : deux faces conscientes de devoir s'allier pour écarter Havok, et mieux en découdre entre elles par la suite. Ainsi TT crée la surprise en retournant la tentative de finish de Kim en tombé. L'aura de Havok reste intacte et la voie est ouverte autour de la nouvelle championne, on ne peut plus underdog. Peut-être l'occasion de faire sortir de leur tanière les Beautiful People, invisibles à l'exception d'un match de gala par équipes avec BroMans et Ménagerie. Toutes ces hypothèses ont évidemment cours dans le cas de figure où la compagnie déciderait de ne pas redémarrer ses storylines à zéro début janvier.

 

 

Tout change mais pas les finishs hein, faut pas déconner non plus.

 

 

Samoa Joe laisse la X-Division sans voie

 

Depuis le revirement peu fin de la communication japonaise autour de Bound for Glory (Low Ki annoncé initialement tenant du titre, puis Joe « à nouveau couronné » à quelques jours du PPV), la perte de la ceinture X-Division de la Samoan Submission Machine ne laissait aucune place au doute. Hélas, sa volonté de crédibiliser à nouveau une division dont l'âge d'or est lointain a été stoppée nette par une blessure.

 

L'un des derniers originals de la compagnie déclare le titre vacant lors de l'édition du 12. Cela poursuit une pèriode malheureuse puisque la semaine précédente il avait dû s'incliner en finale du tournoi par équipe, aux côtés de Low Ki. Équipier autant que rival historique, l'ancien Senshi profite de ce retrait forcé pour s'emparer de l'or lors de l'ultime édition de 2014. L'identité du nouveau tenant du titre est en soi respectable (son troisième règne dans la catégorie… le premier datant de 2004), sauf que la désignation du Champion a été bâclée dans un fatal 4-way sans relief impliquant Manik, Tigre Uno et DJ Z. Où sont les techniciens ayant œuvré pour le prestige de ce titre ? Aujourd'hui la X-Division s'apparente à une branche Cruiserweight ou Light Heavyweight, rien de comparable avec un tremplin comme un titre intercontinental ou US à Stamford. Sans élargissement de roster, cette ceinture semble appelée à disparaître très vite.

 

 

Vu sous cet angle, ça fait plus championnant de la Cour des Miracles.

 

 

 

L'emprise de James Storm s'étend

 

Voilà un club qui commence à avoir de la gueule. Un leader charismatique collectionnant les ceintures par équipe comme d'autres les timbres, un technicien issu du puroresu, un high flyer tendance idiot utile, et à présent le big man en voie de garage alias Abyss. À l'heure où Bray Wyatt s'acharne à convertir l'incontrôlable Dean Ambrose, James Storm prend un peu de plomb dans l'aile en prêchant du côté des paumés. Certes, il a persévéré un temps pour rallier le Loup Davey Richards à sa cause, juste ce qu'il fallait pour créer une fausse piste et introduire Abyss pour s'emparer des ceintures par équipe. Les Hardys avaient obtenu au début du mois le statut de #1 contenders en gagnant le tournoi ? Peu importe, Storm s'est souvenu avoir en sa possession une mallette Feast or Fired (gagnée il y a belle lurette) pour obtenir son dû. Un peu capillotracté sur les bords et pourtant si essentiel pour donner de l'élan (et de l'allant) à un clan dénué jusqu'ici d'accomplissements majeurs.

 

Dans le même temps, le meilleur prosélyte du lot, Manik, a jeté son dévolu sur Mahabali Shera. L'attirance est réciproque puisque l'Indien le suit sans discuter. Lors de sa présentation au club, le gourou le snobe et suggère une mise à l'épreuve pour obtenir le salut. Shera réclame plus tard une explication sur ce rejet auprès de Manik. Ce dernier mentionne la nécessité d'ouvrir les yeux pour être accepté du groupe.

 

Guère plus d'informations sur les orientations prises par la secte Storm. Passée de deux à cinq membres en deux mois, cette stable a tout pour devenir emblématique du show. Pourvu que la nouvelle mouture la conserve telle quelle.

 

 

Tu verras, tu auras l'honneur de te faire fouetter dans les bois et en échange tu perdras contre un no name japonais.

 

 

 

EC III et Samuel Shaw prisonniers de la midcard ?

 

Les nouvelles alliances fomentées dans les cercles heels promettaient d’élever rapidement certains protagonistes vers le main event. Ainsi Ethan Carter III s'était délesté du poids Rockstar Spud pour le remplacer par le garde du corps Tyrus (ancien Brodus Clay), quand de son côté Samuel Shaw avait craché sur la main tendue par Gunner pour accepter les baisers maléfiques de Brittany. Et pourtant, aussi fortes soient leurs gimmicks, les deux personnages stagnent au niveau de l'Équateur.

 

EC3 d'abord. Une victoire sur Eric Young courant octobre laissait croire à un nouveau palier franchi. Or il continue de perdre son temps en enfantillages avec Spud, sans solder les comptes pour autant. Une régression pour un homme comptant des victoires sur plusieurs anciens champions du monde (Sting, Kurt Angle et donc Young). Ainsi latte-t-il au passage la face de l'intervieweur Jeremy Borash comme il avait pu s'en prendre à un officiel tel Earl Hebner il y a un an. En dernière semaine, le blondinet aux tenues excentriques tentait de casser son image de souffre-douleur en rentrant dans le buffet de son ancien mentor. C'était oublier le soutien actif de Tyrus et la fourberie d'EC3, déterminé à détruire l'Anglais à petit feu. Première étape : lui tondre la tête, ce à quoi le neveu Carter s'est attelé avec une paire de ciseaux. Les effets comiques fonctionnent entre ces deux-là, mais témoignent d'un tour sur lui-même pour l'Undefeated 1 % guy.

 

Shaw part de plus loin: pas de victoire majeure à revendiquer, une feud nettement perdue face à Mr Anderson, une construction scénaristique plombante aux côtés de Gunner puis d'une Brittany au changement d'attitude inexpliquée. Sur le papier, l'alignement de Shaw auprès d'une manager manipulatrice avait tout d'un push. Mais il faut croire que la TNA a une autre idée derrière la tête. Malgré une clause de non-disqualification à son avantage, débouchant sur l'aide de sa fiancée, l'évadé de l'asile est incapable de vaincre Gunner en duel. Son moveset réduit ne permettra pas à Shaw d'être beaucoup plus qu'un heel vicieux, alors autant transformer sa Brittany-dépendance en une arme d’élévation massive. Quant à EC3, il est temps d'arrêter de faire mumuse avec son ancien larbin, un destin plus important lui tend les bras.

 

 

À moins qu'un gay-turn donne du sens à tout ça.

 

 

 

Roode, un règne frustrant

 

Passionnant lors de sa course au titre mondial, le It Factor laisse aujourd'hui circonspect. La faute à un booking ayant zappé la tenue d'un rematch contre Bobby Lashley. La feud a été construite comme si la compagnie organisait toujours un PPV mensuel devant être buildé. Ainsi Roode a d'abord perdu son temps à accorder un match de championnat à MVP, vaincu en moins de huit minutes lors du main event du 5 novembre, puis le Champion a été invisible lors de l'épisode suivant « pour motifs de promotion de la compagnie à l'étranger » (raison invoquée à l'antenne) avant de retrouver Lashley via exclusivement des brawls lors du show de clôture.

 

Malgré des promos individuelles pour ouvrir le programme, le It Factor n'est jamais au centre des événements, il se situe en médiateur de deux feuds : celle visant à terme à la scission de Lashley avec le duo MVP/King et celle où l'on retrouve ces deux derniers à la chasse au Kurt Angle. Autrement dit, Roode apparaît comme le bon soldat fidèle à la mission qui lui incombe, pas comme l'individu vers lequel tendent les enjeux majeurs. Quant à Lashley, on verra en janvier s'il se souviendra ne pas avoir eu droit à son rematch. En la matière, Randy Orton a prouvé qu'il n'est jamais trop tard.

 

 

Les consignes sont claires: on les retient pendant un mois et demi.

 

 

Compte là-dessus !


Publié

dans