Octobre morose

Les sanglots longs des violons de l'automne…

Charles de Gaulle, en plein mois de juin

 

Smackdown est d'ordinaire le show où il ne se passe rien niveau avancées scénaristiques. Mais comment fait-on si le Raw n'a lui-même donné aucune progression ? Peut on espérer des changements durant le show bleu, ou juste se préparer à hiberner profondément jusqu'au Royal Rumble ?

 

 

Cauchemar, allégorie.

 

 

Nalyse de Smackdown du 3 octobre

 

 

Les sanglots longs des violons de l'automne…

Charles de Gaulle, en plein mois de juin

 

Smackdown est d'ordinaire le show où il ne se passe rien niveau avancées scénaristiques. Mais comment fait-on si le Raw n'a lui-même donné aucune progression ? Peut on espérer des changements durant le show bleu, ou juste se préparer à hiberner profondément jusqu'au Royal Rumble ?

 

 

Cauchemar, allégorie.

 

 

Nalyse de Smackdown du 3 octobre

 

 

Un petit résumé nous rappelle les événements de lundi, mais moins bien que notre ami coy. John Cena ouvre le show, vêtu de son T shirt gris pourvu de lettres roses. Si le mois d’octobre est celui de la lutte contre le cancer du sein, il n’est pas celui du bon goût vestimentaire.

 

Le Marine commence par faire un peu de cheap pop à base de la fierté de la ville, Milwaukee. Puis, il enchaine sur le fait que lundi, alors qu’il se croyait en guerre contre Seth Rollins, il s’est retrouvé à se battre contre Dean Ambrose… Dans leur désir de vengeance contre le traître bicolore, les deux se sont retrouvés à faire le jeu de l’Autorité.

 

Cena, lui, a vécu la plus grande humiliation de sa carrière à Summerslam. Détruit, anéanti par Brock Lesnar, tout le monde le pensait fichu, ses proches, les Hall of famers, personne ne le voyait reconquérir son bien. Et pourtant à Night of Champions, il a trouvé la force, il s’est battu à armes égales avec le monstre. Il avait réussi à grimper la montagne, à soulever la bête et il avait même match gagné… Jusqu’à ce que Seth Rollins réduise tout à néant.

 

 

J’allais battre Lesnar, je vous dis que j’allais le battre !

(John Cena en comedy wrestler)

 

 

À cause de l’égo du chacal, persuadé d’être le futur de ce business, Cena a perdu toute chance de prouver au monde qu’il pouvait dominer le monstre. Alors ce soir, le Marine veut un match. Tout jeune loup se proclamant le nouveau visage de la WWE devra passer sur le corps du Champ pour le prouver. Cena ne veut ni contrat, ni briefcase en enjeu. Juste prouver qu’il est encore dans la place.

Sauf que c’est Ambrose qui rapplique.

 

En quelques phrases, le Lunatic prouve sa supériorité au micro. Aucun catcheur, depuis le départ de CM Punk, ne dépasse Ambrose niveau micskill. J’adore sa voix rauque, sa façon de laisser des blancs. Il me rappelle un peu le Joker d’Heath Ledger, dans sa manière de tordre sa bouche, de se mordre les lèvres ou de sortir la langue. Il s’estime être le seul légitime pour faire payer Seth Rollins. Et il ne laissera personne d’autre réaliser la besogne. Cena est soudainement assez intelligent pour comprendre que leur rivalité arrange surtout le fameux chacal. Il propose donc à Ambrose de faire la paix, et de se battre ensemble contre l’Autorité. Après une certaine hésitation, le chien fou s’apprête à accepter…

 

 

Allez mec, sois cool, laisse moi un peu taper Rollins. J’te prête ma meuf et ma voiture, en échange.

 

 

Mais une voix de vipère s’élève sur le Titantron. Orton, Kane et Rollins apparaissent en écran géant. Ils doutent de l’amitié possible entre le Champ et le Lunatic. Kane rappelle tout le mal qu’Ambrose disait sur Cena à l’époque du Shield, et Orton cite Cena qui prenait Ambrose pour un jeune wanabee sans cervelle. Enfin, pour vérifier la capacité des deux favoris de la foule à s’entendre, ils leur programment un match en équipe, ce soir, contre… eux-mêmes, donc le rematch exact du dernier Raw. C’est fatigant, cette paresse de booking. Sans compter que lundi, la Vipère et le Big Red Monster ne semblaient pas du tout chauds pour se battre. Leur succès de Raw les a donc rendu plus confiants ? Pendant toute cette séquence, Seth Rollins reste figé dans une expression de frustration contenue, comme s’il s’agissait d’un hologramme, qui le rend surtout particulièrement idiot.

 

C’est enfin parti pour du vrai catch. Les A-listeurs, The Miz et Damien Sandow, affrontent en équipe ce soir Dolph Ziggler et Sheamus, les deux champions intermédiaires. Je crois que les affrontements autour de ces deux ceintures sont ce qui se fait de mieux à la WWE depuis quelques semaines. Je suis un grand fan de l’association entre la star d’Hollywood et l’ex sauveur intellectuel. Ziggler et Sheamus sont deux excellents artistes du catch. Mélanger les quatre ne peut être qu’une bonne chose, et permet de passer en douceur d’une rivalité à une autre.

 

 

La prise du sandwich à la carotte.

 

 

En plein match, le Miz profite du dos tourné de l’arbitre pour neutraliser Sheamus à coup de chaise. Intelligent, mais pas suffisant, puisque son compère encaisse un ZigZag qui fait gagner le match aux gentils. Après la clochette, l’Irlandais revanchard remonte sur le ring, et frappe à l’aide du mobilier la doublure du Moneymaker.

 

Ainsi, le Miz semble se tourner vers la ceinture US, qu’il ne prendra sûrement pas à Sheamus, mais le mélange des styles entre le comédien et le brawler promet d’être intéressant. Ziggler quant à lui, débarrassé de son rival de Cleveland, devrait se voir un nouvel adversaire bientôt entre les pattes. Il s’agit sûrement de Cesaro qui a déjà eu droit à un shot. Cela reviendrait donc à échanger les challengers. Booking un peu facile, soit, mais qui peut s’avérer de qualité à moyen terme.

 

 

Contre le cancer du sein, Ziggler commence le dépistage très tôt.

 

 

Une nouvelle promo, délirante, inquiétante, de Bray Wyatt nous explique que ce dernier a récupéré Luke Harper alors qu’il n’était rien, il l’a construit, lui a donné une raison d’exister, et maintenant, il le lâche sur nous. Ces délicieuses séquences ne sont pas là par hasard. La Wyatt family fait une pause bienvenue depuis Summerslam, et la mise en lumière d’Harper prédit forcément quelque chose. Même si je suis heureux pour lui, qui est un bon lutteur, je m’interroge quand même. L’alliance des trois tarés était si équilibrée, avec deux sbires et un chef, que tout changement me parait risqué. Comment Harper viendra t-il et choisira ses adversaires ? Et si Rowan et Bray luttent eux aussi de leur côté, ne viendra t-il plus jamais les aider ? A suivre…

 

Paige et Alicia Fox, les deux nouvelles meilleures amies, arrivent sur le ring. Je ne comprends pas trop le concept de faire porter des habits contre le cancer du sein par des heel. Tant qu’à faire, j’irai à fond dans le kayfabe en ne donnant ça qu’aux gentilles. Bref.

 

Donc Paige a vraisemblablement décidé de rendre AJ jalouse en la remplaçant par une autre. L’idée n’est pas mauvaise, on sent petit à petit que le personnage de la visage pâle se développe, avec ce côté un peu gamine d’enfant prodige qui se retrouve trop vite dans le monde des adultes. Enfin c’est en tout cas la lecture que j’en vois. Le problème réside dans le choix de sa comparse, car je n’aime pas la Fox, qui était la première rivale de Paige lors de son règne, et qui a depuis été mise au placard pendant quelques mois avant de sortir soudainement, en reprenant sa gimmick surjouée de folasse.

 

 

Alicia Fox en train d’installer la statue de Paige au musée Grévin

 

 

L’Anglaise affronte ce soir Naomi, et le match, bien que court, donnera quelques-unes des plus belles figures vues chez les Divas ces temps-ci. Naomi a un grand potentiel, et dans un vrai match sérieux, elle pourrait donner de très belles choses. Là, elle perd trop vite contre Paige. A peine les méchantes fêtent leur victoire, qu’AJ déboule sur le ring, et lamine Alicia Fox pendant que la rookie a fui derrière la chaise de JBL, lui volant même son chapeau au passage. Il semble possible qu’on aille vers un nouvel affrontement entre les deux meilleures lutteuses du moment pour la ceinture, mais ça se fait lentement.

 

 

Une nouvelle saison de Dallas se prépare du côté de Stanford.

 

 

Lentement aussi se fait l’arrivée du Big Show, tout en costard. Depuis le début de cette émission, la WWE promet de revenir sur le non-événement de lundi, où le Gros Spectacle avait décroché le drapeau russe, ce qui avait mis en émoi absolument personne. La WWE s’est donc sentie obligée de présenter des excuses officielles, et Paul va sûrement nous en dire plus. En fait, il est désolé d’avoir cédé à sa colère du moment. Il connait beaucoup de gens russes formidables. La magie des USA (sortez les mouchoirs), c’est bien ce melting pot des cultures, des origines et des opinions. En rentrant chez lui, le Big Show s’est dit que si quelqu’un avait fait la même chose à son drapeau, la bannière étoilée, il aurait été profondément choqué. Il présente donc ses excuses aux Russes qu’il a pu offenser involontairement.

 

 

J’voulais juste dire… pardon. J’suis désolé, j’suis allé trop loin, en plus j’adore la Russie, c’est vrai, je trouve ça trop génial la vodka, le caviar, le couscous, tout ça…

 

 

Sur ce, les offensés arrivent. Tout ça ne leur suffit pas, Lana et Rusev veulent des excuses personnelles. Le Big Show refuse. Alors, le Bulgare s’énerve, et attaque l’Américain à coup de drapeau, qu’il utilise comme des banderilles. Il croit avoir terrassé le géant en l’achevant d’un coup de pied, mais ce dernier est encore plus énervé. Il se relève, se met torse nu et demande à continuer le fight. Rusev ne s’attendait visiblement pas à ça, et il préfère battre en retraite. A-t-il trouvé enfin un adversaire à sa mesure ?

 

 

C’est pas sacrilège comme usage du drapeau ça peut être ?

 

 

Continuons dans les tag-team match, en hommage à Teddy Long. C’est l’instant comédie. Heath Slater et Titus O Neil affrontent ce soir les Uso. Ils sont accompagnés d’Hornswoggle déguisé en alligator. Et suite à l’intervention du lapin, ils perdent leur match. Donc en gros, on a remplacé Mc Intyre et Mahal par Titus, et on fait la même chose. Je ne suis pas sûr de trouver ça ni très drôle ni très innovant, mais les gestes techniques du lapin et des Uso ont sauvé le tout. Puis Adam Rose, désormais maquillé comme un travesti et nageant dans un immonde peignoir, vient danser avec tout le monde, pas vexé le moins du monde de se faire voler la vedette par un lagomorphe blanc.

 

 

J’ai hâte de voir le Smackdown spécial Halloween cette année…

 

 

Renee Young interviewe Ambrose qui se prépare. Ce dernier n’a rien à dire à Cena, il est focalisé sur Rollins. Tout catcheur sait qu’il prendra des tabassages dans sa carrière, mais ce qu’un égomaniaque ne supporte pas, c’est d’être ridiculisé. Or c’est justement ce que fait Ambrose avec le bicolore, en lui volant sa mallette ou en l’éclaboussant de peinture verte. Et personne ne l’empêchera de continuer.

 

Cesaro affronte R-Truth, qui s’est moqué de lui en coulisses. L’occasion pour le catcheur-chanteur de demander où il est au public, puisqu’il y a quelques années à Milwaukee, il avait joyeusement scandé « Green Bay, what’s up ? ». Et j’ai l’impression que ce petit trait d’autodérision était la seule raison de ce match, puisque Cesaro exécute logiquement son adversaire en quelques minutes. Cela permet aussi d’augmenter la prestance du Suisse, qui après un été très discret, remonte dans le haut du tableau.

 

 

R-Truth n’a pas eu le temps de montrer grand-chose ce soir, hormis ses pompes toutes neuves.

 

 

Est-ce que c’est moi ou nous avons eu droit à exactement la même séquence des frères Dust que lundi dernier ?

 

Main event time, playa. Ambrose commence contre Orton, mais le technicien aux effets sonores a dû se tromper car résonnent dans toute la salle des chants « Let’s go Cena, Cena sucks ». Les gentils arrivent à travailler en équipe, Ambrose réussit notamment un beau saut sur les sbires de l’Autorité.

 

 

-Oui bravo, bravo, quel saut ! Exceptionnel Ambrose, tu es excellent, j’adore ce que tu fais !

– Ce connard essaie de me voler ma pop, Zack m’avait prévenu, après il va vouloir galocher ma meuf.

 

 

Seulement voilà, comme souvent, après la pub, les méchants dominent. Le Lunatic subit les assauts répétés d’Orton et Kane, qui ont oublié leurs précédentes tensions et qui bossent bien ensemble. Ambrose joue le rôle du face en difficulté, et qui réussit grâce à une violente clothesline à coucher Kane. Les deux adversaires sont couchés sur le ring, on sent que le hot tag est proche, Cena s’agite dans tous les sens pour motiver son partenaire… Jusqu’à ce que Rollins descende la rampe pour s’approcher des abords du terrain. Bloody Hell, le sang du Marine ne fait qu’un tour, et il se précipite pour taper celui qui lui a coûté un match de championnat. Sauf que faisant ça, il abandonne Ambrose à l’Autorité, qui se fait un malin plaisir de défoncer le pauvre Lunatic à coups de Chokeslam et d’RKO in his face.

 

 

– Bon, ben je crois qu’on les a bien niqués.

– Je crois même qu’on tient notre fin de main event pour les trois semaines à venir, bro.

 

 

Quand enfin Cena revient aider son comparse, il est trop tard et le corps sans vie d’Ambrose gît sur le tablier. Kane, Orton et un Rollins enfin souriant regardent avec fierté les dégâts qu’ils ont causés.

 

C’est la deuxième fois de la semaine que les trois méchants réussissent leur coup pour le même match. Il est stupéfiant de voir à quel point les gentils -et notamment Cena- se comportent de manière totalement stupide et irraisonnée dans cette histoire. Pire que des blondes dans un film d’horreur, ils prennent toujours la mauvaise décision.

 

 

Ho bah mince, je m’a fait avoir comme un bleu.

 

 

Auparavant, Smackdown était le lieu où les intrigues n’avançaient pas mais où le spectacle avait la part belle. Ce soir, nous avons eu une très légère progression dans le main event, avec l’ambiance qui va pas aller en s’arrangeant entre Ambrose et Cena. Par contre, au niveau de l’action, nous sommes proches de zéro, ce qui est quand même dommage pour un show de catch. C’est simple, aucun match n’a vraiment valu le coup. Le tagteam match des championnats intermédiaires était plaisant mais bien trop court pour être digne de ce nom, quant au reste, entre squashs et instants comédie, on ne s’en sort pas.

 

Et à propos de l’intrigue principale, elle me déprime de plus en plus. Depuis quand Cena se laisse dépasser autant par la haine et le désir de vengeance ? Il ferait mieux de laisser Ambrose mener sa vengeance et de réclamer une belle contre Lesnar dans une cage, pour empêcher les interventions extérieures et réellement voir qui est le meilleur ! Au lieu de cela, on part vers un affrontement entre les deux gentils pour savoir qui aura le droit de perdre contre Rollins. Les méchants, soufflant habilement sur les braises, sortent grandis des deux derniers shows et paraissent enfin agir de manière intelligente. Hell in a Cell approche et imaginer un match à la stipulation ultime, sans enjeu particulier, ça ne m’enchante guère. Surtout que Lesnar est l’homme idéal pour ce genre d’affrontement, mais je doute qu’on le voie. Il va falloir se faire une raison, je crains que de sombres heures s’annoncent pour les fans éclairés…

 

 

On n'a pas fini de rigoler.

 

 


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