Le pire Raw de tous les temps

– That was the worst RAW ever. In the history of ever. Like I mean ever ever. Not just of the last week, or the last month… I mean ever. Like of all time, like of every episode of RAW EVER… that was the worst. Ever.

Mr Fibble, commentateur sur 411Mania

 

Prenons Mr Fibble au mot. Comment la WWE a-t-elle réussi à commettre un épisode aussi nul ?

 

 

– C’est un métier.

Je dirais même plus, chérie : c’est un business.

 

 

Nalyse de Raw du 1er septembre

 

– That was the worst RAW ever. In the history of ever. Like I mean ever ever. Not just of the last week, or the last month… I mean ever. Like of all time, like of every episode of RAW EVER… that was the worst. Ever.

Mr Fibble, commentateur sur 411Mania

 

Prenons Mr Fibble au mot. Comment la WWE a-t-elle réussi à commettre un épisode aussi nul ?

 

 

– C’est un métier.

Je dirais même plus, chérie : c’est un business.

 

 

Nalyse de Raw du 1er septembre

 

 

Ne croyez surtout pas qu’il est aisé de réaliser un show totalement pourri. Ce qui est facile, c’est de faire du médiocre. Du plat, du réchauffé, du sans imagination. Ca, la WWE maîtrise, elle nous l’a démontré à d’innombrables occasions. Mais du très bon ou du pathétique, sur la durée de tout un épisode, là il faut vraiment un gros effort! Saluons-le à sa juste valeur, et regardons comment les génies de Stamford s’y sont pris pour nous offrir un Raw qui, à sa manière, restera dans les mémoires.

 

 

Nouvelle proposition pour le meme « I have no idea what I’m doing ».

 

 

On nous avait promis un Highlight Reel de Jericho où serait invité Randy Orton. L’idée semblait bonne : après sa défaite contre Reigns à Summerslam, le Plan A devait se racheter une crédibilité et une storyline, et l’occasion aurait été parfaite pour expliciter son positionnement vis-à-vis de l’Autorité, de Reigns, de Cena, de Lesnar — et probablement pour lancer une petite feud sympathique contre Jericho, catcheur parfaitement indiqué pour le replacer sur la voie de la victoire.

 

Sauf que ce soir, les bookers avaient décidé de faire du gros nawak! Du coup, ils n’envoient pas seulement Orton, mais l’Autorité au grand complet, Triple H inclus, sur le plateau de Y2J, où se tient alors une longue promo laborieuse et absolument absurde. HHH déclare qu’il pourrait bien nommer un nouveau First Contender au titre de Lesnar en vue de Night of Champions, alors que le rematch de Cena est annoncé depuis la semaine dernière. Orton se souvient qu’il est là (et a toujours un rematch planqué quelque part depuis Wrestlemania) et se porte candidat, de même que Kane (si, si) et, encore plus con, Rollins, qui malgré sa mallette tient apparemment à aller se fader un match contre Brock Lesnar, peut-être un gimmick de masochiste en vue?

 

 

– J’ai une idée de génie : il faut qu'à Night of Champions, Lesnar m’affronte en main event! Il me mettra une énorme dérouillée et à la fin il sera peut-être un peu fatigué à force de me cogner dessus, comme ça je pourrai casher ma mallette!

– Habile.

 

 

Ce bordel, entrecoupé de vannes éculées de Jericho et de mentions du prix du Network (je ne sais plus combien ça coûte, quelqu’un a une idée?), aboutit forcément à l’arrivée de Cena, First Contender en passe de perdre son Title Shot. Ni une ni deux, Cena menace HHH de… porter plainte devant la justice si ce dernier le prive de rematch, ajoutant même qu’en cas de procès il gagnera et deviendra le chef de la WWE et virera HHH. Sérieusement, ils n’en ont pas marre de nous faire le coup débile du procès dans le monde réel? Et ça colle tellement bien au perso de Cena d’aller traîner devant les tribunaux un mec qui l’aurait screwé… Quoi qu’il en soit, tout ce beau monde s’éternise sur le ring, jusqu’à l’arrivée attendue de Reigns et la décision de Triplache de voir les six neuneus en action dans un trois contre trois en main event, sans que celui-ci ait un enjeu clairement exprimé malgré la promesse initiale de nommer un nouveau candidat au titre de Brock.

 

 

Halla halla!

 

 

De ce marasme, on ne sauvera qu’une chose, l’explication donnée à Cena par son boss : s’il envisage de ne pas l’envoyer dans le ring contre Brock, c’est parce qu’il craint que le champion massacre le poster boy une fois de plus, à tel point que celui-ci serait définitivement hors circuit, et même si HHH ne pense plus forcément que Cena doive rester l’emblème de la compagnie, il ne veut pas que sa carrière prenne fin car ça ne serait pas best for business. Il y a quelque chose à creuser de ce côté-là, celui d’un Cena vache à lait de la WWE — une vache à lait que les patrons, même s’ils ne l’aiment pas, tentent de protéger car elle leur rapporte des thunes. Un peu plus tard dans la soirée, Paul Heyman, venu pérorer sans sa créature humanoïde, traitera justement Cena de « cash cow », tout en affirmant que Night of Champions sera la dernière fois où nous le verrons se faire traire. Mais ne caressons pas trop d’espoirs de ce côté-là : même s’il lui est déjà arrivé de jouer de l’aspect homme-sandwich du Marine par le passé, la WWE n’est jamais allée jusqu’à mettre en scène le déchirement d’un homme qui à la fois adore « ce business » et déteste les méchants qui le contrôlent et qui bénéficient de tous ses efforts. Pas demain la veille que Johnny se présentera dans les rings en tshirt sans logo afin de prouver qu’il est un catcheur et pas un panneau publicitaire ambulant.

 

 

Vous savez ce que mon client BRRRRROCK LEEESNAAAARRRRR fait aux vaches? C’est vraiment atroce, hein. Vous êtes prêts? Ben voilà : il leur fait la même chose qu’aux humains.

 

 

En attendant le main event, il y a deux heures d’antenne à meubler. La midcard est en milieu de show, quoi de plus normal. Mais on va pas se faire chier à leur écrire des histoires compliquées, vu qu’on a la guerre des jumelles à promouvoir! Car oui, l’un des deux gros morceaux de bravoure nawaquesques de ce show (bien plus absurdes finalement que l’intro pénible et illogique) concerna les Bella, et ce fut absolument pathétique. L’autre illustra la quête de notoriété mainstream qui ne cesse d’obséder Vince : l’invitation lancée à Michael Sam en vue du Raw suivant. Mais avant de dégoiser lourdement sur ces deux faces d’une même médaille bien merdique, passons rapidement sur le reste, qui ne mérite guère notre attention, à dire vrai.

 

 

– Tu es fait! Tape sur le sol pour abandonner!

Je ne peux pas. Si je fais ça je me casse la gueule.

 

 

Le premier combat de la soirée était plus que prévisible : puisque les champions IC et US, respectivement Ziggler et Sheamus, défendront leur bien à Night of Champions contre le Miz et Cesaro, tag team match playa! Les champions face dominent les challengers heels, qui retournent tout de même la situation lorsque Damien Sandow s’en mêle, permettant au Miz de placer son Skull Crushing Finale sur Ziggler.

 

 

Belle progression pour Sandow : il se rêvait en nouveau Chris Jericho, il sera au mieux le prochain Alex Riley.

 

 

La WWE nous promet un alléchant main event à trois contre trois ce soir? Eh ben elle nous gâte puisqu’elle nous propose en apéritif un autre de ces matchs à six dont nous savons à quel point elle sait bien les booker. Le lineup fait rêver : Layla, Summer Rae et Naomi contre un inimaginable trio Eva Marie, Cameron et Rosa Mendes! Après vingt minutes hautement spectaculaires émaillées de bumps déments et de plusieurs nearfalls crédibles et portées par un storytelling impeccable dix secondes de tirage de cheveux, le match prend fin sur une disqualification des méchantes, immédiatement suivie d’un beatdown infligé par les faces. Et si vous voulez voir toutes ces sublimes créatures débattre posément de géopolitique et de philosophie, Total Divas vous le permet, c’est sur le Network, pour 9,99 dollars seulement, mais attention la WWE ne prend pas à sa charge vos frais d’hospitalisation psychiatrique.

 

 

La mode des zombies dévoreurs de cadavres ne connaît décidément pas de limite.

 

 

À la grâce éthérée des Divas succède celle, tout aussi aérienne, des duos Henry-Show et Rowan-Harper, pour ce qui aurait été un bon match s’il ne s’agissait de leur xième affrontement du mois. Pour la conclusion, les bookers se sont aperçus qu’ils avaient complètement oublié la semaine dernière qu’Henry était censé feuder avec Rusev. Peu importe : la mémoire immédiate des spectateurs étant d’environ trois minutes, ils l’avaient eux aussi oublié et ne s’en étaient pas plaints. Mais par souci de professionnalisme, la creative team a décidé de renvoyer le Bulgarusse au charbon : il attaque Henry en fin de match, le privant d’une victoire qui semblait en bonne voie.

 

 

 

  

« Je suis formel : Alexander Rusev n’est pas entré dans ce ring. Il n’est strictement pour rien dans le prétendu assaut qu’aurait subi Mark Henry. » Vladimir Poutine

 

 

Il est triste de voir Mark Henry, dont on connaît les impressionnantes capacités au micro dès lors qu’il incarne le gros badass destructeur, réduit à jouer les patriotes décérébrés, mais c’est bien le rôle qui lui est confié dans cette feud, comme on le voit plus tard dans la soirée : il vient d’abord menacer Rusev après la victoire de celui-ci contre le pauvre Ryder (Rusev fuit évidemment comme un gros coco lâche de merde) puis s’explique dans les vestiaires avec Show sur la nécessité pour lui de défendre son pays face à sale étranger. Zeb Colter, tu recrutes pas, des fois?

 

 

La confrontation Otan / Pacte de Varsovie expliquée aux enfants. Les cordes, c’est le rideau de fer.

 

 

Transition de ouf! Car Zeb Colter est de retour dans la place. Quelques semaines à peine après avoir été vaguement effleuré par Rusev, le valeureux vétéran est de nouveau sur pied. Eh ouais, c’est pire que les mauvaises herbes les Américains, faudrait les passer au napalm pour qu’ils n’y reviennent plus. Le barbudo assiste donc à la victoire de son protégé, le All-American American Loser, sur le redoutable Curtis Axel, puis à une réprimande en bonne et due forme venant de Bo Dallas, lequel expose trois pauvres hères tellement déçus par la défaite de Swagger contre Rusev à Summerslam qu’ils s’en sont détournés des vraies valeurs américaines, et que lui seul pourra sauver par son injonction de Bolieve. En soi, ce n’est pas désagréable de voir que la surprenante humiliation infligée à l’oncle Sam par Ivan Drago ne soit pas oubliée et que Bo retourne bien le couteau dans la plaie. Allez, on va même sauver ce segment du néant général du soir, mais c’est bien parce qu’on éprouve un inexplicable attrait pour ces acteurs minables que la WWE met de temps en temps à l’antenne en s’efforçant de les faire passer pour de vraies gens.

 

 

 

  

BOLIEVE!

C’est bien les gars, merci, vous pouvez y aller.

Monsieur Dallas, c’est-à-dire que… Voilà on est catcheurs nous aussi, on rêverait de faire un essai à la WWE, vous pensez que vous pourriez nous donner un coup de pouce?

Haha, impossible. Sérieux, vous vous êtes vus? A votre place je me suiciderais direct.

 

 

On ne sauvera pas, en revanche, la réapparition d’Adam Rose, dont l’entrée n’a même pas été montrée au public, alors qu’elle constitue 90 % de l’intérêt du personnage — les 10% restants tenant à son lapin géant qui s’est castagné avec Heath Slater (le prenant sans doute pour un lapin concurrent) tandis que son maître rollupait Titus O’Neil. Rose aurait dû être balancé dans une feud quelques semaines après son arrivée, mais malgré un début de tension avec Swagger, rien ne s’est concrétisé et il a été balourdé vers Superstars. La prochaine fois que vous ne savez pas que faire d’un nouveau venu, les gars… ben n’en faites rien, c’est toujours mieux que de le jeter dans la mare aux requins sans bouée et de s’étonner ensuite que « oh dommage, il n’a pas réussi à susciter l’adhésion du public, allez on le vire ».

 

 

Haha, et dire que certains sceptiques annonçaient que la WWE ne trouverait pas un beau rôle à KENTA!

 

 

De même, on ne sauvera pas la gestion j’m’en foutiste du turn des frères Rhodes. Quand des personnages aussi allumés nous sont présentés, il faut que leurs actions sortent du cadre habituel. Ils cherchaient la clé cosmique, aux dernières nouvelles… Puis vint ce turn ridicule qui aurait parfaitement convenu à n’importe quel duo lambda : une victoire par DQ dans un title match, une grosse frustration, et un beatdown sur les champions faces. Turn suivi à Smackdown puis à Raw des éléments habituels de ce type d’histoires vues et revues mille fois : les méchants perdent le match clean ou le gaagnent par des moyens odieux (ici, Goldust bat très rapidement Jimmy Uso grâce à une gruge de Stardust) et tabassent les gentils. Il est peut-être encore temps de faire péter aux frangins drogués une belle promo mystique, mais ça urge maintenant.

 

 

On va vous prendre vos ceintures et devenir champions par équipe!

Ouais!

Sérieux, frangin, on le tient super bien ce gimmick je trouve.

– Ouais, et on a d’autant plus de mérite que c’est quand même un gimmick super évolué.

 

 

On en arrive au main event, avant donc de s’étendre sur les deux composantes les plus ridicules de cet épisode qui n’en a pas manqué.

 

OK, la WWE sait booker ses matchs à six, y a pas à dire, même si on a quand même l’impression de les avoir tous vus en boucle — quelqu’un est encore surpris quand la séquence finale se compose d’un enchaînement de finishers? N’empêche que la qualité in-ring était là, mais le storytelling laisse fortement à désirer. Pour rappel, les six hommes en lice — Cena, Reigns et Jericho côté tigen, Orton, Kane et Rollins dans l’autre camp — voulaient prouver à Triple H qu’ils étaient dignes d’être nommés First Contender pour le titre WWE (statut que Cena détenait déjà, ce qui brouille quelque peu les cartes). Cena, tout particulièrement, voulait montrer à Gros Nez que la défaite cinglante de Summerslam ne l’avait nullement affecté et qu’il était toujours le mâle alpha. Résultat : en fin de match, alors que Cena vient de porter son AA à Kane, il regarde HHH, en ringside et couvre son adversaire pour le compte de trois fait le tag avec Reigns, lequel abat Kane au moment où celui-ci se relève en titubant d’un Spear et obtient le tombé.

 

 

Tellement je te méprise, Triple H, que je t’adresse ce puissant doigt d’honneur!

 

 

Pourquoi offrir le pin à Reigns? Cena n’a aucune vraie raison de le faire : il est là pour en mettre plein la vue à ce salopard de HHH qui a osé douter de lui! Refuser de faire le pin soi-même pour le donner au beau Roman revient pour Cena à la fois à faire passer le Samoan pour un sous-fifre auquel il consent à laisser ses miettes et à brouiller son message à HHH : Reigns obtient le pin dans ce match des candidats déclarés au Title Shot, voilà son aura renforcée. Pas très malin si John veut s’assurer d’avoir sa revanche contre Brock. Ou alors il envisage vraiment le procès contre HHH, Dieu nous en préserve…

 

 

  

– T’as vu Roman, je t’ai fait la passe décisive! La dernière fois que j’ai offert un pin à un jeune comme ça, c’était à Ryback. Et avant lui à Zack Ryder. Et avant lui à Evan Bourne!

Merci John, voilà qui est prometteur pour la suite.

 

 

Le pire était à venir après la fin, puisqu’alors que Cena faisait face à HHH, mâchoire en avant, yeux plissés, Rollins l’attaqua par derrière en bon chacal : le porte-étendard de Fruity Peebles le cueillit d’un AA sur la table des annonceurs sans un regard, comme on écarte un moucheron. Super pour Rollins, jeune heel dont le gimmick est celui d’un maître tacticien à la fourberie démoniaque… Prions que ses succès depuis Summerslam montent au petit cerveau de Cena et le poussent de nouveau à prendre Brock frontalement, et donc à encaisser une nouvelle dérouillée, perso je ne m’en lasse pas! Brock, bomayé!

 

 

– Boss, ma cred en a pris un coup là, non?

Ouais, p’t être, mais que veux-tu, fallait absolument qu’on mette Cena over, c’est un jeune, le public le connaît pas trop…

 

 

Bon, et maintenant, passons à ce qui a été vraiment exécrable dans ce Raw globalement consternant. Les Bellas feudent et ce n’est pas une bonne nouvelle. Pourquoi? Deux jumelles qui règlent leurs comptes après toute une vie commune, voilà qui peut aller bien plus loin que ce à quoi les meufs nous ont habitués depuis Sunny… Sauf que le heel turn de Nikki a été justifié (en vignettes puis en ring) par le fait que sa sœur serait une connasse de compétition qui aurait passé toute leur existence à tirer la couverture à elle. La preuve : Brie a piqué un mec à Nikki, Brie a demandé à Nikki de passer un exam à sa place, Brie a même utilisé la bonté de sa sœur pour faire porter à celle-ci le chapeau d’un accident de voiture qu’elle avait provoqué! Y en a marre à la fin, s’écrie la heel.

 

 

Et quand elle est tombée enceinte après une soirée trop arrosée, c'est moi qui ai dû aller avorter à sa place!

 

 

Et c’est là — sans même parler du jeu d’actrice calamiteux de Brie — que le bât blesse méchamment. Ces anecdotes, Brie ne les conteste absolument pas, se contenant de dire qu’elle aime sa sœur et regrette terriblement tout ce qui se passe. Donc Nikki dit la vérité. Brie s’est bel et bien conduite à son égard à de multiples reprises comme la dernière des connasses. Pourquoi sommes-nous donc censés ici nous prendre de sympathie pour Brie?

 

 

Allez, fais pas la gueule pour cette histoire de tampax. J’avais fini par te le rendre quand j’en n’ai plus eu besoin, non?

 

 

Le segment in ring, malgré la présence de Steph O’Mac, est terriblement long et répétitif. Mais on se dit qu’au moins cette feud pourrie ne pollue pas la title picture : non pas que la guéguerre que se livrent Paige et AJ soit spécialement originale, mais au moins ce sont deux excellentes catcheuses qui après deux-trois matchs un peu décevants, sont clairement capables, si on leur en laisse le temps, de claquer à Night of Champions un vrai beau comb… ah ben merde, Steph vient de donner un Title Shot à Nikki pour le prochain ppv.

 

 

Nikki mérite un Title Shot, car elle a fait d’énormes efforts pour réussir dans ce business, à la différence d’AJ et de Paige, dont j’attends toujours qu’elles se fassent poser des implants de vache laitière.

 

 

Du coup les deux feuds se mêlent, puisque AJ vient rappeler à l’authority figure qu’elle est la First Contender en exercice et n’entend pas renoncer à ses droits : super original, on n’avait plus vu une telle situation depuis la promo d’ouverture du show de ce soir!

 

 

– Je suis le challenger légitime! J’ai perdu mon titre à Summerslam et j’entends bien le récupérer à Night of Champions! Tu n’as pas le droit de me priver de ce title shot, que t’appartiennes à la famille qui possède la WWE ou non!

– Super promo John. Vais en toucher un mot à Steph tiens.

 

 

– Je suis le challenger légitime! J’ai perdu mon titre à Summerslam et j’entends bien le récupérer à Night of Champions! Tu n’as pas le droit de me priver de ce title shot, que t’appartiennes à la famille qui possède la WWE ou non!

– Ah là là, si seulement si tu te faisais poser des implants mammaires, tu serais parfaite.

 

 

 

Débarque aussi Paige, les Bellas se chamaillent un peu, on va probablement à Night of Champions vers un quatre contre quatre qui sera centré sur les jumelles bien plus que sur les deux vraies protagonistes de la feud majeure, bref les bras nous en tombent.

 

 

 

  

Incroyable : sous le coup de la surprise, Stephanie McMahon se transforme en…

 

 

Céline Dion!

 

 

Enfin, pour ajouter le ridicule au lamentable, la WWE a diffusé trois fois une invitation lancée au footballeur américain Michael Sam de venir la semaine suivante à Raw, où il aura, promet la compagnie, micro ouvert. Et ça c’est un truc qui mérite qu’on s’y arrête un instant. Car si vous pensez « Oh, encore une star du foot US qui va venir à Raw », vous avez tout faux. Michael Sam n’est pas une star du foot US et il ne viendra pas à Raw.

 

 

C’est ballot, il préfère revoir Lawrence Taylor contre Bam Bam Bigelow sur le Network.

 

 

Michael Sam est un jeune homme de vingt-quatre ans qui vient de terminer son cursus universitaire, où il a joué avec succès à ce sport affreux, au point d’être drafté en NFL à l’inter-saison. Comme des centaines d’autres jeunes joueurs, certes, mais Michael Sam a une particularité : il est noir. Heu oui, non, enfin oui il est noir mais c’est pas ça qui le distingue spécialement de ses camarades. Michael Sam est homosexuel et il l’a annoncé au monde en août 2013. Drafté en NFL (aux Saint Louis Rams) en mai dernier, il est devenu le premier joueur ouvertement gay dans ce milieu über-viril-bourrin, ce qui n’a pas manqué d’attirer sur lui l’attention des médias d’Amérique et d’ailleurs. Obama en personne l’a félicité, ainsi que les Rams et la NFL pour avoir accompli ce pas important vers gnagnagna vous connaissez la chanson. Sam n’a finalement pas été retenu dans le groupe définitif des Rams qui jouera la saison 2014-2015 — une décision qui s’explique peut-être par son niveau intrinsèque, mais peut-être aussi par l’hésitation des Rams à aligner un joueur qui attire autant l’attention, dans un pays où l’homophobie la plus crasse est encore très présente.

 

C’est dans ces circonstances que les McMahon proposèrent ce lundi au joueur de venir parler lundi prochain, en direct. La date ne doit rien au hasard : lundi 8 septembre, c’est le retour de la saison de foot américain, et Raw s’attend à perdre un certain nombre de spectateurs davantage attirés par les mastards casqués que par les mastards en slip. L’invitation a ensuite été déclinée sur le site officiel de la WWE via une lettre ouverte signée de Stephanie McMahon, proclamant que la compagnie serait très heureuse d’accueillir cet homme courageux qui pourra parler comme il le souhaite de sa difficile expérience.

 

Bullshit, comme on dit au pays de Peyton Manning.

 

Primo, si la WWE souhaite faire parler un sportif de la difficulté de vivre son homosexualité puis d’assumer son coming out, elle a sous la main un dénommé Darren Young, dont la sortie du placard, il y a maintenant un an, n’a strictement jamais été mentionnée à l’écran (c’est d’ailleurs ce que Young lui-même semble penser si l’on en juge par ses réactions sur son compte Twitter).

 

 

Ou alors c’est juste que la WWE, soucieuse de protéger les homos, ne veut pas alimenter le cliché selon lequel ils ont souvent des coupes de cheveux extravagantes.

 

 

Deuxio, et c’est là qu’on touche au pathétique, il semble aujourd’hui établi que Michael Sam n’a jamais promis qu’il viendrait à Raw. Et il paraît évident qu’il n’aurait aucun intérêt à le faire. S’il voulait aller longuement raconter son histoire à la télé, il pourrait probablement être invité à n’importe quel talk-show de grande écoute type Oprah Winfrey. De toute façon, pourquoi irait-il s’exposer ainsi maintenant, lui dont la carrière se trouve à un tournant crucial? Sa priorité, c’est de trouver un club d’ici lundi, pas d’aller faire le clown dans un ring avec des catcheurs… Et a fortiori pas de claquer une promo shoot sur l’homophobie du foot américain, un milieu où il entend encore réussir (or c’est ce que Steph sous-entend dans sa lettre à Sam : « WWE invites you to next Monday's Raw to speak of your struggles to succeed, lessons you have learned along the way, the courage it takes to be yourself and the prospects of your continued journey »).

 

La réalité, c’est que la WWE a juste voulu faire du buzz a peu de frais, et ça a marché, puisque pour une fois de nombreux médias américains mainstream ont repris l’info. Résultat : dans l’esprit de tous ceux qui tombent seulement sur cette info, la WWE est désormais associée à une image plus positive, moins redneck et retardée, puisqu’elle n’hésite pas à inviter un homo pour qu’il parle de sa dure existence. Pour une compagnie qui a par le passé été critiquée pour l’homophobie de ses programmes, voici une belle rédemption. Et puis le sigle WWE est trending worldwide, c’est cool et ça ne coûte rien à Stamford.

 

Les McMahon pourraient tout aussi bien lancer une invitation à Vladimir Poutine la semaine prochaine, l’essentiel est qu’on parle d’eux.

 

 

Alors en ce moment il est un peu occupé, mais au rythme actuel il devrait être à Kiev dans une semaine, à Varsovie une semaine plus tard, à Paris d’ici la fin de l’année et nous pouvons donc raisonnablement espérer le compter parmi nous pour la Road to Wrestlemania. Dabrouchka.

 

 

Le plus beau, c’est que deux jours après ce Raw, Sam a finalement été recruté par une autre équipe, les Dallas Chéplukoi, où il devrait évoluer cette année. Ce qui signifie qu’il a rejoint leur camp d’entraînement et se consacre à démontrer au staff technique qu’il a le niveau. Conséquence : l’invitation a immédiatement été supprimée du site de la WWE, où elle faisait auparavant la une. On n’aura pas de Michael Sam à Raw, c’est maintenant établi, et la compagnie ressort de cet épisode non pas comme une boîte engagée pour les droits civiques et le droit de chacun à la quête du bonheur, mais seulement comme une grosse attention whore qui se vautre en beauté. Suggestion aux patrons : si vous voulez attirer le public, pondez des Raw moins indigestes, les gens seront plus nombreux à regarder, en parleront autour d’eux et votre popularité s’accroîtra.

 

 

Heu… C’a l’air compliqué, ça. Nan, finalement on va juste annoncer lundi prochain que la semaine suivante on diffusera les photos volées de Jennifer Lawrence à poil!


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