Deux Bobby pour le prix d’un et un nouvel Angle

Bien mal acquis ne profite qu'après.

Coluche

 

Les fidèles du petit monde de Dixie le savent : au sein de sa compagnie le pouvoir a toujours eu tendance à glisser de mains en mains, avant même que l’on puisse distinguer une spécificité à la politique de chaque dirigeant. MVP n’aura donc joui que de trois mois de contrôle total. Son successeur désigné laisse sceptique…

 

 

– Reste tranquille Champ, il est frais lui, ça fait deux mois qu’il n’a plus combattu.

– Mais moi aussi, on a tout enregistré, s'il faut je fais un combat au Japon à l’heure qu’il est.

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact des 19 et 26 juin 2014

 

Bien mal acquis ne profite qu'après.

Coluche

 

Les fidèles du petit monde de Dixie le savent : au sein de sa compagnie le pouvoir a toujours eu tendance à glisser de mains en mains, avant même que l’on puisse distinguer une spécificité à la politique de chaque dirigeant. MVP n’aura donc joui que de trois mois de contrôle total. Son successeur désigné laisse sceptique…

 

 

– Reste tranquille Champ, il est frais lui, ça fait deux mois qu’il n’a plus combattu.

– Mais moi aussi, on a tout enregistré, s'il faut je fais un combat au Japon à l’heure qu’il est.

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact des 19 et 26 juin 2014

 

 

Shows enregistrés à Bethlehem, Pennsylvanie.

 

En premier lieu les résultats rapides des combats disputés à l’antenne lors des deux shows suivant Slammiversary (rappelons que tous les tenants de ceintures avaient conservés leur bien lors de ce PPV haut en couleur) :

 

19 juin

1-Eric Young © bat Kenny King par tombé (TNA World Heavyweight Championship).

2-The Wolves © battent Austin Aries & Samoa Joe et Willow & Abyss par tombé (TNA Tag Team Championship).

3-The Wolves © battent Magnus & Bram par DQ (TNA Tag Team Championship).

4-Bobby Lashley bat Eric Young © par tombé (TNA World Heavyweight Championship).

 

26 juin

1-Gail Kim & Taryn Terrell battent The Beautiful People (Angelina Love & Velvet Sky) par tombé.

2-Sanada © bat Crazy Steve, Manik et DJ Z par tombé sur ce dernier (TNA X-Division Championship).

3-James Storm bat Mr Anderson par tombé.

4-Magnus & Bram batten Willow & Abyss par tombé dans un Monster’s Ball.

 

Au rythme frénétique auquel la TNA met actuellement ses émissions hebdomadaires en boîte, les plus curieux d’entre nous ont peut-être une idée de la carte de Bound for Glory. Mais bien que des spoilers circulent jusqu’à l’Impact de début août, je poursuivrai dans la rigueur consistant à mentionner seulement ce dont nous avons eu connaissance à l’écran.

 

 

Thème par thème, les faits saillants et enseignements de cette deuxième quinzaine de juin :

 

En bref

 

– La grande annonce backstage du moment est la tenue de Bound for Glory en terres japonaises, le 12 octobre prochain. Et rien de moins qu’à Tokyo, certes dans une salle d’ossature moyenne, le Korakuen Hall. Une nouvelle sidérante à l’heure où les informations sur la mauvaise santé économique de la fédération remplissent les colonnes des sites spécialisés.

 

– Attention, une storyline décousue se prépare concernant The Ménagerie. Knux, leader de la troupe, semble tenu sous pression par un mystérieux interlocuteur téléphonique. Lors de l’édition du 26, il informe son clan qu’il faudra s’emparer rapidement de titres, pour ainsi gagner davantage d’argent et pouvoir repousser les vélléités extérieures. En gros le business familial est menacé s’ils ne font pas fructifier très rapidement leur présence par des résultats.

 

– Autre histoire tordue, la conclusion (provisoire) en un court segment du sort de Samuel Shaw. Le voilà libéré de l’hôpital psychiatrique grâce aux actions de soutien répétées de Gunner. Ce dernier a obtenu de le placer sous sa tutelle, il sera donc le seul garant de ses actions. Voilà qui devrait relancer l’ambiance auprès de Mr Anderson et Christy Hemme.

 

– Le titre X Division ne bénéficie toujours pas de build up digne de ce nom. Le Champion Sanada a poursuivi son règne dans un fatal 4-way lors du dernier show de juin. La raison de cette opposition avec trois challengers à ses basques ? Simplement le fait que chacun d’eux l’avait défié ! Or aucun des trois (Manik, Crazy Steve, DJ Z) n’avait obtenu des victoires pouvant justifier un statut de prétendant. Par ailleurs, les rumeurs de plan C (cette possibilité d’abandonner le titre X Division pour défier le Champion poids lourds au show Destination X) fusent pour Sanada, James Storm l’a même mis en garde vis-à-vis de cette fausse bonne idée.

 

– Bully Ray n’en a pas fini avec l’obssession consistant à punir les agissements de Dixie Carter par un passage à travers une table. Il interrompt une petite célébration de la patronne et de son Spud au milieu de l’édition du 26, mais son objectif sera encore contrarié par l’intervention d’EC3. S’alliera-t-il avec Tommy Dreamer dans sa quête d’amélioration du « produit » TNA ? (voir par ailleurs)

 

 

I’m afraid I’ve got some bad news.

 

De nouvelles équipes en trompe-l’œil

 

C’est sans doute la conséquence la plus frappante des diverses tractations entre Sacrifice et Slammiversary, la division Tag Team reprend des couleurs. En plus des emblématiques Wolves, voués semble-t-il à un règne important, nous avons vu émerger des alliances de circonstances entre Willow et Abyss, Magnus et Bram, Samoa Joe et Austin Aries. Ces trois nouvelles associations ont ainsi conduit à une double défense de titre des Champions lors de l’édition du 19 juin. Le match 3-corner était particulièrement savoureux, avec une durée de dix minutes devenue rare pour un combat de show hebdo.

 

Les BroMans sont pour l’instant mis de côté, mais devraient selon toute vraisemblance reprendre leur feud avec The Ménagerie, dont la formule aboutira sauf surprise à la constitution d’une « équipe dans l’équipe ».

 

À son retour à l’antenne il y a de fortes chances que Samuel Shaw joigne ses forces à son ami de psychanalyse, Gunner. On peut par ailleurs toujours compter sur des associations sporadiques entre deux des trois membres du clan MVP ou sur le duo EC3/Rockstar Spud. On y met même la division féminine via le retour de Taryn Terrell, désormais compagne de route de Gail Kim dans sa lutte contre les Beautiful People (voir par ailleurs).

 

Hélas, en dehors des Champions par équipe, des BroMans et dans une moindre mesure The Ménagerie, tous ces duos sont constitués par un pragmatisme conjoncturel, n’ont pas un véritable concept d’équipe à l’ancienne, ni tenues communes ni moveset propre. Rendez-vous dans un mois pour savoir lesquels s’inscrivent dans la continuité.

 

 

– Et ça serait quoi le concept de notre équipe de déséquilibrés ?

– Ben moi j’aurai des névroses de la guerre en Irak et toi tu vivrais mal ton rapport incestueux avec ta mère.

– Oui, ça me parait une raison suffisante de s’allier.

 

 

Encore une revenante chez les knockouts

 

On prend le même procédé et on le reproduit à l’envie. Sans préannonce ni emphase particulière, une knockout réalise son retour au moment où la division féminine semblait le plus ronronner. Après Madison Rayne en fin d’année 2013, Angelina Love il y a quelques mois, voici Taryn Terrell, largement acclamée et tout ce qu’il y a de plus face en apparence. Elle explique son retrait pour cause de maternité et se déclare ravie de revenir dans l’arène. C’est son ancienne rivale, Gail Kim, qui intronise son arrivée, les deux se respectent et s’entendent mieux désormais, ce qui n’empêche pas Terrell de lui réclamer une opposition pour clarifier la hiérarchie puisque dans ses souvenirs elles en sont à 1-1 (j’avoue n’avoir pour ma part aucune idée de leurs antécédents). Dans un grand numéro de « On n’a rien à voir avec vos histoires, mais on s’en mêle parce qu’on est des méchantes », les Beautiful People viennent se moquer du dialogue guimauve entre les deux et les attaquent physiquement. Les faces prennent néanmoins le dessus. Supériorité confirmée par une victoire dans un tag match plaisant la semaine suivante. Reste à savoir laquelle des deux va à présent contester le règne d’Angelina Love. À signaler qu’aucune nouvelle ne nous a été donnée de Brittany, Madison Rayne ou ODB.

 

 

On se demande qui a bien pu encore leur bouffer le temps d’antenne.

 

 

Tommy Rêveur pour mettre fin au cauchemar ?

 

Lors de la nalyse de Slammiversary, j’interrogeais (au sujet du rajout des Von Erich sur la carte) la place d’Internet dans la conception du booking d’un show télé de catch aujourd’hui. L’outil est devenu bien plus qu’un défouloir ou un moyen de sonder l’appréciation des fans, il est acteur à part entière des storylines. Dernier exemple en date, le buzz autour de Tommy Dreamer, auteur de déclarations incendiaires sur la compagnie d’Orlando via les réseaux sociaux. Dans un segment qui n’était visiblement pas prévu de longue date, la figure de proue de la ECW est venu réitérer ses critiques à la face de Dixie Carter, regretter le temps où la compagnie pensait à satisfaire les fans plutôt que les egos. Il cite en exemple le show Hardcore Justice il y a quelques années, comprenant de nombreux anciens de la fédération phare de Philadelphie. Au fond de lui, Dreamer souhaite la réussite de la TNA et cela passe par la fin d’un fonctionnement centré sur le « Dixie Show ». La patronne simule la sensibilité devant ces paroles, étreint son interlocuteur…pour mieux lui asséner un coup dans les parties. EC3 vient ensuite terminer le travail consistant à évacuer cet intrus. Cela ne restera pas une apparition furtive, puisque lors de la dernière semaine Dreamer retrouve le neveu préféré en backstage pour prendre sa revanche. Le brawl est intense, jusqu’à l’irruption d’officiels pour mettre fin à cette joute non officielle.

 

La shoot promo de Dreamer a été efficace, bien représentative de ce que de nombreux fans pensent de la tournure des événements. Quant au choix d’EC3 comme adversaire de retour, il parait idéal pour ce qui devrait être une pige sans lendemain. Y’a-t-il derrière cela la volonté de nous servir un nouveau plat réchauffé, à savoir une énième réunion d’anciens ECW (qui seraient de nouveau nommés EV2 pour une question de droits) ?

 

 

Nul n’en a rêvé, Tommy l’a quand même fait.

 

Sorti par le ring, Kurt Angle revient par les bureaux

 

Problème pratique : comment booster un audimat quand votre plus fameuse star traîne une blessure le tenant éloigné de l’antenne pour de longs mois ? Pour traiter le cas Kurt Angle, la TNA pouvait perpétuer les quelques vidéos d’informations sur son état de santé, sans garantie d’assister à un come-back sur son ring d’ici septembre prochain, date à laquelle le contrat du divin chauve prend fin (il avait été transféré de la WWE en septembre 2006). Alors que faire ? Eh bien nommer cette grosse star en convalescence à un poste de direction sur le show hebdomadaire. Vous avez l’impression d’avoir déjà vu cela ? Normal, la WWE avait justement attribué un poste de GM à un Angle blessé durant l’année 2004. Sous prétexte des abus de pouvoirs de MVP, voilà le médaillé Olympique nommé par le directoire de la compagnie concurrente à la tête du secteur sportif. N’augurons rien de ce que cela pourrait donner, l’officialisation datant seulement de l’ultime segment du show du 26 juin, mais la TNA manque-t-elle à ce point-là d’idées pour systématiquement utiliser les catcheurs dans les mêmes rôles que ses devancières ? Souvenons-nous de Tomko allié comme par hasard à Christian, de Mick Foley dans un poste de GM, Des anciens nWo n’ayant rien de mieux à accomplir qu’une relecture du passé, etc. Il s’agit toujours jusqu’ici de solutions à courte vue, de recyclages sans autre visée que boucher les trous. Le cas Angle démentira-t-il ces erreurs du passé ? Car si c’est pour le destituer de son rôle dans deux semaines autant ne pas ouvrir ce nouvel horizon.

 

Pour l’heure, une seule décision à l’actif du nouveau boss : la réintégration de Bobby Roode dans le roster ! Une explication verbale entre les deux est vivement souhaitée lors du premier Impact de juillet, compte tenu de leur lourde et fraiche rivalité. La hauteur de vue de l’un pour considérer les intérêts de la compagnie avant les siens, le changement d’attitude de l’autre face à l’Autorité, cette confrontation recouvre un gros potentiel.

                                                                                                                                                                                                                                             

Ce n’est pas du copier/coller, la preuve je n’ai même pas de fauteuil roulant.

 

 

Bobby Roode, vrai face-turn ou posture ?

 

La suspension du It Factor dix jours après Sacrifice avait été brutale et suspecte. Car survenue au moment où il était convenu d’une revanche avec son ancien associé de Team Canada, alias Eric Young himself. Il avait été la victime collatérale de la crise d’autorité de MVP. Cette embrouille venait se rajouter aux bisbilles récurrentes du sieur Roode avec Dame Dixie Carter, ouvrant enfin la porte à un retour du côté face de l’ancien Beer Money. Nous avons eu droit pour corroborer ce changement à un beau discours sur l’amour de ce business, sur ces hommes tels Young et lui qui sont dans le circuit depuis si longtemps et sont en train d’être écœurés par les jeux politiques se tramant en coulisse. Sa cible privilégiée est donc MVP, mais il y a fort à parier que le gain d’un nouveau titre mondial ne le laisse pas insensible, alors Lashley va se retrouver dans le viseur assez vite. Quid aussi de ses relations avec Eric Young ? Passée la franche camaraderie héritée de leur passé commun, les deux parviendront-ils à s’accorder sur la meilleure façon de ramener le titre entre les hanches d’un TNA original ?

 

 

What ? What ? Je suis du genre à fumer les autres, moi, non tu dois confondre.

 

 

Jamais deux sans trois : la consécration de Lashley

 

Tout avait été fait pour préserver la nouvelle aura construite autour de Lashley depuis son retour, et surtout depuis son heel turn aux côtés de MVP. Deux victoires, semi-clean, face à Eric Young durant les semaines précédant Slammiversary, une circonstance de match flatteuse lors du triple threat pour le titre au PPV (le pin victorieux du Champion effectué sur Austin Aries alors que le colosse chauve était passé à travers la cage suite à un spear), une attitude bien plus classe que ses deux comparses de jeu. Là où MVP manie la fourberie systématique et Kenny King la plus basse mesquinerie, Lashley apparait comme un froid destructeur au-dessus de la mêlée. Bref, l’ancien double Champion ECW aura connu une ascension express lors de son retour du côté de la Floride. Trois mois après avoir répondu à l’open challenge d’Ethan Carter III à LockDown, le voilà serti de la plus belle breloque de la compagnie. Les circonstances atténuent l’échec d’Eric Young, déjà auteur d’une défense victorieuse devant Kenny King le même soir et victime du plan sans accrocs manigancé par le Director of Operations. En effet chaque catcheur ou membre du personnel (jusqu’aux annonceurs et caméramans) susceptible de prêter main forte au Champion barbu a été évacué de l’arène par la sécurité. Une entourloupe qui n’est pas sans rappeler le complot de Dixie début février pour s’assurer qu’AJ Styles ne quitte pas la compagnie avec la ceinture mondiale. Lashley ne devrait pas pour autant bénéficier d’un règne semblable à celui de Magnus. On nous le vend comme un tenant du titre puissant, réglant ses comptes par lui-même autant que possible, ne crachant pas sur une direction en sa faveur, sans pour autant l’appeler à sa rescousse à la moindre occasion. À présent que Kurt Angle est nommé à la barre, il sera intéressant d’observer les tensions au sein du trio MVP/King/Lashley. Et de voir comment l’artisan du Spear va se dépêtrer de ses premières défenses de titre face à Young et/ou Bobby Roode.

 

 

Après le cage match qui ne peut se gagner en sortant, aurons-nous droit au triple threat ladder match où le but n’est pas de décrocher la ceinture ?

 

 


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