Le mois des mets, le mois des « mais »

On juge l’arbre à ses fruits.

Saint Mathieu, extrait de La Bible

 

Nouvelles orientations, nouveaux venus, nouvelles feuds, et des turns plus ou moins avérés, le mois de mai a été très prolifique du côté d’Orlando. La quantité au détriment de la qualité ? Et bien… disons qu’il faut comme d’habitude séparer le bon grain de l’ivraie.

 

 

Et surtout regrouper trois heels sans le moindre point commun ostensible, comment ça y’en a un ?

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact Mai 2014

On juge l’arbre à ses fruits.

Saint Mathieu, extrait de La Bible

 

Nouvelles orientations, nouveaux venus, nouvelles feuds, et des turns plus ou moins avérés, le mois de mai a été très prolifique du côté d’Orlando. La quantité au détriment de la qualité ? Et bien… disons qu’il faut comme d’habitude séparer le bon grain de l’ivraie.

 

 

Et surtout regrouper trois heels sans le moindre point commun ostensible, comment ça y’en a un ?

 

 

Nalyse-Synthèse TNA Impact Mai 2014

 

En premier lieu les résultats rapides des combats disputés à l’antenne ces cinq dernières semaines :

 

1er mai

1-Gunner bat Mr Anderson par tombé.

2-Bobby Roode bat Gunner par tombé.

3-Willow bat James Storm par DQ.

4-The Wolves & Sanada batten BroMans & DJ Zema Ion par tombé de Sanada sur Zema.

5-Eric Young © bat Bobby Roode par tombé (TNA World Heavyweight Championship).

 

8 mai

1-Beautiful People battent Madison Rayne & Brittany dans un Elimination Evening Gown Match.

2-Ethan Carter III bat Kurt Angle par tombé.

3-The Wolves © batten BroMans dans un Ladder Match (TNA Tag Team Championship)

4-Knux bat Kazarian par tombé.

5-Willow bat Magnus par DQ.

 

15 mai

1-Willow bat Magnus & Bram dans un Handicap Match, par tombé sur Magnus.

2-Gail Kim bat Velvet Sky par tombé.

3-Kazarian bat Crazzy Steve par DQ.

4-James Storm bat Mr Anderson par tombé.

5-Sanada © bat Tigre Uno et DJ Zema dans un Triple Threat Match (X-Division Championship)

6-Eric Young © bat MVP par DQ (TNA World Heavyweight Championship)

 

22 mai

1-Angelina Love © bat Brittany par tombé (TNA Knockouts Championship).

2-Austin Aries bat MVP par DQ.

3-Willow bat Magnus par tombé dans un Falls Count Anywhere Match.

4-Bobby Lashley bat Eric Young © par tombé (no-title match).

 

29 mai

1-MVP, Bobby Lashley & Kenny King battent The Wolves & Austin Aries

2-Bram bat Tigre Uno par tombé.

3-Gunner & Mr Anderson battent BroMans par tombé.

4-Beautiful People battent Gail Kim & Brittany par tombé.

5-Eric Young vs Bully Ray finit en no contest (special guest referee : Ethan Carter III).

 

 

Et le lauréat de la victoire pour du beurre du mois est…Bobby Lashley. Si bien qu’elle ne sera pas mentionnée dans les highlights de la nalyse.

 

 

Thème par thème, les faits saillants et perspectives apparues, dans un certain désordre chronologique et sans hiérarchie des plus limpides, mais comprenez bien que nous parlons de la TNA donc…

 

 

En bref

 

A-t-on vu pour la dernière fois Kurt Angle sur un ring TNA ? Lors de l’édition du 8, son duel avec EC3 est nettement abrégé pour cause de rechute de son genou gauche. Le signe de la croix de l’officiel semble ne laisser aucune place au doute. Pourtant, sa situation est exploitée en storyline, notamment par des mentions répétées du neveu Carter. Méfiance, puisqu’il faisait de même suite à sa victoire sur Sting, et l’Icon n’était pas réapparu pour autant. Alors que faut-il croire entre les informations filtrant sur un éventuel transfert à la WWE à la rentrée et le message vidéo rassurant de l’Olympic Gold Medallist diffusé à l’ultime Impact de mai ?

 

Les BroMans, piètres champions par équipe entre Bound for Glory 2013 et Sacrifice, sont repassés sans transition à la case jobbers absolus. Un (beau) rematch torché par les Wolves du haut d’une échelle le 8 mai, puis une absence pure et simple de plan les concernant. Retour des deux poseurs de service en fin de mois pour une défaite express face au nouveau duo Gunner/Anderson. Un début de conflit avec The Ménagerie, tout nouveau clan mené par Knux (voir par ailleurs) émerge dans la foulée de ce match. Un moyen clair de booster le nouveau groupe babyface. Ça sent le roussi pour Robbie & Jessie.

 

Autres individus pour lesquels résonne le chant du cygne ce mois-ci : Kazarian, seulement apparu brièvement pour jobber en faveur de The Ménagerie ; Christopher Daniels, en cours de négociations avec des fédérations indépendantes US et/ou japonaises ; Chris Sabin, disparu sans fleurs ni couronnes ; Abyss, aperçu seulement le temps d’un brawl avec Magnus en début de mois ; on a cru durant un moment que Samoa Joe était venu grossir la liste, avant de respirer un bon coup lorsqu’il a surgi en toute fin du dernier show pour prêter main forte à Eric Young & Bully Ray contre le gang de MVP.

 

 

Tellement HS qu’il joue à la Air Playstation le Kurt Angle.

 

 

Du plus comique au plus violent, les gangs fleurissent

 

Le constat numéro un du mois est celui-ci : toute sorte d’alliances ont émergé, selon la spirale de l’une entrainant la formation d’une autre en contrepoids. Désormais les membres du roster à avancer seuls sont minoritaires, à chacun son binôme, quand ce n’est pas son mentor ou son larbin.

 

Commençons par le groupe le plus novateur du lot : cette espèce de cour des miracles du cirque nommée The Ménagerie, aboutissement de tous les vidéoclips annonciateurs du retour de Knux. Fini le Bad Ass des Aces & Eights, l’homme de main a basculé dans un leadership à la cool. À ses côtés sa soeur Rebel, jongleuse certifiée et contorsionniste à ses heures (pour le plaisir des yeux), ainsi que Crazzy Steve, le clown de service au style de combat débridé. L’équipée est complétée par The Freak (sous lequel se cache Rob Terry), qui comme son nom l’indique est surtout impressionnant par son physique. Jusqu’ici il faut reconnaitre que l’intérêt de ce versant face des BroMans est assez limité. C’est d’ailleurs à l’encontre de ceux-ci qu’une feud est en train de prendre forme. Impossible aussi de ne pas pointer une certaine similitude dans l’esprit avec la bande joyeuse à Adam Rose du côté de la WWE. En marge des numéros scéniques de deux figurants sur des échasses et de la délicieuse Rebel, deux membres se sont distingués par des combats proches d’une forme comique, avec Kazarian dans le rôle du dindon de la farce. On peut s’attendre à une opposition par équipe (de 2 ou 3 catcheurs) pour SlammiVersary, comprenant la bande à Knux face aux partisans forcenés du gel. Idéal par exemple en opener ou en interlude « détente » entre deux gros combats.

 

 

Ah ça pour détendre…

 

 

Là où le temps d’exposition de The Ménagerie est plutôt restreint, le gang formé de MVP, Kenny King & Bobby Lashley, déjà surnommé la New Nation of Domination par la smartsphère Internet, crève l’écran depuis son avènement from nowhere lors de l’Impact du 15 mai. Passé la critique sur la facilité d’avoir rassemblé trois hommes sans lien autre que leur black power (comme deux mexicains ou deux japonais sont toujours destinés à faire équipe dans des compagnies US), il faut reconnaitre cette jonction comme assez pragmatique pour remettre sur la voie des storylines des hommes n’allant pas très loin depuis leur come-back respectif de 2014. MVP gérait les affaires courantes sans vraiment être passionnant depuis LockDown, King était censé viser le titre X-Division puis finalement non, Lashley bouchait les trous sans cibler d’adversaire en particulier. Désormais ils sont les ennemis publics de tout ce que le roster compte de babyfaces. À commencer par le Champion en titre Eric Young bien entendu, puisque l’officialisation du trio maléfique a été réalisée le 15 mai lors d’un duel du barbu téméraire avec le nouvellement heel MVP.

 

 

Tu sais c’est moi Super connard, celui qui arrive quand quelqu’un est en train de se faire détruire, et qui au lieu de l’aider révèle être le 3e homme du groupe de méchants.

 

 

Le premier à rejoindre la résistance auprès de EY est Austin Aries, qui voit là l’occasion de poursuivre son « vieux » conflit avec le Director of Operations. D’autres hommes saisissent l’opportunité de se rapprocher du haut de la carte lors de l’édition du 22 mai, véritable enchainement de brawls plus qu’un show équilibré dans la pure tradition. Ainsi les Wolves, poulains originels de MVP lors de leur arrivée à Orlando, dénoncent la trahison des promesses post-LockDown au sujet de l’avènement d’une ère centrée sur le sportif. Autre frustré de cette nouvelle politique, Bully Ray, jusqu’alors occupé à pourrir la vie de la seule Dixie Carter, croise finalement sa courbe personnelle avec celle d’enjeux généraux (voir par ailleurs). Comme évoqué plus haut le dernier en date est donc Samoa Joe, revenu de plus d’un mois d’absence en fin d’édition du 29. Jusqu’ici rien d’étonnant dans ce casting d’un clan face ne disant pas son nom. Le tout pourrait aboutir à une grosse surprise en cas de ralliement de Bobby Roode, congédié depuis le 8 mai pour avoir pesté contre l’annulation par MVP de son rematch contre Eric Young. Le rageur ultime dans le camp du bien ? Sans mauvais jeu de mots, ce ne serait pas plus mal.

 

 

Quoi ? Quoi ? Depuis quand je pète les plombs parce qu’on me force à ne pas catcher ?

 

 

À la recherche de l’ancien Magnus

 

Sans constituer un clan, l’alliance de l’ancien Champion poids lourds avec le nouveau venu du nom de Bram donne une nouvelle approche collective à sa carrière. Tout commence au lendemain de Sacrifice, lorsque Magnus étale publiquement sa frustration d’avoir été exclu du mini tournoi d’un soir visant à désigner un challenger au titre. Sa requête est balayée par la direction, puis il reçoit une leçon de morale dans les vestiaires de  la bouche d’une vieille connaissance (inconnu du public par contre). Bram dit avoir toujours admiré la carrière de l’Anglais, mais ressentir à présent de la honte pour ce qu’il est devenu. Il se fixe pour mission de faire renaître l’homme qu’il était. Acceptation molle du principe par Magnus, qui n’a visiblement rien de mieux à faire en ce moment. Or le rookie semble avoir le bras long, puisqu’il obtient de booker les matchs de son préposé à sa convenance. Ainsi lui pond-t-il une rivalité soudaine avec Willow. Lors des oppositions successives face à la Charismatic Enigma, c’est le comportement violent de Bram qui émerge. Très interventionniste, le manager provoque une DQ, déconcerte Magnus en l’incitant à tricher, lui tend des armes etc Toujours pour le même résultat négatif, au point que le cobaye se rebelle vivement contre son leader de fortune, étrangement pote avec MVP. Au lieu de le lui reprocher, Bram se réjouit d’assister à cette résurgence de fierté dans l’attitude de son ami. Lors du dernier show, Magnus conteste la filouterie de son associé, coupable de s’être booké un combat facile contre Tigre Uno, et l’enjoint d’affronter à son tour Willow en face à face.

 

Va-t-on vers un turn imminent de Magnus ? Ou la mise en place d’une team durable pour relancer la division par équipe ? Jusqu’ici ils n’ont livré ensemble qu’un match handicap le 15 et rien ne les y prédispose. Cela rappelle davantage le rôle tenu par EY auprès d’Abyss/Joseph Park il y a quelques mois, vexer la bête pour mieux la faire ressurgir. Souhaitons que cela prenne un peu moins de temps et se dénoue de manière plus harmonieuse.

 

 

Bon j’ai compris, tant que je ne remettrai pas ma tenue de centurion tu ne seras pas content !

 

 

Une knockout en cours de turn, donc de push ?

 

À peine reformées et déjà les Beautiful People tournent en rond avec pour seules oppositions les multi couronnées Madison Rayne et Gail Kim. Du moins pouvaient-on déplorer ce constat jusqu’aux deux dernières éditions. Depuis, la jeune Brittany apporte une nouvelle touche de fraicheur au roster féminin d’Orlando. Son but : avoir une amie pour percer dans la discipline et embêter les méchantes BP dans leur hégémonie. Jusqu’à récemment elle concentrait ses efforts à prouver sa valeur à la seule Madison Rayne, et le début de l’histoire pouvait largement rappeler la construction de la feud Trish Stratus/Mickie James en 2005-2006. Cependant, la psychologie de Brittany semble plus complexe que celle d’une fanatique transie, elle cherche avant tout une équipière à qui s’identifier et pouvant lui apporter de la reconnaissance. Aussi a-t-elle conclu une association avec Gail Kim en fin de mois, mais par son incompétence le duo a encore échoué face aux deux pestes. Rayne est intervenue au micro pour tancer la petite nouvelle, lui dire de rester à l’écart de ces histoires entre grandes, fruit de longs conflits et défis dont elle ne l’estime pas prête à relever. En passant, l’ancienne troisième larronne des BP en profitait pour se souvenir qu’elle n’avait toujours pas utilisé son droit au rematch, clause qu’elle lève pour l’édition du 5 juin.

Pauvre période pour la division knockouts, marquée par une succession de segments ayant pour seul but de mettre en valeur la plastique des concurrentes, le tout complété par de brèves oppositions prévisibles, avec des triches des BP téléphonées à vingt kilomètres à la ronde. A noté aussi les disparitions, sans la moindre allusion à l’écran, de l’Alpha Female et d’ODB.

 

 

Hmm, mais qui va bien pouvoir gruger mon match de championnat la semaine prochaine ?

 

 

Gunner s’improvise psychanalyste, Anderson boit de plus belle

 

Nous l’avions laissé triomphant, doté d’une série de victoires homériques face à James Storm…nous retrouvons Gunner au chevet de l’interné Samuel Shaw. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Jusqu’ici les explications sont plutôt maigres. Au lendemain de Sacrifice, l’ancien soldat a manifesté de l’intérêt pour le gars envoyé au rebut par Mr Anderson. Cette initiative n’est pas sans provoquer une tension sourde avec ce dernier, ce qui ne les a pas empêchés de nouer une alliance. Le sous-texte laisse entendre que Gunner a dû lui aussi passer par la case asile psychiatrique, sans doute des conséquences post-guerre, d’où son empathie pour le sort de Shaw, selon lui un homme que l’on doit aider à se trouver. Pour l’instant ses visites dans la chambre de l’American Psycho n’ont pas donné lieu à un véritable échange explicatif. Le tour de force de la TNA dans ce glissement de feuds est d’avoir en droite symétrie filé James Storm à Mr Anderson, sur le seul prétexte initial d’une intervention loupée ayant causé la défaite du Asshole dans le mini tournoi pour désigner un challenger à EY le 1er mai. Le pic d’animosité entre les deux est atteint lors de l’édition du 22, lorsqu’Anderson blouse complètement Storm dans le cadre d’un drink contest. Le blondinet simule de manière fourbe l’état d’ébriété (prenant à témoin comme à son habitude le téléspectateur avec des expressions faciales irrésistibles) et la jovialité pour mieux matraquer le Cow-Boy. Certains ont interprété cela comme un heel-turn, ce n’est pas le cas à mon sens. Seulement une illustration appuyée du fameux « don’t trust anybody ». Et puis devenir heel face à un power heel c’est un tour de force rarement réalisé depuis Bret Hart/Steve Austin.

 

 

Tu vois j’étais en ligne droite pour prétendre au titre mondial, mais je préfère aller déterrer un no name de son désert, c’est mon côté soldat américain amoureux de la démocratie ça.

 

 

Jeff Willow, ses 100% de victoires et après ?

 

Où va Jeff Hardy avec la TNA ? La question mérite d’être posée en mettant en exergue la dichotomie entre ses résultats purs (une quasi invincibilité depuis son retour à LockDown fin mars) et l’impact de sa présence sur la fédération. Après une feud inaboutie avec le duo EC3/Spud, l’ancien triple Champion de la compagnie sert avant tout d’outil pour véhiculer le changement d’attitude naissant de Magnus. Certes, le fan fidèle se souviendra que l’Anglais et Jeff/Willow sont liés par l’antécédent historique du screwjob en finale de tournoi fin 2013, mais aucune mention n’en est faite dans la storyline présente. Depuis deux mois les feuds de Hardy sont secondaires voire tertiaires dans les programmes, ce qui ne l’empêche pas d’être mis en avant par les rencontres elles-mêmes (quatre victoires en quatre matchs ce mois-ci encore). Ce côté underground du personnage, pas le moins du monde concerné par les soubresauts touchant le sommet de la fédération, alors que son speech de faux départ de décembre tournait autour de ce sujet, s’avère incohérent. Sauf à accepter que la carte de l’alter-ego Willow, se substituant à Jeff Hardy, domine la raison du compétiteur. Or impossible là non plus puisqu’il décline clairement sa double identité lors d’une de ses énigmatiques promos backstage. Jeff et Magnus sont dans le même sas de transition, seul un en sortira renforcé.

 

 

Au moins plus personne ne dira que le mouchoir qui dépassait de ma poche était ridicule.

 

 

L’abus de pouvoir de MVP

 

L’effet de surprise aurait pu être de taille, l’idée n’est pas mauvaise sur le fond, mais comment évoquer la forme sans utiliser le qualificatif de poussive ? D’abord GM arrangeant pour les faces, le Director of Operations s’est soudain montré tatillon sur le principe de défense de titre hebdomadaire voulu par Eric Young. Alors que le Champion conclut sans la moindre condition une revanche avec Bobby Roode le 8 mai, MVP pique une petite crise d’autorité et rappelle que le booking ne peut se déléguer (tiens tiens d’un seul coup de la rigidité dans le catch de série B…), qu’il reconnait le courage du barbu emblématique et s’est chargé de lui trouver un challenger de sa stature pour SlammiVersary, quelqu’un qu’il n’a jamais croisé entre quatre coins de ring. Le même soir MVP revient pour réaliser son annonce, est interrompu par Roode, lassé d’être cocufié à longueur de décisions de GM. Un brawl éclate comme de coutume, ce qui reporte la nouvelle. Plus tard, MVP répète en coulisses à EY la désignation imminente de son prétendant. Nouveau et ultime segment sur le ring entre les deux concernés. Le GM décrète alors l’arrivée du challenger, mais rien ne se passe du côté de la rampe. Cependant, Young a naïvement tourné son regard en cette direction et MVP l’attaque pour dévoiler enfin ce que l’on a eu le temps de deviner durant tout le show : il s’arroge sans le moindre mérite sportif le statut de #1 contender. Le leitmotiv Motivate Validate Participate est devenu en un soir Ma Voie Personnelle.

 

 

Ce qui s’appelle la jouer à l’envers.

 

 

La principale crainte est de voir à nouveau un ancien de la WWE s’emparer sans grands efforts du titre principal de la compagnie alors que les TNA originals continuent de suer de tout leur corps pour ne serait-ce que glaner une ceinture. Si cette perspective se réalise au moment où EY est boosté par une popularité incroyable et aidé par le règne de D-Bryan en parallèle, le message négatif envoyé aux fans et au roster résonnera d’autant plus. Si un homme au background plus mineur qu’un Rob Van Dam ou un Christian en leur temps peut lui aussi se saisir du titre majeur dés son premier essai, les rancœurs avérées des AJ Styles, Christopher Daniels (jamais auréolé de l’or !) et Chris Sabin auraient un écho officiel. En revanche, on peut parler d’audace dans le cas où l’opération consiste à renforcer la crédibilité de Young. Rajoutons à cela que la soudaine exclusion du title picture de Bobby Roode cache un loup. Sera-t-il l’invité de dernière minute comme Bully Ray à LockDown ?

 

 

À moins que les bookers nous sortent quelqu’un d’autre de la boite.

 

 

Bully Ray, leader du monde libre

 

Rassurez-vous, l’image de Dixie Carter déguisé en caméraman barbu à Sacrifice ne vous hantera bientôt plus, puisqu’elle devrait être remplacée par celle de la patronne passant à travers une table. La course-poursuite semaine après semaine entre l’ancien leader des Aces & Eights et la présidente de la compagnie est plutôt bien montée, son aboutissement (vraisemblable) a beau être connu de tous, cela n’entrave en rien l’intérêt dans le suivi de leurs péripéties. Dés la première semaine, l’idée émise par Ray est de laver son affront en faisant ressentir à Dixie la douleur de subir le même bump, d’où sa venue avec une table taguée du nom de son ennemie intime. Un premier imbroglio avec MVP empêche l’exécution de cet objectif. Une semaine plus tard, Ray investit les locaux de la compagnie à Nashville, dévergonde tous les salariés, jusqu’ici vêtus d’un t-shirt « Bully fears Dixie », et pilonne au passage le souffre-douleur en chef, Rockstar Spud. C’est d’ailleurs en saisissant le portable du sbire anglais qu’il obtient l’adresse personnelle de Dame Carter. L’assaut contre l’autorité se poursuit donc dans sa propre maison au show suivant. Bully a copieusement saccagé les lieux au préalable, mais alors qu’il isole la propriétaire surgit…EC3, bon petit neveu qui n’a rien de mieux à faire en ce moment compte tenu de l’annulation des plans avec Kurt Angle.

 

 

Une infiltration digne de Jason Bourne.

 

 

L’édition du 22 mai est cruciale dans la progression de la feud puisqu’elle scelle le croisement du conflit Bully/Dixie avec celui concernant plusieurs faces contre le gang MVP. La dirigeante essaie de négocier un deal avec le nouvel homme fort d’Orlando, lorsque Bully reprend sa rengaine de l’homme qui aimait les tables. Aidée de ses nouveaux alliés de circonstances et du même Ethan Le Troisième, la patronne échappe encore à son destin. Mieux, c’est l’ancien Dudley qui est expédié une nouvelle fois à travers la planche de coton.

 

L’homme aux mollets les plus imposants du circuit ne se décourage pas. En ouverture de show du 29, il nous offre un segment aux perspectives réjouissantes, basé sur six tables disposées sous le titantron et comportant les noms de ceux dont il espère se débarrasser prochainement : MVP, Kenny King, Bobby Lashley, Spud, EC3 et plus que tout Dixie. Tandis que les trois premiers nommés viennent le passer à tabac, une révolte groupée des faces émerge enfin : Young, Aries et les Wolves débarquent à la rescousse. Les heels gardent néanmoins l’emprise, d’abord en remportant le match par équipe trois contre trois qui suit, puis en imposant un affrontement EY vs Bully Ray, pour mieux réveiller les ambitions de titre de l’ancien bad ass devenu fan bisounours du Champion. Ce main event est chapeauté de A à Z par le gang : Ethan Carter III en arbitre spécial, Lashley en enforcer, MVP en timekeeper et King en annonceur de luxe en lieu et place de Christy Hemme. Lassé de ce cadre oppressant, Bully préfère clasher l’officiel central du soir plutôt que l’adversaire désigné. L’ultime brawl d’un mois riche en la matière éclate, Samoa Joe en constitue la principale nouveauté. En représailles à ce détournement des règles du jeu, MVP promet qu’un membre du roster sera renvoyé fissa lors de l’édition du 5 juin.

 

 

Comment ça ma streak est moins prestigieuse que celle de Taker ?

 

 

Si l’on s’en tient à ce qui a été diffusé à l’antenne au 29 mai, un seul affrontement est confirmé pour SlammiVersary, le match pour le titre entre Eric Young et MVP. Cependant, dans un pur élan TNA style, une annonce a circulée sur le site de la compagnie le même soir pour informer que deux héritiers de la fameuse famille Von Erich, Marshall & Ross, réaliseront leurs débuts lors de cet évènement. Leurs adversaires restent à désigner.

Pour compléter la carte et solder les feuds actuelles, on peut tabler sur une nouvelle opposition entre Willow et Magnus, un règlement de comptes sanglant entre James Storm et Mr Anderson, un match comique entre le cirque de Knux et la troupe des BroMans, une opposition de taille pour Bully Ray (les sbires de Dixie réunis ?) voire un gros match par équipe entre les rebelles à l’ordre MVP non occupés (Samoa Joe, Austin Aries, Wolves) et les soutiens de l’homme à la double casquette (Kenny King, Bobby Lashley ou autres heels). Quels que soient les profils que prendront les derniers combats annoncés, le flop de ce PPV est d’ores et déjà l’absence d’un King of the Mountain Match pour le match de championnat. L’embouteillage dans les prétendants potentiels, le croisement des feuds principales, la faiblesse pressentie du un contre un validé : tout incitait à limiter les risques avec cette stipulation caractéristique de la TNA. Quand bien même des années après son instauration quelques-uns, et non des moindres, ont toujours besoin d’un mode d’emploi pour comprendre son déroulement.

 

 

Alors maintenant il ne me reste plus qu’à enfermer quelqu’un dans la cage pour mieux grimper décrocher la ceinture, toucher les quatre coins du ring dans le sens des aiguilles d’une montre et regagner la rampe d’accès sans passer par la case départ.

 

 


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