À la Dard

Le calembour représente l'unique point de jonction entre un imbécile et un génie.

Frédéric Dard

 

C'est en petite vertu de cet adage que je m'en vais vous conter le dernier épisode en date des catcheurs du vendredi, sur l'inspiration littéraire de monsieur Dard dont mon estimée aïeule m'a ravivé le souvenir grâce au legs de la collection non exhaustive des San Antonio de feu papy (et peu s'en faut 175 volumes, faut se les fader ma mignonne). La Nalyse sera donc placée sous le signe des phrases ampoulées d'un lexique luxuriant (vous voyez, ça commence), ou parsemée aux quatre vents de calembours indigestes. Heureusement, je peux remercier la WWE d'offrir un spectacle émaillé de nombreux segments comiques pour m'aider dans ma tâche.

 

 

Et ça m'arrange, comme disait Juan Antonio !

 

 

Nalyse de Smackdown du 30 mai

 

Le calembour représente l'unique point de jonction entre un imbécile et un génie.

Frédéric Dard

 

C'est en petite vertu de cet adage que je m'en vais vous conter le dernier épisode en date des catcheurs du vendredi, sur l'inspiration littéraire de monsieur Dard dont mon estimée aïeule m'a ravivé le souvenir grâce au legs de la collection non exhaustive des San Antonio de feu papy (et peu s'en faut 175 volumes, faut se les fader ma mignonne). La Nalyse sera donc placée sous le signe des phrases ampoulées d'un lexique luxuriant (vous voyez, ça commence), ou parsemée aux quatre vents de calembours indigestes. Heureusement, je peux remercier la WWE d'offrir un spectacle émaillé de nombreux segments comiques pour m'aider dans ma tâche.

 

 

Et ça m'arrange, comme disait Juan Antonio !

 

 

Nalyse de Smackdown du 30 mai

 

 

Nous sommes à Atlanta pour le dernier show avant Payback, autant dire que nous n'avons eu droit qu'à des présentations des matchs prévus dimanche. En guise d'entrée en matière, du cérébral (oh oh, on commence fort dans le jeu de mot!) avec une annonce du Shield clamant à grand renfort de sourcils froncés qu'ils sont plus méchants qu'Evolution, qu'ils vont leur raboter les talons, leur défriser le poney, les éconduire au bal, en somme leur offrir un échantillon de toutes les joyeuses festivités prévues dans le manuel. Ils se payent même le luxe de prévoir l'ordre des éliminations : Rollins sortira Orton, puis Reigns éjectera Batista, pour qu'enfin Triple H se retrouve dangereusement encerclé par la meute. Arguons bien entendu que le match ne se déroulera absolument pas de cette manière, sans présumer de son issue. Le trio des vieux opposera une roublarde velléité d'en découdre, et nous allons prendre notre pied à cette accumulation de testostérone transpirant de l'écran. Le résultat, franchement, je m'en feuille de salaire, pourvu que le combat soit à la hauteur de celui d'Extreme Rules !

 

Pour le premier match de la soirée, Kofi Kingston vient nous rappeler qu'il est vivant (au fait, quelqu'un à des nouvelles de Tensai ?), et servir de paillasson à Cesaro (quel nom Rome Antique). Le Suisse ne tremble guère, et ne prend même pas la peine de gagner grâce à son Neutralizer habituel.

 

 

T'as l'air fin avec cette écharpe, mais je t'avais prévenu Cesaro : mets un pantalon pour ne pas tomber malade, les slips ne suffisent pas. À force de sortir son gros engin, on attrape une grosse angine !

 

 

S'ensuit le match des Divas, Paige se coltinant de nouveau Tamina sous la pression d'une Alicia Fox toujours bien fofolle. Et vas-y que je prends des selfies avec le public, que je me la donne avec un tour d'honneur joyeux, que je nargue la championne en lui piquant sa ceinture. Originalement, au lieu de provoquer la défaite de sa cible sur un vieux roll-up moisi comme les culottes de ma concierge, cette provocation permet à Paige de montrer qu'elle est capable de se sortir d'un piège aussi grossier en restant concentrée. Au point de remporter la victoire, au grand Rob Van d'Alicia, fort marrie de l'échec de son ô combien subtil stratagème. On ne sait toujours pas ce qui motive le débulbage hystérique de la Fox, ni si cette prétendante au titre vaut de ce que les suiveurs attendaient pour Paige, néanmoins il faut bien comprendre que sorti des lutteuses composant Total Divas, lesquelles semblent bénéficier d'un programme dédié, il n'y a pas grand chose de consistant à faire croquer à la fraîche championne. Le temps file comme un haut, et on peut craindre une médiocre qualité de règne en attendant le retour inespérable d'une sirupeuse AJ Lee ou Kaitlyn. Une sorte de gâchis programmé.

 

Heureusement, ce ne sont que les Divas.

Contrepétrie : en fait Paige dit que la blague de la catcheuse distraite est éculée.

 

 

Juste avant le vrai premier segment humoristique assumé de la soirée (El Torito contre Jinder Mahal, victoire clean du petit costumé, circulez y a rien à voir), l'instant ouat-ze-feuque nous est présenté par Bo Dallas, qui continue à construire sa série de victoires (répétez cette phrase jusqu'à vous convaincre que tout est normal) en roulant sur Xavier Woods (au sens propre vu ses bourrelets homériques). Il est foncièrement ridicule, affublé d'un personnage casse-gueule et casse-noix, son sourire forcé est aussi naturel que les courbes débordantes des décolletés de la moitié du roster féminin, il ne casse pas des briques entre les cordes, et pourtant… je ne suis pas dévot mais ma foi pourquoi pas ? Maintenir l'intérêt autour de Bo sera une opération sacrément corsée, comme disait Napoléon en parlant des sous-vêtements de Joséphine.

 

 

Il est tout pâlot, fraternel comme Gandhi, mou comme Alf.

C'est donc lui, Gandhi-Alf le Gris.

 

 

Il y a deux autres matchs rigolos au menu : Adam Rose contre Swagger, et dans un genre moins volontaire Big E contre Titus O'Neil avec un rebond un brin capillotracté d'un match vieux d'un mois. Rebond qui ne sert que de prétexte pour mettre en scène une rivalité nationaliste artificielle entre le gros E et Rusev. En effet, avant même que ne sonne le gong apparaît Lana sur son fameux thème d'entrée signé André VerPuteaux, dans un tailleur rouge écarlate comme les visages des milliers de jeunes spectateurs émotifs soudain à l'étroit dans leurs falzards. Pas trop ma came, ce genre de gazelle truellée de maquillage outrancier, sublimée de talons vertigineux et d'un costume adéquat (comme Sheila) qui feraient passer la plus fade des nonnes pour une strip-teaseuse nymphomane. À l'instar d'un Bérurier mon cœur s'emballe (et un mars) plus facilement pour une pouliche de compétition expérimentée telle Vickie Guerrero, dont le regard vorace est une promesse de randonnées joyeuses sur ses accueillantes largesses. Mais bref je m'égare mon parnasse, revenons à nos moutons.

 

Bagarre de drapeaux agités frénétiquement et beuglages de borborygmes patriotiques. Une stratégie qui peut sembler affreusement raser les pâquerettes de notre point de vue, mais qui porte ses fruits, le public américain étant habitué dès son plus tendre âge à débrancher les neurones en présence de la bannière étoilée, il s'enthousiasme. Big E sa défait de Titus, puis reprend sa danse de l'étendard en donnant l'impression d'être pinté comme un représentant de commerce coincé à Brest un dimanche d'automne.

 

 

Pourtant l'alcool n'est pas toujours une solution.

Car la vie n'est pas cirrhose.

 

 

L'arrivée d'Adam Rose dans la cour de récréation des grands de la WWE est un moment joyeux mieux réussi. Certes elle n'est que l'énième version d'une histoire rabâchée, celle du gentillet personnage excentrique un peu loufoque et souvent dansant qui enchaîne les sauts de cabri et les scénettes sans combat pendant plusieurs semaines avant de briller quelque temps, jusqu'en PPV, puis de tomber dans le bas de la carte ou l'oubli (voir Brodus Clay ou Fandango pour les exemples les plus récents), mais la WWE affiche de la bouteille dans le domaine en fignolant la mise en scène.

 

Le puni qui se coltine l’ascension de Rose est Swagger, ainsi que Zeb Colter par ricochet. Tout le monde y met de l'entrain, les gesticulations d'Adam rappellent furieusement celles du Funkosaurus, le tout se révèle efficace quoi qu'un peu surjoué.

 

 

Je ne surjoue pas, je me suis pété le col du fémur, abruti !

 

 

Autour de cette accumulation de segments légers se sont déroulés deux matchs sérieux, sur lesquels je m'étendrai moins, paradoxalement. En premier lieu un Champion contre Champion sympathique, préparé par deux interviews en coulisse au micro de Renee Young. Barrett en profite pour pointer le fait qu'acclamer un Irlandais pour la ceinture US est un peu débile (on peut surtout se demander si la ceinture US n'aurait pas été un enjeu plus pertinent au milieu de la rivalité Rusev/BigE…) et Sheamus pour balancer une blague dont le sens sans nul doute subtil a totalement échappé à ma sagacité légendaire.

 

Paul Heyman sévit aux commentaires pour notre bonheur (et pour parler de Lesnar le Conquérant), tandis que dans le ring la prestation est honnête, à la hauteur de la routine dont sont capables les deux bonhommes, sachant qu'à la fin, comme il se doit, l'Anglais s'incline quand le Celtic Warrior lui offre une chirurgie nasale gratuite, qu'il lui indique sa pointure au plus près, qu'il lui vandalise la face à coups de sandale, bref qu'il le sandalise (oui messieurs, j'ose, qu'est-ce que l'exercice de la langue française si ce n'est une formidable opportunité de créativité linguistique, et que ces rigoureux psycho-coincés des bases basses de l'Académie française s'en fassent une raison, je les invite à soumettre par voie postale affranchies au tarif en vigueur leurs doléances offusquées à la Rédaction, qui se fera un plaisir de s'en servir pour caler une table).

 

– Cet homme devrait faire comme la saucisse : s'abstenir !

– Quoi ?

– Comme la saucisse de Morteau : dans le Doubs, abstiens-toi !

– Consternant…

 

 

Quant au main event, il oppose Jimmy Uso à Bray Wyatt dans un Last Man Standing. Un voyageur du passé venu tout droit de janvier 2013 aurait bien des difficultés à y croire, mais oui, Jimmy Uso est en solo en main event d'une émission hebdomadaire. Dans un match à stipulation de grande classe souvent réservée à un show majeur. D'une manière générale voir une tag team impliquée dans un des trois fils narratifs du haut de la carte, qui plus est les Usos, qui plus est adoubée par Cena himself, wahouh mais pincez-moi ! Nous sommes souvent enclins à râler contre la sous-exploitation injustifiée de lutteurs présumés géniaux, prenons un instant pour profiter de l'exposition inespérée d'un duo populaire, tant que ça dure. Par contre faut pas déconner trop longtemps, Bray l'emporte en dix minutes. Sans éclat d'ailleurs. Une indication pour les aficionados de la théorie du booking inversé ?

 

Au final ce Smackdown s'avère plus que correct, il fait son travail de promotion sobrement, sans surprise qu'elle soit bonne ou mauvaise, à défaut de faire avancer le schmilblick pour les histoires en cours. En attendant Payback (mais surtout le Raw de lundi soir) pour des rebonds scénaristiques majeurs, une douce et agréable mise en bouche.

 

 

En tant qu'experte, je confirme.


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