Ce n’est qu’un au revoir

L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime.

Alfred de Musset

 

Ce n'est pas un grand match ou une promo dantesque qui ressort de ce Raw, mais simplement une certaine annonce d'un petit barbu avec deux ceintures. Pour le reste, les grosses feuds ronronnent gentiment et pour une fois ça s'agite un peu en midcard. Enfin, vraiment un peu, mais on ne va pas s'en plaindre.

 

 

Il y en a même que ça rend très contents.

 

 

Nalyse de Raw du 12 mai

 

L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime.

Alfred de Musset

 

Ce n'est pas un grand match ou une promo dantesque qui ressort de ce Raw, mais simplement une certaine annonce d'un petit barbu avec deux ceintures. Pour le reste, les grosses feuds ronronnent gentiment et pour une fois ça s'agite un peu en midcard. Enfin, vraiment un peu, mais on ne va pas s'en plaindre.

 

 

Il y en a même que ça rend très contents.

 

 

Nalyse de Raw du 12 mai

 

 

Pas de suspense : ce Raw n'a pas été très bon. En tout cas il n'a rien offert de vraiment spectaculaire. Plus de feud pour le titre, et pour cause ; et les deux autres grosses histoires du moment ont fait acte de présence sans guère avancer – Seifer le disait la semaine passée, Payback devrait ressembler à Extreme Rules, au moins pour le haut de la carte. Car en cherchant bien ça bouge un peu, si si.

 

Commençons donc par la rivalité entre le Shield et Evolution. Là c'est officiel depuis ce lundi : les deux trios s'affronteront de nouveau le 1er juin à Payback, et ils ont continué à s'emplâtrer joyeusement toute la soirée. Le Shield a ouvert le show, micro en mains, mais pour des promos un peu convenues – Evolution ne nous fait pas peur, on va se les faire les vieux. Et comme ce discours ne valait pas qu'on s'y attarde, les trois camarades se sont précipités vers le parking en voyant la limousine des nababs arriver.

 

 

Ce soir c'est bon, j'ai géré, on n'a pas de match de prévu. La soirée va être peinard.

 

 

Pif paf ! la jeunesse a eu le dessus, et HHH, Orton et Batista n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de plusieurs arbitres qui passaient par là – c'est d'ailleurs amusant : on a vu des agressions dans le ring se dérouler sans que personne ne réagisse, par contre dans le parking là on a une escouade d'officiels prêts à s'interposer. Quoi qu'il en soit, un peu plus tard les hostilités ont repris : cette fois c'est Evolution qui était venu parler dans le ring, mais même tarif : le Shield a chassé ses ennemis du ring – Batista, n'en pouvant plus, en a profité pour défier Roman Reigns pour le main event du soir.

 

Ouf ! Sans ça on n'en aurait pas eu, de main event, puisque visiblement rien n'avait été prévu… J'avoue que ça fait partie des incohérences de booking qui m'agacent à chaque fois. Le match partait bien mais au bout de quelques minutes il s'est transformé en baston générale – et le Shield a pris le dessus. Stephanie a envoyé en renfort une escouade de heels – et le Shield a pris le dessus ! Le bouclier de la justice a ainsi dominé toute la soirée ; on peut donc espérer qu'Evolution imagine une nouvelle stratégie, pourquoi pas même un renfort sait-on jamais. A moins évidemment que l'histoire se contente de dérouler jusqu'à Payback…

 

 

Au moins, on a montré nos nouveaux tshirts.

 

 

Autre grosse feud : John Cena contre Bray Wyatt. Il y a eu une promo de Bray en fin de show – bon sang quel pied de voir un type incarner à ce point une gimmick aussi forte ! – mais il y a surtout eu un gros match à six. John Cena a reçu le renfort des Uso pour affronter toute la famille Wyatt. Ce fut le meilleur des neuf matchs du soir, et il eut le bon goût de ne pas être un simple prétexte pour une nouvelle confrontation entre le Marine et sa némésis.

 

Certes Cena a effectué le hot tag qui a fait basculer le match, et il a conclu l'affrontement contre Rowan. Mais il n'a pas écrasé le match de sa présence, il s'y est au contraire très bien intégré. D'ailleurs lors du tag il a été largement acclamé : le public était rentré dans l'histoire du match, on n'était plus dans le let's go Cena / Cena sucks classique. Et avec six gars talentueux qui ont fait leur boulot, le résultat a été un bon match de weekly.

 

 

L'obsession actuelle de la WWE pour les trios est un retour audacieux à la théorie de la trifonctionnalité des sociétés indo-européennes de Georges Dumézil et devrait avoir un impact important sur l'ensemble de la recherche en sciences humaines. Ou alors c'est juste que c'est cool.

 

 

On pouvait imaginer que Bryan/Kane serait le troisième remake d'ER à Payback, ce ne sera pas le cas. Car Bryan l'a annoncé lui-même : après tout ce qu'il a subi il doit se faire opérer du cou, et sera absent pour une période indéterminée – mais il reviendra, a-t-il promis sous les ovations des fans. Histoire d'enfoncer le clou, Stephanie lui a demandé plus tard de venir dans le ring, visiblement pour lui retirer le titre ; mais c'est Kane qui est arrivé, traînant un Daniel Bryan inconscient et qu'il a fallu évacuer en ambulance ! Mais, pour l'instant, toujours champion.

 

Il semble avéré que la blessure est bien réelle, ce n'est pas une storyline. Mais il est possible que le temps de convalescence soit agrémenté d'un petit temps de repos supplémentaire dont Bryan a bien besoin. Après plusieurs mois ô combien intenses il a vécu, en quelques jours, le plus grand accomplissement de sa carrière, son mariage et la mort subite de son père ; une petite pause peut certainement lui être profitable.

 

 

Le numéro de boy scout, ça commence à bien faire.

 

 

Pour la WWE, évidemment, c'est un tournant. La fédération tourne autour de Bryan depuis de longs mois, et encore plus depuis son ascension au sommet ; et depuis le départ de Punk, c'était lui le principal pourvoyeur de matchs de haut niveau. L'absence de Bryan ne semble pas devoir être trop longue, genre six mois ; on peut imaginer le voir à Summerslam par exemple. Que doit faire la WWE d'ici là ? Je vois deux stratégies satisfaisantes possibles.

 

D'abord, couronner rapidement un nouveau champion, après avoir déclaré la vacance du titre suprême. Coller deux prétendants habituels directement face-à-face (tout à fait au hasard : Orton et Cena) serait une très mauvaise idée. Non, un tournoi serait un bien meilleur choix, avec deux vainqueurs possibles : Brock Lesnar, et Cesaro. La bête humaine serait bien sûr un prétendant logique après son exploit légendaire de Wrestlemania, mais profiter des circonstances pour faire passer un cap à un futur main eventer évident comme Cesaro serait un pari intéressant. Dans les deux cas, Daniel Bryan pourrait revenir réclamer son bien pour un choc explosif à Summerslam.

 

Deuxième option, qui est une variante de la première : toujours un tournoi, mais en faisant traîner les choses, en faisant en sorte que Brie ou certains faces comme Cena se battent (finalement en vain) pour que Bryan ne soit pas dépossédé du titre WWE. Du coup la finale aurait lieu à Summerslam, et là aussi Daniel Bryan pourrait faire son retour et tenter de reconquérir le titre qu'il a si héroïquement décroché à Mania. La scène du départ de l'ambulance s'est terminée par un long plan sur une Stephanie songeuse, qui correspond certainement à la réalité de l'équipe créative en ce moment !

 

 

Le quizz du jour : ça fait combien de fois que Bryan finit sur une civière depuis l'été dernier ?

 

 

En dehors de ça, il y a donc le reste (je sais je suis d'une logique implacable). Je me suis d'ailleurs fait cette réflexion : c'est fou ce qu'il y a comme monde à la WWE ! Cette semaine par exemple on a donc eu neuf matchs, mais par exemple on n'a pas vu les Matadores et les 3MB (bon ça, ça va). On n'a pas vu Barrett, ce qui est désormais une mauvaise nouvelle. On n'a pas non plus vu Cesaro, ni son manager Paul Heyman. C'est dommage, j'aimais bien le rituel microphonique d'Heyman, maître ès éloquence qui en digne héritier de Caton l'Ancien répétait sans jamais se lasser, non pas qu'il fallait détruire Carthage mais que son client Brock Lesnar a conquis la streak. Des absents donc, mais aussi donc des présents dont les plus marquants n'ont pas été ceux qu'on pensait.

 

Le premier match de la soirée était donc un RVD contre Jack Swagger, avec Zeb Colter et sa deportation list qui s'est enrichie du nom d'Adam Rose. Et qu'arriva-t-il, permettant d'ailleurs à l'homme au justaucorps hideux de vaincre son adversaire par surprise ? L'Exotic Express ! Rose et sa bande ont débarqué au bord du ring, parce qu'ils aiment s'amuser ces canaillous. Pendant les promos annonciatrices de ce nouveau personnage je n'étais pas spécialement fan, mais j'avoue que le côté décalé de cette bande de fêtards m'amuse assez depuis son arrivée dans le roster. La gimmick me semble ainsi plus riche que celle de Fandango, dans le même genre ; plus susceptible de connaître des variations amusantes. Il va quand même falloir que Rose se mette à combattre !

 

 

Une liste d'ennemis, qu'on répète pour ne pas l'oublier et qui grossit peu à peu. Scoop : Zeb Colter, c'est Arya Stark !

 

 

Mais la vraie surprise de la soirée est venue d'un match féminin ; mieux même, elle est venue d'Alicia Fox ! Confrontée à la championne, Fox a commencé (avec un micro, un vrai !) par expliquer à Paige que tout le vestiaire la détestait ; avant de se montrer particulièrement agressive et brutale pendant le match, qu'elle a néanmoins perdu. Elle a même volé le chapeau de JBL avant de partir ! Fox est à la WWE depuis 2008, et cette séquence est peu ou prou ce qu'elle a fait de plus intéressant depuis son arrivée ! Je ne peux que me réjouir de cette évolution d'une random diva par excellence, et espérer que cette évolution se confirme sur la durée et touche d'autres membres du roster féminin.

 

Parce que l'autre match de divas du soir, c'était vraiment pas ça. Natalya contre Nikki Bella, pour une histoire de peinture offerte à Total Divas, avec d'autres divas au bord du ring censées noter on ne sait trop quoi… Ridicule. Natalya semble encore endosser le rôle de souffre-douleur dans cette émission, c'est un peu triste.

 

 

Six ans pour enfin piquer le chapeau d'un gars qui a perdu en vingt secondes à Mania : la vertu d'une Diva, c'est la patience.

 

 

Ce qui est moins triste c'est le retour de Sheamus au premier plan, ou en tout cas au premier plan de la midcard, c'est déjà ça. Sheamus a affronté et battu facilement Curtis Axel, et a enchaîné avec un deuxième match et une deuxième victoire contre Ryback. La semaine dernière, Sheamus a gagné le titre US en le prenant au populaire Ambrose, cette semaine il se positionne comme un homme fort : c'est très bien, il redevient un catcheur important et s'ouvre plusieurs portes (turn ou pas). La semaine prochaine, ou la suivante en go home show, je vois bien un gros match champion vs champion Barrett/Sheamus !

 

Autre catcheur de midcard sympa à suivre ces dernières semaines : Vladimir Poutine ! Euh, pardon, Lana ; enfin non, Rusev. Mais c'est pas lui le plus intéressant dans l'affaire hein… Cette semaine c'est Jim Duggan, qui passait par là, qui a été la cible du duo venu du froid ; Big E lui a sauvé la mise mais Rusev l'a néanmoins facilement éjecté du ring. Je dois dire que cette apparition tellement inattendue et totalement déplacée du maître de Moscou fait partie de ces petits moments de grâce que seul le catch peut nous offrir. Je rêve maintenant de voir Poutine affronter Cena entre les cordes avec le sort du monde occidental en jeu ! Bon, Vlad le Terrible va d'abord devoir se concentrer sur l'Europe mais quand il aura conquis le Vieux continent il pourra se consacrer pleinement à la conquête du Nouveau monde, d'ici l'an prochain si tout se passe bien.

 

 

Y a des house shows en Russie de prévus ? On va se marrer !

 

 

Passons rapidement sur la victoire de Ziggler face à Fandango ; c'est toujours rassurant de voir Ziggy gagner un match mais le meilleur de la séquence c'était quand même la divine Layla. Et nous finirons donc par Damien Sandow, qui a été battu par Cody Rhodes ; mais là aussi l'essentiel était ailleurs. En preshow Sandow avait envahi le plateau pour une promo « shoot » (aussi réelle évidemment que la fameuse pipebomb de Punk), affirmant qu'il en avait marre qu'on lui fasse porter des costumes ridicules et qu'on ne le laisse pas s'exprimer ! Je ne pense pas que Damien puisse endosser le costume de Punk en tant que rebelle en chef, n'exagérons pas, mais tout ce qui peut permettre de voir Sandow plus et mieux utilisé ne peut que me réjouir. Tiens, finalement il était pas si mal ce Raw.

 

 

Les costumes de super-héros ridicules ça va bien ! Je veux retrouver ma dignité : rendez-moi ma robe de chambre !


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