Moue dubitative et sourire narquois

Le mieux est l’ennemi du bien.

Proverbe populaire

 

Étrange objet que ce PPV Sacrifice, coincé entre les deux traditionnels ogres que sont LockDown et Slammiversary. Pour le coup, pas de rebondissements à l’emporte-pièce ou de turns inexplicables au programme, seulement quelques remous traduisant la frilosité d’une compagnie en plein tumulte.

 

 

Copier la WWE de 2014 c’est jouer avec le feu, ressusciter celle de 1993 c’est manger des cendres.

 

 

Nalyse et bulletin de notes de TNA Sacrifice 2014

 

Le mieux est l’ennemi du bien.

Proverbe populaire

 

Étrange objet que ce PPV Sacrifice, coincé entre les deux traditionnels ogres que sont LockDown et Slammiversary. Pour le coup, pas de rebondissements à l’emporte-pièce ou de turns inexplicables au programme, seulement quelques remous traduisant la frilosité d’une compagnie en plein tumulte.

 

 

Copier la WWE de 2014 c’est jouer avec le feu, ressusciter celle de 1993 c’est manger des cendres.

 

 

Nalyse et bulletin de notes de TNA Sacrifice 2014

 

 

À noter que personne n’a jamais rien eu à foutre de l’identité de ce photographe.

 

 

Orlando, Floride (Universal Studios Florida)

 

Face aux emportements répétés de ses bookers, la TNA a donc décidé de mettre son goût du risque (pas calculé) de côté, de jouer une partition d’ensemble cohérente avec les storylines et les angles proposés les semaines précédentes. Quitte à sacrifier – tiens donc – au passage la plupart de ses stars heels : James Storm, Samuel Shaw et Magnus semblent grillés pour un moment après leurs nouvelles déconvenues…

 

Je rajouterai aux commentaires de chaque combat une appréciation en trois temps. En termes d’action (qualités techniques, esthétiques et rythmiques de l’affrontement), de cohérence (logique de « l’histoire racontée » par rapport aux épisodes antérieurs, de l’issue, de  la construction d’ensemble) et de perspectives (en quoi l’issue a fait avancer le schmilblick, quels chemins s’ouvrent pour les protagonistes, etc.). Mention de la durée des combats à titre indicatif, vu que je ne trouve pas spécialement à redire à ce sujet.

 

Mais penchons-nous d’abord sur les résultats du soir :

 

1-The Wolves battent BroMans & DJ Zema par tombé dans un 3-on-2 no holds barred handicap match et deviennent TNA Tag Team Champions pour la 2e fois.

2-Mr Anderson bat Samuel Shaw dans un committed match.

3-Kurt Angle & Willow batten Ethan Carter III & Rockstar Spud par tombé.

4-Sanada bat Tigre Uno par tombé et conserve le titre de la X-Division.

5-Gunner bat James Storm dans un « I quit » match.

6-Angelina Love bat Madison Rayne par tombé et devient TNA Knockouts Champion pour la 6e fois.

7-Bobby Roode bat Bully Ray dans un tables match.

8-Eric Young bat Magnus par tombé et conserve le TNA Heavyweight Championship.

 

 

Le show s’ouvre sur un clip consacré au main event, pour le titre de la fédération. Le commentaire tourne autour de l’extraordinaire surprise que constitue le couronnement d’Eric Young, son statut de champion underdog, son passé riche en péripéties au sein de la TNA. Magnus apporte ensuite son point de vue, se définit comme un être hors-norme, au-dessus de la masse, contrairement à un EY fier de déclarer au public qu’il est « un des leurs ».

Pour un peu, on pourrait filer la métaphore avec notre dernière présidentielle : voilà un homme tendant à prouver qu’on peut être un champion « normal » face à un élitiste droit dans ses bottes. Comme déjà souligné dans la Nalyse de l’Impact précédant ce PPV, la compagnie a le choix entre l’ambition (prolonger le règne de Young) ou le classicisme (en faire une parenthèse enchantée au cœur d’un règne heel détestable).

 

 

MATCH 1 : BroMans © & DJ Zema VS The Wolves (TNA Tag Team Championship)

 

On démarre avec une promo d’Eddie Edwards (!), qui rappelle les différents stratagèmes utilisés par les tenants du titre pour fuir leurs responsabilités. Ce soir, la direction a assuré que ce ne sera pas possible. Il s’agira en effet d’un match sans disqualification ! Passée la contradiction de voir les challengers se satisfaire d’une stipulation prompte à aider leurs tricheurs d’adversaires, on ne peut que se réjouir du piment mis à une opposition vue et revue. Dans la première partie du combat, ce sont d’ailleurs les faces qui profitent de cette clause pour enchaîner sans limites les manœuvres par équipe. Par la suite, un coup de tablette de DJ Z. redonne l’avantage aux Bro, et installe le match dans un schéma classique d’acharnement des heels sur un seul homme. Hot tag quelques minutes plus tard et les Wolves déroulent jusqu’au finish. À noter la non-exploitation de la mesure ajoutée en dernière minute, pas d’armes ou coups tordus décisifs.

 

 

Désolé man, c’est trop d’émotion. Après les trois équipes de la RoH, on a battu les deux équipes de la TNA, prêt pour aller à la WWE quand il n’y restera qu’une équipe à dessouder ?

 

 

Durée : 10 minutes et 14 secondes.

 

Action : ***1/2 Aucun temps mort lors de ce match au booking so 90’s.

 

Cohérence : ***** Rien à dire, les Wolves devaient être couronnés.

 

Perspectives : *1/2 Un probable rematch torché dans un weekly puis un long règne pour donner de l’importance aux ceintures. Petit souci : où sont les équipes censées jobber pour eux ?

 

 

Petite promo de Sam Shaw aux côtés de Jeremy Borash et de la camionnette qui servira à évacuer le perdant du match en service psychiatrique. Le Psycho assure que personne ne l’enfermera, ni ce soir ni jamais, car ses mains ont un précieux rôle artistique à jouer. Il déplore la profanation de sa maison par Anderson au dernier Impact et dédicace ce qui va suivre à Christy. Mais laquelle au juste (sa mère porte aussi ce prénom pour ceux qui suivraient Impact de loin) ? Shaw apparait plus dérangé que jamais dans ce segment.

Suit un long recap de la feud. Ce qui prouve au passage que la TNA n’y va pas de main morte question build up. Même pour du midcard. Le mal est ailleurs.

 

 

MATCH 2 : Mr Anderson VS Samuel Shaw

 

Après une première phase de brawl dominée par Shaw, le booking a prévalu sur les échanges à proprement parler. Ainsi, l’éternelle diversion créée par Christy Hemme calme les ardeurs de Sam La Terreur, tandis qu’Anderson assure un petit sketch dont il a le secret lorsque le combat se porte en backstage. Il prend d’abord à témoin Borash pour une parodie de promo en plein cœur de l’action, puis joue les déménageurs en trimballant son adversaire sur un chariot de livraison. Une ultime intervention de l’annonciatrice en chef lui permet d’expédier Shaw dans le fourgon. Ne cherchons pas la qualité technique dans ce qui est un gimmick match plutôt fun.

 

 

Fin de la récré, c’est l’heure de sonner les cloches.

 

 

Durée : 10 minutes et 30 secondes.

 

Action : **1/2 L’aspect psychologique était moins mis en avant qu’à LockDown, nous avons donc eu droit à un rythme plus soutenu. Le manque de diversité des prises atténue l’intérêt et la dramatique. Seul le show assuré par Anderson assure la moyenne à ce duel.

 

Cohérence : ***1/2 La stipulation était clairement destinée à mettre de côté le personnage de Shaw, seul lui pouvait être interné.

 

Perspectives : * Néanderthaliennes. Nous avons bien assisté à un enterrement de première classe de l’ami Shaw. Pourvu qu’un scénariste un peu plus créatif que la norme nous ponde un come-back sous la forme d’un être « guéri de ses démons » dans quelques mois.

 

Entrevue avec le duo EC3/Spud. Le neveu Carter estime qu’il a eu raison de s’en prendre à Angle ces derniers mois, et récite les accomplissements du médaillé olympique en ponctuant de « bravo » (en français dans le texte) sarcastiques. Puis il appuie lourdement sur le fait qu’il y a une chose que Kurt n’a jamais faite : le vaincre. C’est ensuite au tour de Spud de s’exciter au sujet des différentes agressions subies des mains de Willow… mais sur interpellation de son équipier, il recadre aussitôt son discours, assure n’être là que pour aider EC3 dans sa tâche.

 

 

MATCH 3 : Kurt Angle & Willow VS Ethan Carter III & Rockstar Spud

 

Les premiers instants donnent lieu à d’insistants pourparlers pour que l’undefeated Carter daigne affronter Angle. Devant la lâcheté de son ennemi, le Divin Chauve se place en position de lutte traditionnelle et l’invite à réaliser la première saisie. Néanmoins, la fuite se poursuit et le duo heel se renvoie la balle. Hardy/Willow décide de dynamiter un peu ce morne début et plonge, muni de son parapluie, sur les deux compères. Mal lui en prend puisque le public démarre des chants « Mary Poppins ! Mary Poppins ! ». D’ailleurs, sa bonne volonté n’y peut rien : le combat reste plat. Angle y va bien d’une Belly-to-Belly Suplex à l’extérieur, mais met cinq minutes à s’en remettre. Avant de repartir sur des souplesses classiques un peu plus tard. Et de réapparaître au moment du finish. Un rôle d’intermittent assez pénible à voir pour ce prodigieux catcheur.

 

 

Voilà de quoi redonner le sourire au prof de lutte de South Park.

 

 

Durée : 9 minutes et 2 secondes.

 

Action : *1/2 Si Spud est irréprochable dans son incarnation du larbin servile, son niveau « in ring » reste à démontrer. EC3 et Willow ont assuré l’essentiel, de quoi presque regretter qu’on ne les ait pas conviés à un simple duel. Visiblement rincé, Kurt Angle aurait sans doute dû réfléchir à différer un peu plus son retour.

 

Cohérence : **1/2 Une victoire fourbe des heels aurait accentué les envies vengeresses. D’un autre côté nous avons eu droit à deux légendes de la discipline qui remballent deux rookies, quoi de plus logique ?

 

Perspectives : **** Encore de nombreuses oppositions possibles entre ces quatre protagonistes, dont la plus attendue est bien sûr un one an one Carter III/Angle, à condition que ce dernier soit cette fois-ci à 100%.

 

 

Entrevue dans les vestiaires avec Eric Young. Il rappelle qu’il a réalisé un rêve de gosse alors que beaucoup l’en estimait incapable. Désormais, sa mission est de répéter les exploits chaque semaine, se battre pour tous ceux à qui on a dit « non, tu ne peux pas faire ça, tu n’es pas assez bon ». C’est comme si ces voix l’accompagnaient en permanence. Avec les encouragements du public, il s’estime capable de tout.

 

Diffusion d’une vidéo de Knux sur la route avec sa copine. Orlando ne semble plus très loin et celle-ci vibre intensément à cette idée. Son homme confirme qu’évidemment leur aventure sera excitante, mais qu’il s’agit avant tout d’un travail. Il compte sur sa présence en tant que Rebel dans un coin du ring pendant ses matchs. Elle se réjouit de cette alliance commune. Cependant, Knux précise qu’il ne s’agira pas d’un clan à deux, mais à quatre personnes : Rebel, Knux, Crazy Steven & Freak. Elle s’insurge de la présence de ces deux illuminés, apparemment des familiers du milieu du cirque. Son fiancé la rassure a minima.

Voilà un clan qui promet de sortir de l’ordinaire. Occasion idéale pour gommer un peu plus le souvenir des Aces & Eights auxquels a appartenu Knux.

 

Bref montage vidéo consacré à Sanada : sa prise de titre X-Division début mars, son entraînement, ses motivations, son chapeautage par le légendaire Great Muta.

 

 

MATCH 4 : Sanada © VS Tigre Uno (TNA X-Division Championship)

 

Malgré la qualité des deux hommes, quelques chants réclamant Austin Aries pointent l’étrangeté du traitement réservé à certaines éminences du roster. En l’état des choses, il est bien dur de faire la fine bouche. L’opposition à mi-chemin entre technique et high fly remplit son rôle. Mention spéciale au peu commun étranglement/clé de bras effectué par Uno. Débutée de manière proche d’un Figure-4 Leg Lock, sa manœuvre est ensuite constituée d’une double pression sur la nuque et le coude de son adversaire. Le Samouraï y résistera pour mieux vaincre via moonsault de la troisième corde. Le Mexicain a néanmoins été bien mis en avant et a de quoi offrir beaucoup à cette division. Signalons l’absence de Kenny King, son défi lancé au vainqueur de ce 2 of 3 best series ne se sera pas traduit de l’habituel squattage auprès des commentateurs.

 

 

Commentaires de Patrick Sébastien : Un petit mec comme ça, mais croyez-moi c’est un phénomène…

 

 

Il fait pas un métier facile avec ça…

 

 

J’y comprends rien, mais c’est génial !

 

 

Durée : 9 minutes et 29 secondes.

 

Action : **** Un échange maîtrisé qui évoque les grandes heures des Cruiserweights à la WCW. Seul défaut, récurrent entre ces deux-là, la faible part de temps consacré à vendre l’impact des prises.

 

Cohérence : ****1/2 Entre ces deux récentes recrues, il fallait privilégier la poursuite du règne du Japonais.

 

Perspectives : ** Puisque la piste Kenny King semble avoir été laissé de côté, nous assisterons sans doute à un surgissement de challenger sans aucune forme de préliminaires. Quant à Aries, il n’a sauf erreur ou omission toujours pas demandé de rematch.

 

 

Entrevue avec le Cow-Boy James Storm. Il déclare avoir créé Gunner, et même réussi à rendre son père célèbre. Il va maintenant détruire sa création. Au lieu de conclure de son habituelle catchphrase « Sorry but… », il se reprend et lâche un guerrier « No sorry ».

Suit là aussi une récap de cette longue feud.

 

 

MATCH 5 : Gunner vs James Storm – « I quit » match

 

On ne peut même pas parler de « belle » concernant ces frères ennemis puisque l’ancien soldat a jusqu’ici trusté tous les honneurs. L’ex-Beer Money ne s’est consolé qu’en attaques fourbes et en succès par équipe avec son ancien complice de Roode. Un petit élément peut aussi lui donner du baume au cœur : le soutien indéfectible de la foule. Gunner l’a joué doublement John Cena lors de ce match, d’une part via son rôle du face ne cédant pas à la torture, en vertu d’autre part du soutien mitigé du public. Chaque violent assaut du Cow-Boy était suivi de chants « One more time ! », notamment lors de la deuxième moitié sanglante du combat. Le second souffle Hoganien de Gunner aura raison de tout le travail de sape de son rival.

 

 

– Mais vous ne voyez pas que cet homme est mort ?

– N’empêche, il n’a pas dit « I quit ».

 

 

Durée : 18 minutes et 49 secondes.

 

Action : **** Tout aussi solide que le no holds barred de LockDown. Apte à réconcilier les amateurs de catch technique avec le brawl.

 

Cohérence : ***1/2 La victoire de Gunner dans ce duel ultime était nécessaire pour clore la rivalité. On peut simplement regretter que le Cow-Boy n’ait remporté aucune manche auparavant.

 

Perspectives : *** Vraisemblablement la fin des hostilités entre les deux vieilles barbes. Se profile une grosse guerre avec une star heel pour Gunner, histoire d’amorcer une course au titre mondial, tandis que le Cow-Boy prendrait une petite pause des écrans.

 

 

Les Beautiful People sont aux côtés de Jeremy Borash. Angelina Love réfute l’étiquette de mauvaise fille qui lui colle à la peau. Elle cite en exemple la volonté pacificatrice depuis son retour à Impact, sa proposition d’associer à nouveau Madison Rayne au club, comme au bon vieux temps où elles ont donné sens à sa carrière. Quoi qu’il en soit, elle garantit avoir tout prévu pour la célébration, car ce soir elle deviendra championne pour la sixième fois et la division Knockouts retrouvera une meilleure apparence.

 

 

MATCH 6 : Madison Rayne © VS Angelina Love (TNA Knockouts Championship)

 

Premier constat: l’absence de Gail Kim aux abords du ring pour contrecarrer les multiples interventions de Velvet Sky. Le fil rouge du match est une domination de la championne, suivie d’une légère triche permettant à Love de sortir la tête de l’eau, et ainsi de suite. L’affrontement est bon, mais pas particulièrement transcendé par l’historicité entre les participantes. Un duel un brin propret, conclu (sacrilège !) par un Roll-up, au moment où Rayne est aveuglée par la bombe parfumante de Sky. On ne se croirait pas spécialement en PPV. Heureusement, la feud est sans doute loin d’être finie.

 

 

La seule association où c’est l’idiote utile qui bombe le torse.

 

 

 

Durée : 8 minutes et 8 secondes.

 

Action : *** Les deux historiques de la division Knockouts peuvent et vont nous donner de meilleures prestations.

 

Cohérence : ***** Il n’y avait d’autre choix que de couronner une nouvelle championne.

 

Perspectives : ***** Dans la droite lignée de la cohérence, ce résultat ouvre de nombreuses possibilités. Une revanche, bien entendu, mais aussi les candidatures de Gail Kim, ODB voire Brittany pour venger l’ancienne championne. Une feud intermédiaire entre les différentes prétendantes n’est pas à exclure.

 

 

Entrevue de Bully « The New Uninvited Face » Ray au micro de JB. Il saisit l’occasion offerte pour signifier qu’il est fatigué de parler et veut du grabuge. Il reconnaît le talent de Bobby Roode, sans doute l’un des meilleurs catcheurs en activité. Or ce soir, il ne va pas s’agir de catch, mais de fight, aussi encourage-t-il la foule à réclamer autant de tables qu’il sera nécessaire.

Un clip récapitule les différentes interactions entre Ray et Roode depuis le fameux rebondissement du Lethal LockDown.

 

 

MATCH 7 : Bully Ray VS Bobby Roode

 

Belle passe d’armes d’insultes entre les deux hommes pour commencer, Ray s’appuie sur les chants hostiles de la foule envers le It Factor, qui en retour déclare se foutre de ce que pensent les spectateurs. La forte participation du public sera d’ailleurs l’argument majeur d’un duel trop bourrin pour passionner. Palme du ridicule à un referee bump horrible à souhait lorsque Ray exécute sa Powerbomb censément victorieuse. Non seulement le choc est inexistant, mais le mouvement de recul de l’officiel confine à la pire simulation footballistique. Chaud jusqu’ici, le public déblatère sans ménagement contre ce mouvement insensé. Pour ce qui est de l’implication de Dixie Carter dans la foulée, j’y vois plutôt une libération, un moyen comme un autre de clore le match en faveur du top heel. Évidemment, son accoutrement détonne : un total relooking en photographe poilu était-il nécessaire pour surprendre Bully ? Surtout dans un table match, par nécessité sans disqualification ? Sa poussette pour provoquer la chute de son nouvel ennemi juré est également des plus faiblardes. La patronne a amélioré son jeu d’actrice au cours de l’année 2013, il lui reste à travailler ses interventions physiques.

 

Beaucoup à redire aussi sur la réalisation « logistique » suivant la séquence. Pas d’annonce officielle de la victoire de Roode, la musique de Carter qui finit par retentir à la place, un flottement abusif des commentateurs alors que le public a reconnu l’auteure de l’attaque depuis longtemps. Le but est atteint niveau storyline, loupé niveau intensité du combat.

 

 

J’ai des migraines rien qu’à  penser à l’impact que je ne vais pas m’prendre…

 

Ouf ! L’esquive parfaite…

 

 

 

Jusqu’ici tout va bien…

 

 

Toujours cette petite gratte à l’œil…

 

 

Mince j’ai trop tisané ce soir…

 

 

Et là c’est le drame.

 

 

Durée : 13 minutes et  42 secondes.

 

Action : ** Toujours pas fan de cette stipulation qui témoigne à chaque instant du calcul et de la retenue des participants, un peu comme un first blood match où la peur d’ouvrir le front de son adversaire de manière impromptue tend à figer l’action.

 

Cohérence : ****1/2 Au risque de surprendre, l’issue et particulièrement l’implication de Dixie m’apparait tout ce qu’il y a de plus logique. La forme brouillonne ne doit pas gommer la clairvoyance du fond.

 

Perspectives : **** Une guerre plus intense encore la prochaine fois, impliquant un peu plus Dixie Carter. Une question demeure : Roode va-t-il redevenir le bras armé de la présidente ou se rapprocher seulement d’elle par convergences d’intérêts ?

 

 

Entrevue de Magnus. Il dit parler en tant que prochain champion, se tient ce soir en homme seul et connaîtra un deuxième règne bien différent du premier, marqué par de multiples associations. L’Anglais promet de mettre fin à la blague constituée par EY, de reconquérir son dû en dépit de tous les superlatifs méprisants qu’on peut lui attribuer.

Dans la foulée nouveau clip de promo pour le main event, largement centré sur la dernière décennie d’Eric Young sur les rings. La chanson et la mise en scène ressemblent de façon bluffante à l’histoire de Daniel Bryan dans le camp d’en face.

 

 

MATCH 8 : Eric Young © VS Magnus (TNA Heavyweight Championship)

 

Magnus est un peu comme un parti politique : c’est dans l’opposition qu’il est le meilleur. Les différentes promos ayant émaillé son run de champion laissaient sceptique, ses défenses de titre ne lui apportaient aucune plus-value. Désormais, il a une véritable histoire à raconter, celle d’un catcheur efficace et froid, supérieurement tactique, doté de davantage de raison que de passion. Ainsi pointe-t-il un doigt sur sa tempe pour signifier à EY quelle est la partie du corps avec laquelle il combat. Ainsi méprise-t-il les chants pro-américains d’une frange du public. Ainsi tue-t-il dans l’œuf la fougue du champion via un travail de lutte traditionnelle. La première partie de la joute est à ce titre plutôt lente, idéale pour vendre la domination naturelle de celui qui a été programmé pour les sommets devant celui qui y a grimpé par effraction. Pas besoin d’être fin observateur pour constater que l’Anglais a porté ce match sur ses épaules. Or il y manque toujours cet ingrédient si dur à définir, ce petit plus apte à nous faire ressentir l’importance de l’enjeu, le caractère crucial de l’opposition. Une grande arène ? Le gentil bûcheron parvient à renverser la vapeur, porté par des acclamations « EY ! EY ! », aux allures de « Yes ! Yes ! » au vu des deux doigts pointés en l’air. La copie est rendue, elle ne comporte pas de tâche, guère plus de fulgurance.

 

 

Depuis le temps qu’il cherche à prouver à la TNA que la clé du succès est anglaise.

 

 

Durée : 15 minutes et 50 secondes.

 

Action : *** Une construction un poil plus travaillée que pour le match du sacre à Impact.

 

Cohérence : **1/2 Difficile à dire. Une victoire de Magnus aurait été perçue comme logique pour qui voyait en EY un simple champion de transition, l’inverse peut se défendre aussi.

 

Perspectives : **1/2 Idem. Magnus va repartir de tout en bas, tandis qu’aucun top heel n’est actuellement 100% dispo pour se consacrer à la course au titre. On peut supposer un prochain heel-turn majeur ou un challenge provenant d’un face sur une bonne dynamique, tel Gunner ou Mr Anderson.

 

 

Un match de championnat simplement correct conclut un évènement marqué par la modération. On ne décèle aucun véritable contre-sens (comme avaient pu l’être les irruptions conjuguées d’Abyss et de Bully Ray à LockDown), mais pas plus de moments magiques dont on se reparlera, des trémolos dans la voix, lors d’assemblées entre puristes de la discipline catchesque. Les résultats, puisqu’après tout c’est eux qui importent le plus en PPV, sont conformes aux attentes et même motifs d’espoirs pour certains. Reste à déplorer un tag team match sans saveur (celui d’Angle), indigne de figurer en PPV, et des prestations passables des habituelles valeurs sûres que sont Bobby Roode, Bully Ray ou Mr Anderson.

Slammiversary, prévu le 15 juin, aura la lourde tâche de préserver le fragile équilibre d’ensemble tout en comportant des séquences-chocs pour laisser une trace dans l’Histoire.

 

 

Pas sympa le père qui a fait croire à la gamine au tee-shirt « Yes » qu’il lui avait acheté une place pour aller voir Daniel Bryan.

 

 


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