Il ne faut pas en vouloir aux événements.
Marc-Aurèle
Cela devient une habitude. Coy, notre fidèle lecteur-voyageur, assiste en live à WrestleMania, kiffe comme un gros porc puis revient en France et nous livre le récit de son aventure en plein cœur de l’Empire McMahon. Cette année, devinez quoi ? Il en a pris plein les mirettes. Et nous, on le jalouse à mort.
La photo qu'on aurait tous rêvé de prendre.
Récit de WrestleMania XXX vu de l’intérieur
Il ne faut pas en vouloir aux événements.
Marc-Aurèle
Cela devient une habitude. Coy, notre fidèle lecteur-voyageur, assiste en live à WrestleMania, kiffe comme un gros porc puis revient en France et nous livre le récit de son aventure en plein cœur de l’Empire McMahon. Cette année, devinez quoi ? Il en a pris plein les mirettes. Et nous, on le jalouse à mort.
La photo qu'on aurait tous rêvé de prendre.
Récit de WrestleMania XXX vu de l’intérieur
Dimanche 6 avril 2014, voilà une date que je ne suis pas prêt d'oublier…
6:00 AM
Le réveil sonne et annonce le début de ce qui sera une véritable journée-marathon. J'avale vite fait un petit-déj' pour me mettre sur de bons rails et nous quittons notre motel un peu pourri situé dans la grande banlieue de La Nouvelle-Orléans afin de rejoindre le Convention Center dans lequel se tiennent les sessions du Fan Axxess. Cette année, je suis motivé à faire quelque chose qui ne me ressemble pas : j'ai décidé d'aller chasser les autographes.
Le climat est étrange : un épais brouillard plonge les environs dans une sorte de ténèbres matinales, l'air est étonnamment moite et seuls les oiseaux du coin semblent être réveillés.
Axxess, c'est l'endroit où tu peux essayer gratuitement de te balancer dans le fauteuil à bascule de Bray Wyatt.
8:00 AM
Nous arrivons à destination après être passés devant le Superdome. Je ne l'aperçois qu'au dernier moment à cause de l'épaisse brume qui l'entoure et cette imposante structure ressemble énormément à une immense soucoupe volante.
Il est encore très tôt, mais j'appréhende à l'idée de ne pas trouver où garer la voiture de location. Ma crainte ne dure pas. Une place semble nous attendre dans une petite rue à deux pas du Convention Center.
Je me précipite à l'intérieur du bâtiment (et je suis loin d'être le seul) et je réalise que je n'ai pas pris la bonne entrée : je vais donc devoir traverser huit halls avant de pouvoir enfin acheter mon billet (49 dollars, quelle bande de bâtards, ça augmente tous les ans cette connerie).
C'est parti pour des heures de queue.
En cas de défaillance, Coy avait tout prévu.
9:00 AM
L'attente n'est pas trop longue grâce à un fan texan avec lequel je réussis à dialoguer (un petit miracle pour moi) ! Je lui dis entre autres que je viens de France, ce qui lui fait me demander si j'habite Rome. Véridique. Je lui précise que l'Italie ne se situe pas en France et je comprends que de son point de vue, l'Europe dans son ensemble est un pays à part entière.
Je suis sur le point d'approcher Kane. Je lui tends la couverture de mon magazine WWE avec un marqueur (c'est que je suis venu équipé) et je réalise que ce con de stylo ne fonctionne pas. Avec un peu d'insistance, Glenn réussit à signer tant bien que mal.
10:00 AM
Je m'insère dans la file pour faire coucou à Christian. Il y a beaucoup de monde, mais la progression est assez fluide. Pour ne pas renouveler la déconvenue du marqueur foireux, je le secoue de toutes mes forces la tête en bas. Cette fois, ça devrait bien fonctionner. Il ne reste plus qu'une personne avant moi et c'est exactement à ce moment que le changement de catcheur intervient. Alberto Del Rio remplace Captain Charisma, mais j'estime que je ne suis pas vraiment perdant au change. Le Mexicain griffonne mon mag puis me rend le marqueur. C'est une fois descendu de l'estrade que je réalise que mes mains sont recouvertes d'encre. Je n’aurais pas dû le secouer si fort. Alberto doit sûrement être d'accord avec moi: je lui ai foutu bien malgré moi plein d'encre dorée sur les paluches !
Le merchandising WWE est super bien foutu. Si tu es grand, élégant et que tu as le poil court, rien ne t'empêche de ressembler au gnome pouilleux qui te sert d'idole.
2:00 PM
La session est finie. J'ai chopé quelques autographes de plus, mais qu'est-ce que c'était long. Je retraverse en sens inverse tous les halls et rejoins enfin la sortie.
J'apprends que la voiture a disparu : elle a été enlevée pour mauvais stationnement. Je suis anéanti.
Il nous faut trouver un taxi au plus vite pour aller récupérer la caisse. Il nous dépose au bureau de la fourrière, l'endroit est glauque au possible au point que j'en arrive à me demander s'il s'agit bien d'un service géré par la municipalité et non d'une espèce de mafia locale. Je suis dans un état de stress assez indicible, mais le plus important est accompli : nous récupérons le véhicule, non sans avoir été délestés de 200 dollars. Ça pique.
Bienvenu à La Nouvelle-Orléans, bro'
3:30 PM
L'heure tourne et nous devons d'abord nous enregistrer à l'hôtel (le deuxième, un peu plus proche du stade) avant d'assister au show. Nous galérons pour trouver l'adresse exacte. L'établissement est paumé au beau milieu d’une quatre-voies et de zones commerciales. C'est avec l'aide d'un local que nous atteignons enfin notre but. Il était temps.
Je me présente à la réception, papiers de réservation en mains. De longues minutes s'écoulent et se concluent par une annonce fracassante : l'hôtel est complet et ma réservation n'a pas été validée ! J'ai comme l'impression que le sort s'acharne. Je perds mon calme légendaire et commence à me montrer particulièrement virulent à l'encontre de la réceptionniste (qui ne manifeste d'ailleurs pas la moindre sollicitude). Je suis effondré. Cette dernière s'attelle enfin à trouver une solution tout en faisant preuve d'une insolente nonchalance. Nous nous imaginons déjà obligés de dormir dans la voiture (elle est confortable, mais quand même).
Les minutes sont interminables, mais la délivrance finit par arriver : nous obtenons notre chambre et nous empressons de poser les bagages afin de filer au stade.
La réception de l'hôtel, toute en simplicité.
5:00 PM
Nous arrivons au Superdome et décidons de nous montrer sages : il serait vain et imprudent de vouloir trouver une zone de stationnement gratuit. Nous sommes bons pour utiliser le parking officiel et lâcher les 20 dollars réglementaires.
Je suis sur le point de pénétrer dans l'enceinte et tente de me convaincre qu'il me faut faire abstraction des toutes ces mésaventures. Pas simple de digérer tout ça. Voire impossible.
Je découvre l'intérieur du stade : le décor est absolument gigantesque en plus d'être du plus bel effet. Le combat du pré-show débute et nous n'avons toujours pas gagné nos sièges. Je décide de laisser passer les entrées des quatre équipes avant d'aller demander à mes voisins de se lever pour nous laisser passer. Le fauteuil est confortable (surtout pour une place de « pauvre ») et je ne le quitterai pas avant quatre bonnes heures.
Le segment d'introduction qui voit la réunion des trois icônes me fait hurler de plaisir. Le match d'ouverture a des allures de main event, le public est chaud, moi aussi, Mania XXX démarre à cent à l'heure. Triple H et la Wyatt Family ont des entrées fabuleuses. La mise en scène et les moyens mis en œuvre sont à la hauteur de l'événement. Du coup, on a tendance à pardonner la constante augmentation du prix des billets.
La constante augmentation du prix du billet, c'est bon pour le business.
8:30 PM
La Streak est brisée. Moi aussi. Le stade est plongé dans une totale incompréhension durant quelques secondes. Les écrans géants « 21-1 » confirment que nous ne rêvons pas. À ma grande stupéfaction, certains spectateurs se réjouissent de la situation. La WWE vient encore de me planter un violent coup de poignard (le premier c'était en 2010 lors du main event de Mania 26). Je reste pétrifié un long moment puis je contemple la carcasse du héros de mon adolescence peinant à se relever. Je fais un gros effort pour ne pas me laisser complètement submerger par la dramaturgie du moment et réussis à contenir les quelques larmes que je sens irrémédiablement monter. La voilà la vraie End of an era. WrestleMania ne sera jamais plus pareil dorénavant.
J'ai décroché, comme si j'avais quitté mentalement le PPV. La fatigue physique me rattrape à grands pas. Le combat final est lancé et le YES movment est plus fort que jamais, comme le mal de crâne qui s'empare de moi.
Je finis le show en pleine décomposition, les batteries sont vides, le corps ne tient plus et il va pourtant falloir trouver les ressources nécessaires pour rentrer à l'hôtel.
Heureusement, il lui en restait encore un peu.
10:00 PM
Par chance, la sortie du stade s'effectue avec une précision quasi militaire, ce qui nous permet de regagner notre chambre en un temps record. C'est déjà ça.
WretleMania XXX me laissera assurément un goût amer et très partagé.
Vince a voulu qu'une page se tourne avec cette trentième édition. Le temps est-il venu pour moi aussi de tourner la page ?
Le souvenir qui te permet de jouer à Daniel Bryan en hurlant Yes! devant le miroir de ta salle de bain. 199$, soit 1$ de moins que le prix de la fourrière à La Nouvelle-Orléans.
NDLR: toutes les photos sont de coy. Merci à lui!