Ces catcheurs qui n’ont pas eu de match mémorable à WrestleMania

On ne peut pas inviter le vent, mais on doit laisser la fenêtre ouverte.

Jiddu Krishnamurti

 

Ils n'ont pas eu leur WrestleMania Moment et c'est bien dommage. L'indispensable Ultimate Georges Michaels, adepte de vrai catch et de fausses mineures bien roulées, nous explique pourquoi.

 

 

WrestleMania, c'est une grande fête qui fait chialer pas mal de monde…

 

 

Spécial WrestleMania XXX

Ils méritaient leur WrestleMania Moment

 

On ne peut pas inviter le vent, mais on doit laisser la fenêtre ouverte.

Jiddu Krishnamurti

 

Ils n'ont pas eu leur WrestleMania Moment et c'est bien dommage. L'indispensable Ultimate Georges Michaels, adepte de vrai catch et de fausses mineures bien roulées, nous explique pourquoi.

 

 

WrestleMania, c'est une grande fête qui fait chialer pas mal de monde…

 

 

Spécial WrestleMania XXX

Ils méritaient leur WrestleMania Moment

 

 

Chaque fois que l’Ultimate Georges Michaels prend la parole sur les CDC, c’est pour parler de « vrai catch ». Aujourd’hui, à la quasi-veille de WrestleMania, je propose aux lectorats du meilleur site de catch qui soit, un petit article exutoire. Tous les ans, en avril-mars, j’attends que certains catcheurs obtiennent enfin une chance de briller dans le plus grand des pay-per-views. Et tous les ans, je vais de déceptions en crise de nerfs, car certaines individualités ne sont tout simplement pas récompensées pour leurs efforts quotidiens. Absents de la carte ou réduits à des matchs raccourcis et sans envergure, voici des athlètes – en activité, retraités, ou hyper-retraités (c’est-à-dire morts) – qui méritent ou méritaient mieux que des bagarres de pacotilles.         

 

 

 

LES RETRAITÉS ET HYPER-RETRAITÉS

(HYPER MORTS, TELLEMENT QU’ON NE LES REVERRA JAMAIS !)

 

 

Mr. Perfect    

 

Statut : Hyper inanimé

     

Pire souvenir WrestleManiaesque : Perdre contre Brutus Beefcake à WrestleMania VI      

 

Topo : Oui, oui, je sais. Dans les couloirs du musée WrestleMania, Perfect n’est pas un fantôme. Catcheur à WrestleMania VI, VII et IX, sidekick de Ric Flair à WrestleMania VIII, arbitre au X, Curt Hennig a eu son lot de participations. Mais bordel, pas un seul match digne de sa superbe. À chaque édition, M. Parfait a été opposé à des catcheurs moyens. Sans doute pour les aider à briller. Beefcake, Big Boss Man, Lex Luger… de vraies Superstars, c’est clair. Surtout, des hommes auxquels Perfect était bien supérieur dans le ring. Je profite de cette tribune numérique qu’incarnent les CDC pour m’indigner de l’absence d’un match parfait dans la carrière d’un personnage né de la perfection elle-même. Ah, les incohérences de la WWE ! Warrior 31 l’avait ratée celle-là. Une de plus !       

 

La vérité assassine : À WrestleMania, Perfect n’a toujours été qu’un faire-valoir.    

 

Dream Opponent selon l’UGM : Bret Hart. Un duel classique entre les deux techniciens aurait été à la hauteur d’un événement comme WrestleMania.

 

 

          

Malgré les apparences, les stats de Perfect à WrestleMania sont imparfaites.

 

 

The British Bulldog

  

Statut : Hyper enterré

       

Pire souvenir WrestleManiaesque : Un double count out à WrestleMania XIII         

 

Topo : Sept participations à WrestleMania et presque autant de matchs par équipe. Son duel face au Warlord, en 1991, épargne ses statistiques d’un parcours 100 % tag team. Ce match appartient d’ailleurs au groupe des affrontements « underrated » de l’histoire de WrestleMania. Le clash entre les deux colosses est court, mais parsemé de très bonnes phases de lutte. Rien à voir avec un Ultimate Warrior vs Hercules de WrestleMania IV. Quoi qu'il en soit, Davey Boy a toujours partagé la vedette. La WWE ne lui a jamais donné l’opportunité de briller par lui-même au Granddaddy of Them All. L’inverse est aussi vrai. Davey a gâché certaines opportunités. Ses multiples erreurs backstage l’ont empêché d’être un headliner ou d’avoir au moins la chance de sortir un gros match au printemps.

 

La vérité assassine : À WrestleMania, Smith n’a eu qu’une moitié de carrière.

 

Dream Opponent selon l’UGM : Dynamite Kid. Les deux bulldogs qui se bouffent la gueule pour un os, moi j’aurais trouvé ça marrant. Je pense toutefois que dans les années 80, Vince McMahon n’aurait jamais pris le risque de booker un tel match sur sa carte majeure. Après Smith-Billington, tous les matchs de Hogan auraient vraiment eu l’air d’être – sur le plan sportif, que l’on soit bien d’accord — de la grosse merde.

 

 

Le Bulldog n'a jamais été très finaud. À Mania XI, il auraît dû éclater Lex Luger au de catcher à ses côtés en équipe…

 

 

Jim Duggan

 

Statut : Retraité avec une poigne de fer 

 

Pire souvenir WrestleManiaesque : Ne pas passer le premier tour du tournoi pour le Championnat WWE à WrestleMania IV

 

Topo : Duggan était un bagarreur dont la popularité n’a jamais réellement été exploitée par la WWE. Un bagarreur comme il y en avait beaucoup dans les années 80. Un peu gras du bide. Vif, relativement adroit, Duggan a eu de belles années à la Mid-South et à l’UWF. Pourtant, son rôle à la WWE ne s’est résumé qu’à porter un drapeau US, lever le pouce et se taper des groupies en sortant du bar après les shows. Son élimination rapide du tournoi de WrestleMania IV démontre la réserve que Stamford gardait quant à le mettre réellement sur le devant de la scène en tant que compétiteur. Ainsi, Duggan n’a jamais gagné la moindre ceinture chez Vince McMahon. Enfin, le patriote, s’il n’a pas eu de vrai super match à WrestleMania, a démontré son extraordinaire longévité en luttant dans la Bataille Royale de WrestleMania XXIV.        

 

La vérité assassine : Dans l’histoire de la WWE, Hacksaw demeure à jamais un porte-étendard. Au sens propre, strictement !  

 

Dream Opponent selon l’UGM : L’Undertaker. Il n’y aurait pas eu de meilleur méchant pour permettre à Hacksaw Duggan de sortir autrement de la nasse qu’en brandissant son drapeau à la noix et un bout de chevron. 

 

 

Duggan n'a pas su exploiter son vrai talent : transpirer du nombril.

 

 

Leif Cassidy 

  

Statut : Retraité qui roule bien sa bosse 

 

Pire souvenir WrestleManiaesque : Ne pas gagner l’insignifiant titre Hardcore à WrestleMania XV

 

Topo : Vous vous dites : «Mais qu’est-ce que ce mec peut bien foutre dans cette liste ? » Je me le demande également. Pour autant, avec Al Snow, je suis encore parcouru par le sentiment que la WWE pouvait faire mieux à WrestleMania. Snow, n’a eu qu’un opener à WrestleMania XV et un tag team match passable à WrestleMania 2000 pour montrer un infime morceau de son talent. Un gros problème caractérise sa carrière : trouver une gimmick adaptée à son véritable style n'a jamais été possible pour ce lutteur caméléon. Si pour tous, Snow est un catcheur hardcore, la vérité est que son « vrai catch » est infiniment plus inspiré que de banals coups de chaise. En 1996 et 1997, la moitié des New Rockers (team qu’il forme avec Marty Janetty jusqu’à la fin de l’année 1996) rate WrestleMania XII et 13 alors qu’il appartient au roster. S’ensuit une épopée Attitude Era où sa simple fonction se résume à remplir la carte pour aider la foule à attendre le main event. Il n’y a quasiment rien à retenir d’Al Snow à WrestleMania, ni même à la WWE, à part Head. Ceci, pour moi, est un vrai gâchis, car l’Américain avait de la réserve. M’enfin…          

 

La vérité assassine : Dream Opponent selon l’UGM : Sean Waltman. Les arts martiaux de X-Pac face au savoir de Snow, voilà qui aurait pu donner un bon quart d’heure de catch pur à WrestleMania version Attitude Era.

 

 

J'ai l'air d'une pine, mais je vous assure que je suis bon !   

       

 

LES ACTIFS QUI PEUVENT ALLER SE BROSSER   

 

 

John Morrison

        

Statut : Catcheur sur le circuit indy

          

Pire moment WrestleManiaesque : Être moins important que Snooki à WrestleMania XXVII

 

Topo : Le jour où John Morrison s’est séparé de la WWE, j’ai dégoupillé. Je suis allé au bar entre midi et deux pour boire un Formidable de bière en trois gorgées. Un litre, donc. Je suis arrivé au bureau rôti. De Champion ECW, John est passé à… que dalle. D’un superbe prétendant à l'or poids lourds à Elimination Chamber 2011, il est passé au statut de gigolo à WrestleMania XXVII. L’année précédente, à Phoenix, il est aspirant au titre tag team et vit un squash match contre ShoMiz. Le parcours du Shaman of Sexy est l’une des plus belles blagues de WrestleMania. Mécontent de son sort en 2011, Morrison disparaît des écrans alors qu’il est en pleine possession de ses moyens. Comment un tel catcheur n’a-t-il pas pu sortir du lot à l’occasion de WrestleMania ? Je l’ignore. En tout cas, Johnny n’a pas eu de storyline pour mener sa barque, ni de grand adversaire. Hormis le Miz, qui lui est monté sur le dos, Morrison n’a fait qu’errer d’un bon match à l’autre sans obtenir ce qu’il méritait sérieusement.           

 

La vérité assassine : Être beau gosse n’ouvre pas toutes les portes. Professionnellement, il faudrait que Morrison apprenne à viser avec un peu plus de justesse que son Starship Pain.    

 

Dream Opponent selon l’UGM : Le Miz. À WrestleMania, la WWE aurait dû donner la tête de Mizanin à Morrison. C’est facile de l’affirmer aujourd’hui lorsqu’on voit où le Miz se situe. Mais, moi, je savais que l’ascension de Mike n’était que de la poudre aux yeux. En catch, il n’y a pas de recette miracle.   

 

 

Morrison a plié bagage, son dans le catch est à l'équerre. Mais il s'en fout complètement.

 

 

Dolph Ziggler

 

Statut : Sous contrat chez Vinnie McMahon

        

Pire moment WrestleManiaesque : Regarder Snooki battre sa team à WrestleMania XXVII

 

Topo : On arrive à WrestleMania XXX et Dolph Ziggler va encore passer la soirée noyé dans la masse d’une bataille royale prétendument importante. L’année passée, Dolph expliquait qu’il avait eu son WrestleMania Moment à Raw, lors de son cash in contre Alberto Del Rio. J’ai bien ri. Non, Dolph n’a pas eu son WrestleMania Moment. Et encore moins son WrestleMania Match. Six ans dans le roster principal et pas un seul match solo à mettre à son compte. Juste un Money in the Bank Ladder Match qui, encore une fois, noie le poisson. Je me demande si son attente sera un jour récompensée. À dire vrai, j’en doute. Ces trois dernières années, Ziggler méritait mieux que des apparitions de moins de dix minutes. Depuis que je « followe » la WWE, et à travers tous les WrestleMania que j’ai pu voir, le sort de ce garçon est ma pire frustration.

 

La vérité assassine : Ziggler est seul. Il n’a pas la réputation d’avoir un entourage qui favoriserait sa montée dans la hiérarchie. Je le vois mal avoir son heure de gloire à WrestleMania dans les cinq prochaines années.   

 

Dream Opponent selon l’UGM : Batista. En 2008, Ziggler frappe un grand coup à Raw en donnant du fil à retordre à Batista. Même si un nouveau duel a eu lieu récemment entre les deux, je les verrais bien se maraver une fois supplémentaire au Show des Immortels. David contre Goliath, tel est le genre de match qui nourrit la légende de WrestleMania.            

 

 

Parfois, je regarde Ziggler et je me dis que que ça ne sert à rien d'être bon dans ce qu'on fait.

 

 

Gail Kim 

        

Statut : Sous contrat avec la TNA  

 

Pire moment WrestleManiaesque : Perdre une bataille royale au profit d’un homme déguisé en femme à WrestleMania XXV.

 

Topo : Je ne me souviens même pas avoir vu Gail Kim à WrestleMania. Et pourtant, elle y a bien participé. Deux fois. Dans la bataille royale remportée par Santina Marella ainsi que dans un 10-Diva Tag Team Match en 2010. Si vous regardez ces deux éditions au ralenti, vous aurez peut-être une chance de l’apercevoir. Si l’on regarde de plus près l’histoire du catch féminin à WrestleMania, on constate que seules Mickie James et Trish Stratus ont eu un vrai match. Une vraie storyline, des qualités complémentaires et un intérêt du public croissant pour les jupes légères de James. Pour le reste de l'histoire, il n’y a eu que de la bouse ou presque. Gail Kim est tombée dans une période où la WWE n’avait rien à offrir en terme d’idées pour sa division féminine. La Canadienne, auteure de matchs toujours intéressants à la TNA, n’a jamais pu s’exprimer à WrestleMania. Au même titre que Beth Phoenix, Natalya, ou encore Melina. Rien de consistant à offrir à ces remarquables sportives. Je regrette profondément ces mauvais choix et ce principe qui consiste à réunir toutes les femmes sur un combat parce que la direction n’est prête à leur offrir que sept minutes du spotlight. Je suis loin d’être pour la parité, c’est bien connu, mais la WWE manque clairement de discernement quant au potentiel de son roster féminin. Le spectacle prime chez Vince McMahon. Les véritables sportives ne sont par conséquent pas les mieux loties.

 

La vérité assassine : Gail Kim a vraiment une voix horrible. C’est pourquoi vous l’avez rarement entendue piailler au micro de la WWE.        

 

Dream Opponent : Kharma. Du déjà vu à la TNA, bien sûr. Cela dit, devant 80 000 spectateurs, le choc entre la belle petite Asiat’ et l’imposante Afro-Américaine aurait tout bonnement captivé l’attention du public. 

 

 

Honteusement, la WWE a toujours bridé la belle Gail.

 

 

POUR EN FINIR

       

J’admets que de nombreux noms manquent cruellement à l’appel. MVP, Beth Phoenix, Carlito, Lance Storm, Vader et bien d’autres sont tous des athlètes que j’aurais aimé voir combattre dignement. Pas dans un main event, mais dans un match qui justifie une apparition à WrestleMania. Parce que WrestleMania est censé être le plus grand show de catch au monde. Y figurer pour une promo, pour un match sans intérêt plié à la va-vite ou pour un squash, c’est passer à côté de l’événement. Les catcheurs que j’ai évoqués ne sont pas à plaindre. Ils ont eu leur chèque et quelques plans caméra. Parfois même des victoires. Mais si je les ai cités, c’est pour souligner à quel point WrestleMania peut-être aussi frustrant que beau ! Il y a des mecs et des gonzesses qui ont absolument tout pour réussir et qui finalement ne font que tenir la baraque pour le reste de la hiérarchie. Encourager le numéro 1 et le numéro 2 d’une fédération, c’est à la portée de tout le monde. Croire en l’impossible et espérer que des catcheurs obtiennent un jour la médaille des légendes de WrestleMania, c’est à mon avis ça qui fait d’un fan un « vrai fan ».       

 


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