Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé
Alphonse de Lamartine, sans doute à Chicago un 3 mars 2014.
Bonsoir *CM PUNK*, je suis Kane & Barbu et voici Monday Night Raw, à Chicago ! Le public est *CM PUNK* particulièrement excité pour ce show *CM PUNK* et les superstars présentes, uniquement elles *CM PUNK*, et personne d'autre, rien à signaler !
Bon, ça va. T'as qu'à lire l'article, dublair.
Nalyse de Raw du 3 mars
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé
Alphonse de Lamartine, sans doute à Chicago un 3 mars 2014.
Bonsoir *CM PUNK*, je suis Kane & Barbu et voici Monday Night Raw, à Chicago ! Le public est *CM PUNK* particulièrement excité pour ce show *CM PUNK* et les superstars présentes, uniquement elles *CM PUNK*, et personne d'autre, rien à signaler !
Bon, ça va. T'as qu'à lire l'article, dublair.
Nalyse de Raw du 3 mars
Sans trop de surprise, c'est sur le cas Punk que s'ouvre cet épisode de Raw. Et sans trop de surprise non plus, ce n'est pas le Straight Edge Savior qui fait son entrée lorsque Cult of Personality retentit dans l'arène de Chicago. Mais alors qu'on attendait plutôt Triple H, Stephanie McMahon ou même Bad News Barrett, c'est finalement Paul Heyman qui s'avance dans le ring. Un choix un peu étonnant mais finalement plein de bon sens : l'ancien patron de l'ECW est adulé par les publics connaisseurs, et se serait sans doute fait acclamer lors de son entrée surtout vu sa relation avec Punk… Et il a un match à construire, et des huées à amener à Brock Lesnar.
Qui de mieux pour cela que l'ami Paulo ? Personne, comme l'a prouvé sa promo, qu'il a qualifié de "pipebomb". Assis en tailleur, il débute sur l'histoire de CM Punk à la WWE, confirmant qu'il n'est pas là ce soir, que ça l'embête plus que personne mais que tous ses problèmes sont dûs à… EACH AND EVERY ONE OF YOU. Et ainsi, d'une promo sur des faits réels, il repasse à son histoire kayfabe avec Punk ou comment le public lui a volé son meilleur ami, avant de passer à l'Undertaker, autre cause de sa descente aux enfers car il n'a pas réussi à le vaincre, contraîrement à Brock Lesnar, dans quelques semaines à Wrestlemania.
Paf. En dix minutes, on passe d'un shoot sur un catcheur qui a réellement mis les voiles de la fédération pour rester chez lui, et on arrive à l'amener vers une des rivalités majeures de Wrestlemania qui ne l'implique même pas de près ou de loin, et ce de manière absolument fluide avec un public captivé. Paul Heyman, mesdames et messieurs. Une des meilleures promos de l'année par un des meilleurs de tous les temps dans ce domaine. Ainsi, Brock Lesnar est arrivé sous les huées et a même parlé ! Evidemment, ce n'est pas ce qu'on attend de lui, et c'est pour ça que Mark Henry est arrivé l'interrompre. L'homme le plus fort du monde n'est sans doute pas le plus intelligent vu qu'il n'a toujours pas compris que c'était une mauvaise idée.
– F5 ?
– Mark Henry coulé.
L'autre bonne surprise vient du match pour le titre par équipes, qui a vu plusieurs miracles se dérouler devant nos yeux. Le premier, c'est que les New Age Outlaws se sont comportés comme des heels, pour la première fois depuis leur retour. Qui l'eut cru, réciter des catchphrases et faire de la cheap pop n'est pas le meilleur moyen de se faire huer par une salle ! Cette fois, rien à dire, ils ont refusé de faire leur présentation car Chicago ne le méritait pas. Les Usos, eux, étaient extrêmement soutenus par la foule, ce qui n'était pas une mince affaire étant donné les circonstances.
Le match en lui même n'était pas exceptionnel (comme à chaque fois que les anciens de DX sont impliqués, à vrai dire) mais très correct cette fois, et il a surtout eu son utilité en sacrant pour la toute première fois de leur carrière les frères Samoans. Eux qui étaient des habitués de Superstars (on pense à toi Justin Gabriel) ont monté les échelons, passant d'une série de défaites contre les 3MB à une vraie exposition à Raw et à Smackdown, avec quelques title shots et donc maintenant un titre.
– Bon alors si on récapitule : Legion of Doom, Hart Foundation et les British Bulldogs, un mort dans chaque équipe. Les Dudley et Hardy Boyz, un à la TNA… Edge & Christian et DX, un retraité…
– Putain, j'espère que les Demolition sont pas potes avec HHH.
Reste à savoir ce qu'il en sera du rematch à Main Event, dont la WWE a fait la publicité comme rarement à Raw, la fédération pouvant légitimement avoir envie de marquer le coup pour son premier show diffusé sur le WWE Network. Soit ils redonnent le titre aux New Age Outlaws, et dans ce cas ça confirmera que ce changement de titre n'était là que pour calmer Chicago, soit le cas NAO est gentiment réglé avant Wrestlemania histoire de permettre à de vraies équipes de participer à un title match qui sera sans nul doute beaucoup plus intéressant dans le ring.
Mais dans les deux cas, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un sentiment de gâchis. La seule chose qui justifiait la défaite (clean…) des Usos à l'Elimination Chamber, c'était de réserver leur grande victoire pour avril, pour avoir leur premier titre à leur premier Wrestlemania, ce qui aurait été sans aucun doute un des grands moments de ce show et de leur carrière. Ca ne m'a pas empêché d'être particulièrement heureux pour une équipe qui le mérite plus que n'importe quelle autre mais quand même, cette gestion a été assez incompréhensible, alors que cette histoire s'écrivait toute seule.
Ne vous inquiétez pas les gars, ça finit super bien en général, les "Wrestlemania moments" décalés !
En espérant que leurs ceintures soient tenues en plus haute estime par les bookers que le titre intercontinental. Car si Gros E avait très bien commencé son règne sur la lancée de son passage chez les gentils et que, populaire avec le public, il semblait parti pour un joli push, ces derniers temps ce n'est vraiment pas brillant. Là par exemple, il se retrouve relégué comme souffre-douleur des Real Americans, qui se battent pour savoir qui aura le droit de lui péter la gueule. Ainsi, pendant le match de Cesaro, son compère Jack Swagger va le disqualifier en portant une Swagger Bomb, et dans le deuxième match en fin de show, c'est l'inverse qui va se produire et le Neutralizer du Suisse va offrir une nouvelle victoire par disqualification à Big E.
Tu vas faire deux matchs ce soir, qu'ils disaient. Tu vas gagner deux combats d'affilée, qu'ils disaient.
Cesaro viendra confronter Swagger pour lui dire qu'ils étaient quittes, à présent. Sauf que le All-American American n'est pas franchement content et va pousser à deux reprises son partenaire, avant que celui-ci ne réplique et le mette au sol, à la merci du Cesaro Swing ! Heureusement, Zeb Colter qui n'est qu'amour va résoudre la situation et forcer les deux hommes à s'excuser et à se faire un calinou viril pour enterrer la hache de guerre. Mais ce n'est qu'une question de semaines pour que l'équipe des patriotes casse avec de toute évidence Cesaro du côté face. Reste à savoir où se placera Zeb et si Big E Langston et sa ceinture seront impliqués dans la rivalité, ce qui excuserait un paquet de trucs vu qu'on serait dans du combat de brutes tout ce qu'il y a de plus pur avec des catcheurs pas en reste du côté technique, le tout pour mettre en valeur le titre intercontinental.
Mais tonton, je voulais vraiment qu'il me fasse faire l'avion moi.
Autre 3-way possible à la Nouvelle-Orléans en avril : la ceinture des Etats-Unis de Dean Ambrose pourrait bien enfin revenir sous les projecteurs à l'occasion de la séparation du Shield qui se fait de plus en plus pressante. Et pas vraiment comme on l'attendait : lors du rematch face à la Wyatt Family, c'est Seth Rollins qui a refusé le tag au champion US ! Un dénouement très étonnant et finalement très logique avec l'histoire racontée. Ambrose et Reigns se bouffent le nez depuis des mois et Rollins essaye de recoller les morceaux et de garder le groupe uni à chaque fois… Sauf que là, leurs engueulades ont commencé à le mettre lui-même en péril, lorsqu'il n'a pas pu réaliser le changement en plein match, Reigns et Ambrose étant trop occupés à s'engueuler sur le bord du ring, l'un reprochant à l'autre, ironiquement, d'avoir quitté le coin de son équipe pour aller défier Bray Wyatt.
Le match en lui-même était excellent, dans un autre style que leur MOTY de l'Elimination Chamber, mais plus encore, l'histoire est superbement racontée et j'apprécie particulièrement que la WWE n'ait pas précipité cette séparation… Qui n'est d'ailleurs toujours pas actée. Seth Rollins jette l'éponge, éreinté par l'attitude de ses deux partenaires, mais son geste a permis à Ambrose et Reigns de travailler ensemble et de combattre héroïquement en infériorité numérique. Au final, alors qu'on craignait un peu que Reigns soit trop mis en avant au détriment de ses partenaires, on se rend compte que ces dissensions ont permis à chaque membre du Shield d'affirmer sa personnalité. Jamais Rollins n'a été aussi mis en valeur que ces dernières semaines, à faire ses enchaînements délirants face aux Wyatts. Une des meilleures stables de l'histoire de la WWE est en train de permettre à un autre clan d'atteindre ce niveau tout en nous donnant des matchs incroyables et une histoire géniale. Et ce, même si j'en ai marre de voir mes équipes préférées renier leur amitié.
K&B a raison, j'ai vraiment exagéré ces dernières semaines. Malgré tout, Daniel Bryan reste mon ami… Je vais aller m'excus
…
Nous reviendrons sur ces vignettes un peu plus tard, car après une première heure de folie, la WWE doit avoir estimé que leur mission de dompter le public de Chicago est réussie et décide donc de se reposer un peu… Le problème c'est que ce n'est pas une très bonne idée, ne serait-ce que pour les catcheurs impliqués, car tout est toujours une question de contexte. Prenons par exemple le mixed tag team match opposant Emma et Santino Marella à Fandango et Summer Rae. A NXT, ce combat avait eu lieu et c'était un comedy match génial devant un public qui avait envie d'apprécier la performance et de jouer le jeu. Un Chicago énervé, c'est autre chose et ils ne sont pas du tout rentrés dedans et même s'il y avait des similitudes entre les deux combats, le résultat est bien différent, car un public peut sublimer un match mais aussi le plomber. Mauvais endroit au mauvais moment.
Ce sera d'ailleurs le même destin pour le Sheamus – Christian qui a suivi, un match très correct entre deux bons catcheurs qui a reçu des "This is awful" et "End this match", particulièrement injustes étant donné la qualité de la rencontre. On peut quand même se poser des questions sur le booking de cette feud, qui consiste en gros à voir Christian agresser Sheamus, Sheamus le battre en match, Christian l'agresser à nouveau derrière et ainsi de suite. Si c'est pour construire un match à Wrestlemania (et on est bien partis pour), c'est pas franchement très intéressant ni très productif, tant Christian a été montré faible, prenant même le tombé non pas sur le Brogue Kick mais sur un White Noise, la semaine précédente. C'est particulièrement dommage étant donné sa très belle prestation dans la Chambre, et je regrette que la plupart des feuds de l'Irlandais se déroulent de cette manière (R.I.P Damien Sandow). Je préférerais largement le voir affronter Cesaro à Mania.
Ouais, j'ai enfin réussi à prendre ma revanche sur le mec que j'ai battu vendredi, lundi dernier et la semaine d'avant !
Je disais tout à l'heure qu'un public pouvait plomber un match, mais ce ne sont pas les seuls, car il faudra bien qu'on aborde le sujet des commentaires. Les amateurs de NXT comprendront mon propos, les autres n'auront qu'à lire les deux excellentes nalyses publiées plus tôt dans la semaine, mais après Arrival c'est frappant à quel point les commentateurs de Raw desservent le produit et tuent le travail des catcheurs. Pour le show de développement, on a Tom Phillips, qui s'occupe du play-by-play, à savoir commenter l'action en direct, donner le nom des prises etc. L'équivalent à Raw étant Michael Cole. Autour de lui, deux color commentators, dont le rôle est d'apporter une analyse plus poussée du combat mais aussi de prendre position du côté des heels ou des faces, au contraire du play-by-play qui est neutre par définition. D'un côté nous avons William Regal et Byron Saxton, de l'autre Jerry Lawler et JBL.
Michael Cole ne parle jamais du match, et il faut qu'un des catcheurs fasse une shooting star press contrée en gutbuster pour qu'il jette un coup d'oeil au combat et arrête de parler de la storyline principale, de la WWE App ou d'un quelconque hashtag. Mais je lui accorde au moins le bénéfice du doute, sachant qu'il fait le job et que ce sont simplement les ordres qui sont mauvais. A sa gauche, Jerry Lawler qui est un blob, ni plus ni moins. A sa droite, JBL qui sous couvert d'être un commentateur heel passe son temps à rabaisser tout le monde, des catcheurs présents sur le ring à Cole qui va se faire insulter pendant une minute pour avoir bafouillé. C'est un heel mais pas tant que ça finalement puisqu'il va chanter avec les Usos ou R-Truth pendant leur entrée, ou qu'il trouve que tous les faces sont "funs to watch Maggle". On a simplement un mec qui va nous expliquer pendant deux minutes que les mecs qui commentent sont nuls et que les types dans le ring sont sans intérêt, moches ou sans aucun talent.
Une table détruite et un segment Make-A-Wish avec la petite Jessica, 10 ans : terrible concours de circonstance pour Jerry Lawler qui a choisi le mauvais jour pour porter son pantalon de jogging.
Ici en l'occurrence, pendant le match d'Emma dont le personnage à la WWE n'est pas établi, tout comme ses capacités in ring puisque c'est le premier combat où elle porte ses signature moves (Dilemma, Emma sandwich), là où Regal dissèque même un pauvre chinlock pour expliquer l'exécution du mouvement et son impact sur le corps de l'adversaire, les mecs se marrent pendant les prises de soumission et passent le combat à crier les uns sur les autres. Imaginez deux secondes Cesaro-Zayn ou Paige-Emma commentés par l'équipe de Raw. A partir du moment où vous êtes capables d'installer une application sur votre smartphone, les commentateurs n'apportent strictement aucune plus-value au match et au contraire vont même lui nuire. Si vous voulez savoir quelle prise vient de faire tel catcheur, pour quelle raison il l'a faite et ce que cette prise effectue pour son adversaire, vous ne serez pas plus avancés. Et au moment où Emma fait ses débuts dans le roster principal après avoir explosé à NXT dans un personnage un tout petit peu plus poussé que "a une danse ridicule", ça m'agace tout particulièrement.
Complètement botché ce roll-up, ça devient n'importe quoi la division Divas.
Enfin, pour conclure cette heure très difficile à suivre (un peu comme un "cooldown" en PPV après un match d'ouverture particulièrement animé, sauf qu'en général c'est 5 minutes contre 25, pas une heure après une heure), on a un match particulièrement banal et inintéressant, un tag team entre les Bellas d'un côté et Alicia Fox et Aksana de l'autre. Fantastique. Juste après un segment où les 4, accompagnées de Natalya, faisaient des compliments sur la bande-annonce de Need For Speed avec de bonnes insinuations comme quoi elles aimeraient bien se farcir l'acteur principal et hôte spécial du jour, Aaron Paul. En bref, une grande journée pour les femmes.
Hey Emma, elles ont fait comment pour réussir déjà les Bellas ?
Aaron Paul justement, aura eu un rôle très réduit, et c'est sans doute heureux pour lui vu qu'il se serait sans doute fait bouffer par le public de Chicago. Et c'est justement avec un favori de la foule qu'il aura fait son apparition puisque dans une référence assez intelligente à la fois à son film mais à l'ancienne gimmick de son adversaire, il a accompagné Dolph Ziggler dans une voiture de luxe pour son match face à Alberto Del Rio. Après quelques minutes de combat, la star de Breaking Bad monte sur la table des commentateurs pour distraire le Mexicain et permet à son poulain de remporter la victoire grâce à son Zig Zag. Ok, c'était juste pour promouvoir un film de bagnoles pourri. D'accord, cet affrontement, il y a quelques mois, c'était un show stealer pour le titre mondial qui a vu un double turn superbement joué et là c'était réglé en deux minutes. Mais quand même, Ziggler a gagné un match à Raw.
Pour la dernière fois, M. McMahon : non, je ne veux pas faire le main event de Wrestlemania 31 !
En bref :
Je suis balèze, je suis étranger, je suis méchant.
J'ai un tailleur moulant, je suis étrangère, je suis méchante.
Let's go Cena !
Cena's socks !
Et bien, c'est chaud à Chicago toNIGHT ! Parmi vous, certains m'apprécient, d'autres non et c'est très bien car ce que je ressens c'est de l'énergie !
On t'a blessé alors tu vas accepter que tu n'es pas un héros, je vais rire de façon flippante et on retourne chacun tranquillement à nos occupations du quotidien.
C'est vrai que je suis blessé mais je vais quand même me battre pour déjouer les pronostics car le CHAMP IS HERE !
Tout cela était très correct mais rien qui empêchera le monde de tourner, de toute évidence. Je note tout de même que Cena a encore une fois repris son discours de vétéran qui voit arriver la nouvelle génération et qui ne compte pas accepter d'être mis de côté parce qu'il est toujours au niveau. C'est assez intéressant comme truc et il faudra suivre ça, ça donne peut-être une indication sur ses futurs adversaires après Wrestlemania. Notons quand même que, bon, il a 36 ans. C'est un peu jeune pour jouer l'histoire du passage de flambeau, surtout quand on connait le physique bionique de Cena qui devrait être tout en haut de l'affiche pour un bon petit bout de temps encore.
En parlant du haut de l'affiche (je vous jure, des transitions comme ça, ça se bosse), le match pour le titre de la WWE et le probable main event entre Triple H et Daniel Bryan ont vu leurs routes se croiser à l'occasion de ce Raw puisque Bootista et D-Bry s'affrontaient ce soir en clôture de show. L'occasion pour l'ami Dave de nous dire tout le bien qu'il pense du barbu, disant que les fans ne l'aimaient que parce qu'il leur ressemble mais que son histoire est fausse, qu'il ne sera jamais au niveau d'un homme comme Batista et qu'ils devraient arrêter, je cite, de "regarder trop de films ou de lire trop de comics". Un argumentaire de choix, pour un mec à l'affiche du prochain Marvel. Au moins, maintenant qu'il fait ses promos backstage et non pas après ses matchs, il ne parle plus comme Stevie de la série Malcolm, c'est déjà ça.
Mais le principal build pour ce match, c'est de retrouver Triple H, Stephanie McMahon et Daniel Bryan dans le même ring… Comme on s'en doute, les lignes ont été brouillées entre kayfabe et réalité, et le discours de Triple H s'appliquait aussi bien à la storyline de Daniel Bryan qu'au départ réel de CM Punk. Et enfin (nouveau miracle à DX), ils ont parfaitement rempli leur rôle de heel. Pas de changement intempestif d'alignement, pas de décision favorable, rien, juste du pur travail de bad guy et c'est encore là qu'ils sont les meilleurs, tant ils sont naturellement faciles à détester. C'était plus facile devant ce public, certes, qui leur a offert un accueil que même Vickie Guerrero envierait. On n'entendait même plus ni la daughter, ni le doofus son in law.
– Tu n'es pas un A+ player, tu es juste le mec qui tourne autour des A+ players. Tu n'as jamais rapporté le moindre centime et tu ne mérites pas d'être à Wrestlemania, encore moins dans un match avec une légende vivante du catch comme moi, tu…
– Ca va, ça va Daniel, on a compris.
Car le plus beau, c'est que leur discours est à la fois méprisable, mais également crédible. Quand Daniel Bryan parle de ses fans, Stephanie lui rétorque que c'est eux, et non pas lui qui ont créé ce soutien, que ce ring, que ses T-shirts, tout est créé par la WWE pour lui… Et bien en un sens, de son point de vue, elle a raison. Evidemment que ce n'est pas tout à fait vrai : la WWE est loin d'être une méritocratie et que Daniel Bryan dans le kayfabe tout comme Daniel Bryan (ou CM Punk, car la promo lui était tout autant adressée) dans le réel ont dépassé toutes les attentes et ont su tirer leur épingle du jeu là où personne ne croyaient en eux dans le système. Mais son point de vue se défend, et c'est ce qui est génial, tout comme quand HHH se moque des excuses de ceux qui n'ont pas réussi. Un heel qui a tout le temps tort, c'est un comedy heel, point. On doit les détester pour de bonnes raisons et parce qu'au fond, il y a une part de vérité dans ce qu'ils disent. Et c'est ce qui est vraiment insupportable.
Bryan se targue du soutien de la foule (un peu trop d'ailleurs, allez Dan, t'es capable de faire autre chose !) et comme depuis le début, le discours de Triple H est le même : Daniel Bryan ne mérite pas un match à Wrestlemania contre lui, et qu'il faudrait plus qu'un B+ player pour qu'il remette ses bottes.
Et un main event playa ?
Le barbu persiste et menace HHH qui envoie Corporate Kane – d'ailleurs je trouve ça hilarant que son nom change après avoir pris un poste dans un bureau, s'il avait repris ses études de médecine, ce serait GynéKane ? – pour attaquer Bryan, mais celui-ci réplique immédiatement par un Tope Suicida avant d'être repoussé par les arbitres puis par la sécurité, appelée par Stephanie.
Le match se déroulera un peu plus tard dans la soirée. Il sera court pour un main event, à peine plus de dix minutes, ce qui est déjà un exploit pour Bootista étant donné sa cardio. Pas grand chose à signaler mais c'est peut-être ce qui ressemble le plus à un match de catch de tous les combats de Batista (et pourtant le gars a quand même bossé avec Del Rio ou Ziggler, pas vraiment les plus mauvais du roster). Daniel Bryan a remporté le match par disqualification sous les yeux de l'Autorité, arrivée en plein match, après une attaque de Randy Orton qui se venge de l'agression de Batista qui lui a porté un… Euh ben un lancer de Bryan lorsqu'il regardait le combat d'une chaise aux abords du ring.
Bootista évite un RKO et balance Orton sur D-Bry qui lui porte le Knee+, ce dernier attaque également l'Animal puis Kane et Triple H, avant que Dave ne le couche d'un spear très laid. Malgré le coup de pied au sol sur HHH, Bryan se retrouve à nouveau à la merci de ses adversaires (qui commencent à être nombreux là quand même), mange une Batista Bomb puis un Pedigree. L'Autorité pose au-dessus de son corps inerte. Comme à un Raw sur deux depuis six mois en fait.
Ah non, ça a bougé depuis Summerslam. Maintenant il y a Kane. C'est complètement différent.
A noter l'annonce de la 4e légende qui rentrera cette année dans le Hall of Fame : Paul Bearer ! Le manager mythique sera intronisé un an après son décès, et ce sera extrêmement intéressant de voir qui l'introduira… L'Undertaker est un choix évident, peut-être en duo avec Kane, mais ça nécessiterait de briser le kayfabe, quelque chose que le Taker n'est pas vraiment habitué à faire. En tout cas, un grand bonhomme qui rejoint une promotion qui commence à avoir de la gueule : Ultimate Warrior, Jake 'the Snake' Roberts et Lita !
Au final, on peut dire que la WWE a pris la mesure du défi qui l'attendait, et a réussi à canaliser l'hostilité du public pour la ramener dans la logique des storylines. Le problème, c'est que tellement préoccupés par Chicago et ses réactions, ils ont créé un show sur mesure et si l'objectif est rempli, le Raw en lui-même est extrêmement inégal. Une première heure folle puis vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent à tous les niveaux avant l'apparition de Daniel Bryan. Il ne reste plus qu'à convaincre la WWE de faire de bons programmes pour le simple plaisir de faire de bons programmes et non pas pour emmerder un public hostile.
Veuillez ne pas applaudir.