Le grand retour

C'est le grand retour, que tu l' veuilles ou non
De celui dont tu maudissais le nom
C'est le grand retour, un peu improbable,
D'un drôle de rôdeur, certes infréquentable,
Mais sympathique en diable

Alain Chamfort

 

Nous voici au début de la route. Celle qui mène au Graal. Celle qui conduit chacune de nos idoles en slip au firmament de la plus belle de toutes les scènes : Wrestlemania. Oui mes amis, ce chemin pavé d'embûches s'ouvrira dès dimanche. Pour l'arpenter il vous faudra un guide, un phare dans la nuit, une icône sur le retour. Ne pleurez plus mécréants, non ne tremblez plus. Dans sa grande mansuétude, la WWE a répondu à vos attentes, en exauçant vos voeux les plus fous. Oui mes amis, ce soir, trève d'oeufs de lump et de margarine : les pontes de Stamford vous offrent caviar et beurre d'escargot, avec le retour tant attendu de…

 

 

SHE MAMUSE !

 

 

Nalyse de Raw du 20 janvier

 

C'est le grand retour, que tu l' veuilles ou non
De celui dont tu maudissais le nom
C'est le grand retour, un peu improbable,
D'un drôle de rôdeur, certes infréquentable,
Mais sympathique en diable

Alain Chamfort

 

Nous voici au début de la route. Celle qui mène au Graal. Celle qui conduit chacune de nos idoles en slip au firmament de la plus belle de toutes les scènes : Wrestlemania. Oui mes amis, ce chemin pavé d'embûches s'ouvrira dès dimanche. Pour l'arpenter il vous faudra un guide, un phare dans la nuit, une icône sur le retour. Ne pleurez plus mécréants, non ne tremblez plus. Dans sa grande mansuétude, la WWE a répondu à vos attentes, en exauçant vos voeux les plus fous. Oui mes amis, ce soir, trève d'oeufs de lump et de margarine : les pontes de Stamford vous offrent caviar et beurre d'escargot, avec le retour tant attendu de…

 

 

SHE MAMUSE !

 

 

Nalyse de Raw du 20 janvier

 

 

Haha, vous vous attendiez à quoi ? L'expertise de SpannishAnnounceTable ? Le fiel du charentais ? Le monde merveilleux de Silvernights ? Non, on allait quand même pas sortir du formol une ancienne gloire de ce site pour chroniquer un show d'aussi piètre facture… En lieu et place, il vous faudra vous satisfaire de l'expert en chiens écrasés par les prothèses mammaires de Rosa Mendes, votre (tout sauf) humble serviteur.

 

Sans transition, les résultats :

 

Le Shield dispose de Big E et des Rhodes Brothers

Fandango bat Xavier Woods

Billy Gun perd à pierre-feuille-ciseaux puis contre CM Punk

Alberto Del Rio alourdit son score contre Rey Misterio : 3 632 à 1 739

Les Funkadactyls ridiculisent AJ et Tamina

Les fous du bayou s'inclinent devant les Uso

Randy Orton l'emporte contre Kofi Kingston par disqualification

 

 

– Dis moi Goldust, pourquoi te parer de tant de clair ?

– Parce que j'en ai marre d'être enfoncé !

(Blague homophobe : check)

 

 

Ceci étant posé, venons-en au véritable enjeu de ce dernier Raw avant le Royal Rumble. Car oui, l'événement du soir était bien entendu le retour de Batista, annoncé de longue date et présenté, disons-le tout net, sans imagination, talent ni intérêt. Que les bookers en soient ici félicités : ils ont réussi à foirer sur toute la ligne un retour annoncé de façon presque aussi récurrente que celui de John Morrison, et attendu comme un pur moment de plaisir par nombre de suiveurs.

 

Attardons-nous un instant sur les jalons posés le long du chemin menant l'Animal aux cordes du ring de la WWE. Il y avait naturellement le passé du bestiau au sein de la compagnie – la bagatelle de six titres de champion du monde, et les histoires afférentes. Il y avait également ce Rumble dont il sortit vainqueur en 2005. Présente également en toile de fond, l'histoire racontée par ses anciens comparses de l'Evolution, HHH aux manettes, Orton paré des titres suprêmes. Et une rivalité Twitter avec l'homme le plus couillu de Stamford pour corser le tout. Sauf que lundi, les scénaristes ont enfilé toutes les perles à l'envers.

 

 

– Je vais bien t'enfiler ma petite perle.

– Reste dans le script Dave…

– Toi mon petit Swann, j'irai bien faire un tour du côté de ton obscurité.

 

 

Tout d'abord, comment ruiner à la fois l'effet de surprise et le momentum le plus attendu : ouvrir le show sur HHH invoquant son ancien comparse, interrompu par Randy Orton. L'histoire dérive alors sur le champion ne sachant pas tenir ses nerfs, avant de revenir sur l'idée de départ sous la douce mélodie de l'entrée de l'Animal. Fouillis, mauvais timing, autorité et grand revenant pas vraiment au niveau d'un Orton qui surprend au micro. Passons, et focalisons-nous sur le message : Dave Bautista revient pour le titre, et ira le chercher sur les hanches de n'importe quel porteur, Orton, Cena ou Lesnar. OK.

 

Oui mais voilà, Batista il est tellement obnubilé par le titre… qu'il vient péter les dents d'Alberto Del Rio un peu plus tard dans la soirée. Le couillu ne porte pourtant aucune ceinture, et n'est à mon avis pas près d'en retoucher une, avec la disparition du WHC. Bon, supposons alors que notre brave Animal de compagnie avait besoin d'une feud de transition, l'occupant avant de s'en aller conquérir un titre. Reste le Rumble, comme évènement band… attractif, à même de nous faire saliver sur ce retour. Mais de mémoire de suiveur, vous souvenez-vous d'un catcheur avec une storyline fraichement engagée contre un collègue également présent dans le match suprême, qui l'ait emporté au bout ? De la confiture aux cochons…

 

 

Je suis bien d'accord. La logique eut été qu'il revienne pour perdre ses premiers matchs contre moi. Puis Stéphanie lui aurait dit de faire tout et son contraire, et on l'aurait envoyé se faire défoncer par Ryback. Le problème c'est que ce plan là, c'est déjà celui qu'on avait pour Lesnar…

 

 

Rassurez-vous, le retour (foiré) de Batista n'était pas le seul mauvais moment de la soirée. Lundi soir, quelque chose m'a choqué, peut-être suis-je le seul auquel cas je vous ordonne de m'insulter en commentaires. Mais vraiment, j'ai été dérangé par l'utilisation de l'écran géant. Tout d'abord, HHH expliquait à Randy Orton qu'il avait fait placer une caméra en coulisses, afin de l'avertir dès que possible de l'arrivée de John Cena. Soit. On avait donc droit à un plan fixe hideux des coulisses pendant tout ce segment.

 

Mais voilà, segment suivant : Daniel Bryan, en promotion et/ou en goguette, se trouvait en train de parler… avec un écran géant, puisque c'est par cet intermédiaire que Bray Wyatt lui répondait. Le suiveur de buzz (j'ai le même dictionnaire que nos amis d'Infolutte) doit donc avoir une équipe de télévision en permanence avec lui, même dans son cabanon dans le Bayou. Et cette équipe de télévision doit naturellement posséder une camionnette relais-satellite lui permettant de diffuser ses messages à n'importe quel moment en live, n'importe où. Admettons. Mais si John Cena se pointe pendant ce temps on fait quoi, priorité au direct ? Vous me direz, je pinaille, et vous aurez sans doute raison. Mais, à mon très humble avis, c'est là le genre de petite incohérence qui vous sort complètement d'un segment.

 

 

Un peu comme Kofi Kingston dans le Main Event de Raw deux semaines de suite : une incohérence flagrante !

 

 

Enfin, cette caméra en coulisses nous permet également de voir arriver la troisième idiotie de la soirée : Brock Lesnar et le traitement lui étant réservé. Chers amis, l'heure est grave. Je vous en supplie, stoppez tout et précipitez vous par ici : plombez-moi le Big Show, et plus vite que ça ! Oui, son imitation de Paul Heyman m'a arraché un sourire, mais son booking me provoque des hauts-le-coeur pour le dire poliment.

 

Nous avons d'un côté Brock Lesnar, la bête suprême, censé être un destructeur venant darder à temps partiel la WWE du soleil de son aura. Seuls les plus grands l'affrontent, et même s'ils parviennent (trop) régulièrement (à mon goût) à s'en défaire, ils y suent sang et larmes. John Cena y a laissé sa dignité en s'armant d'une chaîne, H(HH + BK) – oui, je mets un H en Besancenot – un bras.

 

 

– Laisse tomber petit, tu n'es pas de taille, je suis une légende de ce business, mon seul nom fait vendre PPVs et DVDs !

– D'accord m'sieur Big Show, vous fâchez pas !

 

De l'autre côté, nous avons un phénomène de foire, à la cervelle si atrophiée qu'il a sacrifié des millions pour une chance – ratée – au titre suprême contre cette lopette de Randy Orton. Je peux continuer un moment à déblatérer sur son compte, mais le post de présentation de la Ceinture de Plomb le fait bien mieux.

La feud opposant les deux gaillards est donc entendue : il faut nourrir la Bête avant de l'envoyer dans de plus prestigieuses pattes à Wrestlemania, que ce soit contre l'Undertaker ou pour un titre. Pourquoi pas lui faire démolir un des rares catcheurs au physique plus imposant que le sien, histoire de pimenter sa route. Mais dans ce cas, pourquoi laisser Big Show l'humilier pour la deuxième fois consécutive ? Pourquoi laisser le géant éparpiller aux quatre coins du ring l'ex-égérie des MMA après un des plus dispensables segments titantron qu'il m'ait été donné de voir ? Si le Big Show représente une telle menace pour l'ensemble de ses congénères, à quoi bon faire revenir un affreux jojo à temps partiel alors que le plus large athlète du monde végète ? Idiot, inutile et contre-productif. Lesnar gagnera dimanche, personne n'en sortira grandi.

 

 

– A part ta bite non ?

– Qu'est-ce que tu veux AJ, voir ces deux bestiaux ça me rappelle ce que j'aurais pu devenir sans ces foutus oestrogènes !

 

 

En parlant de feuds inutiles dont personne ne sort grandi, disons un mot du énième match de trop entre Alberto Del Rio et Rey le mystérieux. Certes, ce fut un bon affrontement. Mais l'enchaînement de nearfalls perd à la fois son sens et son intérêt lorsqu'on se contrefiche du match. Aucun enjeu, aucune histoire racontée : comment trouver trépidant le dégagement à presque trois d'un des protagonistes ? Ces deux là gagneraient à se battre pour une ceinture. Sauf qu'à la WWE, les ceintures on les entasse, faute de savoir s'en servir.

 

On découvrait ainsi, après les deux ceintures portées par Orton dans le segment micro d'ouverture, quatre nouvelles ceintures avec le cuivre des frangins Rhodes associé à l'albâtre de la ceinture Intercontinentale de Big E Langston, la bannière étoilée de Dean Ambrose se trouvant dans le camp d'en face. Oui, quatre ceintures, non seulement non défendues, mais également non impliquées dans des histoires quelles qu'elles soient. Quel est le but, unifier les titres secondaires à moyen terme ? Chouette, encore plus de matchs sans enjeu… Là encore, la bonne qualité intrinsèque du match sauve les apparences, mais dans le fond, qu'en retiendra-t-on en dehors du Superman Punch de Reigns sur Cody Rhodes ? Rien.

 

 

It's raining men…

 

 

Rassurez-vous, le traitement réservé à la dernière ceinture ne fut guère plus glorieux. Car voici AJ Lee repartie dans un délire psychotique, l'ayant conduit à emplâtrer son bras armé de Tamina Snuka avec un gâteau – notons au passage que même quand on le cantonne à un rôle en coulisses, Bad News Barrett arrive à se faire voler la vedette. Dans la foulée, on la retrouvait entre les cordes pour affronter avec son acolyte entartée les ex-danseuses du Funkausaure. Eh bien, dans un match jusqu'ici plaisant, AJ réussit à être le maillon faible dans le ring. La faute à l'histoire qu'on nous fait rentrer dans le crâne au forceps : de petits paquets en petits paquets, la championne au règne historique sombre dans l'hystérie. Ce qu'il faut en retenir ? Le nouveau palier franchi dans l'indécence avec la tenue de ring des danseuses de Funk. Emma et ses pancartes vont arriver dans le ring, tôt ou tard, Paige trépigne à NXT : le roster est de qualité, avec des catcheuses parfaitement capables entre les cordes. Mais le problème reste entier : la WWE ne sait pas écrire les histoires de ses filles.

 

 

Que vais-je faire ?

 

 

Pas d'inquiétude cependant : elle ne sait pas davantage écrire le récit de l'arrivée dans la cour des grands de ses derniers apprentis montés dans le roster principal. Après les échecs récents de Bo Dallas ou de Curtis Axel, le prochain à reprendre l'ascenseur à l'envers devrait être Xavier Woods. Il faut dire qu'on ne comprend toujours pas ce que le gaillard fait là : il a provoqué le turn de Brodus Clay dans les tréfonds de la carte, perd la plupart de ses matchs, et ne sert qu'à donner du temps d'antenne à R-Truth qui en aurait sans lui.

 

Que reste-t-il à sauver de cet épisode au final ? Certainement pas le main event. Pauvre Kofi Kingston, plus on lui donne du temps d'antenne au sommet de la carte, plus on expose sa vacuité totale tant il semble confiné à sa condition de faire-valoir. Il n'y eut en fait pas de match, non pas que Randy le dominât outre-mesure, mais simplement parce que l'affrontement fut interrompu par l'intervention tout sauf surprenante de John Cena. S'ensuivit une poursuite dans les escaliers jusqu'à l'extérieur du bâtiment ou Randy Orton fut pris à son bord par un automobiliste serviable sous les cris stupides de Lawler commentant le "vol de voiture" de la vipère. L'histoire va-t-elle rebondir avec la découverte de l'identité secrète dudit automobiliste ? Aucune idée, et pour être franc, c'est aussi intéressant qu'un sketch de Dieudonné.

 

 

– Regardez, c'est John Cena, il a réparé l'ampoule du plafonnnier !

– Quel héros, désormais nous ne le sifflerons plus, nous l'adulerons à nouveau !

 

 

Qui alors pour tirer les marrons du feu, au milieu de tant de médiocrité, CM Punk ? Hélas non, le bonhomme avait, pour notre plus grand bonheur, mis un certain temps à se forger un mode "pilote automatique", mais désormais fier de cette grande avancée de son logiciel interne, il l'usite jusqu'à l'écoeurement. A son menu ce soir ? Un match oubliable contre Billy Gunn, des provocations de cour d'école à l'encontre de Kane et une place de n°1 dans le Rumble de dimanche. Espérons qu'une histoire un tant soit peu bien foutue vienne rallumer la flamme de Phil Brooks d'ici Wrestlemania, faute de quoi il ne serait pas surprenant de le voir adopter un programme à éclipses comme Chris Jericho.

 

Trois heures d'antenne, voilà le temps alloué à la WWE pour chaque Raw. Deux heures et quart, une fois expurgées toutes les coupures publicitaires. Et à l'heure du bilan, il n'y a guère qu'un quart d'heure qui trouve grâce à mes yeux : celui du match entre les Usos et les Wyatts. Dix malheureux pour cents. Et encore. On a vu les barbus plus inspirés : ce match vaut surtout pour la montée en popularité des jumeaux au haka. Sans doute le seul bon côté de l'enlisement de Daniel Bryan dans une feud de second rang, lui qui est réellement du Main Event Material. Malheureusement, il n'y a guère plus à dire, j'en suis le premier marri.

 

 

Et je te salue !

 

 

La WWE prépare un grand push : celui de son network. Sauf que ce si bel outil, et sa foultitude de streamings, il va falloir les remplir. Et si trois heures de Raw ont provoqué sur un suiveur aussi intermittent que moi cette longue litanie d'exaspérations, je n'ose même pas imaginer ce que l'abus de mauvaises storylines pourront provoquer chez les fans les plus forcenés. Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter à tous une bonne lobotomie : après tout, ne dit-on pas que le monde est bien plus attrayant avec le QI d'un légume ?

 

 

Ceci devrait amorcer le processus : irriguons une part de ton anatomie, cher lecteur, se trouvant fort loin de ta tête !


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