L’année 2013 en mots : De Money in the Bank à Battleground

I didn't get here because I was cute, or because I came from some famous wrestling family, or because I sucked… up to the right people.

AJ Lee à Raw, le 26 août, s’adressant aux Total Divas

 

Période contrastée que celle-ci, qui enjambe un Summerslam mémorable et un Night of Champions oubliable pour s’achever par un Battleground déjà oublié.

 

 

Chantez avec nous, sur l’air de « C’est bon pour le moral » : « C’est pour le business, c’est pour le business… C’est bon, bon… C’est bon, bon ! »

 

 

Retour sur l’année 2013 : Troisième trimestre

 

I didn't get here because I was cute, or because I came from some famous wrestling family, or because I sucked… up to the right people.

AJ Lee à Raw, le 26 août, s’adressant aux Total Divas

 

Période contrastée que celle-ci, qui enjambe un Summerslam mémorable et un Night of Champions oubliable pour s’achever par un Battleground déjà oublié.

 

 

Chantez avec nous, sur l’air de « C’est bon pour le moral » : « C’est pour le business, c’est pour le business… C’est bon, bon… C’est bon, bon ! »

 

 

Retour sur l’année 2013 : Troisième trimestre

 

 

De Money in the Bank à Summerslam

 

 

L’un des grands rebondissements de Money in the Bank aura été la trahison de CM Punk par Paul Heyman, furieux des velléités émancipatrices de son protégé. On ne tourne pas le dos à Paul Heyman, et si on s’y risque, on s’expose aux conséquences. Celles-ci prennent naturellement la forme surnaturelle de Brock Lesnar, qui réapparaît dès le lendemain de Mania pour bastonner Punk alors que celui-ci voulait s’en prendre à son ancien mentor. Les apparitions de la bête étant aussi rares que chères, on ne le verra plus jusqu’à Summerslam, où il affrontera l’enfant prodigue du manager au catogan. Entre-temps, la tâche de protéger celui-ci des assauts punkiens échoit donc à Curtis Axel, le champion Intercontinental, qui en paiera évidemment le prix à plusieurs reprises.

 

 

Curtis Axel, garde du corps, pour vous servir.

 

 

Le champion WWE John Cena, débarrassé de Mark Henry, se voit offrir par la direction le droit de choisir son prochain adversaire. Toujours prompt à écouter la foule (enfin, quand elle souhaite la même chose que la creative team), le Marine choisit entre tous les hommes une chèvre. Voici donc notre Daniel Bryan adore en lice pour le titre suprême, hourra! Un seul homme est mécontent de cette décision : Vince McMahon, qui assume à l’écran sa réputation de gros con hostile aux petits gabarits, et qui va donc mettre un point d’honneur à démontrer que Bryan n’a pas les capacités nécessaires pour camper le champion de la WWE. Le barbu se sort brillamment des pièges tendus par le méchant Chairman (y compris un match contre Kane), jusqu’à un combat contre Wade Barrett à Raw, une semaine avant Summerslam. Le match est arbitré par Brad Maddox, lequel, désireux de complaire au père Vince, effectue un décompte ultra-rapide sur la première tentative de tombé de Barrett, provoquant donc la « défaite » de Bryan. Aussitôt, Maddox propose ses services pour être l’arbitre de Cena-Bryan à Summerslam. Mais un deus ex-machina apparaît : Triple H, être équitable entre tous, qui rejette la demande de Maddox d’un Pedigree bien senti et se proclame arbitre lui-même en vue du main event du plus grand show de l’été! HHH est alors complètement face, et on se dit que sa présence n’apportera rien au match phare du PPV. On a tort.

 

 

T’en fais pas Bryan, je ne te ferai pas de coup fourré. J’ai juste envie de porter cette jolie tenue amincissante à Summerslam, rien d’autre.

 

 

Une ombre supplémentaire plane désormais sur le titre WWE : celle, serpentine, de Randall Keith Orton, détenteur de la mallette rouge, qui annonce tout de go à Cena qu’à l’inverse des porteurs face traditionnels, il n’a aucune intention de le prévenir de l’instant de son cash-in. Comportement logique de la part d’un face qui n’a jamais renié sa part d’ombre. On n’en sera pas moins surpris une fois arrivé le grand show d’août…

 

En attendant, Orton décide de mettre la main sur le titre poids lourds ! L’idée, jamais clairement exprimée, c’est qu’une fois champion poids lourds, il cashera sa mallette, et se retrouvera alors champion WWE et WHC en même temps. On ne le sait pas encore, mais la vipère ne fait ici qu’annoncer ce que sera sa fin d’année. La parade avec les deux ceintures dorées, ce n’est cependant pas pour tout de suite. Si le 19 juillet à Smackdown, Orton bat bel et bien le champion WHC, Alberto Del Rio, le titre n’est pas en jeu ce soir-là. Le Legend Killer pense au moins, du fait de sa victoire sur le champion en titre, mériter un title shot contre le Mexicain, mais son exploit est répété à Raw, le 29 juillet, par Christian. Ni une ni deux, on boucle un Triple Threat pour la semaine suivante afin de déterminer le First Contender au titre de Del Rio, entre Orton, Christian mais aussi Rob Van Dam, bombardé là sans vraie raison. Christian sort vainqueur de ce combat entre faces et s’en va donc affronter l’homme aux grosses couilles à Summerslam.

 

Le reste de l’actualité est marqué par deux turns. D’abord, il y a la confirmation de celui de Cody Rhodes, qui était à ce moment-là le heel le plus ancien en activité à la WWE, n’ayant plus été du côté des bons gars depuis 2008. Mais la (discutable) trahison commise par Damien Sandow à MITB a suffi à le faire basculer, et le voilà, dans la plus pure tradition des faces made in WWE, à s’en prendre furieusement à son ancien comparse. Le 26 juillet, à Smackdown, pendant que Sandow affronte Orton, Rhodes s’empare de sa mallette et la balance dans le Golfe du Mexique, beurk. L’intello manque de se noyer en cherchant à récupérer son bien. Les deux hommes règleront leurs comptes à Summerslam, sans cependant que la nouvelle mallette customisée que Sandow et révélée à Smackdown le 9 août (un soir où Rhodes empêche son meilleur ennemi de casher sur Del Rio) soit mise en jeu.

 

 

Cette image annonce de façon subliminale l’issue du run de Sandow avec la mallette.

 

 

Second turn, celui de Mark Henry, dû à une attaque du Shield. Ça ne mènera pas à grand chose : le gros Mark se retrouvera à Summerslam dans le coin de Rob Van Dam, en compagnie du Big Show… en pré-show, puisque c’est là que l’épigone de JCVD est relégué pour son match de championnat US contre Dean Ambrose. À noter que RVD a quand même gagné, à Raw le 12 août, une bataille royale à vingt pour devenir challenger à ce titre que plus personne ou presque ne va viser au cours des mois suivants…

 

Autre événement notable, la Wyatt Family, qui avait déjà empêché Kane de participer à MITB, confirme sa volonté de casser du démon, et agresse le gros jobber rouge à plusieurs reprises. Un match entre le fils préféré du diable et Bray Wyatt est fixé pour Summerslam, dans une stipulation relativement novatrice, le Ring of Fire, qui ressemble pourtant pas mal aux Inferno Matchs d’antan.

 

C’est aussi à cette période que Sheamus se blesse sérieusement à l’épaule. Sa dernière apparition de l’année sera un match (sans titre en jeu) perdu contre Del Rio, le 22 juillet. Le 7 août, la WWE annonce son indisponibilité pour « quatre à six mois ». S’il n’est toujours pas entré dans le Rumble alors qu’on attend le 30ème, ne vous étonnez pas d’entendre à ce moment-là « Too Many Lies »…

 

Enfin, Dolph Ziggler confirme qu’il est devenu un brave garçon en lourdant AJ (quel abruti). Après quelques salamalecs impliquant Langston (qui reste aux côtés de la geekette) et Kaitlyn (que Layla trahit sans que rien ne s’ensuive pour la petite Anglaise, hormis une disparition pure et simple de nos écrans), un match par équipes mixte est ajouté à la carte : Langston et AJ contre Ziggler et Kaitlyn (lesquels, malgré ce rapprochement, ne reprennent pas leur idylle démarrée trois ans plus tôt à Smackdown).

 

Pour la WWE, la grosse actu, plus ou moins prévue, survient trois jours avant Summerslam : interrogé dans un aéroport par un journaliste de la chaîne de ragots people TMZ, le jobber Darren Young révèle tranquillement son homosexualité. L’annonce, à laquelle les plus grandes stars de la fédération réagiront positivement sur Twitter, vaut à la compagnie une belle publicité, dans un contexte où l’homosexualité dans le monde du sport masculin reste aux États-Unis comme ailleurs un sacré tabou. Young n’en retirera pas de vrai push, mais l’équipe qu’il forme avec Titus O’Neil, les Primetime Players, deviendra face sans la moindre explication dès le show suivant. Sans doute la WWE voulait-elle éviter que des curieux ne regardant jamais ses programmes n’aient la désagréable impression que le seul catcheur à avoir publiquement évoqué son homosexualité soit portraituré sous des traits négatifs.

 

 

Les défenseurs des homosexuels seront donc rassurés en découvrant Darren Young frottant joyeusement son cul à l’entrejambe de son partenaire.

 

 

Et nous voici donc, dimanche 18 août, au Staples Center de Los Angeles, devant presque 15 000 Californiens en short. Le kickoff, peut-être le plus prestigieux de l’année, voit Dean Ambrose perdre par DQ contre Rob Van Dam, et donc conserver son titre US, quand ses camarades du Shield en viennent aux mains avec les deux ballerines accompagnant le challenger, à savoir Show et Henry.

 

L’opener est l’un des matchs les plus curieux, et les plus ratés, de l’année : Wyatt et Kane sont dans un ring entouré de flammes, ce qui empêche Rowan et Harper d’y pénétrer. Ils finissent par y parvenir, après plusieurs tentatives plus risibles les unes que les autres, tandis que leur gourou est massacré par Kane. Mais à trois contre un, les rookies des marécages renversent la tendance et Bray remporte le combat. Puis ses sbires emmènent Kane avec eux dans la coulisse, sans doute pour lui laver ce qui lui reste de cerveau et en faire un membre à part entière de leur groupe de dégénérés ! Ou pas.

 

 

Vazi, fais voir tes superpouvoirs sur le feu un peu. Je suis sûr que tu n’arriveras pas à allumer ma torche !

 

 

La mallette n’étant pas en jeu, mais soigneusement menottée au ring quand même, Damien Sandow peut tranquillement perdre son match contre Cody Rhodes, ce qu’il s’empresse de faire en six minutes, merci d’être venu. Si vous vous attendiez à un cash-in plus tard, vous serez déçu : Del Rio ayant battu Christian clean, Sandow ne se montre pas, et le titre reste sur l’aristocrate. Mais il y a encore une mallette à casher…

 

La pause réglementaire (en plus d’un intermède où un Ryback tombé bien bas humilie un employé du réfectoire pour lui avoir servi son gaspacho froid) nous est offerte par Natalya et Brie Bella, en cinq petites minutes, pour un match né d’une embrouille totaldivaesque dont les ressorts m’échappent quelque peu. Pour info, la proutomane gagne avec le Sharpshooter, position dont elle profite sans doute pour lâcher quelques grosses perlouzes bien odorantes.

 

Vient ensuite, et on en avait bien besoin à ce stade de nos désespérances, un très sérieux candidat au titre de match de l’année : the Best vs the Beast. Brock Lesnar et CM Punk s’en donnent à cœur joie pendant 25 minutes brutales, inventives et extraordinairement énergiques, puisant dans le registre du MMA, du catch technique et de la baston de cour d’école. Malgré la stipulation No DQ, Paul Heyman ne juge pas utile de faire intervenir Curtis Axel, ce qui montre toute la confiance qu’il a en lui… Les faits lui donnent cependant raison, et Lesnar l’emporte à l’issue d’un bijou de violence.

 

 

Mais il est fou lui ! C'est décidé, je retourne dans l'octogone me cogner Overeem.

 

 

Le temps pour Ziggler et Kaitlyn de vaincre Langston et AJ (dont le titre n’est pas en jeu) et boum, deuxième énorme candidat à nos Awards : Cena contre Bryan, qui durera à la seconde près aussi longtemps que Lesnar-Punk. Le combat est une pure merveille, boostée par l’énergie folle d’un Bryan qui offre un vrai récital face à un Cena qui se montre à la hauteur de l’événement. Au bout des 25 minutes, c’est un véritable coup de tonnerre qui intervient : John Cena perd clean, sans la moindre intervention extérieure, par tombé (après avoir encaissé le nouveau, et très spectaculaire, finsher de Bryan, le Busaiku Knee). Sauf erreur, un tel coup de tonnerre ne s’était plus produit depuis un match à Raw contre Triple H en 2009. La salle explose de joie : Daniel Bryan, à l’issue d’un long chemin plein d’embûches, est champion WWE ! Triple H, arbitre effectivement impartial, malgré les quelques doutes qui planaient sur lui, lève le bras du champion, sous le rugissement indescriptible d’un public aux anges.

 

 

Allez, on reprend là où on s’était arrêtés il y a trois ans avec le Nexus. Là je vais te molarder la gueule, et ensuite j’étrangle Justin Roberts avec sa cravate.

 

 

Pour clore le show sur une image annonçant de grandes choses, Randy Orton et sa mallette rouge se matérialisent sous le Titantron. L’enfant chéri de Saint Luis lève son bagage bien haut, afin de signifier au Dragon qu’il l’a dans sa ligne de mire. Bryan le contemple, et approuve de la tête. Il est le champion, il sait qu’il devra faire face à l’avenir à toutes formes de menaces. En attendant, le temps est à la célébration. Cena a quitté le ring depuis longtemps, mais le public est encore debout et acclame toujours son champion caprin. Triple H, une fois de plus, lève son bras et… LUI COLLE UN COUP DE PIED DANS LE VENTRE ! PEDIGREE ! Orton accourt, lui donne sa mallette ! Triple H ordonne de faire sonner la cloche ! Orton se couche sur Bryan, 1, 2, 3, c’est fini ! Randy Orton est champion WWE !

 

Hahaha, et ce con de Bryan qui croyait qu’il ne pourrait pas perdre un Title Match en moins de 18 secondes !

 

 

 

De Summerslam à Night of Champions

 

Le lendemain, l’IWC se déchaîne. On a privé notre Bryan chéri de son moment de gloire ! C’est bien évidemment une erreur. Bryan a battu Cena clean à Summerslam pour le titre WWE, et personne ne pourra le lui enlever. Que par la suite le POUVOIR se soit ligué pour causer sa perte, que Triple H et Randy Orton, tous deux faces depuis des années, aient turné pour lui prendre sa ceinture, montre justement à quel point cet homme est vu comme un danger de premier ordre par la McMahonie.

 

Bryan se retrouve d’autant plus en première ligne que John Cena est sur la touche, pour une blessure à l’un de ses innombrables et disproportionnés triceps. Absence estimée à six mois, nous dit-on. Le dragon est d’autant plus esseulé que son vieux pote Kane a disparu dans le bayou et que l’Autorité, par la voix de Triple H et de Stephanie McMahon, explique que Bryan n’est qu’un B+ et qu’il vaut mieux pour le business que le visage de la compagnie soit celui, nettement plus conforme aux canons classiques de la beauté masculine, de Randy Orton. Et pour bien faire passer le message, les Thénardier de Stamford forcent le Big Show, dont le contrat en béton armé n’est plus qu’un lointain souvenir, à mettre la chèvre KO à plusieurs reprises. En cas de refus, c’est un licenciement pur et simple qui pendait au nez du géant, et cet homme si bon mais si peu prévoyant n’a pas un sou de côté, une famille à nourrir et à peine quelques années à vivre du fait de sa géantitude, comme le lui rappelle une Stephanie plus bitchy que jamais.

 

Et si les attaques de Show et d’Orton ne suffisent pas, l’Autorité s’assure également de l’appui du Shield, qui s’en prend régulièrement à un Bryan certes combatif mais clairement écrasé par le nombre. Cody Rhodes tente bien d’élever la voix, mais la punition ne tarde pas : on lui colle un match contre Orton, et s’il le perd il sera licencié. Il le perd, il est viré, ce qui lui permet IRL de partir en voyage de noces avec sa bombasse de jeune épouse. Ah, et si Bryan avait eu la fantaisie d’espérer le soutien d’un autre ancien ennemi de Randy Orton, Ted DiBiase, il en aurait été pour ses frais : le 26 août, après des années de galères diverses, Ted annonce en catimini son départ de la fédération. Enfin, le 9 septembre, un Smackdown exceptionnellement dirigé par Edge est marqué par une scène où le Shield jette sur le rampe le corps désarticulé de Christian (réellement out sur blessure hors kayfabe). Bryan n’a plus grand monde vers qui se tourner.

 

 

Un lundi comme un autre dans la vie de Daniel Bryan.

 

 

Par rapport à cette storyline majeure, le reste fait pâle figure. Une intervention maladroite de Ricardo Rodriguez coûte au champion WHC, Alberto Del Rio, un match face à Rob Van Dam, qui devient ainsi First Contender. Del Rio passe ses nerfs sur son valet, qui revient deux semaines plus tard… aux côtés de Van Dam, pour un face turn attendu, tant sa popularité tranchait avec son rôle de laquais d’un heel fourbe. Le duo RVD-RR, cependant, n’affichera jamais une grande alchimie.

 

Punk a perdu à Summerslam, mais est plus déterminé que jamais à en finir avec Paul Heyman, lequel parvient à nous offrir une séquence bien sadique un soir où il menotte Punk à une corde et le massacre à coups de kendo sticks en hurlant qu’il l’aimait et que celui-lui lui a brisé le cœur. Le tatoué finit par obtenir un match contre Heyman et Curtis Axel à Night of Champions. Un PPV qui porte bien mal son nom puisque Axel, champion Intercontinental, ne met pas son titre en jeu ce soir-là.

 

 

Proverbe heymanien: qui aime bien massacre bien à coups de kendo stick.

 

 

Cette période, outre les aventures d’un Bryan en mode Steve Austin, est surtout marquée par une promo mémorable prononcée le 26 août à Raw par AJ Lee, un workshoot digne de CM Punk où la championne (heel, faut-il le rappeler) enterre les pouffiasses de Total Divas, dénonce le sexisme de la WWE et met en valeur son propre parcours et ses qualités de catcheuse. Le tout sous les caquètements des Bella Twins. Sans doute la promo féminine la plus mémorable depuis les grandes heures de l’Attitude Era.

 

 

– Je n'ai pas eu à sucer pour faire carrière, MOI !

– Elle est sérieuse, Brie ?

– Oui Nikki. Cette grosse conne a préféré passer des années à catcher dans des gymnases miteux !

– Non mais quelle idiote…

 

 

On en arrive au PPV, marqué en pré-show par un signe encourageant pour la division par équipes : un sympathique tag team turmoil match, avec en jeu le statut de First Contenders pour les ceintures de Reigns et Rollins, sachant que les champions défendraient leur bien le soir-même. Les Players, face depuis le coming out de Darren Young, l’emportent sur les Uso, les Real Americans, les 3MB et les Tons of Funk. Fort naturellement, ils feront long feu plus tard dans la soirée face aux deux hommes en noir, intouchables.

 

L’opener est une surprise : après une embrouille backstage entre Curtis Axel et Triple H, le COO décide que le fiston Perfect, dont le titre n’est pas en jeu ce soir contre Punk, devra commencer par une défense de sa ceinture. Pas très heel, comme comportement, mais durant tout ce run, HHH oscillera en permanence entre la volonté de camper un salopard fini et celle de se faire applaudir, n’hésitant pas à lancer le PPV d’un « Are you ready ? » toujours aussi fédérateur… Axel affronte donc Kingston, toujours prêt à concourir pour un titre intermédiaire, et gagne, parfaitement clean. Un peu plus tard, il est donc fatigué au moment de se coltiner, en compagnie de Paul Heyman, un CM Punk revanchard, et qui le bat évidemment. Heyman, ce grand génie, n’avait strictement rien prévu pour ce match hormis d’espérer qu’Axel suffirait à le soustraire aux griffes de Punk. Résultat : il subit, menotté, un beatdown absolument dégueulasse, qui dure éternellement, si longtemps en fait que Ryback décide soudain d’y mettre fin, déboule dans le ring, fait passer Punk à travers une table et couche Heyman sur lui pour lui offrir la victoire, avant d’emporter en coulisse le génie évanoui.

 

Le temps pour AJ Lee de conserver sa ceinture au papillon dans un Fourway l’opposant à Natalya, Brie et Naomi, et voici Del Rio et son championnat poids lourds, contre Rob Van Dam et son nouvel associé Ricardo Rodriguez. Le Mexicain finit par se faire volontairement disqualifier pour conserver son or, RVD, régional de l’étape puisqu’on est à Detroit, le marave après le match d’un Van Terminator à travers une chaise et Damien Sandow, porteur de la mallette bleue… ne daigne pas profiter du KO du champion qu’il cible. Une preuve d’intelligence suprême qui ne sera pas la dernière de la part du sauveur intellectuel des masses, qui devrait commencer par se sauver lui-même de sa propre stupidité.

 

Le PPV est jusqu’ici dénué d’intérêt, et ça ne s’améliore pas avec le match impromptu Miz-Fandango, gagné par un Awesome One dont personne n’a quoi que ce soit à foutre depuis son face turn.

 

Ambrose (contre Ziggler) et Reigns-Rollins (contre les PTP, donc) gagnent leurs matchs respectifs et peuvent rentrer chez eux puisqu’un Triple H décidément déconcertant a promulgué que le match Orton-Bryan de ce soir ne serait souillé par aucune interférence. Ce qui est effectivement le cas, l’incident majeur étant un ref bump de Scott Armstrong, lequel revient cependant dans le ring quelques instants plus tard, à temps pour compter le tombé de Bryan sur Orton, après un nouveau et destructeur Buisaku Knee. Le tombé est un peu rapide, si bien qu’on sait déjà que cet élément sera exploité par la suite, et qu’on a peine à se réjouir pleinement pour Bryan, qui clôt le show ceinture en main. On a peine, aussi, à s’insurger du sort qui lui est promis et des manigances affreuses de ses ennemis : s’ils voulaient s’assurer d’avoir une bonne raison de l’empêcher de régner, ils auraient pu inventer dix mille façons plus simples que ce fast count d’Armstrong…

 

 

Dis donc Rodrigo…

– Ricardo.

– Oui oui, c'est ça, Roberto. Dis donc, on est en main event ce soir ?

– Ah non non, on est au milieu du show.

– Tant mieux, comme ça on pourra se casser rapidos au lieu de s'infliger tout ce PPV pénible.

 

 

 

De Night of Champions à Battleground

 

Comme prévu, dès le Raw du lendemain, Triple H accuse Bryan de collusion avec l’arbitre et déclare que le titre WWE est désormais vacant. Bon. Pour faire bonne mesure, il vire Armstrong, qui ne comprend pas, lui qui avait tout fait comme les patrons le lui avaient demandé… Ce développement est bancal, et la suite de la feud de Bryan contre l’Autorité s’en ressentira. Pourtant, il se passe un truc intéressant ce lundi-là : alors que Bryan est comme à son habitude agressé par le Shield et Orton, les faces du roster volent à son secours ! Mais la révolte restera sans lendemain. Ce même lundi, Dusty Rhodes vient plaider la cause de Cody dans le ring, mais la scène se termine avec un KO Punch que HHH et Steph forcent Big Show à lui infliger. Le géant larmoie, mais ne se rebelle pas, au moins pour l’instant. Tout son avenir et celui de sa famille sont en jeu, il doit se soumettre. Orton n’est pas au mieux, lui non plus. Steph, qui comme son mari bascule un peu trop entre heelerie et facerie, lui fait comprendre qu’il les a déçus à Night of Champions, et qu’ils veulent revoir sa facette la plus sombre. Ouais, celle qui lui faisait puntkicker toute leur famille, embrasser les lèvres d’une Steph évanouie et menacer de s’en prendre aux enfants du couple. Orton promet d’y travailler.

 

Côté WHC, RVD reçoit, vainqueur par DQ à Night of Champions, reçoit en vue du prochain PPV, Battleground, une nouvelle chance contre Del Rio, dans une feud qui ne passionne vraiment plus personne. Quant à Ryback, il est adoubé par Paul Heyman, qui lui fait quasiment une déclaration d’amour et en fait son Heyman Guy, ce qui lui vaut derechef un match contre Punk à Battleground.

 

À ce même PPV, les frangins Rhodes, virés in kayfabe, obtiendront une chance de récupérer leur boulot s’ils viennent à bout de Reigns et Rollins, champions tag team dont les titres ne seront pour le coup pas mis en jeu. S’ils perdent, en revanche, leur gros daron perdra son rôle d’entraîneur de NXT (paie ton enjeu de malade). Bon, et les Rhodes seraient bannis de la WWE POUR TOUJOURS.

 

 

Marc Mercier est formel: il ne les prendrait pas dans sa fédé, parce qu'il a bien connu leur grosse merde de paternel.

 

 

Deux matchs de midcard sont également bookés : Bray Wyatt, qui détient toujours Kane dans quelque sombre cabane (ça doit lui coûter cher en barbaque) s’en prend à Kofi Kingston tandis que, ô joie et excitation, le terne Curtis Axel devra repousser la menace que fait peser sur son titre Intercontinental le sémillant R-Truth. À part ça, le Great Khali et Santino Marella forgent l’une de ces alliances dont sont friands les enfants de moins de trois ans, et en bons étrangers se retrouvent face aux Real Americans. Enfin, à pique et pique et colégram, c’est cette fois Brie Bella qui obtient une chance de se faire soumettre par AJ, la veinarde. À noter que les Matadores, qui débutent le 30 septembre à Smackdown accompagnés de leur furieux nain cornu illico baptisé Tororigolo par notre Henri Death national, ne seront pas sur la card. D'ailleurs, on est fin décembre quand ces lignes sont tapées, et ils attendent d’ailleurs toujours un match en PPV.

 

Le pré-show met en présence deux grands animateurs des mois écoulés, auxquels la WWE peine à trouver que faire : Dolph Ziggler et son successeur au titre de Mister Blue Money in the Bank, Damien Sandow, qui fait le job. Le WHC est relégué à l’opener, et une fois de plus Del Rio bat RVD, dans un match sans règles. Dès le lendemain, Van Dam annoncera qu’il prend du repos, et on ne l’a pas revu depuis cette date.

 

Malgré l’appui considérable de Hornswoggle, Khali et Marella ne parviennent pas à battre les Real Americans, match marqué par un Big Spin de l’incroyable Cesaro sur le béhémot indien. Axel bat Truth, pour continuer cette litanie de rencontres inoubliables, avant que AJ, désormais flanquée de l’imposante Tamina, ne vienne à bout de Brie.

 

On passe aux choses sérieuses avec la belle victoire des frères Rhodes sur Reigns et Rollins, qui leur permet de sauver leur boulot, de même que celui de papa. Wyatt bat évidemment Kingston, avec l’aide de ses deux sympathiques amis, puis Punk bat comme on s’y attendait Ryback, avant que Bryan-Orton ne s’achève par… un no contest, du fait de l’irruption du Big Show, qui les met tous les deux KO. Le ppv est accueilli par les lazzis de tous les sites Internet de la planète, et c’est sans grand espoir qu’on se dirige vers le suivant, Hell in a Cell…

 

 

 

Dusty Rhodes, Goldust, Zack Ryder et Finlay sur la même image. En 2013. Rien que pour ça, et pour rien d'autre, merci Battleground.

 

 

La suite demain, en attendant dites-nous dans les comms comment vous avez vécu la quête brisée de Bryan, les exploits de Rhodes, la guerre Punk-Heyman et tous les autres moments essentiels de cette période !

 

 

– Chef, pourquoi vous faites tout le temps des misères à Daniel Bryan ?

– Il n'y a là rien de personnel, Vckie. C'est juste qu'il est trop petit et trop moche pour que la WWE le mette en avant.

– Mais alors pourquoi il est en une de WWE Magazine ?

– Heu… Tu sais moi, les médias de l'IWC…

 

 


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