La récompense serait de passer à autre chose

Ce n'est pas la récompense qui élève l'âme, mais le labeur qui lui valut cette récompense.

Multatuli

 

Joie et félicité ! Les fêtes approchent et la WWE, comme tous les ans, s’apprête à se taper sur le ventre avec un festival d’autocongratulations écœurant. Autant dire que c’était l’occasion rêvée pour sortir de ma semi-retraite occupée entre deux putes bosniaques et trois tonnes de coke et pour revenir sur les CDC, avec de la bile comme s’il en pleuvait. Et il va y avoir de quoi faire pleuvoir, croyez-moi.

 

 

Mauvaise nouvelle : c'est ENCORE cette période de l'année.

 

 

Nalyse de Raw du 9 décembre

 

Ce n'est pas la récompense qui élève l'âme, mais le labeur qui lui valut cette récompense.

Multatuli

 

Joie et félicité ! Les fêtes approchent et la WWE, comme tous les ans, s’apprête à se taper sur le ventre avec un festival d’autocongratulations écœurant. Autant dire que c’était l’occasion rêvée pour sortir de ma semi-retraite occupée entre deux putes bosniaques et trois tonnes de coke et pour revenir sur les CDC, avec de la bile comme s’il en pleuvait. Et il va y avoir de quoi faire pleuvoir, croyez-moi.

 

 

Mauvaise nouvelle : c'est ENCORE cette période de l'année.

 

 

Nalyse de Raw du 9 décembre

 

 

Je dois vous avouer que le produit WWE me désespère un peu en ce moment, d’où mon mutisme prolongé. Les PPV sont nuls, les weekly itou, on méprise de plus en plus ostensiblement le public et seuls les big men ont un réel droit de cité… Bon je suppose que ma vie vous vous en foutez un peu, mais c’est donc pour ça que je n’ai plus écrit dans ces colonnes où de toute façon des talents bien supérieurs au mien ont assuré comme des bêtes. Mais les Slammy, c’est l’occasion. Tous les ans, la WWE organise sa remise des prix, une espèce de pantalonnade gonzo vaguement déprimante dans laquelle des scrutins plus truqués qu’une primaire socialiste proclament les stars voulues par les dirigeants. Classique. Et même si cette année on explique au WWE Universe qu’il faut qu’il vote sur son smartphone avec ses petits doigts bouffis, on a encore pu constater qu’un seul vote était, peut-être, le fruit du Universe, tant les choix récompensent chaque star pour ne froisser personne, et la nomenklatura parce qu’il ne faut quand même pas déconner.

 

 

What else?

 

 

Ainsi donc, notre réjouissance commence avec une annonce du match de légende qui se profile dimanche prochain pour TLC. Je ne sais pas exactement qui il fait rêver, mais pas moi… Le chouchou contre le fils de, dans un contexte où tant de réels talents trainent leur détresse comme des âmes en peine, ça m’excite très modérément. Du reste, Cena y est présenté avant Orton, alors que le prestige du WWE est quand même plus grand que celui du WHC, le ton est donné, mais nous y reviendrons.

 

Le match d’ouverture oppose Bryan à Fandango. La question est : où mène un tel match, entre deux catcheurs dont les talents sont séparés par un abysse stratosphérique ? Et ça ne loupe pas : on savait déjà que Bryan pouvait sortir un match épique d’un gastéropode, confirmation obtenue.

 

 

Fan-dan-goat.

 

 

En revanche, on n’évite pas l’intrusion via titantron de la Wyatt Family qui annonce qu’elle veut sauver Bryan blablabla. Et là, extrapolons un peu beaucoup plein trop : Bryan fait de l’ombre à Cena et Orton, les deux favoris de la trinité. Or, au lieu de se poser des questions et de redistribuer les cartes, je pense que la WWE et ses créatifs qui n’en ont que le nom vont faire turner le bestiau dimanche en lui faisant rejoindre, d’une manière ou d’une autre, les Wyatt. Désolation d’un public de crétins, et retour en grâce par défaut des deux indéboulonnables. My two cents.

 

Tout n’est pourtant pas à jeter, parce que malgré tout Husky Wyatt, à moins que ce ne soit Bray Harris, a quand même un sacré talent en promo, et que l’environnement de la Wyatt Family, leur traitement visuel, est vraiment intéressant.

 

 

– Allez viens faire un p'tit tour à la maison ! Y a du blanc, y a du rouge, du saucisson !

– Maître, n'oubliez pas qu'il est vegan, il ne consomme pas de viande.

– Ah merde, t'as raison Luke. Bon ben on va inviter CM Punk alors, il a l'air sympa !

– Lui est straightedge, il ne boit pas d'alcool.

– Rhoo les relous ! Bon ben tant pis, on va faire Noël juste tous les trois, comme chaque année.

– Tous les trois… Et les dix adolescents prisonniers dans notre cave, maître.

– Je veux pas savoir ce qu'Erick et toi faites de votre temps libre, Luke.

 

 

Vient le premier award, le « LOL Moment of the Year ». Une sélection, en gros, des moments les plus consternants de l’année, avec les New Age Outlaws pour remettre la récompense. Ton sur ton. À noter par parenthèse que les inserts affichaient « Slammy Awards 2012 ». Les nommés étaient :

  •  
  • – Vickie Guerrero virée de Raw. Trololol qu’est-ce qu’on rigole. Mais les McMahon y étaient alors c’est forcément génial n’est-ce pas ?
  • – Titus O’Neil dégueule sur Cole et Colter.
  • – Khali and Mahal charment le Cobra de Santino.
  • – La chanson du Rock dédiée à Vickie.

 

Évidemment, c’est ce dernier qui a gagné. Difficile de dire si c’est mérité ou pas tant les nominés étaient navrants, mais à la limite on a pu sourire devant ce vibrant hommage à l’éternel féminin. Le Rock n’est évidemment pas là pour recevoir la statuette, donc Vickie vient s’en saisir comme un hommage à sa beauté… C’est beau de massacrer sa dignité à ce point.

 

 

Pour mémoire, le Rock m'a chanté: "Late in the evening, she's wondering what clothes to wear.
She puts on her makeup, she brushes that short black hair
And then she asks me, "Do I look alright?"
And I say "No biatch, you look horrible tonight".
Soyez jaloux, crapauds.

 

 

Le match suivant oppose Santino à Sandow. Un suspense haletant qui aboutit évidemment à une victoire de Sandow. Incroyable. Et encore un catcheur qui végète dans des comedy matchs au lieu de briller comme il le pourrait…

 

 

Fou que je suis ! C'est sur cette ceinture que j'aurais dû casher ma mallette de Money in the Bank !

 

 

Le Double Cross of the Year « récompense » la pire trahison de l’année. Là encore, l’incrédulité est suspendue plus haut qu’il est possible de le faire, dans la mesure où récompenser une trahison c’est tout de même pointer un heel du doigt, et le voir venir chercher un prix de ce genre tout sourire dehors… Étrange. Toujours est-il que les nommés étaient :

  •  
  • – Mark Henry attaquant Cena en faisant croire à sa retraite (il est vrai, un moment bien amené).
  •  
  • – Paul Heyman qui trahit CM Punk, un moment assez surprenant même s’il a ensuite provoqué une storyline moisie.
  •  
  • – Triple H qui colle son Pedigree à Bryan à Summerslam.
  •  
  • – HBK qui étend Bryan face à Orton pour MITB.
  •  

Bryan est la victime deux fois sur quatre, au passage. Et le vainqueur est HBK, et le résultat peut surprendre : finalement, entre son meilleur pote et son élève, choisir l’un ou l’autre est-il vraiment un double cross ?

 

 

C'est avec beaucoup d'émotion que j'accepte ce Screwjob d'honneur qui vient couronner toute ma carrière.

 

 

J’aurais, personnellement, voté Henry pour son discours et son interprétation, pour récompenser un type dont le talent au micro est trop sous-estimé. Malgré sa nouvelle coupe merdique.

 

Nouveau match médiocre, cette fois entre le Miz et Kofi Kingston. Evidemment, Miz essaie de fuir le combat, mais son adversaire le ramène séance tenante dans le ring le temps de lui coller une branlée bien méritée. Il échoue, évidemment, et c’est Miz qui l’emporte, officialisant si besoin était son heel turn récent. On passera sur le Trouble in Paradise asséné par Kingston après le match, ce qui ferait huer n’importe quel heel, pour revenir un instant sur le sort de l'ancien champion WWE : deux changements d’alignement en peu de temps, ce n’est pas très bon signe. Il ne déclenche plus vraiment de réaction du public, et il est probable qu’on ne le voie plus désormais que végéter dans les bas-fonds de la fédération. À vrai dire, et ce commentaire n’engage que moi comme il se doit, je trouve que le Miz a toujours été totalement surcoté et qu’il est enfin à la place qui est la sienne… En plus, il a quand même fini le match avec une sale coiffure de gland. Ce n’est pas grave, mais ce genre de tignasse devrait rendre éligible pour la peine de mort.

 

 

Jacquou le Croquant mené au pilori.

 

 

Nouvel award : celui de Diva de l’année, remis par Eve Torres, ce qui au moins offre un panorama attractif… Ça promet, là encore, car la division est tout de même totalement amorphe à l’exception notable d’AJ à laquelle le titre est évidemment promis, les autres nominés étant les Bella, Natalya, Kaitlyn, les Funkadactyls et Eva Marie. On peut d’ailleurs se demander ce que cette dernière fout là, et tout à coup, un frisson nous parcourt l’échine : ils ne vont pas oser ? Eh bien si : les Divas de l’année sont les Bella Twins, grâce évidemment à leur participation à Total Divas, télé-réalité débile d’E! Entertainment. Qu’elles soient indignes dans le ring, ou qu’AJ soit championne depuis six mois, n’y change rien : this is good for business. Typiquement, c’est l’exemple de cas où on se dit que le WWE Universe a bon dos et que le bourrage d’urnes est assez facile via SMS ou applications sur smartphones…

 

 

Un Slammy pour deux, vous allez pouvoir vous débrouiller ?

– Bien sûr Eve ! Comme dans la scène finale de Requiem for a Dream !

 

 

Nous allons pouvoir nous remettre avec un match qui pourrait bien être épique entre les Cody Rhodes, Big Show et Rey Mysterio d’une part, et les Real Americans, Ryback et Curtis Axel d’autre part. 50% de qualité dans chaque équipe, c’est déjà pas mal, et d’ailleurs le combat n’est pas mal du tout, plutôt rythmé, avec encore et toujours un Goldust qui semble avoir oublié qu’il a passé la quarantaine… Hélas, le tombé reviendra à Rey Mysterio, qu’il faudra bientôt hisser sur le ring avec un transpalette, sur Curtis Axel, toujours aussi transparent…

 

 

– Monsieur l'arbitre, revenez, faut compter le tombé là !

– Sécurité ! Venez vite, il y a deux inconnus qui se sont incrustés dans le ring !

 

 

Nouvel award, le plus important du soir, et qui pourtant intervient de façon anonyme au bout d’un tiers de l'épisode. À noter d’ailleurs qu’entre l’annonce d’un Slammy et sa remise, pour laisser le temps à l’Universe de voter, on nous a à chaque fois présenté le match suivant, en l’occurrence Sin Cara contre Del Rio. Difficile de promettre quelque chose de moins sexy pour patienter pendant les votes de l’Award prétendument le plus important du soir.

 

En tous les cas, les nommés étaient :

 

  • – Brock Lesnar. Pourquoi pas ?
  •  
  • – CM Punk, et là ça tombe sous le sens.
  •  
  • – Show, et là en revanche je me demande bien pourquoi.
  •  
  • – Bryan, obviously.
  •  
  • – Orton, le fils de.
  •  
  • – Cena, le chouchou.
  •  

Et ce slammy est peut-être le seul qui n’est pas truqué, parce que ça se serait vu (comme l'an dernier) : c’est Bryan qui l’emporte. Ça se serait vu tout simplement parce que Bryan déclenche une hystérie collective à chaque apparition digne de Punk lorsqu’il était au sommet de la vague, là où Cena et les autres inspirent une palette d’émotions qui va de l’indifférence au mépris, et là où Punk a eu une année un poil plus discrète (tout en ayant affronté le Taker à Mania, excusez du peu).

 

Bryan, évidemment, ne peut pas ne pas évoquer son rapport dual avec HBK, à la fois son mentor et celui qui lui a couté le titre, mais il relève que si The Authority ne veut pas de lui comme plus grande Superstar, le public, lui, le veut. C’est d’ailleurs étonnant de voir à quel point ce dernier point est une totale évidence, et à quel point la WWE persiste à s’en foutre. Je l’ai déjà développé dans ces colonnes, mais mettre systématiquement Cena en avant, ou Orton, parce qu’ils font vendre un peu plus de merchandising, est à mon avis à terme contre-productif. On peut arguer que le Marine est l’idole des kids, mais si les parents se lassent, ils ne suivront plus le programme et les bambins n’y auront plus accès… Donc, je persiste à penser que cet entêtement à ignorer la position d’une partie grandissante du public, ainsi que l’obstination visible de HHH à favoriser les gros bœufs, quand bien même les favoris du public sont actuellement des catcheurs qui ne sont pas du tout dans ce registre physique, type Ziggler, Punk ou Bryan, finira inévitablement par se retourner contre la Fédération. Mais VKM semble se liquéfier dès que sa fille et son gendre font des caprices, donc…

 

 

Tu devrais être reconnaissant, gamin. On a pipé les votes, parce que le WWE Universe avait unanimement élu Triple H Superstar de l'année.

 

 

Ah oui, au fait, Sin Cara contre Del Rio, gagné par le premier, ce n’était pas bon. Solide, mais pas bon. En revanche, soit Sin Cara a grossi et grandi, soit ce n’est plus le même mec sous le masque… Ce qui au bout du compte ne change rien, le public n’en ayant manifestement rien à carrer…

 

 

Vous ne savez pas qui je suis ? Ça tombe bien, moi non plus. J'arrive pas à me reconnaître dans le miroir à cause de ce masque.

 

 

Encore un award, avec cette fois le Fan Participation Award, autrement dit l’interaction entre un catcheur et son public. Bon, là, pour le coup, le gagnant est tout désigné… L’award est d’ailleurs remis par les Prime Time Players, curieusement pas nommés, puisque les nommés sont :

 

  • – Fandango
  •  
  • – Daniel Bryan
  •  
  • – Let’s Go Cena / Cena sucks, ce qui nous rassure : la WWE n’est donc pas sourde
  •  
  • – What’s up

 

And the winner is… Bryan, évidemment, avec son chant qu’il fait reprendre à un stade qui ne se prive pas. Il semble d’ailleurs que les fans des Seahawks, l’équipe locale de foot américain, soient réputés pour être les plus bruyants d’Amérique du Nord, à telle enseigne que les joueurs doivent communiquer par papiers et pancartes. Il en va de même pour le catch, que ce soit pour manifester sa satisfaction ou son mécontentement, ce qui va jouer un peu plus tard un vilain tour à la WWE.

 

 

Encore un coup des faux interprètes en langue des signes !

 

 

Derechef, Brodus Clay atomise Xavier Woods en dix secondes, et officialise son turn en agressant son imitateur après la fin du match.

 

 

– Calme-toi Brodus !

– Gnééé ! Gnééééé !

– C'était un fan ! Il voulait juste te rendre hommage, t'étais son idole ! Et tu l'as tué !

– Gné ?

– Non mais je comprends, hein, t'es pas habitué à avoir des fans de plus de quatre ans.

 

 

 

Nouvel award, insulte de l’année, avec aux manettes le Miz, qui déclenche… une indifférence non feinte.

 

Et là, tenez-vous bien, magouille inside :

 

  • – Le bâton de dynamite lancé par AJ, avec lequel elle a dévasté le roster féminin expliquant à demi-mot qu’elle au moins ne suçait personne pour réussir et qu’elle était la seule vraie Diva du lot.
  •  
  • – Paul Heyman fusillant Punk et autres à longueur d’année.
  •  
  • – Zeb Colter et ses promos parfois assez limites.
  •  
  • – La fille McMahon avec son « bouh Show t’es gros t’es nul t’as pas d’âme t’es comme un roux bitchslap ».
  •  

Vous l’avez compris, la gagnante est évidemment Mme Levesque, car il était impossible que les Thénardier repartent des Slammy sans que leur rôle dévastateur ne soit reconnu comme il se doit… Alors peu importe que la nomination soit ridicule et la victoire encore plus, n’est-ce pas ? Ce n’est finalement qu’un nouvel avatar de la guerre du pouvoir qui doit se livrer pour de bon dans les coulisses de la WWE, et il faut vraiment que la communication soit verrouillée à l’extrême du côté de Stanford pour que rares soient les voix discordantes qui trouvent un écho…

 

 

Ma seule vraie concurrente pour ce Slammy cette année ? Dixie Carter.

 

 

Ambrose affronte Punk dans un match pour le coup absolument excellent, et on note, tout au long du match, comme lorsque le Shield a remis le Double Cross Award à Shawn Michaels, des tensions entre les membres du trio, tensions qui semblent se cristalliser autour d’un Ambrose plus égocentrique que les autres. Une piste assez évidente pour le PPV de dimanche, du coup… La question étant de savoir si turn il y aura, et de qui ? Je verrais bien Reigns et Rollins abandonner Ambrose face à Punk (lequel a gagné ce soir), puis les trois hommes régler leurs comptes dans le ring. Problème : Ambrose détient un titre individuel, les créatifs ont offert une victoire de prestige à Reigns lors de Survivor Series, du coup Rollins risque fort de se retrouver un peu désœuvré alors que bien qu’il soit assez médiocre au micro, tare qu’il partage avec Reigns, il me semble, et de loin, être le meilleur entre les cordes, ce qu’il a prouvé à la ROH. Wait and see !

 

 

– On est toujours potes hein les mecs ?

– Ouais, Dean.

– C'est Monsieur Ambrose pour toi, gros con.

 

 

Mick Foley se présente pour remettre l’Award Extreme, et qui de plus qualifié pour ce faire ? Et les nommés sont :

 

  • – Le Shield attaque le Taker.
  •  
  • – Ryback fait traverser un mur à Cena.
  •  
  • – Punk tabasse Heyman au sommet de la cage.
  •  
  • – Les Wyatt attaquent Kane.

 

Une sélection assez pauvre, et plutôt révélatrice d’une année assez chiche en moments épiques, comme le montre l’absence d’un Award concernant un éventuel moment qui coupe le souffle, catégorie qui pourtant figure tous les ans au menu. Mais à force de ne garder que les bourrins et de ne laisser aux petits gabarits athlétiques que la portion congrue, le spectacle y perd forcément en qualité…

 

Quoi qu’il en soit, le vainqueur est Punk. Il ne mérite pas plus que les autres, mais cela fait partie des « votes » destinés à faire plaisir au public en donnant une carotte à toutes les stars.

 

 

Les straightedges raffolent des légumes, voici donc une belle carotte.

 

 

Le match suivant, qui oppose les Usos aux Wyatt, n’est pas vraiment transcendant, mais les deux camps font le job, notamment un Rowan qui progresse à grands pas et dont l'équipe a évidemment remporté la victoire.

 

 

Oh merde Luke ! Les vautours nous ont suivis !

 

 

Enfin, vient l’autre Award clé : celui du match de l’année. Bret Hart vient remettre le trophée, et il fait de plus en plus peine à voir. Les nommés sont :

 

  • – Taker contre Punk. Bof.
  •  
  • – Les Rhodes contre The Shield. Difficile de vraiment juger un match par les temps qui courent : le niveau est tellement médiocre que le moindre match valable a tendance à être surcoté, mais celui-ci était remarquable.
  •  
  • – HHH contre Lesnar, parce qu’il faut que HHH continue à écrire tout seul ce qu’il pense être sa légende, alors que l’histoire du catch peut se raconter sans lui, selon la sage formule de je ne sais plus qui.
  •  
  • – The Rock contre Cena.
  •  

Sans surprise, alors qu’en qualité pure celui des Rhodes était meilleur, c’est le match Cena contre Rock qui emporte la mise, alors même s’il n’était pas terrible et en tous cas bien inférieur au précédent. Cena, venu récupérer son trophée, reçoit une huée effroyable, et le fait que l’on soit sur les terres de Bryan n’explique pas tout…

 

 

– Voici le trophée de match de l'année, John. Bravo pour ce combat formidable que tu as livré au plus grand catcheur de tous les temps dans le main event du plus grand PPV de l'année.

– Ah ben merci, c'est vrai qu'il a été monstrueux mon match contre Bryan à Summerslam.

 

 

Le dernier match oppose Natalya à Tamina, pour une victoire de la Canadienne. N’insistez pas, que voulez-vous que je vous en dise de plus, à part qu’AJ est vraiment très bonne perturbante ?

 

 

Effluve de Nattie: un musc à tomber par terre.

 

 

Enfin, vient LE moment de la soirée, LE point noir, LE furoncle, le Hollande dans un rassemblement de chefs d’Etat : la cérémonie de l’ascension des championnats. En effet, les deux ceintures doivent être remises par leurs propriétaires respectifs puis accrochées et suspendues, avant que l’un d’eux les décroche dimanche. D’ailleurs, je pense que dimanche il n’y aura pas de gagnant, et que s’il y en a un ce sera au Rumble ou à Wrestlemania, et pas lors d’un PPV de transition. Ou alors je vois bien chacun décrocher la ceinture de l’autre et les titres s’échanger. Bref, ça sent l’arnaque, mais passons.

 

Ce qui était répugnant dans cette scène tient en plusieurs points :

 

  • D’abord, tout ce que la WWE compte d'anciens champions du monde étaient présents pour rendre hommage aux deux parvenus. Et voir des types beaucoup plus talentueux observer silencieusement ces deux-là pérorer, ça fait un peu mal au cul. D’ailleurs, certains n’ont pas l’air dupes, Punk ayant par exemple du mal à ne pas rire, ou le public qui sans discontinuer scande le nom de Bryan. Et ce qui amuse HHH au début finit vite manifestement par ne plus le faire rire tant il est difficile de recevoir un camouflet pareil quand on essaie de vendre un match censément historique avec deux stars qu’il pense indiscutables…

 

 

– Je vous préviens: si j'en entends encore un hurler "Daniel Bryan", je chope ces deux putain de ceintures et je les garde pour moi. Non mais merde à la fin !

– Déconnez pas les gars. Je le connais, il va le faire !

 

  •  
  • Orton est entré dans un silence de cathédrale, mais Cena, lui, a encore été hué à l’envi, et s’est donc senti obligé de se livrer à un numéro de démagogie assez révoltant. Qu’il salue son beauf Bryan pour amadouer le public, passe encore. Mais il s’est ensuite livré à une promo où il fustigeait Orton comme étant un fils de né avec une cuillère en argent dans la bouche et qui n’a eu qu’à se pencher pour ramasser, tandis que des mecs comme Bryan galèrent et travaillent pour réussir. C’est vrai, ou en tous cas possible, mais que ce soit Cena, aussi appelé le roi des passe-droits, qui en parle, c’est consternant. On parle quand même d'un mec ayant, rien que cette année, obtenu un Title Shot au titre WHC sans la moindre justification à son retour de blessure, puis résisté à un cash-in sauvage… Appelons ça de la cheap pop, mais dans l’ensemble on a l’impression de l’hôpital qui se fout de la charité…
  •  
  • Mais le Tartuffe ne s’arrête pas là, puisqu’il invoque Ziggler, Punk, Bryan et d’autres à qui il a servi de marchepied. Comme s’il leur avait fait la faveur de leur accorder un match ou un title shot. C’est vrai, aussi, mais opportunément parcellaire : il oublie aussi tous ceux qui n’en finissent plus de manger du plafond de verre parce qu’il vampirise la place et l’exposition…

 

 

– Tu vois Daniel, ça me révolte que des mecs comme Orton aient des passe-droits et squattent tout le temps les titres et les matchs les plus importants. Si ces connards ne s'appropriaient pas toute la gloire possible, je n'aurais pas un misérable palmarès de 14 titres de champion du monde. Tu peux comprendre ça, hein ?

– T'as trop raison, John. Tu incarnes au mieux la rébellion face à l'ordre inique de la WWE ! Tu es notre porte-étendard, à nous tous qui ne sommes pas utilisés à notre juste mesure ! Bonne chance dimanche pour ton match d'unification des titres, tous nos vœux t'accompagnent !

– Merci, mon ami. Bonne chance à toi aussi dans ton match de midcard tout pourri !

 

 

  • Bref, tout cela est assez puant, et il est grand temps que l’inévitable bagarre générale se déclenche. Inévitable et sans intérêt à UNE exception près : dans un choc, Orton est repoussé et percute la Thénardier qui s’écroule. HHH pedigree Orton, et Cena vole au secours de sa patronne. Le PPV se finit sur la musique de HHH (ben voyons), avec un Orton au sol et désemparé, et les Levesque accompagnés de Cena qui le regardent.

 

 

Oh, ce vieux déjà-vu de 2009… Y a que Shane qui a un peu grandi, je trouve.

 

 

  • Un turn de Cena est définitivement mort et enterré, en tout cas je n’y crois plus. Mais on pourrait s’orienter vers une histoire à la Nexus où The Authority reconnaissante passe son temps à favoriser Cena (ce qui ne changera pas trop les habitudes du public) qui ne demande rien mais n’y peut rien et est soumis à des gens qui ont autorité sur lui et contre lesquels il est démuni. Jusqu’à affronter HHH à Mania ?
  •  
  • Au final, une cérémonie cousue de fil blanc, avec un Universe dont les votes, s’ils sont sincères, sont pour certains curieux voire débiles. Difficile, vu d’ici, de savoir comment le public américain fonctionne, mais lorsque l’on est attentif aux réactions de la foule tout au long de l’année on voit bien qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume. Par ailleurs, la dernière impression conditionne évidemment en grande partie l’avis général, et il va sans dire que la bouffonnerie de Cena aura sonné comme un coup de grâce qui confirme que la WWE est sur une pente hautement savonneuse, direction mur. Dommage.

 

 

Ce malheureux employé qui n'a jamais été avantagé par sa direction a-t-il une chance de forcer un destin qui jusqu'ici a été si dur envers lui ? On le saura dimanche ! Suspense !

 

 


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