Un vendredi soir comme les autres

Dans la vie, il faut essayer d’aménager les cycles qui vont de la lassitude à l’enthousiasme.

François Mitterrand

 

La nalyse de Smackdown est à la bourre. Il faut nous comprendre : en fin d’année, la fatigue se fait sentir. Et puis, les lecteurs se désintéressent de plus en plus d’un show secondaire devenu parfaitement dispensable. Du coup, pas simple de motiver les rédacteurs au moment de trouver un volontaire hebdomadaire pour en faire le compte-rendu. Mais voici finalement la nalyse, placée sous le signe de la contestation féministe et d’une certaine lassitude.

 

 

"Fuck Vince McMahon", t'es sûre Inna?

 

 

Nalyse de Smackdown du 6 décembre

 

Dans la vie, il faut essayer d’aménager les cycles qui vont de la lassitude à l’enthousiasme.

François Mitterrand

 

La nalyse de Smackdown est à la bourre. Il faut nous comprendre : en fin d’année, la fatigue se fait sentir. Et puis, les lecteurs se désintéressent de plus en plus d’un show secondaire devenu parfaitement dispensable. Du coup, pas simple de motiver les rédacteurs au moment de trouver un volontaire hebdomadaire pour en faire le compte-rendu. Mais voici finalement la nalyse, placée sous le signe de la contestation féministe et d’une certaine lassitude.

 

 

"Fuck Vince McMahon", t'es sûre Inna?

 

 

Nalyse de Smackdown du 6 décembre

 

 

Dans le Grand Barnum de la fédération de Stamford, Smackdown est en nette perte de vitesse. Depuis le Supershow du lundi soir, le programme du vendredi peine à trouver sa place et n’est plus que le supplétif de Raw. Nous l’avons écrit à de très nombreuses reprises. Résultat, les fans délaissent la brand bleue, coupable d’avoir perdu son âme, victime de son incapacité à définir une nouvelle ligne identifiable sur la durée. Les épisodes du vendredi sont tour à tour excellents ou médiocres, en quête d’autonomie vis-à-vis du vaisseau amiral de la WWE, ou au contraire inscrivent leurs pas dans les siens. Bref, le fan ne s’y retrouve plus et le désintérêt grandit. Jusque sur nos pages où les comptes rendus de Smackdown peinent à mobiliser nos lecteurs. Lectures en baisse, articles peu commentés… Ce show a désormais bien du mal à convaincre et c’est un euphémisme que de l’écrire. Résultat, le manque de passion touche aussi nos rédacteurs : il devient difficile de trouver des candidats à la nalyse des événements de la fin de semaine et une certaine démotivation pointe le bout de son nez aussi sûrement que les seins d’Inna Shevchenko pointent le leur à Notre-Dame ou sur les timbres de la République française.

 

Désormais, tous les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre. Inna Shevchenko

 

 

Résultat, nous sommes (je suis) à la bourre et me contenterai cette semaine d’une nalyse express. Ce qui ne nous empêchera pas de nous interroger prochainement sur la pertinence de maintenir un format qui s’essouffle et peine à convaincre nos lecteurs. Mais en attendant ce grand Big Bang éditorial [votre avis est attendu en commentaire], penchons-nous de façon chronologique sur les rebondissements intervenus vendredi dernier, lors d’un épisode de Smackdown moyen, ni bon ni mauvais. Tournez manèges !

 

Ouverture du show

 

Vendredi dernier, c’est le Champion WWE en personne qui a eu l’honneur d’initier les débats par une promo efficace au centre du ring. On raille souvent Randy Orton pour son peu de talent au micro, mais fort injustement selon moi. Dans son verbe comme sur le ring, le Legend Killer est froid, méthodique, patient et efficace et il en a apporté la preuve lors de cet épisode de Smackdown. Rien d’original sur le fond : la compagnie sait ce qui est bon pour le business et les fans vont voir ce qu’ils vont voir lorsqu’il unifiera les titres poids lourds et WWE à TLC. Mais reconnaissons-lui un talent certain pour incarner un connard arrogant, méprisant et sûr de sa force… [votre avis est attendu en commentaire] À ma grande surprise, c’est Daniel Bryan qui a déboulé dans l’arène pour apporter un peu de contradiction dans ce grand numéro de heel prétentieux. Et que rétorque-t-il, le petit dragon barbu ? Que la Vipère ne l’a jamais battu à la régulière, bien au contraire. Et de le défier le soir même sous les Yes d’un public quelque peu mollasson. Un segment efficace, mais qui interroge : la rivalité entre Randy et Danny n’est-elle pas censée être terminée ? Encore un preuve que les bookers, lorsqu’ils sont en mal d’inspiration, ne se cassent pas le cul et n’hésitent pas à nous resservir de la vieille soupe de transition. [votre avis est attendu en commentaire] Qu’importe : ce match sera le main event de la soirée. Mouais.

 

 

Mon avis? Que la WWE traite les Divas comme des putes. J'appelle mes soeurs à nous rejoindre. Montrer leurs seins, elles en ont déjà l'habitude.

 

 

Match1 : Big E Langston bat Fandango

 

Big E Langston explose Fandango en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire (2min50), sous les yeux de Damien Sandow qui assiste au spectacle depuis la table des commentateurs. Il n’y a pas grand-chose à dire de ce squash insipide : le Champion IC exécute un adversaire moins fort que lui sur le papier, tandis que son rival n’en perd pas une miette. Damien Sandow semble lui-aussi impressionné par le talent du jeune Golgoth à la poitrine aussi saillante qu’une Femen portant haut le principe d’universalité des droits, tétons au vent comme notre ami Big E. D’ailleurs, si d’aventure il avait l’intention d’abandonner le catch, Langston pourrait avoir un bel avenir dans l’agit-prop. En attendant, voilà une feud classique de midcard, bookée paresseusement par une équipe créative en manque d’inspiration et qui ne fait pas honneur au potentiel énorme du Champion intercontinental. Injustement raillé jusque sur nos pages, Big E démontre enfin qu’il dispose bien de tous les atouts pour grimper rapidement dans la hiérarchie : l’intensité in ring, une belle habilité au micro, un sens de l’humour rafraîchissant, une jolie capacité à passer de heel à face sans perdre de saveur pour autant. Ce jeune a tout pour réussir. Oops, non, pardon : il n’a aucun passé indy, ce qui devrait refroidir les Major Tom. [votre avis est attendu en commentaire]

 

 

Agiter ou agir ? Il faudrait que j’y réfléchisse sérieusement.

 

 

Match 2 : Ryback & Curtis Axel battent les Rhodes Brothers.

 

Après un duel de moins de trois minutes, rien de tel qu’un affrontement tag team de quatre minutes pour bien lancer un show… Les ex-protégés de Paul Heyman viennent à bout des champions en titre, sur un schoolboy de Curtis sur Cody. Un affrontement sans grand intérêt, si ce n’est de nous signifier que le Big Hungry et le fiston de Mr. Perfect auront leur chance à TLC. Et ? Ben rien d’autre. Un match fun, mais un peu court pour emporter notre enthousiasme. Du coup, on s’en fout à peu près autant que le segment suivant, mettant en scène Wade Barrett dans son nouveau gimmick de heel spécialiste de la vanne facile et de la cheap heat la plus convenue. Par pitié, sortez-le de cette galère. L’Anglais est fait pour briser des crânes sans pitié, pas pour faire le pitre au micro. [votre avis est attendu en commentaire]

 

 

J'appelle Goldust à se libérer de ses chaînes et à enfin assumer sa féminité.

 

 

Match 3 : Kofi Kingston et Alberto Del Rio ne parviennent pas à se départager et pour cause, le match n’a pas eu lieu.

 

No contest entre l’éternel prétendant au title shot et un Mexicain qui a passé le plus clair de l’année ceinture de Champion poids lourds autour des hanches. Avant que la cloche ne sonne le début des hostilités, Berberto explose le Ghanéen et lui nique le bras d’un armbreaker forcément insoutenable quand on ne s’appelle pas John Cena. Tellement insignifiant qu’on ne vous en voudra pas si vous n’en parlez pas en commentaire.

 

La soirée se poursuit sur une promo du Shield, ce qui permet à la température de grimper en flèche. Roman Reigns, décidément un autre homme depuis son exploit des Survivors Series [votre avis est attendu en commentaire], a un petit message à faire passer à CM Punk : il voudrait le démolir et lui briser tous les os du corps d’un simple Spear, une mission sur mesure pour le bad guy le plus bad du Bouclier, un titre que semblent se disputer le Samoan et Dean Ambrose. Une pièce de plus dans le grand puzzle de la séparation des trois rookies dans le vent qui me semble imminente [votre avis est attendu en commentaire]. C’est donc Ambrose qui sera opposé au Second City Saint pas plus tard que tout de suite maintenant.

 

 

Un peu osée sa reconversion en dark moine shaolin

 

 

Match 4 : CM Punk, blessé, vient à bout de Dean Ambrose, pas content.

 

Accorder dix minutes à CM Punk et à Dean Ambrose en un contre un, c’est une garantie d’offrir au public un excellent duel. Courageux face diminué par les blessures, le natif de Chicago l’emporte sur GTS contre un rival vaillant et déterminé, après avoir dispensé un festival de kicks. Le fêlé du Shield, lui, nous dispense toujours ses expressions de visage excessives jusqu’à la caricature, pour mon plus grand plaisir.

 

Après le match, nous retrouvons Rey Mysterio en coulisse, interviewé par la délicieuse et pétulante Renée Young. Un Mexicain à SmackDown ? Vite, appelons Zeb Colter en renfort ! Le moustachu dit tout le mal qu’il pense du maître du 619 et lui propose de se trouver un partenaire de jeu pour un match contre ses Real Americans.

 

Match 5 : Natalya bat Tamina

 

Sous les yeux d’AJ, la Canadienne aux intestins fragiles et aux goûts pour le moins discutables lorsqu’il s’agit de se trouver un mec à l’écran est venue à bout de Tamina sur la prise qui continue de faire les beaux jours de la division féminine de la WWE : le Roll-up. Voilà qui est original et met parfaitement en valeur les capacités de deux des meilleures Divas de Stamford.

 

 

NOT !

 

 

AJ et Nattie se retrouveront à TLC, ce qui devrait aboutir à un joli duel à la condition qu’elles aient un peu de temps pour s’exprimer, ce que l’on est en droit de penser et d’espérer, à moins d’être de celles et ceux qui considèrent que Natalya a « perdu » son catch. Ce qui n’est pas mon cas. [votre avis est attendu en commentaire]

 

 

 

Afin de nous assurer une certaine médiatisation, nos actions se veulent provocatrices, spectaculaires, ou empreintes d’autodérision ou de moquerie. Nous sommes connues pour manifester avec notre corps et nous revendiquons une forme de féminisme radical que nous appelons « sextremisme ». Nous sommes les représentants d’un nouveau type d’activisme féminin qui est certes agressif, mais non violent, provocateur, mais délivrant un message clair. Nous nous inscrivons dans une lignée post-féministe représentative de l’asservissement et de la propriété publique du corps des femmes.

 

 

Match 6 : Big Show et Rey Mysterio battent les Real Americans.

 

Les gentils ont gagné contre les méchants. Rien à dire, même en commentaire.

 

Match 7 : Randy Orton bat Daniel Bryan

 

Huit minutes pour le main event, soit assez temps pour construire le meilleur match de la soirée, qui se conclut de façon assez alléchante : la salle est brusquement plongée dans le noir et quand la lumière est de retour, Erick Rowan et Luke Harper ont fait irruption dans le show. C’est suffisant pour distraire Daniel Bryan et ouvrir les portes du RKO à Randy Orton. À l’issue du combat, la lumière disparaît à nouveau. Bray Wyatt débarque par Titantron interposé pour enjoindre le Dragon de rejoindre la famille. Il y compte bien, car un jour, D-Bryan comprendra finalement qui il est. Ah ah ah ! (rires sardoniques un brin forcés) La storyline se poursuit, sans qu’on sache vraiment (enfin, sans que je sache vraiment) où elle va, s’il s’agit là d’une rivalité de transition pour le petit Barbu ou d’une histoire plus fouillée qui verrait un D-Bryan péter un câble et rejoindre pour un temps les allumés du Bayou. Au regard de son passé psychiatrique, assister à sa lente transformation en membre prestigieux de la Wyatt Family, ce ne serait pas délirant, au contraire. Et serait assez kiffant. En tout cas, je signe des mains pour qu’un tel scénario voie le jour. [votre avis est attendu en commentaire]

 

C’est sur cette image d’un Bray Wyatt faisant les yeux doux à Daniel Bryan que s’achève ce show correct, mais un peu poussif en terme de booking. La WWE rend une copie passable avant TLC, dans un contexte où le Raw du lundi 9 décembre était consacré aux Slammy Awards. Autant dire que les choses sont désormais figées d’ici au PPV des tables, des chaises et des échelles. [votre avis est attendu en commentaire]

 

 

Kelly Kelly a un temps pensé à rejoindre les Femen. Mais elle n’a rien trouvé à écrire sur ses faux seins. Alors elle continuera à manifester sur des calendriers. Mais sans rien avoir à dire. Après la quatrième vague du féminisme portée par Inna Shevchenko, voilà la cinquième vague. Celle de l’agit-prop nihiliste, du militantisme du néant et du post-féminisme néo-absurde.

 

 


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