Un automne sans fin

Et ça continue, encore et encore…

Francis Cabrel

 

Vous avez aimé l'indigeste Night of Champions ? L'indigent Battleground ? L'indécent Hell in a Cell ? Bonne nouvelle, Survivor Series arrive. Et de ce côté là, on peut dire que la WWE a mis le paquet pour marquer l'arrivée d'un show du Big Four.

 

 

Bizarre, Daniel Bryan n'est plus dans la course au titre, remplacé par le plus big des big men, et nos PPV sont toujours aussi mauvais… Il n'y a plus qu'une conclusion à en tirer. Il faut le virer de la carte.

 

 

Nalyse des Survivor Series 2013

 

Et ça continue, encore et encore…

Francis Cabrel

 

Vous avez aimé l'indigeste Night of Champions ? L'indigent Battleground ? L'indécent Hell in a Cell ? Bonne nouvelle, Survivor Series arrive. Et de ce côté là, on peut dire que la WWE a mis le paquet pour marquer l'arrivée d'un show du Big Four.

 

 

Bizarre, Daniel Bryan n'est plus dans la course au titre, remplacé par le plus big des big men, et nos PPV sont toujours aussi mauvais… Il n'y a plus qu'une conclusion à en tirer. Il faut le virer de la carte.

 

 

Nalyse des Survivor Series 2013

 

 

Bonsoir à tous, bonsoir à toutes ! Ca faisait un certain temps que je n'avais pas publié sur les CDC et comme le veut la tradition dans le catch, quelle meilleure façon de revenir que de se pointer pile pour un PPV ?

 

Commençons avec le commencement ou plutôt ce qu'il y a avant le commencement : le pre-show, opposant le Miz et Kofi Kingston. Il sera assez court et avec un nombre de petits paquets et de contres en petits paquets assez affolant (en gros, les deux premières minutes sans discontinuer). Ce qui peut se justifier pour un match pour une ceinture, difficilement ici… Nikki Bella est road agent maintenant ? Pas un mauvais match du tout, les deux hommes sont capables de fournir de solides prestations au sein du ring et ils se sont déjà affrontés 500 fois donc pas de problème d'alchimie. Seulement voilà, il y a le souci de le placer en PPV – même en preshow. On met le heel-turn du Miz (qui était quand même face depuis les derniers Survivor Series, un an donc) en Raw et un match très banal de weekly sur la carte. Vu le reste de la carte, c'est le genre de rebondissement qui n'aurait pas manqué au PPV, surtout que son geste de refuser le tag aurait eu de la gueule sur un match traditionnel des Series plutôt que sur un tag team balancé à la va-vite.

 

L'autre problème est dans le résultat : si le vainqueur ne faisait aucun doute pour personne ou presque, l'exécution était étrange. Le Miz serre la main de son adversaire avant de combattre, ne fait absolument rien de mal pendant le match, le remporte sur roll-up, tend à nouveau la main au Ghanéen qui lui en fout une en réponse. Heel turn de Kofi, pour la première fois de sa carrière ce qui pourrait être très intéressant à suivre ? Peu probable sachant que les commentateurs faces l'ont appuyé. Donc nos deux choix sont : un heel-turn passé inaperçu pour tout le monde y compris les commentateurs ou le classique des faces qui peuvent faire ce qu'ils veulent parce qu'ils sont faces et que leurs adversaires sont heels. Dans tous les cas, c'est très mal exécuté et on n'y comprend rien. Ça commence bien.

 

 

Pas de bol petit, le Miz est heel maintenant, il va bouffer ton gâteau en expliquant à quel point tes parents sont des ratés pendant qu'Alex Riley tabasse ton frère.

 

 

Tant qu'on est sur les alignements qui ne veulent plus rien dire, évoquons le spécialiste du sujet puisque c'est lui qui ouvre le PPV, comme à son habitude : Triple H. Accompagné de sa femme, il réitère sa volonté d'interdire toute intervention PHYSIQUE (à ce moment là, en lisant cette phrase, vous devez imaginer un gros plan sur la tête du Game, un sourire narquois sur le visage, faisant un clin d'œil à la caméra) dans le main event et même dans tout le show. Avant de donner le coup d'envoi par un "are you ready ?" à la foule. Soyons clairs, je comprends parfaitement que le personnage du COO est celui d'un fourbe qui arrange les choses à sa sauce, souhaite passer pour un type juste en mettant des coups de couteau dans le dos. Ce n'est pas comme si la WWE était particulièrement subtile, même quelqu'un qui trouve le Rock drôle comprendrait le truc.

 

Le gros problème, c'est que c'est une bonne idée sur le papier uniquement. Un peu comme Zeb Colter qui demande à la foule de chanter "We the People" ou Randy Orton qui harangue les fans avant son RKO en tant que heel. Un type qui demande l'appui du public et qui se fait envoyer dans les roses, c'est plutôt pas mal. Sauf que dans tous les cas ça foire, que ce soit parce que les fans de catch aiment chanter des trucs ou parce qu'on a passé les dix dernières années à les persuader qu'ils avaient en face d'eux une légende. Du coup, même si on se rappelle qu'il a empêché notre chouchou d'être champion, quand il utilise sa catchphrase la plus populaire qu'il utilisait au sein de la DX, évidemment qu'on va chanter avec lui, évidemment qu'on va faire des signes de révérence avec les bras à son entrée. Et évidemment qu'on va l'ovationner quand il fait des trucs de face comme… Et bien je ne sais pas moi, insulter Damien Sandow ou Heath Slater, rabaisser Vickie Guerrero ou faire en sorte que Brad Maddox se fasse maraver la gueule. HHH le heel est génial mais HHH le mec le plus cool du monde, je n'ai certainement pas envie de voir ce mec sur mon écran. Bref, en tout cas, il annonce l'opener.

 

 

Puta madre il était drôlement loin de la rampe ce con de ring. Commencez sans moi, j'arrive.

 

 

Je jette un voile pudique sur les tentatives désespérées de la WWE d'être dans la vague et son obsession avec le twerk, cette fois exprimée par Zeb Colter lors de la présentation de son équipe. Car le premier match sera aussi le seul match à exploiter la stipulation du PPV. Oui bon, le seul match à exploiter la stipulation du PPV et qui n'inclut pas Eva Marie. Un des rares vraiment indécis aussi, comme les débats sur le forum l'ont montré : d'un côté, on a du mal à voir Rey Mysterio revenir pour perdre, de l'autre, la pâtée qu'ont prise les heels lors du dernier Smackdown a convaincu les adeptes du booking inversé. Le début de match a donné raison aux premiers : Dean Ambrose, Antonio Cesaro (qui a eu le temps de faire tourner les Usos chacun leur tour) puis Jack Swagger se font tous les trois éliminer assez rapidement (deux sur roll-up, ils ont dû inverser les scripts avec les Divas), ce qui ramène la team des méchants, plus constituée que des anciens champions par équipe, à 2vs5.

 

Oui mais voilà, parmi ces deux-là, il y a Roman Reigns. Avec son partenaire, ils parviennent à équilibrer les débats : J.Uso (et pas son frère J. comme j'ai pu le lire ailleurs) se fait piétiner façon Edward Norton par Seth Rollins, son frangin tombe sous le spear du bouclier samoan tout comme Cody Rhodes. Seth Rollins, qui a encaissé un Cross Rhodes avant l'élimination de Cody, se fait lui aussi éliminer par un roll-up de Rey Mysterio… Deux contre un pour Roman Reigns et l'occasion de se faire un nom. Deux spears sur Goldust puis Rey Mysterio alors que celui-ci l'avait placé pour le 619, Roman Reigns offre la victoire à son équipe et  s'offre surtout une prestation de haut vol qui devrait lui permettre un avenir radieux dans les prochaines années.

 

 

Cool, c'est Rey ! Il va être tout moelleux ce spear.

 

 

Le poncif éculé des Survivor Series consiste à dire que c'est la stipulation qui permet de créer des stars. C'est loin d'être faux, mais ce n'est ni un passage obligé, ni une autoroute vers la gloire. Souvenons-nous que l'année passée, Dolph Ziggler était le dernier survivant de son équipe après avoir fait le tombé sur Randy Orton. Pour autant, les raisons de s'enthousiasmer après ce match (qui m'a personnellement rappelé la prestation de Cody Rhodes à Money in the Bank qui l'avait fait passer dans une autre dimension malgré la défaite) sont nombreuses. Déjà parce que Roman Reigns a tout du profil du top guy à la WWE ce qui malheureusement n'est pas vraiment le cas de Dolph Ziggler. Ensuite parce que le Shield est la plus grosse réussite de la fédération depuis un petit bout de temps et que le parcours est quasiment sans faute jusque là.

 

C'est bien là que tout se joue. Le ciel semble bouché en ce moment, surtout vu ce qui se trame tout en haut de la carte. Donner Reigns à manger à Cena comme Ryback avant lui serait catastrophique. Je vais même aller plus loin : séparer le Shield aujourd'hui serait une immense connerie. Certains fans ont vu dans ce match les prémisses de la séparation des trois meilleurs catcheurs de l'année et c'est plutôt logique vu comme elle a été teasée depuis la perte des ceintures par équipe. Pour autant, ce n'est vraiment pas le bon moment. La WWE détient trois catcheurs au potentiel dingue dans une stable qui a volé le show chaque semaine en 2013. Ils réussissent, ont une alchimie formidable, encore beaucoup de choses à accomplir ensemble (vous vous souvenez à quel point tout le monde était excité en les voyant face à face contre les Wyatt ?) et un manque de patience pourrait ruiner un potentiel de fou furieux – et je ne parle pas que du Samoan – qui n'est certes qu'un potentiel (n'oublions pas à quel point Reigns a progressé depuis qu'il fait partie du Shield), mais qui pourraît être le futur.

 

WWE.com avait mis en ligne une vidéo avec la réaction du Shield dans les vestiaires, riant et congratulant Reigns qui n'a pas tiré la couverture à lui, ça me rend assez confiant mais je reste sur mes gardes. Pitié, ne gâchez pas ce que vous avez fait de mieux ces dernières années. Laissez-nous ces trois salopards.

 

 

Dites Monsieur Ambrose, ce ne sont pas mes affaires mais vos coéquipiers sont en train de discuter avec John Cena et j'ai distinctement entendu les mots "seau" et "suspendu"…

 

 

On enchaîne sur un autre jeune talent qui pourrait très bien devenir le futur de la WWE… Oh, il y a Curtis Axel aussi. Vous l'aurez compris, c'est un match pour la ceinture intercontinentale opposant l'ancien Paul Heyman Guy à Big E Langston, tout juste couronné. Là encore, c'est un timing étrange. Le premier titre de Big E (qui a provoqué une très bonne réaction du public d'ailleurs) est un moment important pour lui et peut-être un moment charnière de sa carrière. Dans une carte qu'on peut difficilement qualifier d'excitante, c'est un évènement qui avait sa place. Au lieu de ça, on fait le changement de titre à Raw et le rematch aux Series. C'est assez incompréhensible et ça ne sert personne.

 

Le match fut très correct avec le résultat attendu mais ceux qui, comme moi, espéraient voir Big E reprendre sa gimmick de NXT ont été un peu déçus puisqu'au final pas de compte de 5, simplement une petite interview d'après-match dans le ring avec Renee Young, pour faire de la cheap pop avec les Red Sox. Bon, ça n'a tué personne et on voit bien dans son élocution que le gars a de quoi faire des trucs sympas au micro mais merde quand même, vous avez un gars avec de la personnalité et qui est réellement drôle. Pas Cobra Elvis-drôle, catcheur grimé en Sherlock Holmes-drôle ou Jerry Lawler-drôle, RÉELLEMENT drôle. Alors filez-lui un peu de liberté ou, à défaut, des textes plus sympas.

 

 

Et là je dis à Cesaro : "Attends, j'ai peut-être des gros seins mais t'as vu la taille de tes tétons ?"

 

 

On passe aux Divas : la team AJ est dans les coulisses et s'en prend à sa meneuse pour qui elles ne veulent pas combattre, alors que celle-ci essaye maladroitement de les retourner en sa faveur. Le premier enseignement c'est quand même la continuité ! Ça fait plaisir de voir qu'on ne nous prend pas complètement pour des truffes, les heels ne sont pas tous potes parce qu'ils sont heels. Bon, les faces c'est toujours le cas mais il y a des progrès, n'en demandons pas trop. Bref, AJ est la meilleure, Kaitlyn est mise en avant, que des raisons de se réjouir, pas vrai ?

 

Non. Parce que vous l'avez peut-être oublié, je vous le souhaite, mais il y avait un match. Imaginez que vous êtes booker à la WWE. Oui, je sais, Iron man match d'une heure et demie entre Punk, Bryan, Ziggler et Cesaro à Wrestlemania, je sais, mais vous n'êtes pas Vince non plus, juste un agent qui, ce soir, est chargé des Divas. Vous avez un Elimination match avec 14 Divas. Donc au grand minimum 7 tombés ou soumissions, plus raisonnablement entre 10 et 13. Vous devez caser tout cela en 8 minutes grand maximum. Resolvez cette équation.

 

 

C'est hors sujet. C'est techniquement une bonne réponse mais c'est hors sujet.

 

 

"Faire une série de roll-ups" ? Ce n'est pas encore ça, mais tu as saisi le concept. Poussez le truc encore plus loin. Oui, toi ? "Éliminer la moitié des participantes par décompte à l'extérieur quand une bagarre se déclenche hors du ring" ? Très bien, il y a de l'idée mais ce n'est pas ce que j'attends. Une dernière proposition. "Donner plus de temps pour que les catcheuses talentueuses que sont Kaitlyn, AJ ou Naomi puissent montrer ce qu'elles valent" ? Qui a laissé rentrer ce type ?

 

La réponse que j'attendais était… Chaque move est un finisher, bien sûr ! C'était pourtant tellement évident. Kaitlyn, longtemps challenger n°1, est éliminée après un dropkick de Brie Bella ! Le Gutbuster de Kaitlyn est d'ailleurs devenu le nouveau Pedigree puisqu'elle élimine pas moins de deux adversaires. Nikki Bella élimine Aksana en la mettant sur le dos avant de faire deux squats et de la faire tomber (sur le dos de Nikki, pas sur le sol, vous êtes dingues). Eva Marie qui a les plus grosses huées de tout le roster ! Les "We want JoJo" !

Le moment précis où JoJo entend Tamina Snuka dire qu'elle lui rappelle son ancienne belle-mère Nancy.

 

C'était… Là. Naomi a pu montrer rapidement qu'elle valait mieux que que bomber le fessier – qu'elle a très joli certes – et a fait le tombé sur un adversaire avec un vrai move, le duel Rosa Mendes – Cameron a ramené le catch féminin 150 ans en arrière lorsqu'il n'existait pas, et AJ a tapé sur le Sharpshooter, voilà. Natalya a célébré dans la foule… Enfin, s'est assise sur la rampe et a tapé dans la main des personnes polies autour d'elle, c'était assez triste en réalité.

 

 

– Ne pas lâcher, ne pas lâcher, ne pas lâcher…

– T'inquiète pas Nattie, ça n'est arrivé qu'une fois, ça peut arriver à tout le monde de botcher un finish !

– Je ne parlais pas du Sharpshooter.

 

 

Comme annoncé depuis la veille par pas mal de sites et alors que Josh Mathews présentait le panel d'experts du pre-show (qui d'ailleurs était vraiment un panel d'experts finalement, la WWE a laissé Tensai et Alex Riley au placard et a mis Bret Hart, Mick Foley et Booker T. Ce n'était pas plus intéressant pour autant), Ryback l'interrompait pour insulter les Hall of Famers et défier quiconque souhaitait l'affronter. C'est un revenant qui se présente devant lui en la personne de Mark Henry avec une nouvelle coupe de cheveux et les bourrelets sur la nuque qui font peur.

 

 

Somebody just got his wig split.
 

Break his neck, break his neck !

 

 

Je dois bien noter que leur match a été meilleur que celui de Wrestlemania. Ca ne veut pas dire qu'il a été bon, il y a une sacrée marge entre les deux, mais c'est déjà pas mal. C'était une pure confrontation de big men, Vince McMahon a dû jubiler dans son fauteuil, le public un peu moins puisqu'après un bel accueil pour Henry, il n'a pas dit grand chose du match. C'est le gros problème avec le World Strongest Man. Comme tout le monde ou presque je suis content de le voir revenir mais dans le ring, pfiou… Surtout contre Ryback, il y a une grosse erreur de casting et même pas de démonstration de force (comme quand il lui avait porté le Shellshock à Mania) pour sauver le truc. Au final, un retour pas très marquant et une énième défaite du Big Guy en PPV.

 

Non, ça c'était pour ma gimmick précédente, renvoyez tout. En revanche si je peux insulter les pauvres que vous avez en stock, c'est parfait.

 

 

On passe à du sérieux, du lourd, du puissant et du déjà-vu : Cena – Del Rio. Mais cette fois, Cena a des obstacles devant lui ! Pourra-t-il les surmonter ? Rien n'est moins sûr, il affronte quand même le mec qu'il a battu clean au dernier show. J'ironise, j'ironise, mais c'est le condensé de tous les problèmes de ce match. On a deux très bons catcheurs qui ont en plus une belle alchimie dans le ring mais voilà, on ne peut pas s'impliquer parce qu'on sait que même si Del Rio coupait les deux bras de Cena, ce dernier arriverait quand même à faire un Attitude Adjustment avec ses omoplates. L'autre gros souci, c'est que si le match était bon et même carrément très bon, c'était quasiment le même qu'à Hell in a Cell. Même le spot où Johnny Boy contre le Cross armbreaker en powerbomb. Del Rio continue à enchaîner les excellents matchs mais sans arriver à intéresser quiconque et Cena fait du Cena. Tout ce qui est accompli, c'est gagner du temps pour permettre à Cena de se diriger vers des choses plus importantes. Et en attendant, il va battre tous les heels disponibles histoire de se dégourdir les jambes.

 

 

Pendant ce temps, en salle de production, deux monteurs trinquent : leur montage sur Cena qui s'élève face à la haine vient d'être bouclé un an en avance.

 

 

Un segment publicitaire plus tard qui implique R-Truth, Santino Marella, Fandango, Tororigolo et John Laurinatis (vous en savez déjà trop), nous voilà devant une confrontation vraiment nouvelle : la Wyatt Family contre l'équipe composée de Daniel Bryan et CM Punk. Autant dire qu'on en attend beaucoup, entre un mec redescendu injustement du main event, un autre qui est embourbé depuis des mois avec Curtis Axel et Ryback et une stable à potentiel qui a là sa première vraie feud, ça devrait se lâcher et apporter un tas de bonnes choses.

 

 

Qui dira la souffrance des lowcarders qui mettent leur tenue de ring pour faire un segment de trente secondes sur des jouets avant d'aller dans les vestiaires pour regarder leurs collègues catcher?

 

 

Le public a apprécié en tout cas, Punk comme D-Bry étaient très encouragés et leur talent n'est plus à démontrer, quant à la secte du Bayou, malgré un départ en pétard mouillé à cause d'un booking déficient, elle montre qu'il y a de la qualité, y compris chez Erick Rowan que d'aucuns ont enterré d'avance car moins talentueux que son partenaire. Si on devait faire pareil avec tous les autres catcheurs moins bons que Luke Harper, on n'aurait pas un gros roster. Le gros point fort de cette confrontation, c'est d'avoir mis ensemble deux grosses brutes et deux petits gabarits qui font leurs meilleurs matchs contre les grosses brutes et qui peuvent les faire passer pour des monstres. Forcément, ça marche bien, c'est rythmé, agréable à suivre et le public se prend au jeu. C'est simple le catch finalement.

 

Le point un peu étonnant, c'est la victoire sans bavure des chouchous d'Internet (Busaiku knee de Bryan sur Rowan, GTS de Punk sur Harper pour le tombé). On était pas mal à imaginer une feud un peu étendue, au moins sur plus d'un PPV et ça passait forcément par une victoire – peu importe la manière – des Wyatts pour qui ça n'aurait pas été superflu d'ailleurs. Les gars ont la chance d'être encore considérés comme une menace bien que leur bilan n'est pas excellent, c'est un peu dur de les faire perdre dans ce qui constitue leur premier gros test en PPV. Là encore, on a un très bon match mais une conclusion qui laisse un peu amer : que va-t-on faire des cinq superstars impliquées, en particulier les trois perdantes ?

 

La vache, c'est super sombre là-dedans…C'est Zack Ryder que je vois tout au fond ?

 

 

Pfiou, ce main event… Soyons clairs, c'était une purge devant laquelle je me suis endormi (à la décharge de la WWE il était 4h30 du matin en France) et le message était plutôt clair de la part des fans de Boston : écoutez ce qu'on pense, pas ce que vous voulez qu'on pense. Les fans, censés adorer les big men et responsables d'après les rumeurs du changement de plan pour Daniel Bryan se sont fait entendre durant un match qu'on qualifiera poliment de moyen, indigne en tout cas d'un main event de PPV, encore moins d'un supposé Big Four. Après deux minutes de match, les "boring" tombent des tribunes. Plus important et surtout plus symbolique, c'est le nom de l'ancien challenger numéro 1 qui a été scandé à plusieurs reprises et notamment au moment le plus important du match, celui qui a fait basculer la rencontre du côté du vainqueur. C'est un rejet complet du match proposé par des chants clairs qui rebondissent sur l'actualité hors-ring. Pas par de l'humour lancé au hasard, ce qui pourrait être éclipsé rapidement par les commentateurs :

 

– Wow King, looks like these fans are enjoying themselves.

– We're in Bizarro-land !

– Haha, we like to have fun in Boston ! I LOVE IT MAH-KOL !

 

Ici, aucun moyen pour les commentateurs de balayer l'expression du public d'un revers de la main, ou de détourner les chants (non Jerry, ce n'est pas un défi).

 

Réaction à l'affiche amplifiée par la qualité du match proposée, c'est vrai. Randy Orton, qui avait pourtant bien élevé son niveau de jeu ces derniers temps et qui était apparu motivé lors de ses dernières sorties est retombé dans ses travers. Il a livré un match plat, sans jamais sortir de sa zone de confort, sans investir le public et s'est employé à être le ralentisseur dans un match l'opposant à un type de 2m13 et de 200 kilos. L'argument massue de ses fans est qu'en tant que heel, c'est son rôle de ralentir l'action et de faire en sorte que le public le hue, je leur rétorquerai qu'autant je veux bien accepter cette remarque quand il affronte un luchador (même pas en fait, un catcheur "méthodique" c'est juste un lent qui ne dit pas son nom), autant quand il affronte un géant, c'est difficilement défendable. On était nombreux, parmi ses détracteurs, à souligner un regain d'intérêt à son sujet, chassez le naturel…

 

Le plus drôle sur ce match en fait, c'est sa conclusion. Nous allons remonter dans l'Histoire, dans une période lointaine très lointaine. Je vous parle d'un temps que les commentateurs de la WWE ne peuvent pas connaître. Il y a sept mois. Nous sommes à St. Louis, dans le Missouri pour Extreme Rules. Ce soir là, Randy Orton affronte le Big Show. Les deux hommes livrent un combat violent en jouant de l'absence de disqualification et se cassent la gueule à coup de kendo sticks, de chaises et j'en passe. Après que son adversaire se soit relevé de son finisher, Orton poussé dans ses retranchements place un autre RKO, fait sa tête de psychopathe et remet au goût du jour le punt kick. Vous commencez à voir où je veux en venir, mh ?

 

 

Oui, tout bien réfléchi, ce n'était peut-être pas la meilleure décision que j'aie prise, de renoncer à ce procès qui m'aurait rapporté des millions de dollars.

 

 

Retour vers le présent. La confrontation est la même, sans stipulation cette fois, mais pour je ne sais quelle raison, Randy Orton est cette fois terrifié à l'idée d'affronter le Big Show entre quatre cordes. Le champion de la WWE réclame l'aide du Shield, l'aide des dirigeants et même celle de l'arbitre du soir. À peine la cloche sonnée que la Vipère glisse hors du ring pour échapper au combat. Au final, il se déroule bel et bien (enfin… il se déroule en tout cas) et après une distraction causée par Triple H (parce qu'évidemment, un PPV doit commencer et se finir avec Triple H), Orton poussé dans ses retranchements place un RKO, fait sa tête de psychopathe et remet au goût du jour le punt kick. Plus ou moins parce que vu la tronche de l'impact c'était plus Charlie Brown que <insérez ici le joueur de football américain de votre choix> mais quand même.

 

Déjà, on a gueulé à raison sur le booking de Daniel Bryan et c'est logique puisqu'on a plus de raisons d'être inquiets au sujet du chouchou des fans venu de l'indy du haut de son mètre 78 que du fils de, élevé à la WWE, avec un palmarès de titres mondiaux à deux chiffres. Pour autant, s'il y a bien un champion qui est présenté comme très faible, c'est bien Randy Orton. Non seulement le gars est choyé par les figures d'autorité mais surtout il demande lui-même cette protection parce qu'un match un contre un est trop difficile. Paradoxal, puisqu'il sert également de destructeur pour punir Brad Maddox ou humilier le Miz et qu'il termine toujours par jouer sa partition habituelle de sadique. Les dirigeants applaudissent Orton qui a retrouvé sa fougue, car, avançons-nous, c'est ce qu'ils voulaient en lui mettant des bâtons dans les roues (ou plutôt en n'en mettant pas dans celles de ses adversaires). Ce qui aurait peut-être plus de poids s'ils ne jouaient pas cette carte là à chaque PPV, un peu comme les obstacles insurmontables que surmonte Cena tous les mois.

 

 

Eh non Randy ! Bien tenté mais tu n'es toujours pas l'élément le plus important de ce plan, tu aurais dû faire attention au décor.

 

 

Tel Beetlejuice (mais en mieux, il n'a pas besoin que l'on dise trois fois son nom, il se dégage à simplement deux), c'est alors que John Cena débarque dans mon article comme dans le ring pour se confronter au champion de la WWE. Vous savez, dans ces moments de grâce où rien n'a de sens, et où un mec qui n'a absolument rien à voir dans cette histoire vient dans le ring parce que THE CHAMP IS HERE pour voir qui a la plus grosse ceinture. Alors on repense aux rumeurs amenant à une réunification des titres… Je n'ai pas d'avis tranché sur ce sujet, même si je préfère voir deux ceintures dans l'absolu, il est vrai que le prestige du WHC était en chute libre… Sauf que depuis, le visage de la fédération (le vrai, pas celui de l'histoire racontée à l'écran) a pris en main le titre et qu'il lui donne une tout autre importance par sa seule présence. Et que s'il y a bien une chose que je n'ai pas envie de voir, c'est un Cena/Orton, peu importe la stipulation ou les enjeux, surtout si on doit faire fi de toute logique pour le combo Royal Rumble/Elimination Chamber.

 

 

Le message "C'est bon, Cena c'est pas Sangoku non plus" est bien passé du côté de la WWE.

 

 

À noter que si le flux vidéo s'est stoppé après l'arrivée dans le ring de Cena, comme il est en coutume, le show a continué un peu pour le public. Ainsi, Triple H, Kane puis Vince McMahon (qui n'est pas apparu à l'écran) s'en sont pris au champion poids lourds, ont feint une confrontation physique sans évidemment mettre leurs menaces à exécution. Rien d'anormal (même si ça a l'air drôlement chiant, ce genre de trucs est censé permettre au public de rentrer heureux, pas de les achever) a priori… Sauf qu'aux dernières nouvelles, la WWE a reconnu et relayé les évènements en vue de Raw (je tiens à préciser que même si cet article est publié après la diffusion de Raw, je l'ai écrit avant de le regarder, par pure conscience professionnelle). Encore un truc étrange à ajouter à une liste bien trop longue : le possible retour de Mr. McMahon qui tombe comme une merde sur une planche.

 

En attendant d'en savoir plus sur la route que prendront les deux titres majeurs à quatre mois de Wrestlemania, on peut dresser le bilan de ce PPV et ce n'est pas glorieux. Dans la plus pure lignée de ce que produit la WWE depuis Summerslam, on a de l'overbooking, des matchs ultra-prévisibles, des confrontations déjà vues et surtout pas grand chose à se mettre sous la dent pour espérer des jours meilleurs. Uniquement sauvée par ses excellentes tag teams, elle peine à produire des shows complets, parfois même en termes de durée (Survivor Series s'est terminé avec plus d'un quart d'heure d'avance) et les cartes paraissent de moins en moins intéressantes. Au final, on retrouve le même schéma : un match WWE rempli d'interventions et de HHHeries, un match pour la ceinture poids lourds bon techniquement mais sans passion et un show stealer avec le Shield et les Rhodes. En somme, restez en midcard avec vos matchs **** et laissez les grands ennuyer le public en main event.

 

 

– Euh Randy tu veux pas qu'on échange ? J'en ai marre elle est pourrie en fait cette ceinture, tu n'as droit qu'à des matchs contre Del Rio.

– Tu préfères les faire contre le Big Show ?

– Bien vu. Bon ben réunification ?

– Réunification.

 

 

C'est déjà bien noir comme ça, mais ça le serait encore plus si on allait rechercher dans les réactions d'après-Summerslam où l'on se léchait déjà les babines à l'idée de voir des Survivor Series centrées autour de la lutte entre les rebelles menés par un Daniel Bryan plus concerné que jamais par le titre et les sbires du pouvoir. Où l'on se réjouissait des perspectives d'un booking à long terme avec une happy-end soigneusement mijotée pour être encore plus savoureuse. La sauce a bien tourné depuis.

 

 

Tiens, un DVD sur l'année de Daniel Bryan.

 

 


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