Des lendemains qui chantonnent

Un jour tout sera bien, voilà notre espérance : tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. 

Voltaire, poème sur le tremblement de terre qui a détruit Lisbonne en 1755

 

Quatre jours après Bound « Flop » Glory, les contours des chemins pris par la compagnie se dévoilent quelque peu. Au loin pointe même la possibilité d’une éclaircie. Alors, toujours pas morte la TNA ?

 

 

En voiture Simone, ça part de là

 

 

Nalyse de TNA Impact du 24 octobre 2013

 

Un jour tout sera bien, voilà notre espérance : tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. 

Voltaire, poème sur le tremblement de terre qui a détruit Lisbonne en 1755

 

Quatre jours après Bound « Flop » Glory, les contours des chemins pris par la compagnie se dévoilent quelque peu. Au loin pointe même la possibilité d’une éclaircie. Alors, toujours pas morte la TNA ?

 

 

En voiture Simone, ça part de là

 

 

Nalyse de TNA Impact du 24 octobre 2013

 

 

Comme si de rien n’était. Lorsque Dixie ouvre le premier segment du show, il y a de quoi craindre le pire. Nous l’avions quittée atterrée par l’issue du match couronnant AJ Styles au PPV, nous la retrouvons tout sourire dans le cadre de l’avènement du nouveau règne du TNA original le plus persévérant du circuit. Incohérence à l’horizon ? Non, juste la perfidie classique d’un heel cherchant à rapatrier dans son camp un agneau émancipé, faute d’avoir pu mater sa rébellion à temps. Aussi, malgré les limites inhérentes de Dame Carter au micro, la suite de ses affres avec un AJ Styles désormais Champion sans contrat, un Bully Ray déchu… et un Mr Anderson de retour, est plutôt bien montée. Suivant la manière dont Vince McMahon a mis les mains dans le cambouis pour relancer la WWE à la fin des 90’s, Dixie paye de sa personne en laissant entendre au Champion qu’elle peut lui faciliter la vie s’il se montre coopératif. En plus du champagne et des petits fours l’attendant en loge, elle lui propose de se détendre à ses côtés. Dire qu’il était déjà question de coucherie entre ces deux-là au moment de l’affaire Claire Lynch… Styles refuse évidemment le luxe et la volupté pour privilégier l’honneur et consent à accorder une revanche immédiate à Bully Ray malgré la liberté dont il jouit contractuellement.

 

À terme, j’espère qu’on évitera le piège d’un Styles s’apparentant à un John Cena, plaçant le challenge au-dessus de son propre intérêt jusqu’à l’absolutisme primaire. En revanche, son règne gagnerait à se rapprocher de celui d’un CM Punk fin 2011 jusqu’à mi 2012, un face en puissance qui ne se soucie pas pour autant de l’appréciation de ses actions par le public.

 

Bully Ray nous gratifie d’une belle attaque à l’adresse d’Earl Hebner, notre dinosaure de l’arbitrage, coupable à ses yeux de sa défaite du PPV. Speech classique, mais efficace.

L’intervention de Mr Ken…euh Anderson pardon (toujours du mal à m’y faire) a été une belle réjouissance à titre personnel. Dans un registre poil à gratter digne d’un Stone Cold, l’homme de Green Bay se pose en candidat. Son retour en main eventer est une bonne nouvelle si on le laisse enfin s’y stabiliser. Cela présente en plus l’avantage d’occuper Bully d’ici la fin de l’année et de clore la boucle Aces & Eights d’une façon potable.

 

 

Qui réussira à se percher le premier ?

 

 

Dans un court match féminin par équipe, la nouvelle Championne Gail Kim & Brooke s’imposent devant ODB & Velvet Sky. Une opposition ayant pour seul enjeu de renforcer Lei’D Tapa dans le rôle de celle qui assure les victoires à Kim. Schéma là encore classique, mais je préfère une absence de surprise « cohérente » au goût de la surprise permanente, réalisée en dépit de toute logique. Triste constat cependant : une seule séquence suffit à réunir la quasi-intégralité des knockouts actuels de la TNA, quand il y a encore un an cette division offrait toute une palette de confrontations.

 

 

Lady Tape-La ne va pas tarder.

 

 

Pour son premier combat lors d’un Impact, Ethan Carter III peine à s’imposer face à un jobber local. Mention spéciale pour ce dernier, Dewey Barnes, très bon dans le rôle du feu follet tout heureux d’être invité à pareille fête. Son exhortation du public rappelle la folie contagieuse d’un Eric Young ou d’Eugene pendant son âge d’or. Attendons de voir où la compagnie souhaite aller avec cette probable création de streak, angle souvent périlleux à terme comme l’illustre le récent cas de Ryback.

 

 

Devon get the… non rien ça va aller.

 

 

Brève séquence en coulisses entre Magnus et Sting. En tenue de ville, les deux hommes ont un échange assez froid. Tandis que l’Anglais s’excuse de ne pas avoir été respectueux après leur combat à BFG, The Icon déclare se préoccuper seulement de l’ascension de Magnus. Il veut savoir s’il est parvenu à lui transmettre la flamme pour passer un palier supplémentaire. Le jeune talent répond de manière détournée pour affirmer son respect au Stinger.

Malgré le fond cordial et apaisé de ce segment, une atmosphère étrange se dégage, comme une forme de jalousie qui ne se trouverait pas forcément du côté où on pourrait le croire. Bref je prédis un dernier run de Sting en heel.

 

 

Ce qui s’appelle faire le poing sur la situation.

 

 

Kurt Angle revient sur son choix de reporter son intronisation au Hall of Fame, puis évoque sa défaite de BFG, une simple erreur de manœuvre selon lui. Naturellement, Bobby Roode s’amène et donne une interprétation toute différente de la situation. Il lie notamment le refus du Hall of Fame par le médaillé olympique à la conviction qu’il s’inclinerait le soir même face à lui. Alors qu’il est question de remettre ça dès ce soir, c’est Roode qui sort la carte « mot du médecin », d’autant plus drôle que c’est de l’interdiction de catcher d’Angle dont il s’agit. Un léger brawl s’enclenche néanmoins.

 

La première partie du segment se contente de paraphraser le discours impromptu de BFG. La suite est plus intéressante avec la mise en perspective par Roode du traumatisme hérité de Bound for Glory 2011, son échec lors du premier duel face à Angle. J’adore lorsque le passé entre deux hommes est exploité pour une autre feud, souci référentiel qui témoigne d’un certain respect pour le fan. Dommage que cette mention-ci intervienne aussi tard. Elle aurait été autrement plus efficace au cœur du build up avant BFG. Rendez-vous pris à l’épisode prochain pour un nouveau clash. À mon avis il y a encore beaucoup à exploiter dans cette histoire. L’amorce de ce soir va dans le bon sens.

 

 

Tiens va me faire quelques courses.

 

 

Segment de célébration des Bromans, rapidement écourté par deux équipes vouées à reconquérir les ceintures : James Storm & Gunner puis Bad Influence. Il devient vite évident que le buffet dressé au milieu du ring va voler en éclat. En attendant les équipes dissertent de l’alcool de meilleur goût pour fêter un couronnement : les nouveaux Champions ne jurent que par le champagne quand Storm ramène sa bière et Daniels son verre de martini. C’est le jet de ce dernier qui provoque le début du brawl. Eric Young… et Joseph Park (l’exploitation de ce personnage va donc continuer malgré le come-back d’Abyss) se joignent alors aux hostilités.

Bonne petite séquence qui permet d’impliquer en peu de temps un lot de catcheurs en errance ces dernières semaines. Même constatation toutefois que pour la division féminine, à savoir le faible nombre de prétendants en lice dans cette division.

 

 

Le problème des vernissages c’est qu’il y a toujours des pique-assiettes.

 

 

Match retour Styles/Ray conclu par une nouvelle victoire du Phenomenal One. Intervention décisive de Mr Anderson, libéré miraculeusement du menottage infligé par des agents de sécurité en début de show. Le règlement de comptes se poursuit entre les deux anciennes têtes pensantes d’Aces & Eights. Quant à Dixie Carter elle tente une dernière approche de Styles, mais ce dernier rejette le contrat, tout l’or du monde ne le fera pas changer d’avis assure-t-il. Pas vénal (notre mémoire sélective laissant de côté la parenthèse Fourtune d’un Styles à paillettes), le bonhomme quitte néanmoins les lieux au volant de la décapotable offerte par la direction pour le soudoyer. Il s’agit donc de la dernière apparition officielle du Champion jusqu’à nouvel ordre. Tout l’intérêt réside à présent dans le mode opératoire pour lequel optera la TNA : prendra-t-elle le risque de développer davantage l’absence de son babyface numéro un que ne l’avait fait la WWE avec Punk il y a deux ans ? Notamment via ses partenariats passés avec des compagnies japonaises et mexicaines ? L’idée d’un Champion itinérant capable de « mondialiser » le titre serait une perspective particulièrement audacieuse. Choix qui ne nous épargnerait pas l’instauration, pour le kayfabe, d’un nouveau titre spécifique à la TNA.

 

En somme une édition d’Impact qui a atteint l’objectif de maintenir en ébullition tous les feux allumés lors de Bound for Glory. Hormis la X-Division, sans réelle feud à entretenir sinon un probable rematch de Manik pour le titre, toutes les storylines en cours ont connu une suite. Pauvre en termes d’action, ce qui n’est pas dérangeant à mon sens, cet épisode permet d’ouvrir des perspectives non négligeables.

 

 

C’est ça d’abuser des sauces…

 

 

Je terminerai par l’attribution de prix pour synthétiser les bons et mauvais points du show :

 

"Le moment dont on se souviendra encore dans un mois" : le retour de Mr Ken Anderson.

 

"La séquence drôle de la soirée" : Bobby Roode qui présente la lettre du docteur mettant en cause la capacité à lutter de Kurt Angle.

 

"Le Match de la soirée" : AJ Styles vs Bully Ray (faute de grand concurrent)

 

"La Phrase de la soirée" : À l’actif de Kurt Angle avant qu’il ne saute à la gorge de Roode : « Les médecins m’ont interdit de catcher, mais ils n’ont rien dit contre une baston. »

 

"La Pop de la soirée" : Mr Anderson

 

"Le Heel Heat de la soirée" : Bully Ray

 

"Le « On comprend pas tout » de la soirée" : La présence de Joseph Park en lieu et place d’Abyss + l’étrange segment à mots couverts entre Magnus et Sting.

 

"La mention spéciale" : Au public de Salt Lake City, bien plus nombreux et réactif que celui du PPV quelques jours plus tôt.

 

 

Le Big Show n’avait rien de mieux à faire ce soir-là.

 

 


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