Concours des dix catcheurs les plus influents de l’Histoire: le vote

On peut mesurer l'influence et la force d'un esprit à la quantité de bêtises qu'il fait éclore.

Louis Aragon

 

Nous avons lancé ce projet il y a maintenant près de sept mois : il était temps d’en arriver à la grande finale. Dix immenses catcheurs de l’histoire de la WWE ont été sélectionnés par nos soins puis présentés par nos rédacteurs, chacun affirmant que son poulain était le plus influent de tous. Comme on n’arrive pas à nous mettre d’accord entre nous, c’est à vous qu’il appartient de trancher!

 

 

Réfléchissez bien à votre vote : le résultat sera gravé dans le marbre pour l’éternité.

 

 

Concours des catcheurs les plus influents de tous les temps, le vote

 

On peut mesurer l'influence et la force d'un esprit à la quantité de bêtises qu'il fait éclore.

Louis Aragon

 

Nous avons lancé ce projet il y a maintenant près de sept mois : il était temps d’en arriver à la grande finale. Dix immenses catcheurs de l’histoire de la WWE ont été sélectionnés par nos soins puis présentés par nos rédacteurs, chacun affirmant que son poulain était le plus influent de tous. Comme on n’arrive pas à nous mettre d’accord entre nous, c’est à vous qu’il appartient de trancher!

 

 

Réfléchissez bien à votre vote : le résultat sera gravé dans le marbre pour l’éternité.

 

 

Concours des catcheurs les plus influents de tous les temps, le vote

 

 

 

Comme toujours dans ce type de concours, le chemin parcouru vaut bien plus que le point d’arrivée, comme dit l’adage : ce qui est intéressant ici, c’est de discuter des mérites de plusieurs très grands champions, de rappeler ce que fut leur rôle et leur carrière, éclairant au passage les particularités de chaque époque. Cependant, nous vous demandons, pour jouer le jeu, de voter spécifiquement en fonction de la question posée, à savoir : lequel aura été le plus influent. Il ne s’agit pas ici d’un concours de popularité, exercice que nous avons réalisé deux fois, d’abord en 2009, uniquement sur les catcheurs alors en activité à la WWE, puis en 2010, sur la totalité des catcheurs ayant un jour mis le pied dans un ring de Stamford. Il s’agit bien, ici, de parler d’influence, un concept qui peut être déconnecté des qualités que l’on aime avant tout chez un catcheur. On peut détester un performer donné et reconnaître qu’il a été extrêmement influent. De même, on peut tout à fait adorer tel ou tel gladiateur des rings et admettre que son influence sur le business en général, sur ses pairs du vestiaire, sur la perception du catch dans la société et ainsi de suite n’a pas été colossale.

 

 

Scandale : c’est à cet homme qu’on doit la fin des coups de chaise à la tête et l’instauration de la Wellness Policy, et il n’est même pas dans les dix!

 

 

 

C’est d’ailleurs sur la définition de l’influence que les débats ont le plus achoppé, chaque rédacteur en offrant une lecture particulière, propre à mettre en exergue les qualités de son champion.

 

Major Tom, soutien de Stone Cold Steve Austin, insiste sur l’audimat gigantesque enregistré par la WWE lors des grandes années du Rattlesnake, qui ont coïncidé avec les Monday Night Wars remportées par la WWE face à la WCW — une guerre synonyme de survie pour la boîte à Vince et de débandade pour celle de Ted Turner : « Il n'y a qu'un seul catcheur dont l'importance dans l'histoire de Stamford va jusqu'au point qu'on pourrait penser que, sans lui, nous pourrions bien être en train de regarder quelque fédération concurrente à l'heure qu'il est. Cet homme, je vous le donne en mille, c'est Steve Austin. »

 

 

Trois ans après cette photo, Steve Austin devenait l’une des plus grandes stars de l’histoire du catch mondial et le sauveur de la WWE. N’enterrons pas trop vite Curtis Axel.

 

 

 

She Mamuse, dans son papier (disponible en Flash et en PDF!) sur John Cena, expose une palanquée de chiffres attestant la popularité du Marine, qui peut se targuer de quelque 13 millions de fans sur Facebook et dont le geste fétiche a essaimé dans le monde entier, à tel point que même des stars planétaires comme LeBron James et autres Usain Bolt n’hésitent pas à effectuer un You Can’t see me quand l’occasion se présente. Le rédacteur conclut que « lorsqu’on voit l’étendue du réseau de John Cena sur la toile, on peut sans conteste affirmer qu’il est le catcheur le plus influent de l’Histoire » et enfonce le clou en rappelant que Cena « est le top guy de la WWE depuis près d’une décennie », exploit qu’aucun de ses adversaires n’a approché, et « incarne la WWE mieux que quiconque ».

 

 

Les plus grandes stars mondiales font le You can’t see me. Même John Cena!

 

 

 

C’est aussi l’impact sur la notoriété de la marque au W que Wrestlemaniac met en avant dans son papier sur André le Géant. Notre compatriote, surnommé la huitième merveille du monde, est devenu en son temps un véritable phénomène de la culture pop occidentale et « a transformé la petite fédération locale qu’était la WWWF en un géant régnant en maître sur l’univers du divertissement sportif » avant de turner heel et de passer le flambeau à Hulk Hogan, qui ne serait peut-être pas devenu l’icône que l’on sait sans le sacrifice du colosse français à WrestleMania III.

 

 

André le Géant ne s’est pas contenté de populariser le catch. Il a aussi apporté aux Américains une certaine idée de la sensualité française.

 

 

 

Hulk Hogan, justement, « a été le premier à incarner dans l'imaginaire de toute l'Amérique le mot « catcheur », le premier (et peut-être même bien le seul jusqu'à maintenant, en tous cas c'est mon avis) à personnifier le business jusqu'à en devenir l’icône incontournable », affirme Spanishannouncetable. « Il est au catch américain ce que Bob Marley est au reggae, Bruce Lee au kung-fu, Elvis au rock'n roll, Stan Lee aux comics, Robert Johnson au blues, Einstein à la physique et j'en passe », poursuit-il. Hogan aura su être « the right man at the right place », et son influence est telle qu’il a bien failli, à lui seul, renverser le cours de l’Histoire et offrir à Ted Turner le scalp de Vince McMahon — « et ce n’est d'ailleurs que quand Hogan a quitté la WCW que la guerre fut perdue, preuve définitive de l'importance totale et absolue du Hulkster dans le business du catch, bien au-delà de ce qu'il a pu apporter dans le ring ou à l'antenne. »

 

 

Bitch, please.

 

 

 

S’il s’agit d’évaluer l’influence d’un catcheur à l’aune de sa popularité globale, Silvernights tient un sacré client en la personne du Rock. Car dans le cas du seul catcheur à être devenu un acteur reconnu à Hollywood, « on a affaire à la fois à une des stars les plus bankable de l'industrie et à une des plus populaires ». Lui qui a tenu un rôle majeur dans moult succès du box office et surtout dans l’Attitude Era est sans doute le favori de Vince McMahon en personne, qui n’a pas hésité à en refaire la star de Mania trois années de suite dix ans après son départ des rings! Le Rock a sublimé le catch par son charisme hors pair, et lui rend peut-être le plus grand service qui soit en réussissant une carrière plus qu’honorable dans un milieu autrement moins confidentiel.

 

 

– On va buter ce salaud de terroriste.

– Ouais, on va lui botter le cul avec nos pompes taille 48 tout autour de Chicago, puis on va prendre sa bombe atomique, la retourner, l’enrober dans un taco, et on la lui enfoncera dans l’arrière-train si profond que ce jabroni la déclenchera rien qu’en se brossant les dents, si tu sens ce que je mijote!

– Heu, je crois que tu t’éloignes du script, là…

– It doesn’t matter ce que tu crois!

 

 

 

C’est également sur la contribution à la popularité du catch que McOcee fonde son hagiographie de Bruno Sammartino. Car c’est tout simplement « grâce à lui que la WWE existe aujourd’hui », explique-t-elle en revenant de façon détaillée sur les querelles du début des années 1960 dont l’« Etalon italien » était un enjeu majeur. Celui qui détient sans doute à jamais le record du règne de champion le plus long (huit ans d’une traite, onze au total!) était la star absolue de son temps, remplissant le Madison Square Garden d’un claquement de doigts et assurant à la fédération un avenir confortable. Si la WWE s’est pliée en quatre pour convaincre l’ombrageux septuagénaire d’être intronisé au Hall of Fame cette année, malgré les innombrables critiques dont il n’a cessé d’agonir ses successeurs, c’est bien qu’elle mesure le poids incomparable de celui qui fut son premier, et son plus durable, visage.

 

 

– Cette rencontre est pour moi l’aboutissement d’un rêve long de toute une vie, je ne sais pas comment exprimer l’émotion que je ressens, votre éminence, non votre grandeur, non, votre… heu, comment dois-je vous appeler?

– Appelez-moi simplement Bruno, mon brave.

 

 

 

Les défenseurs des six catcheurs cités ci-dessus ont donc axé leur argumentaire sur le rôle central tenu par leurs champions dans la propagation du phénomène catch en Amérique et dans le monde. Mais le concept d’influence admet d’autres acceptions, tout aussi valables. Les quatre autres prétendants peuvent eux aussi être considérés comme les catcheurs les plus influents de tous les temps, mais leur influence à eux s’est exprimée davantage sur les rings et en coulisses que dans les médias mainstream et sur les réseaux sociaux.

 

Un Flying Panda manifestement sous l’emprise de quelque voluptueux nectar nous fournit une ode en vers à Triple H, véritable saga narrant les hauts faits du gentilhomme arrogant devenu roi barbare, chef d’une bande de potaches, possesseur du plus imposant palmarès de toute l’histoire de la WWE et finalement haut responsable de la fédération. « Faisant autrefois preuve d'une redoutable intelligence afin de triompher de tes adversaires, tu mets ton savoir au service de la Main qui te nourrit afin de détecter les stars de demain », s’extasie l’ursidé, résumant ainsi les multiples casquettes d’un homme qui a non seulement été l’une des plus grandes stars de plusieurs générations mais qui, en plus, est parvenu bien plus haut en termes de responsabilités réelles que tous ses concurrents réunis, et peut donc à bon droit s’arroger le titre de « catcheur le plus influent de l’Histoire », car le présent et l’avenir, voire la lecture du passé, dépendant de sa volonté…

 

 

Bonjour bonjour, vous élisez le catcheur le plus influent de l’histoire, c’est ça? Pardon, je voulais pas vous déranger. Je veux juste vous informer que je viens de licencier Cena et de virer tous les autres du Hall of Fame et des archives de la WWE. J’ai également édité le palmarès officiel : désormais, je suis champion WWE en exercice depuis 1970, sans discontinuer. Ma prochaine défense de titre aura lieu contre un balai à Wrestlemania XXX, dont ce sera l’unique match. Voilà voilà, je vous laisse à votre concours, tenez-moi au courant du résultat, ça m’intéresse!

 

 

 

Les points forts des candidatures de Bret Hart et Shawn Michaels sont à chercher avant tout du côté de leurs performances dans le ring. Spanishannouncetable, encore lui, revient sur les matchs du Hitman à Wrestlemania, dont chacun constitue à sa manière une sorte de monument indémodable qui indique aux générations futures ce qu’est la perfection entre les cordes. Et Spanish de citer la fameuse catchphrase du Canadien — The best there is, the best there was, the best there ever will be », pour ceux qui l’ignoreraient — et d’avouer qu’aujourd’hui encore il se demande « si c'est réellement un gimmick ou si ce n'est pas simplement la vérité crue et nue ».

 

Dans la même ligne, Axl note que « dans un ring, Shawn Michaels aura été, un quart de siècle durant, l’étalon-or du catch ». Insistant sur la longévité du bonhomme, la variété des personnages qu’il a incarnés et surtout sur son infinie liste de combats grandioses, le fan transi affirme que « Michaels figure une sorte d’idéal-type du catcheur professionnel » dont l’influence est « incommensurable, en cela qu’il a été le modèle à suivre pour plusieurs générations de collègues, tirant toujours sa discipline vers le haut par son talent, son endurance, son charisme, son investissement, son humour et son sérieux » et assène que « nous avons affaire, en la personne de Shawn Michaels, au catch dans sa forme la plus pure ».

 

 

– Bret,  je suis si fier d’avoir catché contre toi. Au-delà de nos désaccords, le fait est que nous avons réalisé pléthore de combats que tous les catcheurs du monde rêveraient d’imiter.

Tu dis vrai, Shawn. Toi et moi avons incarné au mieux l’essence du catch, nous avons, des décennies durant, donné au monde des leçons formidables de storytelling et de technique.

Cela suffira-t-il à faire de nous les catcheurs les plus influents de tous les temps?

– Pas sûr. T’as compté ton nombre de fans Facebook récemment?

 

 

 

Enfin, Julius Ostermark clôt la discussion en s’inclinant bien bas devant l’imposante figure de l’Undertaker, un homme qui a d’ailleurs de solides arguments à faire valoir en matière de notoriété mainstream, puisqu’il est l’un des rares catcheurs à être connus au-delà du cercle relativement étroit des fans de la discipline. Mais si le croque-mort est immense, nous dit Julius, c’est avant tout « parce qu’il est le dernier vrai personnage de ce formidable théâtre de l’impossible qu’est le catch ». Alors que la discipline tend globalement à toujours plus de réalisme, il a su incarner contre vents et marées un gimmick que d’autres auraient rendu grotesque mais qui, chez lui, a su être grandiloquent sans sombrer dans le ridicule : « Le catch c’est l’art du trop ; les catcheurs sont trop musclés, les coups trop violents, les rebondissements trop improbables. Et ce grand type en manteau noir avec ses éclairs et ses coups de gong est trop cliché, trop démesuré, trop haut pour qu’on y suspende notre incrédulité. C’est exactement pour cela que nous adorons tant le faire malgré tout. » L’Undertaker a pratiquement fait du concept de Légende sa marque déposée; que faut-il de plus pour le consacrer catcheur le plus influent de tous?

 

En tout cas, quand il rentre chez lui et demande un vote à main levée sur le catcheur le plus influent de l’histoire, le Taker peut compter sur les voix du British Bulldog, d’Eddie Guerrero, de Macho Man, de Yokozuna, d’Owen Hart, de Bam Bam Bigelow…

 

 

 

Le vote fonctionne selon le mode « Borda », c’est-à-dire qu’on vous demande de classer les candidats de 1 à 10, le premier étant celui que vous voulez voir triompher et le dixième celui qui à vos yeux le mérite le moins.

 

 

Le module est ici.

 

 

 

Le vote est ouvert jusqu’à lundi prochain, 23h59. Faites tourner le lien histoire d’avoir autant de votants que possible, exprimez vos opinions dans les commentaires, et n’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’un concours de popularité…

 

 

Si c’était le cas, la cause serait d’ores et déjà entendue.

 

 

Retrouvez tous les articles de cette série:

 

Stone Cold Steve Austin

John Cena

André le Géant

Bret Hart

Hulk Hogan

Shawn Michaels

The Rock

Triple H

Bruno Sammartino

The Undertaker

 


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