Une tournée vue de l’intérieur

La confidence n’est parfois qu’un succédané laïque de la confession.

Jules Romain

 

Selon la tradition, ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Fort heureusement pour vous, lecteurs des Cahiers du Catch, cet adage ne s'applique pas à L'Isle-sur-la-Sorgue, QG de la tournée FFCP 2013 ! Car au-delà des shows présentés chaque soir pendant douze jours, cette aventure a réuni une vingtaine de protagonistes aux histoires de vie variées, animés par une passion commune : le catch.

 

 

Et la bière!

 

 

Récit de la tournée des arènes de la FFCP, vue de l’intérieur

 

La confidence n’est parfois qu’un succédané laïque de la confession.

Jules Romain

 

Selon la tradition, ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Fort heureusement pour vous, lecteurs des Cahiers du Catch, cet adage ne s'applique pas à L'Isle-sur-la-Sorgue, QG de la tournée FFCP 2013 ! Car au-delà des shows présentés chaque soir pendant douze jours, cette aventure a réuni une vingtaine de protagonistes aux histoires de vie variées, animés par une passion commune : le catch.

 

 

Et la bière!

 

 

Récit de la tournée des arènes de la FFCP, vue de l’intérieur

 

 

Vous vous doutez bien qu'enfermer quatorze catcheurs, cinq membres (masculins) du staff et une arbitre au même endroit donne lieu à tout un tas d'anecdotes, plus cocasses les unes que les autres. Nombreux sont les titres racoleurs qui auraient pu être utilisés ici, mais je laisse cela à la TV-réalité, bien plus friande de ces termes que nous, amateurs de catch (encore que…).

 

La tournée en bref

 

Assez de promesses alléchantes de ragots, potins ou autres rumeurs (on n'est pas chez Morandini), concentrons-nous sur la technique ! La tournée a débuté pour ma part avec un jour de retard, ayant été retenue à l'étranger par d'autres obligations professionnelles. J'ai donc débarqué à Roquemaure le 31 juillet, ne sachant pas vraiment où je mettais les pieds. Enfin, en l'occurrence, si : dans le sable des arènes.

 

 

C’est un peu comme la plage, sauf que y a beaucoup moins de monde.

 

 

Bon, ayant vu la vidéo de la tournée 2011 de la FFCP, je ne vous cache pas une pointe de déception lorsque je suis arrivée dans cette petite enceinte sablonneuse, sans vestiaires… Eh oui, loin de moi l'idée de jouer les divas, mais me changer dans la chambre froide attenante au local technique (véridique) n'est pas ce que je préfère!

 

 

Pire encore, les catcheurs dînaient et dormaient dans leur voiture.

 

 

Mais passons sur les détails matériels. Je retrouve donc la fine équipe du tour, certains que j'ai déjà eu l'occasion d'arbitrer : Blue Falcon, Lionel Turuani, Ludovic Vaillant, White Storm, Vince'NT, Jefferson, et d'autres que je rencontre pour la première fois : Yacine Osmani, Walter Brown, les indissociables Jinx et Maximum, Marvelous Michel, Hysterico et Damien Devel. Sans oublier mon acolyte Norbert Feuillan, qui est également de la partie.

 

C’est le regard de Norbert qui a donné aux scénaristes de Dexter l’idée d’un psychopathe tueur en série et névrosé.

 

 

Ne connaissant pas la moitié de l'équipe, je ne savais honnêtement pas à quoi m'attendre. Pourtant, dès que la musique du show a retenti dans l'arène (ça, c'est pour le côté gladiateur) et que les catcheurs sont tour à tour montés sur le ring, j'ai compris que j'allais me régaler show après show. Charisme, technique, tenue, tous, j'ai bien dit tous, ont envoûté le public, pourtant peu nombreux. C'est dire le professionnalisme de ces athlètes !

 

En effet, suite à des soucis de communication, le nombre de spectateurs escompté n'était pas au rendez-vous. Et pourtant, les catcheurs ont tout donné, aucun ne s'est économisé et les mouvements spectaculaires ont ponctué les combats soir après soir.

 

C'est un réel privilège pour moi d'avoir été l'unique arbitre du tour. J'ai ainsi été aux premières loges des shows d'une qualité remarquable et j'ai également acquis beaucoup d'expérience en peu de temps avec plus d'une cinquantaine de matches arbitrés (54 pour être précise ; oui, je me suis amusée à compter).

 

 

52, 53 et 54 !

 

 

La controverse : Lionel Turuani vs White Storm

 

Je ne vais pas passer tous les shows en revue, j'aimerais juste revenir sur le match qui a créé la polémique. Le 1er août à Palavas-Les-Flots, Lionel Turuani, champion de la F.F.C.P., affronte « White Storm » Marc Sébire dans un Lumberjack Match où le titre est mis en jeu. Aux premières loges, je ne peux que constater la dureté du combat. En effet, si ces deux catcheurs ne sont pas réputés pour être des tendres, White Storm revendique avec fierté le côté « strong style » de son catch et mène toujours ses duels avec une intensité rare.

 

 

Il est libre, White. Y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler.

 

 

Connaissant le caractère persévérant des deux hommes, je reste particulièrement attentive aux dégagements « réflexes ». Néanmoins, à un moment du match, j'ai douté : était-ce un dégagement réflexe ou Lionel est-il réellement apte à continuer ? Après interruption rapide du match et vérification de l'état de Lionel, celui-ci me paraît pouvoir poursuivre et les catcheurs présents autour du ring, ainsi que Norbert, vont également en ce sens. L’affrontement a donc été relancé et Lionel a fini par prendre le dessus et arracher la victoire à White Storm (sans doute aussi grâce aux bûcherons).

 

Dès le retour aux vestiaires, Marc Mercier me demande des explications sur ma décision et reste prudent quant à l'état de santé de « son » champion. Grand bien lui en a pris : nous avons pu constater au cours de la soirée et le lendemain matin, quelques signes alarmants nous amenant à reconsidérer la conclusion du match. C'est donc à tête reposée et après consultation que Marc Mercier a décidé d'annuler la décision de la veille et de sacrer White Storm champion, en référence au premier tombé comptabilisé. Lionel a quant à lui été renvoyé à Paris par précaution médicale et fut remplacé par Caribe Caliente, arrivé d'Espagne dès le lendemain.

 

 

Caribe a débarqué tout seul. Son pote Scylla n'a pas pu venir.

 

 

La vie à la villa

 

Multiculturalité est le maître mot résumant l'ambiance de la maison qui nous accueillait entre les shows : entre Amérique du Sud, Afrique et Europe. Une atmosphère et une émulation positives se sont créées dès le départ de la tournée et les alliances in-ring se sont révélées être les mêmes après-shows. Gangbangers & co avec leurs bières d'un côté, et le « clan des protéines » mené par White Storm de l'autre. Blagues salaces et alcool vs repos du guerrier, deux modes de vie s’opposaient radicalement à la villa. Au milieu, quelques aficionados du poker se défiaient jusqu'au petit matin, et certains, n’appartenant ni vraiment à un clan, ni à l’autre, venaient s’y risquer : Hysterico et Caribe Caliente, pour ne pas les citer. Le langage du poker est universel (l’alcool aussi pour certains, me direz-vous), c’est sans doute pour cela que malgré la barrière de la langue, l’intégration des Sud-américains s’est faite aussi facilement. Et si vous voulez vraiment tout savoir, c’est lors de la tournée que j’ai joué ma première partie de poker, vous devinerez donc aisément avec quel groupe j’ai passé mes fins de soirées !

 

Le moment où Artémis s'est dit que la soirée ne s'annonçait pas si mal…

 

 

À l’instar du GTL (Gym Tan Laundry) de ces chers résidents de Jersey Shore (on a les références que l'on peut), les journées types à L'Isle-sur-la-Sorgue se déroulaient comme suit : muscu/piscine le matin, assemblage du ring l'après-midi, show le soir, puis poker ou autres activités récréatives propres à chacun jusque tard dans la nuit. Les démonstrations de virilité s’enchaînaient avec un rythme effréné et les esprits s’échauffaient parfois… Beaucoup de vaisselle a été cassée en douze jours ! D’ailleurs, je ne sais pas si Marc Mercier a récupéré sa caution…

 

 

Pas sûr, en effet…

 

 

Je pourrais également vous parler des virées nocturnes en Chrysler 300, ou des incroyables talents d'imitateur de certains, mais ce sont des détails de l'histoire (n'y voyez aucune revendication politique de ma part).

 

Si les à-côtés ont rendu la tournée d'autant plus agréable, ce n'est pas pour autant que celle-ci a été de tout repos et aucun n'a chômé, remplissant ses missions avec succès, sans rechigner.

 

En bref, si la tournée a été un échec sur le plan financier, je pense que la FFCP en a tiré les conclusions qui s’imposent pour remodeler le produit présenté en gala. Malgré cette déception, la tournée aura eu le mérite de révéler des talents et de souder une équipe, dont les épreuves quotidiennes ont renforcé la cohésion. Je suis vraiment pressée de voir ce que la FFCP va proposer durant les prochains mois, et bien sûr, je serai là pour tout noter en détail et vous retranscrire les coulisses des shows !

 

La tournée en vidéo:


Clip – Tournée des Arènes : Edition 2013 por FFCP

 

 

 


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