L’homme contre la machine

Je ne veux pas être pressé, fiché, estampillé, marqué, démarqué ou numéroté. Ma vie m’appartient.
Numéro 6, Le Prisonnier

 

Semaine après semaine, Daniel Bryan continue inlassablement sa croisade contre l’exécutif de la WWE. Celui qui est désormais le top face d'une fédération plongée depuis Summerslam dans des abîmes de noirceur a-t-il ce lundi déjoué les entourloupes de Triple H, Randy Orton et leurs copains ?

 

 


Attention, spoiler en vue : Non.

 

 

Nalyse de Raw du 2 septembre

 

Je ne veux pas être pressé, fiché, estampillé, marqué, démarqué ou numéroté. Ma vie m’appartient.
Numéro 6, Le Prisonnier

 

Semaine après semaine, Daniel Bryan continue inlassablement sa croisade contre l’exécutif de la WWE. Celui qui est désormais le top face d'une fédération plongée depuis Summerslam dans des abîmes de noirceur a-t-il ce lundi déjoué les entourloupes de Triple H, Randy Orton et leurs copains ?

 

 


Attention, spoiler en vue : Non.

 

 

Nalyse de Raw du 2 septembre

 

Avant de s'attarder sur l'arc narratif principal de la WWE, si touffu qu'il aurait besoin d'une nalyse à lui tout seul, passons rapidement sur les points de détail ne méritant que quelques secondes de votre attention.

 

 

Les Prime Time Players ont remporté une victoire de prestige.

 

En disposant de la plus fine fleur de la crème des groupes de musique populaire à trois membres (prends ça, Police), j'ai nommé Heath Slater et Jinder Mahal, les deux copains un peu lourdauds qu'on applaudit surtout parce qu'on ne sait pas trop quoi faire de nos mains à ce moment là sont sur la voie du succès. Ils n'ont rien changé à leur comportement, ne sont pas meilleurs qu'avant dans un ring, mais ils ont maintenant un push. Et qui dit tag team face en plein push dit inévitablement title shot à venir. Essayez de ne pas jouir trop fort à la lecture de ces mots.

 

 

– On gagne des matchs, on est gentils, et on pourrait même avoir un match pour le titre ! La vie est vraiment belle. Tu sais quoi, Titus ? Je suis gai.

– Moi aussi Darren. Moi aussi.

 

 

 

La division féminine existe toujours.

 

J'ai une confession à faire : je n'ai pas apprécié autant que certains ici la promo d'AJ Lee la semaine dernière. La sortie micro pour enterrer le reste de ses congénères résonne d'une certaine vérité, mais n'est ni originale, ni tout à fait bienvenue : plutôt que de tirer sur l'ambulance, j'aurais préféré voir quelqu'un tenter de sortir du marasme général le titre au papillon. Ce ne sera pas cette semaine, et je préfère passer rapidement à la conclusion d'un brawl qui aura été aussi pénible que le match qui l'a précédé. Lors du prochain PPV, la championne (qui n'est plus accompagnée de Big E. Langston) défendra sa ceinture contre Natalya, Brie Bella et Naomi, dans un Fatal Four Way.

 

 

Jeu de la rentrée ! Vous aussi, apprenez à fabriquer artisanalement la potiche la plus inutile du roster !

 

 

1

 

+

 

2

 

=

 

TADA !

 

 

La feud entre le Miz et Fandango a connu un heureux dénouement.

 

Un très heureux dénouement, même, puisque c'est terminé. Le match était… euh… là. Ah ? Si, le Miz a pété le nez de son adversaire !

 

 

William Regal, présent au grand tournoi annuel de la PWG Battle of Los Angeles, a tenu à faire connaître le nom de celui qui serait la meilleure recrue potentielle de la WWE.

 

 

 

Bray Wyatt a fait une promo enregistrée.

 

 


Je suis un monstre… je mange des mondes. Ma sœur est morte noyée dans le bayou, et depuis je passe pas mal de temps à suivre les buses. J'aime, occasionnellement, tricoter sur mon rocking-chair. Kane, tu n'es qu'une victime expiatoire des pêchés de ceux qui t'ont créé. On arrive. J'adore le feu, je me roule dedans le matin. Et des trucs à propos d'Icare, aussi.

 

 

Van Dam déroule, Sandow s'écroule.

 

Le match à venir autour du World Heavyweight Championship continue à être construit doucement. Très doucement, même. Après quelques sorties convaincantes, on commence petit à petit à retrouver le RVD qu'on connaît, celui de la TNA. Alors qu'on devrait le sentir surmotivé par la perspective de bientôt remporter un deuxième championnat majeur dans la plus grande fédération mondiale, le rythme baisse, les mouvements s'enchaînent dans le même ordre, et la lassitude se fait sentir. Rendons-lui justice tout de même : son match contre l'homme à l'attaché-case le plus classe du monde a été plutôt réussi. Pas de quoi sauter au plafond, hélas, mais tout de même le deuxième meilleur affrontement de la soirée. Ricardo Rodriguez semble par contre bien hors de propos au milieu du déluge de galipette et high kicks, et rarement il m'a paru voir un couple manager-managé aussi mal assorti.

 

 

Le saviez-vous ? Depuis que Ricardo Rodriguez est le manager de RVD, le nombre de ventes de merchandising consacrées à celui-ci a doublé !

 

 

J'espère vraiment qu'un heel-turn lors du prochain PPV ramènera le Mexicain auprès d'un champion qu'il n'aurait jamais dû quitter. Et puisqu'on en parle, où était Alberto Del Rio cette semaine ? Eh bien il a regardé le match du haut de la rampe. Voilà. Quant à Damien Sandow, il poursuit la longue liste des porteurs de mallette qui perdent à chaque match contre des upper-midcarders, et paraît encore très, très loin du titre. Son avenir à court terme est très incertain, et les bookers n'ont comme d'habitude pas vraiment l'air de s'en préoccuper.

 

 

…et alors, il m'a dit : "Je voudrais bien quand même gagner un match de temps en temps pour pas finir comme MVP."

 

 

 

Punk est fâché.

 

Et on le serait aussi à sa place ! Le bonhomme revient quand même d'un tabassage en règle par un non catcheur de 110 kilos et Michael McGuillicutty. Sans doute que l'un des deux est pire que l'autre, mais j'ai un peu de mal à le déterminer pour le moment. Pas grand chose à dire sur cette petite promo faite Singapore Cane en main, Sandman style. Tout ceci est personnel, son désir de vengeance est immense, et il paraît désormais clair qu'à Night of Champions, la WWE offrira au public ce qu'il veut, c'est à dire un déniaisage au sens beatdown du terme pour le morse.

 

 

– Hé regarde maman ! C'est CM Punk ! Le 3EST II HIW !
– N'importe quoi ce show de catch.

 

 

Ce que la WWE n'offrira pas en revanche, c'est un bon match. Curtis Axel est à la fois solide et incroyablement générique, et les enjeux seront ailleurs, ce qui paraît un peu dommage quand on a sous la main quelqu'un d'aussi doué dans un ring que Cihaime. Pas de titre Intercontinental non plus pour le straight-edge, qui a d'ailleurs montré qu'il était bien au-dessus de ces basses considérations en démontant clean le champion en cinq minutes la semaine dernière. Tout ceci est à la fois bien construit et pas tout à fait enthousiasmant, et on espère vite voir le deuxième face de la fédération dans la hiérarchie sortir de ce traquenard.
 

 

Soyons honnêtes : je ferais un bien meilleur match contre cette canne que contre Curtis Axel.

 

 

Ces quelques points développés précédemment dans cette nalyse l'ont été pendant environ un tiers du show de lundi. Il n'est jamais évident d'arriver à intéresser le public à une rivalité annexe quand l'arc principal monopolise autant de temps et d'attention, et force est de constater que le défi n'est pas relevé, en tout cas cette semaine. Ces storylines, très étrangement complètement détachées du drame se déroulant à côté (le comportement de Punk a de quoi interpeller, comme l'ont noté certains esprits brillants sur le forum) ont surtout servi à combler les blancs entre les aventures de Triple H et sa bande. Des aventures qui ont impliqué une grosse dizaine de membres du roster, en plusieurs actes tout à fait non chronologiques.

 

 

C'est toi le livreur de chez Chronologique ? J'ATTENDS TOUJOURS MON COLIS !!!

 

 

Acte I : Dolph Ziggler est un paillasson

 

Ziggounette continue en 2013 sa carrière comme il l'a toujours suivie : en alternant, à intervalles réguliers, pushs et périodes de disette absolue. Comment savoir dans quelle phase il se trouve à un instant T ? Simple : regardons le titre autour duquel gravite l'homme peroxydé. Cette semaine, alors qu'il attendait sagement son adversaire dont l'identité ne lui était pas dévoilée, un Dean Ambrose très remonté est venu traîtreusement l'attaquer. Ziggler continue donc son rôle de second couteau souffre douleur dans la rivalité opposant le Management à quelques élus du roster. Et d'ailleurs, Ryback est ensuite venu en remettre une couche, sous les « Gooooldberg » et « You can't wrestle » d'un public pour le moins taquin.

 

 


– Hé regarde maman ! T'as vu le taureau ? Il a une énorme paire de…
– Ça suffit, on s'en va.
– Cornes ! J'allais dire cornes !

 

 

La montagne de muscles continue à être mise en avant bien au delà de ses capacités, et s'apprête dans l'indifférence générale à devenir le fameux enforcer du clan heel. Quant au Zig Zag Man, il a livré une belle performance de face en péril, dans la plus pure lignée de son match face à Alberto Del Rio à Payback. Avant évidemment de s'incliner. Il devrait avoir sa chance au titre US d'Ambrose, qui n'a pas vraiment impressionné dans ses matchs solo contre Kane ou RVD cette année. L'affrontement pourrait toutefois s'avérer plaisant… à moins qu'il ne soit relégué en pré-show.

 

 

Arrive. Lose. Leave.

 

 

 

Acte II : Cody Rhodes est un paillasson

 

L'attraction de la soirée aura été plutôt inattendue. Comme il y a une semaine avec Christian, ou vendredi dernier contre le Miz, Randy Orton s'est trouvé un midcarder à charcuter, en la personne du Dashing One. La raison du match entre la Vipère et son ancien protégé ? Cody avait simplement sous entendu que le champion était meilleur que son adversaire de Night of Champions. Qu'on se le dise: en ce moment les méchants sont très méchants, et les gentils très lèche-culs.

 

 

À quoi on reconnait Super Midcarder ? Simple ! C'est le mec backstage qui porte un tee-shirt générique du dernier Pay Per View en date. Super Midcarder ! Le super héros bien, mais pas top.

 

 

Jusque là rien que du très classique, mais une subtilité est venue corser l'affaire : en cas de défaite de Rhodes, celui-ci verrait son job carrément en danger ! Une stipulation fort bien exploitée par le challenger avant son match sur twitter, affirmant qu'il tentait carrément le all in. Le match en lui-même a été du même tonneau, et le frère de Goldust a rempli à merveille le rôle de l'outsider qui joue son va-tout, soutenu par un public aussi emballé par sa prestation que celui de Philadelphie lors de Money in the Bank. Le tout sous les yeux d'une partie du roster regardant le match backstage, touche tout à fait pertinente dans ce contexte.

 

– Euh… dites, les gars ? Hého ? Je vois rien là. C'est pas parce que je suis transparente que vous l'êtes aussi, vous savez.

– Hmm… t'as entendu quelque chose ?

 

 

Mais on ne bat pas un champion aussi facilement que ça, et Orton, après s'être relevé à 2.99 du Cross Rhodes porté par son adversaire s'est finalement imposé à l'issue de ce qui fut le match de la soirée, de loin. Triple H a ensuite montré qu'il serait un peu plus sévère avec le jeune catcheur que Teddy Long avec Drew McIntyre en son temps. T'es viré Cody, rentre chez ta mère.

 

 


 La fédération a tenu en publiant ce message à montrer les dangers de regarder un match entre les deux catcheurs les plus beaux gosse du roster avec un portable à porter de main. Se masturber ou tweeter, il faut choisir.

 

 

Mais avant de prendre la porte, ce dernier a carrément tenu à balancer une pipebomb ! « De toute façon si je suis viré, c'est parce que les McMahon détestent les Rhodes ». Voilà. La promo, sans doute la plus longue depuis le faceturn du fils de Dusty, a été bien exécutée et relativement intéressante sur le fond, mais je reste sur ma faim. Le mec n'est plus sous contrat (et devrait, hors-kayfabe, en profiter pour consacrer du temps à sa future femme), qu'est ce qu'il attend pour péter la gueule d'Orton, Triple H et toute la sécurité en passant ? Comme Dolph Ziggler, tout ceci me paraît assez désespérant de platitude, et les faces de la fédération semblent être passés en trois semaines de « costaud, courageux et impertinent » au « mode carpette enclenché ». Un peu de cojones que diable ! Et d'ailleurs, tout ceci n'allait pas s'arranger avec un autre des protagonistes de la soirée.

 

 

2017 : Randy Orton et Cody Rhodes s'affrontent depuis 10 ans, et ce dernier détient désormais une belle streak de 0-57.

 

 

Acte III : Le Big Show est un paillasson

 

On aurait pu donner à boire à la Somalie tout entière avec les larmes versées par le Big Show ce lundi à Raw. La raison ? Après avoir été forcé à regarder Daniel Bryan laissé pour mort sur un ring, puis l'intégralité du Smackdown de la semaine dernière assis sur une chaise, il devait cette fois affronter le challenger barbu lors du main event de la soirée. L'idée de choisir le géant comme principale cible du gang heel afin de le briser et de faire de lui une des mains armées de la Corporation se tient, mais toutes les pièces du puzzle ne collent pas. Au delà même de l'Iron Clad Contract, abordé cette semaine avec une explication aussi convaincante qu'elle était claire, quel lien d'amitié peut pousser un catcheur à refuser d'en combattre un autre, et à fondre en larmes à l'idée d'un main event contre lui ? J'ai déjà vu des faces s'affronter, des partenaires tag-team et même des frères se battre entre eux, du coup je ne vois qu'une seule solution pour refuser un main event contre le n°1 contender : le Big Show et Daniel Bryan sont amants.

 

 


Dans le cadre de son régime, le nutrionniste du Big Show l'oblige à éclater à mains nues trois tonnes de pépitos par jour.

 

 

Au delà de ça, est-il vraiment pertinent de donner le premier rôle d'une storyline d'aussi grande ampleur à un catcheur de 41 ans, qui a certes perdu du poids mais dont les plus grandes années sont loin, au détriment d'un Ziggler ou de n'importe qui d'autre ? Et doit on vraiment mettre dans les pattes d'un catcheur en pleine bourre capable de faire un match de l'année chaque semaine un type de 200 kilos ? Le parallèle entre Kevin Nash 2011 et Big Show 2013 est sans doute un peu hasardeux, mais pourrait tout de même s'avérer juste, et ce n'est pas une bonne nouvelle.

 

 

– Quoi ? Qu'est ce qu'il y a, Show, tu vas encore chialer comme un gros bébé ?

– Je…

– C'est quoi le problème, cette fois ? Ta femme te trompe ? Tes enfants sont pénibles ? T'as pas envie de te battre ?

– Non mais…

– Alors quoi ?

– Tu me marches sur le pied depuis tout à l'heure, Hunter.

 

 

Quoi qu'il en soit, le bonhomme a cette semaine refusé catégoriquement de combattre, et rien ne pouvait le faire changer d'avis. Rien, sauf Stéphanie McMahon, qui a usé de tous les arguments disponibles : Show est fauché (ah ? Depuis quand?), devrait penser à ses enfants, sera incapable de retrouver du boulot ailleurs, et même, suprême injustice, pourrait vivre moins longtemps qu'une personne lambda !

 

 

Ça m'embête de te dire ça, Show mais… t'as aussi un début de calvitie.

 

 

J'aime bien le rôle joué par la Billion Dollar Princess dans cette histoire : là où son mari est un salaud sans cœur, elle joue à merveille le rôle du bon flic, capable d'utiliser une amitié de 15 ans pour convaincre un catcheur réticent que ce qu'on lui demande de faire est dans son intérêt. Il y a fort à parier qu'on la reverra jouer cette partition à l'avenir, et c'est plutôt bien vu. Le main event eut donc lieu, et fut aussi pénible qu'on pouvait s'en douter. Mais j'y viens juste après.

 

 


Le saviez-vous ? Après ce match, le taux de suicide a augmenté de 15 % dans l'Iowa.

 

 

Acte IV : Daniel Bryan est un paillasson.

 

Avant de passer à la sordide conclusion d'une nuit qui ne le fut pas moins, abordons un peu ce qui fut le segment d'introduction de cette soirée. Il n'y a pas grand chose à dire sur la promo de Triple H, intervenue en lieu et place du générique de début de show. Y ont été abordés brièvement le business, Daniel Bryan et Randy Orton. Tiens, d'ailleurs c'est ce dernier qui s'est présenté ensuite, sous des huées assez nourries. Une seule prérogative pour le champion après les événements de Smackdown : que le barbu renonce fissa à son match à Night of Champions.

 

 

Pendant ce temps à Porto Rico, Carlos Colon et Primo inaugurent la statue colossale à l'effigie de Carlito. Une initiative mal comprise par les habitants de la région, les fans de catch et les êtres humains en général.

 

 

Non non non a répondu l'American Dragon ! La rivalité se poursuit gentiment, et Triple H, bien décidé à en faire baver au challenger n°1 annonce dans la foulée le match prévu en fin de soirée. Contrairement au Big Show, pas vraiment joasse, Daniel Bryan n'a pas grand chose à faire de se fader un géant en main event. Peut-être parce qu'il est masochiste, peut-être parce que lui a plutôt envie de faire ce pourquoi il est payé : se battre. Quoi qu'il en soit, tout ceci n'a pas empêché la petite visite d'avant match du géant, souhaitant le dissuader de participer au match. Sans succès. Booker T y est également allé de son petit conseil de Hall of Famer, particulièrement savoureux : « D-Bryan, dawg, tu devrais faire comme Hunter dit et laisser tomber ton match à Night of Champions ! » Tous des collabos, on vous dit !

 

 

Listen to me, dawg, j'ai une carrière de 20 ans derrière moi, je sais de quoi je parle ! J'ai déjà été dans cette situation en 2000 à la WCW, et je pense que tu devrais faire exactement comme moi à l'époque : LE SPINAROONIE !

 

 

Bref, Daniel Bryan semble être le dernier homme de la fédération à avoir encore des vélléités de combat, et c'est même l'histoire racontée dans un main event extrêmement pénible, qui s'est terminé par un départ du Big Show, qui a préféré retourner backstage que de faire mal à son super copain. Excellente manière de booker le n°1 contender au titre principal de la WWE, non ? Le Big Show, quant à lui, passe pour une buse : il pouvait se coucher pour DB en faisant en sorte que ça passe pour un accident. Il pouvait perdre par DQ. Il y avait des dizaines d'autres alternatives bien plus intéressantes que ce simulacre de combat qui n'a servi personne. Quoi qu'il en soit, exhorté par la famille McMahon à revenir sur le ring et après une Triple Powerbomb du Shield pour faire bonne mesure, le grand chauve a été forcé de mettre KO, après force larmes, le petit barbu.

 

 

Les mecs, si tout le monde intervient sur le ring en même temps, on gagne, vu qu'il peut pas nous virer tous ! Allez, que ceux à qui il reste un brin de courage rappliquent ! Euh, quelqu'un ? Personne ? Bon bon…

 

 

La prochaine fois alors.

 

 

On a déjà écrit sur ces pages ces dernières semaines combien la storyline principale est passionnante, et je souscris pleinement à cette analyse : enfin un angle de grande ampleur, établi sur du moyen/long terme, rassemblant plusieurs membres du roster, et dans lequel les heels ont un vrai pouvoir. Mais petit à petit, quelques éléments commencent à me déranger. Premièrement, Daniel Bryan perd. Tout le temps. Il est bien évident qu'il s'agit de faire monter la frustration du public autant que d'établir les top heels que sont Triple H et Randy Orton. Mais l'effet de lassitude ne serait sans doute pas aussi important si la WWE n'avait pas 10 heures de programmation par semaine. Nous sommes aujourd'hui à 3 Raw et 2 Smackdown où l'image de fin est le même homme, étalé au sol. Et contrairement à la semaine dernière, avec la victoire face à Seth Rollins et le tag de la voiture, le Dragon n'a remporté absolument aucune victoire morale, rien à quoi se raccrocher. Alors qu'aujourd'hui, les heels possèdent toutes les ceintures, la concurrence est absolument inexistante, ce qui rappelle furieusement l'époque de l'Evolution, où les Goldberg, Michaels et Steiner gagnaient aussi souvent qu'Heath Slater aujourd'hui.

 

 


C'est quand R-Truth a menacé de faire sauter son gilet au beau milieu de tous les catcheurs du roster que les heels ont compris que leur domination allait un peu loin.

 

 

Les faces sont des pitres, donc, pour l'immense majorité. Pas de rébellion, pas d'assaut backstage par des hommes masqués, pas un mot plus haut que l'autre. Et pendant ce temps, Triple H est présent. Beaucoup. Énormément, même. Là aussi, je ne nie pas que l'homme est un excellent heel, et joue son rôle à merveille. Mais aujourd'hui, la fédération tourne essentiellement autour d'un personnage non-catcheur de 44 ans, et même  le Champion WWE Randy Orton en est réduit à un rôle subalterne. Hunter est méchant, Hunter est omniprésent, Hunter est badass, et Hunter ne se refuse pas un petit plaisir en totale inadéquation avec son rôle de heel, comme lorsqu'il a envoyé bouler Paul Heyman backstage, provoquant au passage une belle pop du public. Là où Vince McMahon avait une certaine propension à aimer se faire humilier semaine après semaine, Triple H a aujourd'hui le plus beau rôle de la fédération en tant que patron en costard.

 

 


Pas du tout, je donne juste au public ce dont il a envie… Triple H contre le Big Show, et en Pay Per View s'il vous plait !

 

 

Nul doute que la finalité de tout ça est une victoire totale et définitive du clan des gentils, mais à court terme, il faudra penser à rééquilibrer un peu les rôles entre tous les protagonistes de cette rivalité, sous peine de voir l'effet de lassitude s'installer. La semaine prochaine, Raw s'installe à Toronto. Qui dit Toronto, dit public génial, et surtout… Edge ! Espérons que la Rated R Superstar (qui n'est pas, in kayfabe « sous contrat) en profitera pour mettre un grand coup de pied dans une fourmilière un peu trop établie, et saura adresser au roster un gros  « Wake Up », bien mérité, après ce Raw qui a rappelé les heures les plus sombres de notre histoire.

 

 

– T'as dit quoi, là, Bryan ?
– Hhhng… que quand Edge sera là… ça devrait… aller mieux.
– Et qu'est ce qui te fait penser ça ?
– Gnnnnnn… ben… au moins on aura peut-être… de l'inspearation.


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