On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
Morale bien connue et pas si bête, finalement
Difficile d'avoir un avis tranché sur ce nouveau Raw. On a eu droit à un Daniel Bryan en état de grâce et en double dose, plus que jamais la star du moment. Et puis on a eu le reste, parfois bien mais pas top, parfois simplement pas top, voire carrément incompréhensible. C'est parti pour une nouvelle périlleuse exploration des trois heures du lundi soir !
Aujourd'hui on lit la Bible, Samuel 17, 1-58
Nalyse de Raw du 3 juin
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
Morale bien connue et pas si bête, finalement
Difficile d'avoir un avis tranché sur ce nouveau Raw. On a eu droit à un Daniel Bryan en état de grâce et en double dose, plus que jamais la star du moment. Et puis on a eu le reste, parfois bien mais pas top, parfois simplement pas top, voire carrément incompréhensible. C'est parti pour une nouvelle périlleuse exploration des trois heures du lundi soir !
Aujourd'hui on lit la Bible, Samuel 17, 1-58
Nalyse de Raw du 3 juin
Bon alors, par où on commence ? Ah tiens, ce n'est pas dans mes habitudes, mais histoire de mettre un peu d'ordre voici les résultats brut de la soirée, cadeau :
* The Shield bat Team Hell No & Randy Orton
* les Uso battent les Prime Time Players
* Alberto Del Rio bat Big E. Langston
* Sheamus bat Cody Rhodes
* Fandango vs Great Khali, résultat inconnu
* The Miz bat Wade Barrett
* Kaitlyn, Cameron & Naomi battent AJ Lee & les Bella Twins
* Daniel Bryan bat Ryback par disqualification
* Curtis Axel bat John Cena par count-out
– Tire sur mon doigt !
– Stephanie, on t'a dit, Attitude Era c'est fini…
Et du coup je vais commencer par… là où il n'y a pas eu de match, justement. On a cru que ce serait le fil rouge de la soirée mais en fait pas vraiment : du rififi chez les McMahon ! C'est Stephanie qui a ouvert la soirée, une surprise mais un peu de changement ne fait pas de mal. Elle était venue expliquer que même si les médecins ont donné leur accord pour que HHH combatte ce soir, elle met son veto à ce match, pour protéger son Jules. Elle n'a plus l'habitude d'être dans les shows et ça se voit : on ne peut pas dire qu'elle ait vraiment brillé au micro ; heureusement papounet était là, et cette vieille canaille de Vince est par contre toujours à l'aise !
Pas de HHH, donc. Ce qui n'a pas manqué de faire réagir le public, ce qui était le but bien sûr : en privant les spectateurs de HHH, on veut leur donner envie de le voir, on veut toujours ce qu'on ne peut pas avoir, c'est bien connu. C'est la musique du Shield qui a interrompu le boss, les trois terreurs sont venues sur le ring… Et rien. Pub, et au retour à l'antenne, Stephanie et Vince avaient disparu et c'était le match par équipes ! Premier WTF moment du soir, qui n'en a pas manqué.
Non, pas de HHH ce soir, par contre vous aurez les PTP et Great Khali, et toc. Je dois y aller de toute façon, je veux voir le basket sur l'autre chaîne !
Un peu plus tard, on a retrouvé les McMahon, avec HHH – et sa valise. Hunter voulait combattre bien sûr, mais rien à faire, Stephanie et surtout Vince ne veulent rien entendre, pas de combat ce soir. « Et qui va m'en empêcher ? », demande Hunter ; « ne fais rien que tu pourrais regretter », répond Vince sur l'air du grand patron qui ne laisse personne contester ses choix. Intéressant, ça monte un peu en sauce cette histoire… Nouveau petit saut dans le temps pour une nouvelle vignette : HHH, toujours énervé, dit à sa femme d'avertir le « crazy old bastard » (Vince !) qu'il sera dans le ring dans une semaine ; et monte dans sa voiture pour quitter le bâtiment. Petit détail : c'était une limousine, alors que puisqu'il était dans une posture « rebelle » je l'aurais plus vu en voiture individuelle…
Et du coup, nouvelle avance rapide pour la séquence suivante de l'histoire… Wait a minute, il n'y a pas eu de séquence suivante ! Hunter était vraiment rentré chez lui, voilà, c'est tout pour ce soir. Really? Le procédé visant à utiliser la tarte à la crème (coucou Bernard-Henri) de la feud anti-autorité pour redonner de la pop à HHH est un peu grossier, mais c'était assez bien foutu quand même, avec un Vince en forme et un conflit dont on se demande jusqu'où il peut aller et quelle forme il peut prendre. Mais on n'a eu droit à cette histoire, en plusieurs épisodes, que dans la première partie du show, après ça, nada, on est passé à autre chose, à un autre show même, où cette histoire n'apparaissait plus. Bizarrement scénarisée cette histoire, on verra donc ce que ça donne la semaine prochaine.
Les McMahon contre les Wyatt, ça va changer des Capwell contre les Lockridge !
Gardons-nous Bryan au chaud pour plus tard, et prenons les choses dans l'ordre : les Uso, qui ont battu les PTP. Rien d'extraordinaire à retenir du match, par contre Cole a parlé des Uso pour le titre et sans aller jusque là, voilà une équipe face qui fera de beaux opposants pour le Shield. Ils sont bien ces Uso, ils font de bons matchs ; il faudrait juste se décider à enfin développer un minimum leurs personnages pour qu'ils deviennent des membres du roster appréciables, moins « génériques ». Ce soir, ils avaient des peintures jaunes sur le visage, c'est peut-être un début…
Match suivant, on est en plein Roland Garros ça tombe bien : c'était le cinquième set entre Alberto Del Rio et Big E. Langston. C'est le Mexicain qui a rapidement remporté ce cinquième affrontement, avec un final un peu cheap à mon goût (une soumission transformé en un tombé) – est-ce qu'il y aura une sixième manche à SmackDown, une septième à Raw ? En tout cas, sans être de mauvais matchs, c'est quand même un peu lassant, et pas vraiment digne d'un prétendant à un titre mondial ; il y avait sûrement mieux à faire en l'absence de Ziggler.
Ouais, des crêpes !
Autre feud en cours, Sheamus et Damien Sandow ; on a revu leur altercation de SmackDown, puis Sandow a accompagné son camarade Cody Rhodes jusqu'au ring avant de rejoindre la table des commentateurs. Petit détail amusant : il y a fait la promo du livre de la femme de JBL, Meredith Whitney, une analyste de Wall Street – l'occasion de rappeler que Layfield est un vrai businessman. Mais laissons ces enfoirés de capitalistes pour retrouver cet enfoiré d'Irlandais, qui a évidemment battu Cody avant d'envoyer une baffe à Sandow – qui avait refusé de lui serrer la main, c'est vrai, mais Sheamus est quand même bien agaçant en face qui peut impunément se conduire en vaurien. Les deux hommes devraient en tout cas s'affronter à Payback.
Tout athée que je sois, je prie pourtant tous les dieux que ce ne soit jamais le cas de Fandango/Khali, un match qu'on nous a proposé ce soir. Fandango contre Great Khali, une certaine idée de l'enfer… D'ailleurs, comme un signe du destin, ce match a été booké n'importe comment : le Miz est venu en haut de la rampe pendant le match, il a été attaqué par derrière par Wade Barrett, Fandango a regardé sans intervenir, et après la pub, abracadabra c'est magique, on est directement passé à un match entre l'Awesome et l'Anglais. Qui a gagné de Fandango ou de Khali, nous n'en saurons jamais rien !
Ça n'a aucune importance, mais ça donne l'impression que les bookers eux-mêmes se fichent de ce qu'ils nous proposent, c'est un peu gênant. Il y a pourtant eu une tentative de continuité, puisque Fandango est revenu pendant le match, ce qui a distrait Barrett et permis la victoire du Miz par soumission. Aura-t-on un match par trois à Payback (j'exclus bien sûr ce pauvre Khali de l'équation) ? Je ne dis pas non, ça peut donner quelque chose, mais pour ce qui est de ce soir l'ensemble de la séquence est à oublier bien vite.
Est-ce qu'ils dansent, est-ce qu'ils catchent ? Satan seul le sait.
Un classique nous attendait ensuite : une signature de contrat, une scène que je ne peux plus voir sans penser à CM Punk démontant le mécanisme de ce genre d'échange lors d'une de ses promos magiques de 2011. Il s'agissait justement d'officialiser le match entre Punk et Chris Jericho à Payback, sauf que c'est Heyman qui représentait son client, toujours absent. Comment rater une recette classique avec des ingrédients de premier choix, c'est ce que nous avons appris ce soir ; la scène était en effet ratée, avec au mieux une petite tirade sympa d'Heyman, au milieu de banalités sans intérêt. Pour enfoncer le clou Jericho a terminé en plaçant le contrat dans le pantalon d'Heyman. Ok… c'était genre pour l'humilier, pour se moquer de lui ? Ah ah, super. Quel exploit quand on y pense : la WWE est en train d'arriver à ne PAS nous donner envie de voir un match entre Punk et Jericho ! Chapeau bas…
Suivait le match des filles, opposant la championne et sa challenger dans un 3 vs 3 (avec les Bella et les Funka-girls). C'est Kaitlyn qui l'a emporté grâce à un Spear, après que AJ a abandonné ses camarades du soir – qui lui avaient joué le même sale tour, il y a quelques semaines. On le sait, avec la division Divas, il ne faut rien espérer, juste se contenter des bonnes choses qu'on a parfois. Et là, attention : on a une prétendante au titre – mais on ne sait pas quand aura lieu le title match ; et on a une story en cours avec le Kovax de Kaitlyn – mais on n'en a plus de nouvelles ces derniers temps. Allez, ça commence à ressembler à quelque chose, on s'accroche !
Façon de parler Kaitlyn, lache-la maintenant !
Juste avant les main events, nous avons eu un des meilleurs moments de la soirée – et ce n'était qu'une vidéo : celle des Wyatt ! Rien de nouveau, pas de date pour leur arrivée, mais ils le disent dans la vidéo, they are coming (comme l'hiver) et c'est tant mieux ! Je ne sais pas comment ils seront intégrés dans l'histoire, mais ils donnent très envie, aucun doute là-dessus ; que la WWE prenne son temps s'il le faut, ce serait dommage de rater ce coup-là.
Un qui est déjà là et qui continue son bonhomme de chemin, c'est Curtis Axel. Troisième semaine, troisième main event, contre Cena encore ! Ce booking est étonnant : quand on vient de voir Ryback en action (et c'était le cas justement, contre Bryan), difficile de prendre Axel pour une menace crédible pour le Marine. Et pourtant l'ancien de NXT a certainement livré sa meilleure prestation de ces trois semaines, profitant d'une stipulation no DQ pour malmener son adversaire avec tout ce qui lui tombait sous la main. Et bien sûr, il a gagné par décompte extérieur ! Ryback l'a aidé, en attaquant violemment Cena pour conclure le show – il est vraiment LE monster heel du roster, un rôle bien davantage fait pour lui que celui de top face.
De là à lui demander de monter le décor, quand même…
Ca y est, on a fait le tour de ce Raw, on peut en venir à l'essentiel : Daniel Bryan. Il est clairement dans une phase d'évolution de son personnage et cet épisode a marqué une étape de plus vers les sommets de la WWE. Quel pied ! Il n'a pas livré un match de haut niveau ce soir mais bien deux, et entre temps, il a livré des promos excellentes, le tout sous les acclamations sans retenue d'un public qui adhère sans réserve… que dire de plus, on a la sensation que tout lui réussit en ce moment.
Il y a donc d'abord eu un nouveau match à six contre le Shield, qu'il avait dispersé façon puzzle pas plus tard que vendredi à SmackDown. Et il en aurait fait autant ce soir si ce balourd d'Orton ne lui était pas rentré dedans, le déstabilisant assez pour qu'il encaisse le tombé d'Ambrose. Un bon gros match pour commencer la soirée ! Mais ce n'était qu'un échauffement pour Bryan…
Voilà, un échauffement, des petites prises faciles pour prendre le rythme !
En coulisse, il était bien sûr furieux, et convaincu que ses partenaires le prenaient une fois de plus pour le « maillon faible ». Ça tombe bien, il a croisé un peu plus tard Ryback : rien de mieux pour prouver sa valeur que d'affronter un gros tas de muscles avec un cerveau de psychopathe ! Ryback a d'ailleurs fait une comparaison… étonnante, expliquant qu'après un virus intestinal, il avait fait un vomi plus gros que Bryan. Classe. Alors bien sûr Kane a bien tenté de raisonner son copain, mais a dû constater que justement il ne l'était plus, raisonnable – et venant d'un expert comme Kane c'est évidemment imparable !
Nous avons donc eu un match entre Bryan et Ryback, qui fut aussi intense qu'on pouvait l'espérer ! Bryan a mené le tempo, bien sûr, mais Ryback a été très bien dans son rôle, ce qui n'est pas toujours le cas dans le ring à mon avis. Ici, rien à redire, il a envoyé du bois comme on dit mais a aussi su être dominé par l'avorton qui lui faisait face, qui a employé tout son art de la soumission contre le monstre. C'est néanmoins Ryback qui a pris le dessus, balançant Bryan à travers une table – le match était perdu mais Ryback aurait continué à démolir son adversaire si Cena n'était pas apparu pour protéger Bryan. C'est d'ailleurs le petit point faible de la soirée : dans le premier match, il a suffi d'une collision pour le mettre HS, et là il faut l'intervention de Super Cena pour éviter le pire. Mais à part ça, rien à redire et j'espère qu'il a aussi droit à un double massage !
– Atchoum !
– AÏE !
Posons-nous maintenant la question : où va Bryan, et nous avec lui ? Il va sans doute se séparer de Kane et agir en solo, pour ça pas de problème : il fallait bien que ça arrive et ce n'est que pour mieux voler vers les titres mondiaux. Doit-on pour autant redouter un turn et l'inévitable feud entre anciens partenaires, je n'en suis pas sûr. Et ce avant tout parce que la popularité de Bryan est telle qu'il semble impossible d'en faire un méchant ! Le public de la WWE est plus difficile à diriger qu'avant, on sait qu'il y a plusieurs tendances, dont les « smarts » qui l'encourageront quoi qu'il fasse (je n'aime pas trop ces termes, smarts, IWC, parce qu'à mon avis il y a plusieurs écoles parmi eux, mais ici ça colle). À moins de lui coller un gimmick de tueur d'enfants, je vois mal comment et contre quel adversaire le public pourrait se mettre à siffler Bryan.
Et puis, à bien y regarder, l'évolution de son personnage est assez subtile et ne correspond pas forcément à un turn classique. Prenons le dernier heel turn de CM Punk par exemple : je suis le meilleur, vous me devez le respect et blabla, c'était du déjà vu et même dans la bouche de Punk ça ne cassait pas trois pattes à un canard. Bryan aujourd'hui ne tient pas ce discours, il n'exige pas que les autres le respectent d'emblée, il veut au contraire prouver cette supériorité. Il n'est pas dans l'arrogance typique des heels, il est dans l'action, prouver ce qu'il avance, ce qui est plutôt face. Bref… je suis bien incapable de dire ce que ça va donner et c'est tant mieux : la WWE ne nous surprend plus si souvent que ça ! En tout cas Bryan est appelé à être un pilier de la compagnie à l'avenir, c'est maintenant une certitude. Une WWE dominée par Punk et Bryan, c'était un fantasme de fans indy, ça va peut-être bel et bien prendre forme. Les deux hommes en main event de WresteMania, ça vous dit ?
Non !