Start spreading the news
I am leaving today
I want to be a part of it
New York, New York
Frank Sinatra, New York, New York
Coy est un homme noble. Lui qui a assisté, par le passé, au Royal Rumble 2012 et à Wrestlemania XXVIII (cliquez sur les liens pour lire ses récits de ces deux grandes expériences), était dimanche dernier au Metlife Stadium. Et une fois de plus, il nous narre la grande aventure d’un déplacement à Mania — une aventure qu’on croirait écrite par les bookers de la WWE tant elle regorge de rebondissements !
En voiture Simone !
WrestleMania XXIX vu de l’intérieur
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Frank Sinatra, New York, New York
Coy est un homme noble. Lui qui a assisté, par le passé, au Royal Rumble 2012 et à Wrestlemania XXVIII (cliquez sur les liens pour lire ses récits de ces deux grandes expériences), était dimanche dernier au Metlife Stadium. Et une fois de plus, il nous narre la grande aventure d’un déplacement à Mania — une aventure qu’on croirait écrite par les bookers de la WWE tant elle regorge de rebondissements !
En voiture Simone !
WrestleMania XXIX vu de l’intérieur
Vous êtes français, fan de catch et décidez un beau jour qu'il est temps de traverser l'Atlantique pour aller voir WrestleMania en vrai (sur place avec les bières à dix dollars, les files d'attente interminables, les furieux qui ruinent vos tympans en un clin d'oeil, les gros lards qui se lèvent tout le temps pour chercher à bouffer, acheter une bière à dix dollars ou encore aller pisser ladite bière) ? Si tel est votre choix, je vous encourage vivement à passer à l'action car vivre de l'intérieur un WrestleMania est véritablement un moment unique.
En plus, vous pourrez contribuer à renouer le lien transatlantique.
D'ailleurs en tant que vieux routard, je peux vous indiquer la marche à suivre afin que tout se passe dans de bonnes conditions. C'est du reste très simple, le mieux étant de réserver son billet à l'avance, dès l'ouverture de la mise en vente (c'est-à-dire en règle générale au mois de novembre). Ainsi vous aurez l'esprit libre et serein pour pouvoir vous focaliser sur les autres éléments essentiels du voyage (vol, hôtel, passeport…).
… sans oublier la location d’un véhicule super badass.
Voilà en gros ce qu'il est recommandé de faire afin de bien préparer le terrain.
Sinon vous pouvez également vous la jouer comme moi en cette année 2013 mais cette option est plutôt réservée aux cascadeurs, à ceux qui aiment jouer avec le feu, ceux qui veulent pimenter un peu leur vie, bref cette méthode nécessite d'avoir le goût du risque!
Et le goût du risque, c’est une caractéristique commune à tous les fans de la WWE !
C'est ainsi qu'en tant que fan confiant, j'ai décidé d'acheter ma place seulement en début d'année (ça devait être en janvier ou février) pensant qu'il resterait encore l'embarras du choix vu que trois mois nous séparaient encore du show. J'avais malheureusement omis un détail de poids: cette année le rendez-vous était fixé dans la banlieue newyorkaise et les billets s'étaient déjà vendus comme des petits pains (malgré des prix exorbitants, soit dit en passant).
Normal que tous les billets aient été vendus en un rien de temps, pour une fois qu’il y a un truc à voir à New York !
Mais qu'importe puisqu'à ce moment précis, j'avais encore de quoi me consoler en voyant qu'il restait des billets-pour-les-pauvres-pas-cher-tout-en-haut-mal-placés. Ceux là ne devraient pas trouver preneur (c'est ce que j'avais constaté les années précédentes) alors si je devais m'en contenter, je ferais avec. J’étais d'autant moins inquiet que j’étais persuadé que les choses se passeraient comme l'an passé et que je trouverais bien une place sur ebay à prix cassé.
Je ne vous cache pas que mon optimisme retombe vite quand je constate à quel point les prix sont affolants via les enchères! Quelques semaines s'écoulent et je me dis qu'il va falloir se rabattre sur les fameuses places pas cher et mal placées… sauf qu'entre-temps, celles-là aussi avaient été toutes vendues! WrestleMania 29 est officiellement sold out. Je ne désespère pas et continue avec acharnement mes recherches sur ebay durant des semaines. Rien à faire, les prix semblent s'envoler toujours un peu plus… Le jour du départ approche à grands pas, je pense alors qu'il me reste toujours l'option roue de secours: le marché noir. Je trouverai bien sur place des vendeurs à la sauvette. Démarche périlleuse s'il en est puisque le risque de se faire refiler des faux est bien réel mais il s'agit peut-être là de ma dernière chance. Le jour du départ arrive, je décolle avec une jolie liasse au fond de la poche en espérant avoir vu suffisamment large.
Devant le stade où se tient Wrestlemania, les revendeurs à la sauvette font tout pour se fondre discrètement dans la masse des spectateurs.
Arrivé sur place, malgré le manque de conviction grandissant, je continue mes recherches sur internet. Bien que nous soyons à moins d' une semaine de la date fatidique, je me dis qu'il ne faut rien lâcher, on ne sait jamais, un coup de bol peut toujours arriver! Puis survient ce moment délicieux: jeudi soir, J-3, le site Ticketmaster a remis en vente une poignée de billets. Ce sont tous des « limited view » mais vous imaginez bien que dans ma situation, je ne vais pas me permettre de faire la fine bouche! Je me jette dessus sans la moindre hésitation. Ca y est c'est officiel, j'ai mon billet d'accès pour le MetLife Stadium!! Mal placé et avec une vue obstruée mais vu ce que je viens de traverser, je vous assure que le soulagement est colossal!
Des places aveugles ? M’en fous, je viens juste écouter Living Colour.
Jour J, dimanche 7 avril, nous y sommes. L'entrée dans le stade est toujours un grand moment (peut-être même l’un des plus importants alors que pourtant le spectacle ne commence que dans une heure), on se dit qu'à partir de là il n'y a plus rien à redouter. Un frisson de contentement me parcourt l'échine, je l'ai bien mérité non? Il est temps d'aller chercher mon siège, mais avant cela je m'arrête un instant pour admirer le décor scénique assez ahurissant, vu que je sais que là où je suis placé, je ne pourrai pas le voir en vrai!
C’est des places aveugles ! T’as pas le droit de regarder, parasite !
J'arrive enfin dans ma section, trouve ma place et m'installe tranquillement. En gros je suis situé en haut, derrière le Pont de Brooklyn, il faudra donc faire une croix sur l'entrée des catcheurs mais le plus important est sauf: je vois le ring et en entier s'il vous plait! (pas de palmier gigantesque dans le champ de vision cette fois!) Le pre-show débute et hormis le vent cinglant, je me dis que je m'en sors finalement vraiment bien. En tout cas, bien mieux que ce que j'avais redouté.
N’est-il pas un peu risqué de mettre des chaises à la disposition du public d’une réunion de catch ?
(photo de l’auteur)
L'histoire aurait pu se terminer ainsi mais en fait, pas du tout.
Deux gars débarquent et me font comprendre que mon postérieur est posé là où il ne devrait pas! Après un rapide contrôle, il s'avère que les faits leurs donnent raison. Non seulement je ne me suis pas assis à ma place mais pire que ça, je réalise que mon supposé siège fait partie d'une section entièrement recouverte d'une immense bâche condamnant l'accès… dur dans ces conditions de s'asseoir quelque part. J'exprime mon incompréhension au stadier du coin qui me demande d'aller voir à l'accueil pour résoudre le problème. Le stress s'empare de moi, je file me renseigner, un autre stadier me fait patienter. Il semble que d'autres personnes soient confrontées au même désagrément. Les minutes me semblent interminables. Une responsable finit par nous informer que logiquement tout est rentré dans l'ordre, la tribune a selon elle été débâchée, il suffit de retourner prendre sa place. Un semi soulagement se fait sentir et me donne de l'entrain pour retourner d'où je viens… pour constater avec abattement que rien n'a été fait, la section est toujours recouverte!
– Dites, le show va commencer et je n’ai toujours pas de place !
– Hé ben on est deux alors, mon amico.
Le début du premier match est imminent et la panique ne cesse de grandir. Je tente de communiquer mon désarroi aux stadiers, l'un d'eux me demande de le suivre et me conduit à l'accueil (encore!), où je retombe sur la responsable rencontrée précédemment. Tout ça a un sérieux air de déjà-vu et je ne cesse de me décomposer. Elle demande avec insistance si je suis sûr que la bâche n'a pas été retirée. J'imagine que l'expression de désespoir dégagée par mon visage a dû l'aider à me croire et fort heureusement pour moi, le stadier lui confirme que je dis vrai. Elle sort alors de son sac un lot de tickets et décide d'échanger ma place. Il était temps, c'est par là qu'il aurait fallu commencer non? Toujours est-il que mon premier réflexe est alors de vérifier à quel emplacement correspond ce nouveau siège, ce qui m'amène à constater que je suis maintenant assis en section 140. Là dit comme ça, ça ne vous parle sûrement pas mais sachez seulement que ce fauteuil est infiniment mieux placé que celui d'origine: beaucoup plus proche du ring et dans un axe idéal (pile en face de la Statue de la Liberté) ! Je ne saurais dire combien de (centaines de) dollars j'ai économisés sur ce coup mais voilà assurément une excellente affaire!! De longues minutes ne suffiront pas à faire redescendre l'euphorie du moment, c'est tout bonnement merveilleux; par contre les résultats et la qualité des matchs à venir s'en chargeront! Mais ça c'est une autre histoire…
Haha, dire que y a des corniauds installés tout en haut des tribunes, lol !
(photo de l’auteur)
Au sujet de l'ambiance, je dirai que je demeure un poil déçu dans la mesure où ce public a historiquement une grosse réputation qui n'est plus à prouver (aussi bien en termes de volume sonore qu'au niveau des réactions souvent à contre-courant de celles souhaitées par la WWE). Or je ne peux pas m'empêcher de faire la comparaison avec Miami l'an passé et par rapport aux Floridiens, j'ai trouvé les New Yorkais un cran en dessous. A Miami je garde le souvenir d'un chaudron en ébullition (surtout à la fin) alors qu'à Mania 29 j'ai eu le sentiment que tout le monde attendait le Taker/Punk comme le main event, du coup la suite a semblé bien pâle (en fait c'est surtout au cours du match HHH/Lesnar que l'ambiance est bien retombée).
C’est bien comme émission Les démolisseurs de l’extrême, mais le problème c’est qu’on tombe tout le temps sur des rediffusions.
Le "vrai" main event a quand même réveillé le stade mais j'imagine que le manque de suspense quant au résultat a dû générer plus de frustration qu'autre chose. Je vous rassure, Cena a copieusement été hué quand même. Mais j'ai senti que pas mal de monde n'avait même plus envie de jouer le jeu des "let's go Cena/ Cena sucks", comme si le résultat archi-prévisible en avait découragé certains. Je crois qu'une forme de résignation s'était installée en fait, comme si une partie du public semblait dire "OK, ça va , c'est bon, nous savons très bien que Cena va reprendre le titre alors allez-y, magnez-vous et on passe à autre chose!"
– Rocky, ils sont comment les gens dans le public ? Ils ont les larmes aux yeux ?
– Oui, John.
– Ah, je suis heureux qu’on leur ait donné tellement d’émotion !
– Heu, je crois que s’ils ont les larmes aux yeux, c’est à force de bailler, en fait.
Heureusement le Raw post-Mania a redoré l'image du public. Je ne sais pas ce que ça a donné à la télé mais je vous garantis que de l'intérieur, c'est de la folie douce! J'espère que les téléspectateurs l'ont bien ressenti.
Bon, c’est pas tout ça, mais j’aimerais bien qu’on me renvoie à Paris gratos, moi.
Dernière minute!
Avance rapide, nous sommes maintenant mardi matin. Après un RAW sans queue ni tête mais diablement jouissif, il est maintenant temps de refaire sa valise, toutes les bonnes choses ont une fin et le moment est venu de rentrer en France, l'aéroport de Newark nous attend. Le temps de trouver un taxi (sans se faire arnaquer au passage si possible), de traverser les inévitables bouchons et nous voilà prêts pour l'enregistrement des bagages. Nous sommes très en avance, pas pressés donc, et remplissons tranquillement toutes les formalités de vol sans la moindre pression. Il nous faut encore franchir le poste de sécurité puis le tour sera joué, Paris nous revoilà. Encore faut-il trouver le bon accès aux portes. Notre première tentative se solde par un échec: un agent fort peu aimable nous refoule en précisant qu'il faut emprunter un autre accès. Quelques pas supplémentaires nous conduisent à ce qui semble être la bonne voie. Un monde fou fait la queue. Nous nous y insérons et prenons notre mal en patience. Pas de quoi s'affoler non plus, le trafic est finalement assez fluide. Nous approchons du moment fatidique où il va falloir retirer ses chaussures, sa ceinture, son manteau, son sweat, bref il sera temps dans quelques instants de se foutre à poil pour passer au scanner.
Héhé je vais trop les impressionner tous quand ils verront que je porte un tshirt à la gloire de Zack Ryder !
Mais avant cela, un grand type en face de moi attire mon attention. Normal, ses bras sont excessivement tatoués et je vous avoue que je suis assez attiré par ce genre de détail. En l'occurrence, mon esprit ne peut s'empêcher d'être troublé à la vue de ces tatouages. Bizarre. Comme s'ils m'étaient familiers d'une certaine manière… Il me suffit tout simplement de regarder la tête du gus qui les porte pour y voir plus clair…
Quand on est une légende ultra-virile du catch mondial, on peut tout se permettre. Même ce sac.
(photo de l’auteur, be jealous)
Mark Calaway-The Undertaker est juste en face de moi, attendant tranquillement de passer le poste de sécurité!!! Tout simplement incroyable. Quelques précieuses secondes me permettent d'immortaliser le moment à l'aide d'un appareil photo malheureusement pas à la hauteur de la situation. Ca fera largement l'affaire et de toute façon, le vrai appareil est rangé au fond de la valise. J'imagine que pas mal de personnes ont dû s'interroger sur ma santé mentale en voyant mon comportement suspect même si je pense avoir réussi à me contrôler! Je ne vous cache pas que de longues minutes seront nécessaires pour évacuer cette dose excessive d'excitation.
C'était mon « once in a lifetime moment » à moi! Je peux à présent rentrer en France. Comblé.
Vous savez ce qui vous reste à faire, les copains.