Les événements qui touchent à la légende promettent l’imprévisible, diffèrent le destin.
André Malraux
Nous nous étions arrêtés au lendemain de WrestleMania II et de son bide commercial monumental. Après cet échec, Vince McMahon reprend sa course triomphale qui le mènera au succès de la troisième édition de Biggest Stage of Them All. Entre-temps, il a cru que Tom Magee deviendrait le successeur du Hulkster, tandis qu’un certain Bret Hart faisait ses premiers pas. Encore merci à 411Mania, qui nous autorise à traduire ces passionnantes tranches de vie de la fédération de Stamford.
Tom Magee, la puissance de Hulk Hogan, la technique de Ziggler, l’air sympa de John Cena, la carrière de Hornswoggle.
50 ans d’histoire de la WWE :
la légende Hulk Hogan (1986 – 1987)
Les événements qui touchent à la légende promettent l’imprévisible, diffèrent le destin.
André Malraux
Nous nous étions arrêtés au lendemain de WrestleMania II et de son bide commercial monumental. Après cet échec, Vince McMahon reprend sa course triomphale qui le mènera au succès de la troisième édition de Biggest Stage of Them All. Entre-temps, il a cru que Tom Magee deviendrait le successeur du Hulkster, tandis qu’un certain Bret Hart faisait ses premiers pas. Encore merci à 411Mania, qui nous autorise à traduire ces passionnantes tranches de vie de la fédération de Stamford.
Tom Magee, la puissance de Hulk Hogan, la technique de Ziggler, l’air sympa de John Cena, la carrière de Hornswoggle.
50 ans d’histoire de la WWE :
la légende Hulk Hogan (1986 – 1987)
Si vous avez manqué les premiers épisodes:
50 ans d'histoire de la WWE
2. La révolution Vince McMahon Junior (1982 – 1985)
3. Premier pay per view (1985 – 1986)
4. La légende Hulk Hogan (1986 – 1987)
Au cours de l'été 1986, un angle important s'étendit sur plusieurs semaines. Paul Orndoff était en conflit avec son ancien manager et sa tag team de béhémoth formée de King Kong Bundy et « Big » John Studd. Lors d'un segment « Flower Shop » d'Adrian Adonis, Heenan instilla dans l'esprit de Orndoff l'idée que Hogan pensait qu'il lui était supérieur. Ce fut un Orndoff très énervé qui demanda au Hulkster de se joindre à lui pour combattre l'équipe de géants de Heenan. Dans un premier temps, Hogan refusa la proposition par manque de temps, ce qui irrita encore un peu plus Orndoff. La semaine suivante, le match eut finalement lieu, et c'est après avoir brandi dans les airs la main d'un Hulkster épuisé qu'Orndoff lui administra une énorme Clotheline suivie de son habituel Piledriver. Orndoff provoqua Hogan tout au long de l'été, allant même jusqu'à faire son entrée sur le thème musical « Real American » de Hulk Hogan.
Quand le sage ne montre rien du doigt, l’idiot regarde la lune.
Cet angle constitua la base d'une tournée estivale de house shows pour la WWF, qui fut celle qui rencontra le plus de succès au cours de la carrière d'Hogan. Les deux hommes établirent des records de ventes de billets tout au long de cet été, y compris dans des villes où Hogan n'avait habituellement aucun succès. Celui-ci décidera la WWF à modifier sa stratégie de booking à l'égard de Hulk. En effet, alors que Hogan n'était présenté que deux ou trois fois par an dans chaque territoire, afin d'entretenir la rareté de ses apparitions, il combattit régulièrement « Mr Wonderful » dans les mêmes territoires durant cette courte période de trois mois.
Le programme était si intense qu'il affecta Paul Orndoff pour le restant de sa vie. Au milieu de cette feud de légende, Orndoff était payé environ 20 000 $ par semaine ! Ne souhaitant pas perdre cette rente exceptionnelle pour l'époque, il continua à affronter le champion malgré une sévère blessure au cou. Les conséquences furent dramatiques, car, le système nerveux ayant été touché, il perdit l'usage d’un bras, qui s'atrophia petit à petit. Au moment du premier Survivor Series, en 1987, il arborait un bras visiblement plus mince que l'autre. Sa carrière ne rencontra plus jamais les sommets atteints au cours de cet été 1986.
Commet ça un mauvais calcul ? J’ai gagné juste assez de thunes pour me faire soigner le bras !
En 1986, il restait encore deux ans à attendre avant que Summerslam fasse son apparition, mais il est certain que si ce show avait existé, Hogan vs Orndoff en aurait été le main event cette année-là. Au lieu de cela, ils furent placés en tête d'affiche de The Big Event organisé au CNE Stadium de Toronto, au Canada, le 28 août 1986. Ce show fit salle comble, avec une foule de 64 000 personnes, et la WWF empocha 1,1 million de dollars en droits d'entrée, ce qui constitua un record à l'époque. Ce spectacle, durant lequel Hogan battit Orndoff par DQ, fut diffusé plus tard par la Coliseum Home Video.
Le dernier duel de cette feud eut lieu dans une cage, le 3 janvier 1987, au cours d'un épisode de Saturday Night's Main Event, et ce fut l'un des plus grands matchs en cage de la période dite des « barres bleues ». L’affrontement finit sur une égalité après que les deux hommes ont grimpé en même temps en haut de la cage et atterri tous deux sur le sol au même moment. Un premier arbitre leva la main de Hogan en signe de victoire. Un autre, celle d'Orndoff. Le combat redémarra, Hogan empocha la victoire et remporta la feud.
Perché !
Tom Magee, le Hulk Hogan nouveau est arrivé. Ou presque
Hulk Hogan avait beau être à l'époque le plus connu de tous les athlètes de l'histoire du catch, McMahon pensait qu'il se passerait peu de temps avant que le besoin d'un nouveau champion se fasse sentir. Vince appréhendait le moment où Hogan perdrait de son aura et de sa puissance. Fait amusant, l'une de ses peurs portait sur le fait que Hulk Hogan… perdait ses cheveux. Il demanda même à Roddy Piper et au commentateur heel Jesse Ventura de ne jamais mentionner la calvitie du top guy à l'écran.
Technique imparable : puisque ni Piper ni Ventura ne mentionnaient sa calvitie, personne parmi les fans ne pouvait savoir que Hogan perdait ses cheveux !
Il commença donc à rechercher un possible remplaçant. Le numéro du 21 avril 2003 du Wrestling Observer rapporte que McMahon pensa avoir un jour trouvé la perle rare en la personne de Tom Magee, alors entraîné par Stu Hart. À lire son curriculum vitae, on pouvait croire qu'il serait la plus grande star que le business ait jamais connue. Mesurant 1m95 pour 125 kilos, il était suffisamment jeune (24 ans) pour rester le pilier de la compagnie jusqu'en l'an 2000, et à 38 ans, il disposerait encore de quelques belles années de carrière devant lui. Il avait gagné une fois le concours de l'homme le plus fort du monde, et était quadruple champion d'haltérophilie au Canada avec un record de 260 kilos au développé-couché et 390 kilos au squat. Sa forte musculature combinée à un tour de taille relativement petit lui avait valu de remporter plusieurs concours de bodybuilding. Il disposait également de capacités certaines en gymnastique, en boxe et était ceinture noire de karaté. Il était capable de réaliser des Backflips au milieu du ring, et de retomber sur ses pieds après une souplesse arrière. Il avait tout : la force et l'agilité. Il ne lui manquait malheureusement qu'une seule chose : des compétences de catcheur.
Pourtant, même après l'amputation de sa jambe gauche, il était capable de prouesses époustouflantes.
L'histoire de la WWF est parsemée d’athlètes au physique impressionnant, mais absolument dénués de talent. Malgré tout, grâce à de sérieux pushes, McMahon réussissait toujours à en faire de l'argent. Mais ce ne fut pas le cas pour Magee, qui ajoutait à l'incompétence dans le ring un manque total de charisme, Dave Meltzer allant jusqu'à dire de lui qu'il était « presque efféminé dans le ring ». Les fans n'accrochèrent jamais au personnage. Mais comment Vince McMahon a-t-il pu se tromper aussi lourdement sur son compte, et ne pas réaliser que son « next big thing » n'était en fait qu'une cause perdue dans le milieu du catch ?
Pour le comprendre, il faut revenir à ses débuts à la WWF, lors des enregistrements du 6 octobre 1986 à Rochester, NY. Ce soir-là, Vince était là pour examiner en personne la performance de Magee. Lorsque les fans admirèrent cet énorme catcheur réaliser un backflip pendant son entrée, ils crurent bien avoir affaire à la nouvelle superstar de la WWF. Il fut opposé à un heel de milieu de carte dans un match qui fut encore plus spectaculaire que son entrée, et certainement le meilleur de tous les affrontements de ce show. Vince était tellement excité qu'il criait « Voilà mon prochain champion ! » devant le moniteur sur lequel il suivait les évolutions de sa recrue. Vince et Pat Patterson l'encensèrent à son retour dans les coulisses. Même le commentateur sportif local Bob Matthews écrivit plus tard dans un papier que Magee était le débutant le plus impressionnant qu'il ait jamais vu. Comme McMahon, il le qualifia de « probable remplaçant de Hogan ».
Le Hulkster coûtait trop cher en t-shirt.
Tom « Megaman » Magee fut alors booké dans les house shows de troisième catégorie afin de parfaire son entraînement avant un gros push programmé pour l'année suivante. Il fallut près d'une année pour que la WWF réalise qu'elle n'était que face à une attraction d'un soir, et non contre un catcheur capable de s'installer sur la durée. Encore une fois, comment purent-ils se tromper aussi lourdement sur son compte lors de ses débuts à Rochester ? La réponse réside certainement en la personne du type qui était opposé à Magee lors de son premier match. Alors que les fans, Vince McMahon et Pat Patterson étaient obnubilés par le Power House Magee, ils ne portèrent aucune attention à son adversaire du soir. Vince McMahon avait pourtant – et comme souvent – raison, il se trouvait bel et bien devant son futur champion. Seulement celui-ci n'était pas Tom Magee, mais cet autre virtuose qui se révélerait plus tard être « the best there is, the best there was, and the best there ever will be ». Bret Hart.
The best he was not yet
Quand WrestleMania devient le Superbowl du Catch !
L'expérience Magee se révélant aussi concluante que le fut le premier voyage du Titanic, la WWF se concentra sur WrestleMania III. Alors que le match NFL vs AFL entre les Baltimore Colts et les New York Jets de 1969 fut celui qui acta la métamorphose de la finale de la saison de football en la folie SuperBowl que l'on connaît aujourd'hui, ce fut la troisième édition de WrestleMania qui transforma la « super carte » de la WWE en véritable Superbowl du catch. Celle de 1987 fut la première à présenter un dream match en main event du show. Celui-ci opposa Hulk Hogan, qui n'avait plus jobbé depuis 1981, à son ancien rival et nouveau meilleur ami, André The Giant, qui, ayant très peu jobbé au cours de sa carrière, était considéré comme invaincu par les fans.
Mais ouais, quoi ! C’est ce que je me tue à dire aux collègues du Balto depuis des années ! Dédé, il était comme tous les français : il aimait pas jobber. Les 35h ont mis notre pays à genoux, même sur les rings. Ressers-moi un ptit blanc, Nico, mais pas plus haut que le bord.
Les graines de leur rivalité furent plantées (encore !) lors d'un segment Piper's Pit. Au cours de ce dernier, en présence d'André, le président de la WWF, Jack Tuney, remit à Hulk Hogan une coupe récompensant son règne de trois années consécutives. La semaine suivante, ce fut au tour d'André de se voir remettre un trophée pour avoir été le seul catcheur invaincu de toute l'histoire de la compagnie. À ce moment-là, Hogan fit son entrée sur le plateau et le Géant se retira. À l'épisode qui suivit, Jesse Ventura, qui était alors l'invité de Roddy Piper, promit qu'il amènerait le Français avec lui la semaine d’après si Piper invitait de nouveau Hulk Hogan. Pendant ce segment, André The Giant, accompagné de son manager heel Bobby Heenan rappela, qu'il n'avait jamais bénéficié d'une opportunité pour le titre, agrippa Hogan au col et lui arracha le crucifix qu'il portait autour du cou. Hogan accepta son challenge. La feud entre la force irrésistible Hulk et la masse inamovible André était lancée.
Un autre des matchs principaux sur la carte mettait en scène « Rowdy » Roddy Piper contre « Adorable » Adrian Adonis. Leur feud débuta en plein été 1986, au retour de Piper qui avait pris quelques mois de congés après Wrestlemania II. Pendant son absence, Adrian Adonis avait lancé son propre segment télévisé nommé « The Flower Shop ». Il avait également engagé « The Cowboy » Bob Orton comme garde du corps. À son retour, donc, Piper se rendit compte qu'on lui avait retiré son plateau télévisé ainsi que son allié le plus proche, ce qui lança naturellement la feud. Au cours du mois de février, Piper annonça que quel que soit le résultat du match, ce duel, qui aurait lieu lors de WrestleMania III, serait le dernier de sa carrière (il souhaitait alors poursuivre sa carrière artistique au cinéma). Il combattit donc une dernière fois à la WWF, face à Adrian Adonis, dans un Hair vs Hair Match.
On entend parfois les fans se plaindre de l’abandon des gimmicks chamarrées. Et on a du mal à comprendre pourquoi.
Le troisième match d'envergure de ce show vit s'opposer le champion intercontinental Randy Savage à Ricky « The Dragon » Steamboat. Leur feud débuta à l'automne 1986, au cours d'un match entre les deux qui s'acheva sur une DQ, Randy Savage ayant assené un coup de cloche sur la tête de Steamboat. Il plaça ensuite la tête de Steamboat sur la barrière de sécurité, en dehors du ring, et exécuta un Double Hammer Axe depuis la troisième corde sur le cou du Dragon. Ce coup valut à Steamboat de souffrir d'un écrasement du larynx, et cette blessure le tint en dehors des rings pendant plusieurs mois.
Le show eut lieu au Pontiac Silverdome, le 29 mars 1987, et entra dans la légende comme le meilleur show de toute l'histoire du catch. Plus de 78 000 fans (ce chiffre est semble-t-il plus exact que les 93 173 spectateurs annoncés par la WWF) se pressèrent aux portes de l'arène. WrestleMania III fut acheté 441 000 fois, circuit de télévision fermé et ventes en pay per view confondus. La recette du spectacle fut de 1 599 000 $ et la WWF vendit pour 540 000 $ de produits dérivés ce soir-là. Ces chiffres explosèrent le record atteint au « Big Event » de Toronto, l'été précédent.
78 000 ou 93 000 personnes, le doute subsiste. Mais si un gentil lecteur veut bien se dévouer pour compter…
Lors du premier match, Tom Zenk et Rick Martel battirent Don Muraco et Bob Orton. Hercule Hernandez et Billy Jack Haynes s'affrontèrent jusqu'au double count out. Au cours d'un 6-man tag team match mixte, Hilbilly Jim et les catcheurs nains The Haïti Kid et Little Beaver, s'imposèrent face à King Kong Bundy, Little Tokyo et Lord Littlebrook. Harley Race pinna The Junk Yard Dog au cours d'un match à l'issue duquel le perdant devait s'incliner devant le gagnant. Greg Valentine et Brutus Beefcake triomphèrent des frères Rougeau. Après le match Greg Valentine, accompagné de Dino Bravo, se retourna contre son partenaire. Roddy Piper gagna face à Adrian Adonis. Danny Davis, Bret Hart et Jim Neidhart battirent Tito Santana, Davey Boy Smith et le Dynamite Kid. Butch Reed pinna Koko B. Ware. Dans l'un des plus grands matchs de toute l'histoire de WrestleMania, Ricky Steamboat battit Randy Savage pour le WWF Intercontinental Title. The Honkytonk Man défit Jake "The Snake" Roberts. Nikolai Volkoff et The Iron Sheik battirent The Killer Bees par disqualification en raison d'une intervention de Jim Duggan. Enfin, au cours du main event, Hulk Hogan bodyslamma et pinna André The Giant et conserva son titre mondial.
L'histoire ne le dit que trop rarement, mais on voit bien sur cette image que le Hulkster en a profité pour lui mettre un doigt dans le cul!
Après WrestleMania III, Hogan était fermement implanté comme WWF Champion. Une fois son triomphe acquis contre André, il était difficile de lui imaginer un adversaire sérieux au sein de la compagnie.
Si vous avez manqué les premiers épisodes:
50 ans d'histoire de la WWE
2. La révolution Vince McMahon Junior (1982 – 1985)
3. Premier pay per view (1985 – 1986)
4. La légende Hulk Hogan (1986 – 1987)