Le meilleur d’entre tous les Hart

I am the best there is, the best there was, the best there ever will be.

Bret Hart

 

En attendant WrestleMania, quoi de mieux que de se pencher sur la carrière de ceux qui en ont écrit les plus belles pages? Aujourd'hui, toujours dans le cadre de notre concours du catcheur le plus influent de l'histoire de la WWE, nous proposons à nos lecteurs de revenir sur les exploits d'une légende de la discipline : Sa Majesté Bret Hart en personne.

 

 

Le plus influent de tous, vous en déciderez. Mais au concours du mec qui à l'air ultracool malgré un costume de scène rose, y a pas photo.

 

 

Les dix catcheurs les plus influents de la WWE (4/10) :

Bret "The Hitman" Hart

 

I am the best there is, the best there was, the best there ever will be.

Bret Hart

 

En attendant WrestleMania, quoi de mieux que de se pencher sur la carrière de ceux qui en ont écrit les plus belles pages? Aujourd'hui, toujours dans le cadre de notre concours du catcheur le plus influent de l'histoire de la WWE, nous proposons à nos lecteurs de revenir sur les exploits d'une légende de la discipline : Sa Majesté Bret Hart en personne.

 

 

Le plus influent de tous, vous en déciderez. Mais au concours du mec qui à l'air ultracool malgré un costume de scène rose, y a pas photo.

 

 

Les dix catcheurs les plus influents de la WWE (4/10) :

Bret "The Hitman" Hart

 

 

Avant de commencer : la liste des dix nominés pour lesquels il vous faudra voter en fin de concours.

 

 

Stone Cold Steve Austin
John Cena

André le Géant
Bret Hart
Triple HHH
Hulk Hogan
Shawn Michaels
The Rock
Bruno Sammartino
The Undertaker

 

 

The best there is, the best there was, the best there ever will be.

 

La catchphrase de Bret Hart est la seule qui m'interpelle vraiment parmi toutes celles (et elles sont nombreuses) qui habitent l'univers de la WWE. Et si elle me tourmente autant, c'est essentiellement parce qu'aujourd'hui encore, je me questionne pour savoir si c'est réellement un gimmick ou si ce n'est pas simplement la vérité crue et nue.

 

Passons vite sur les titres, pourtant nombreux, qui jalonnent sa carrière : il fut cinq fois champion du monde pour Vince McMahon, après avoir porté deux fois la ceinture par équipe et autant de fois la ceinture intercontinentale à une époque où elle récompensait celui que les catcheurs considéraient comme le meilleur d'entre eux. Ce palmarès riche et varié ne dit pas tout du talent du bonhomme, mais il reflète tout de même aussi bien ses incomparables qualités dans le ring que sa capacité à incarner, des années durant, le top guy de la fédération.

 

 

Et songez que si seul le palmarès compte, c'est le beau-fils qui l'emportera haut la main.

 

 

Mais s'il y a bien une chose qui me fascine, c'est le parcours de Bret à WrestleMania, qui constitue en lui-même un parfait résumé de la carrière du Hitman et condense en très peu de matchs tous ses exploits. Avant toute chose, je tiens à vous préciser que j'exclus des grands duels de Bret Hart au Biggest Stage le come-back de Wrestlemania XXVI qui était un match pénible et sans relief, plus destiné à mettre en scène d'une manière thérapeutique et psychanalytique sa réconciliation avec Vince McMahon qu'autre chose. Mais prenons sa carrière à rebours et commençons par sa dernière vraie apparition à Mania, en 1997.

 

WrestleMania 13 : Bret Hart entre dans le Rosemont Horizon de Chicago, le public est chauffé à blanc, la foule l'acclame. Son adversaire du soir est un jeune talent prometteur qui a déjà un peu attiré l'œil des suiveurs avertis : « Stone Cold » Steve Austin. Les fans de celui qui deviendra la top star de la WWE savent que le garçon a le potentiel pour aller loin : son travail en tant qu'Hollywood Blonde avec Bryan Pillman a marqué les esprits et quelques-unes de ses interviews à l'ECW ont donné le frisson aux amateurs de catch indépendant. Le Texas Rattlesnake pourrait bien être le Next Big Thing pour la WWF d'alors. Il reste à le prouver ce soir-là. Austin est un excellent heel, à l'ancienne, confiant dans ses capacités, pas du genre de ceux qui s'autorisent des fantaisies frimeuses dans le ring pour inciter le public à les applaudir tellement ils sont bons dans ce qu'ils font. Non, Austin est un vrai dur à cuire, un bad ass de première, qui ne sort pas de son registre juste pour le plaisir d'avoir d'une pop éphémère. La stipulation du match est relativement simple : seule une soumission peut désigner un vainqueur.

 

 

Les Submission Matchs ont fait beaucoup pour la popularité de la WWE.

 

 

Vingt-deux minutes plus tard, Hart a livré l'un des meilleurs matchs de toute l'histoire de l'industrie du catch : impeccable en terme de style et surtout une performance incroyable puisqu'il sort du stade sous les huées de la foule tandis qu'Austin, le visage masqué par le proverbial « Crimson Mask », est acclamé, inanimé au milieu du ring : il n'a pas tapé pour abandonner et a héroïquement succombé de fatigue. En terme de storytelling et de psychologie dans le ring, personne n'a jamais réussi mieux. Double turn en vingt-cinq minutes, sans un seul mot prononcé, ça n'avait jamais été fait auparavant, et n’a jamais été réédité depuis. Bret Hart a réussi à donner à celui qui sera la tête d'affiche de la compagnie dans les années à venir son meilleur match.

 

 

– Abandonne, ou je te fais la deuxième prise de finition de la famille Hart…

– Hein?

– Ok, tu l'auras voulu.

– Putain, mais de quoi tu parles?

– Prouuuuuuut!

 

 

WrestleMania XII : match de championnat pour le titre mondial. Shawn Michaels et Bret Hart délivrent un Iron Match, suivi de prolongations aux termes desquelles le Heartbreak Kid devient champion du monde pour la première fois. The Excellence of Execution dans ses œuvres pendant soixante et une minutes : ce soir-là, Bret Hart a « fait » littéralement de Shawn Michaels le Top Guy de la compagnie qui l'emploie. Au passage, un Iron Man Match de soixante minutes en main event de WrestleMania : jamais fait auparavant, jamais réédité depuis.

 

Continuons l'inventaire avec WrestleMania XI : un match de soumission contre Bob Backlund qui pourrait paraître anecdotique, mais ne l'est pas tant que ça. C'est en effet l'une des premières fois que la WWF mettra en scène ouvertement un choc des générations entre deux catcheurs issus d'époques différentes, une formule qu'elle a de nombreuses fois rééditée depuis, mais n'avait que très peu expérimentée auparavant.

 

 

Msieur l'arbitre… On va peut-être en rester là. Je viens de le toucher, et mes mains sont en train de devenir rose.

 

 

Wrestlemania X, enfin, le Biggest Stage of Them All qui est définitivement marqué de l'empreinte de Bret Hart : un main event de dix minutes qui le voit triompher de Yokozuna pour le titre, mais surtout, un opener fantastique, véritable « Wrestling clinic » de vingt minutes qui le voit perdre contre son propre frère. Jamais, avant Bret Hart, un catcheur n'avait disputé deux matchs individuels à WrestleMania, encore moins en perdant un match d'undercard avant de remporter le main event (si l'on ne tient pas compte de Yokozuna un an plus tôt, le sumo ayant succombé en quelques instants à Hulk Hogan après être venu à bout dans un premier temps de… Bret Hart. Ni de WrestleMania IV, théâtre d’un tournoi King of The Ring). Là encore : jamais fait auparavant, ou presque, jamais réédité depuis.

 

 

À l'époque, Bret avait un peu grossi. Mais on le reconnaissait facilement grâce à sa tenue de scène rose.

 

 

Je sais que certains esprits chagrins diront que Wrestlemania X vaut surtout pour son fantastique Shawn Michaels vs Razor Ramon. C'est vrai que ce match est un autre « instant classic », le premier Ladder Match télévisé de l'histoire de la WWF, une innovation majeure qui a changé la face du business. Ce que l'on sait moins, en général, c'est que le concept de Ladder Match a été inventé par Stu Hart au Canada, et que c'est Bret Hart lui-même qui a proposé à Vince McMahon de mettre en place cette stipulation et insisté pour que le premier match à l'échelle ait lieu en house show entre lui et HBK, histoire de lui montrer quelques-unes des possibilités d’un tel affrontement. Bret Hart est donc aussi directement à l'origine de cette stipulation aujourd'hui monnaie courante.

 

 

Bret n'a pas seulement inventé le Ladder Match. Il est aussi à l'origine de la prise de soumission qui consiste à introduire sa tête dans le thorax de son adversaire et de lui manger les poumons. Seulement autorisé en No DQ.

 

 

Enfin, je ne peux pas terminer sans évoquer, même rapidement, le Montreal Screwjob. Chacun dans cette histoire à son avis sur la question. Bret Hart a-t-il eu raison de refuser de donner la ceinture ce jour-là ? Vince McMahon a-t-il fait le meilleur choix en montant ce subterfuge en direct ? Shawn Michaels a-t-il trahi Bret en concluant le match sans respecter le scénario prévu ? Personnellement, j'ai choisi mon camp depuis longtemps : le propre du catch, c'est la clé de la sécurité des compétiteurs et elle réside justement dans la confiance mutuelle que deux types s’accordent.

 

Mais peu importe, là, n'est pas le problème. Si, en 1997, Bret Hart voulait quitter la WWF et ne voulait pas abandonner la ceinture à Montréal face à Shawn Michaels, c'est pour deux raisons. La première, celle de son départ, était qu'il souhaitait évoluer au sein d'une compagnie qui proposait un produit qu'il n'avait pas honte de montrer à son fils de sept ans et qu'il était donc opposé au virage éditorial « sexe et violence » qui mènera à l'Attitude Era. La seconde est qu'il ne voulait pas vraiment donner la ceinture à un connard cocaïnomane et mégalomane qui n'avait aucune gratitude envers ce qu'il avait réalisé pour faire de lui une star.

 

Une chose est sûre, Bret Hart avait peut-être tort le 9 novembre 1997, mais l'histoire lui a donné raison depuis que la WWE a fait du PG son mot d'ordre et que Shawn Michaels clame qu'il a changé en rencontrant Dieu.

 

 

– Bret, tu regardais vraiment la WCW avec ton gamin de 7 ans?

– Oui.

– Dieu n'aurait pas trop apprécié qu'un enfant de cet âge assiste à un spectacle où les gros mots sont légions, la violence omniprésente et surtout où la foi est singulièrement absente. Jesus disait d'ailleurs que…

– Shawn, finalement, je crois que je te préférais en connard cocaïnomane et mégalomane.

 

 


Publié

dans