12 Clowns

Si on a du génie, on ne fait pas de cinéma, on écrit un grand livre.

Michel Audiard

 

 

Latrell n’est pas cinéphile, il est navétophobe, nuance. Mais il éprouve une perverse fascination pour les films les plus pitoyables. Celui qui régale le forum par ses Chroniques de la Loutre ne pouvait donc pas rester longtemps sans plonger son museau dans l’effarante production de WWE Studios.

 

 

Cette loutre souffre pour vous, amis.

 

 

Nalyse de 12 Rounds

 

Si on a du génie, on ne fait pas de cinéma, on écrit un grand livre.

Michel Audiard

 

 

Latrell n’est pas cinéphile, il est navétophobe, nuance. Mais il éprouve une perverse fascination pour les films les plus pitoyables. Celui qui régale le forum par ses Chroniques de la Loutre ne pouvait donc pas rester longtemps sans plonger son museau dans l’effarante production de WWE Studios.

 

 

Cette loutre souffre pour vous, amis.

 

 

Nalyse de 12 Rounds

 

 

Première incursion des Otter's Chronicles hors du forum : de temps en temps, j'évoquerai un film contenant soit du catch, soit ayant pour acteur principal un habitué des rings. Pour commencer cette virée dans ce monde navrant, autant débuter par un gros morceau, peut-être le plus connu, je vais bien sûr vous parler de 12 Rounds de Renny Harlin !

 

 

Vendre la carrière du réalisateur plutôt que celle de l'acteur, ça en dit long sur la bankabilité de l’interpète de The Marine.

 

 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, petit aparté sur le réalisateur. Renny Harlin est un bon client, pas vraiment un cérébral. Il arrive à se faire rapidement un nom en mettant en scène le plus mauvais épisode de la série Die Hard, puis Cliffangher avant de tuer un studio (Carolco Pictures), sa carrière et celle de sa compagne de l'époque, Geena Davis, dans un affreux film de pirates dont vous n'avez jamais entendu parler (1) et l'abominable Au revoir, à jamais (avec une autre boite de production pour le coup).

 

La suite est nettement moins relevée avec un film de requins, Peur bleue, puis Stallone en pilote de Formule 1 — Driven — et un thriller avec Christian Slater en tête d'affiche en 2004. Le reste ne mérite même pas d'être évoqué.

 

 

Et en plus, il a la gueule d'Alexandre Delpérier.

 

 

C’est donc un sacré winner qui se charge en 2008 de tourner pour WWE Studios 12 Rounds, avec notre Johnny boy préféré en guise de Bruce Willis.

 

L’action se passe à la Nouvelle-Orléans et débute sur la filature d'un terroriste connu des services de police, Miles Jackson, qui doit vendre des armes à un certain groupe de méchants garçons. Le FBI a choisi de faire de l'acheteur potentiel un indic, en échange de la libération de son frère. Le problème de cette filature réside dans le mauvais commandement des principaux inspecteurs. En effet, ils ne trouvent rien de mieux que de faire suivre un type dont ils pensent que c’est peut-être Jackson, sans voir son visage et donc sans pouvoir l'identifier, alors qu'ils ont plusieurs agents postés sur le parcours. L'un d'entre eux aura cet évident constat : « Je ne peux pas voir son visage, je suis derrière lui ». Bien raccord avec la cathphrase de John Cena !

 

Tiens, où est il celui-là ? Eh bien, il est chez lui, s'appelle Danny Fisher et s’apprête à partir patrouiller avec son collègue noir Hank (dont on peut déjà deviner le sort) mais histoire de nous montrer d’entrée de jeu tout son talent de flic, passe d’abord quelques minutes à chercher son badge dans sa maison. Moi, je trouve ça assez effrayant qu'un officier de police, chez lui, n'arrive pas à mettre la main sur une des seules choses qui comptent avec son arme de service. On va dire que je pinaille, peut-être.

 

Miles, joué par Aiden Gillen que vous avez peut-être vu en maire de Baltimore dans The Wire et en Petyr Baelish dans Game of Thrones, continue sa balade dans Bourbon Street, fait chier deux joueurs d'échecs en intervenant dans la partie et est pour le FBI le diable incarné.

 

 

L'horrible bonhomme!

 

 

Revenons aux deux flics, John Cena et machin. Ce dernier fait preuve d'une énorme finesse en demandant à John, aka Danny Fischer, bravo, s'il compte épouser la blonde qui lui sert de copine. John lui répond qu'ils n'ont que deux semaines de vie commune. Je savais qu'ils allaient vite aux Etats-Unis mais alors là ! Le FBI, étant à la masse, a réussi à perdre la trace de Miles alors qu'il était juste devant un agent (on bossera le cours sur la filature les mecs, hein) et fait donc appel au New Orleans Police Department pour l’aider à chercher le truand, dont ils ne possèdent comme uniques images qu’une vidéo de boite de nuit et l'habituelle fiche de détenu.

 

Les séquences s’enchaînent et on apprend que l'indic est un agent double. Il s'allie avec Miles car celui-ci lui a fait croire qu’il avait fait évader son frangin… mais non, ce n'était qu'une ruse du machiavélique terroriste ! Il n’a fait évader personne ! Il tue l’indic, non sans avoir récupéré les diamants servant d'échange à la vente. Bref, il a gardé les armes, chopé des diamants et buté un mec, l’enfoiré ! Notons qu’il n'y a eu personne au FBI pour prévenir l’indic, qu'il arrive sans voiture, les mains dans les poches en sifflant «old McDonald had a farm» ? Miles est récupéré par sa copine, à qui il offrira les poneys avec les cailloux… ok.

 

A un croisement, John Cena reconnaît la fille au volant et après une petite hésitation, décide de faire un contrôle de routine. Je précise que Johnny l'a identifiée grâce à la vidéo. La fille aurait pu être n'importe quelle gourdasse remuant son popotin sur les Black Eyed Peas mais il a un doute. Le contrôle ne se passe pas super bien, forcément : Miles était caché dans le coffre et au moment où les flics demandent à la nana de l’ouvrir, il sort de sa cachette et tire sur le collègue de John. Rassurez-vous, Hank ne meurt pas, il prend juste une balle dans le cul. Ce qui est assez ridicule et devrait lui valoir quelques surnoms bien débiles à la brigade.

 

Nous avons enfin notre première poursuite, ça dure cinq petites minutes de bang bang où Cena a un GPS dans le cerveau vu qu'il connait la ville comme sa poche, et traverse les différents pâtés de maisons, mais il perd son arme à cause d'un chien. Oui, un chien. En devinant où se rend le couple de gredins, il détache la remorque d'un hors-bord et arrive à lui faire percuter la voiture, provoquant ainsi la sortie des amoureux. Malheureusement, Erica n'a pas vu Destination Finale et est écrasée par une voiture passant par là. Miles est finalement arrêté et jure de se venger en fixant un John Cena impassible.

 

 

– Je vais te faire crever comme un chien, John. Je vais violer ta femme, brûler tes enfants et manger ton facteur.

– Tu n’auras toujours pas mon respect, punk.

 

 

Comme très souvent dans ce genre de fiction, nous faisons un bond temporel qui nous amène, ici, un an tout pile après ces événements. John et Hank sont passés détectives. Le premier est souvent tête en l'air, au point d'oublier de réparer les fuites, ce qui l'énerve quand le plombier lui fait cette réflexion. Molly — la même gonzesse qu’il y a un an — est en colère et préfère se barrer, laissant les hommes seuls. L'ouvrier aura cette belle phrase « si ta femme est sous le lavabo, c'est une femme à garder » qui, on est bien d'accord, n'est pas claire du tout.

 

Mais John n’a pas le temps de rétorquer « fous-toi une sonde dans le fondement, gros lard » vu que son téléphone sonne. Surprise, c'est Miles! Merde! Qui lui annonce qu'il a une bien jolie femme, que c'est pas sympa de la rendre furieuse et qu'il peut la consoler vu qu'elle est devant lui! Oh! John abandonne Phil le plombier et se précipite vers sa voiture qui s'enflamme devant ses yeux. Miles lui annonce son plan. Mais d'abord il explique qu'il n'aura plus à se préoccuper de la fuite d’eau et que Philou ne mangera jamais ses côtelettes de porc vu qu'il fait exploser la maison aussi. C'est plus rigolo de ne faire le jeu qu'avec un seul slip sûrement déjà bien humide. John aura donc douze épreuves à effectuer dans la journée s'il veut revoir sa femme vivante. Ah oui, Miles ne le prévient que maintenant qu'il a l’intention de la kidnapper.

 

Après avoir tenté laborieusement de rattraper sa femme partie via le ferry qui traverse la baie de la Nouvelle-Orléans, John a l’idée de génie de lui téléphoner. Arf, c’est Miles qui répond au téléphone de madame Cena et annonce que le prochain round est maintenant : John doit trouver, dans quinze minutes, un portable qui sonnera en ville. Où ça ? Miles ne le dit pas, mais il y a un indice à l’endroit de leur première rencontre. Hum, déjà pourquoi annoncer qu’il y aura douze épreuves si tu passes directement à la troisième? Ce n'est pas vraiment du jeu de proclamer ce chiffre si tu te déclares vainqueur des deux premières (Miles considère qu’il a gagné les deux premiers rounds, ceux de l’explosion de la maison de John et du kidnapping de sa grognasse). Quoi qu’il en soit, John promet de l'attraper et de lui faire bouffer ses couilles.

 

Là, on a un grand moment de cinéma et de mise en scène. John et Hank sont sur les lieux indiqués par Miles. La caméra tourne autour de John, des voix off résonnent et demandent où est Molly, on entend du souffle, des gens qui cherchent, des rideaux qui prennent le vent. Puis, enfin, la délivrance, Hank, le collègue, trouve une inscription sur un mur et dit « ça ne date pas de Katrina, c'est la date du jour ». Oui, parce que sinon personne n'est venu dans le coin taguer un truc genre « I will not die » ou « fuck you Hurricane » ? L'indice est assez simple : une latitude et une longitude qui nous donnent… la caserne des pompiers où travaille le frère de John ! Hank est surpris de l'intelligence et de l'intuition de son collègue, qui a compris ce que signifiaient les chiffres. Moi aussi ça me surprend de la part de Cena.

 

 

– 5-16-8 X 29/90 = 57.03 ou 1355 !! Fastoche ! Prends ça Will Hunting!

 

 

Le quatrième round consiste à sortir deux coffres à la société de crédit de la Nouvelle-Orléans qui subit un incendie. Les codes sont sur le portable qu'il a récupéré… Putain que c'est compliqué comme plan. Le FBI vient à la rencontre de Johnny et propose plus que timidement de lui fournir aide et conseil.

 

Il est assez étonnant de voir les mêmes hommes qui géraient la filature se sentir pousser des couilles alors qu'ils ont foiré leurs dernières rencontres avec Miles Jackson. John Cena arrive à la salle des coffres et récupère les lots sauf que… chacun a un minuteur qui défile, c'est le cinquième round et il reste sept minutes pour aller à un point B situé à quatre kilomètres de là, trouver le coffre qui ne contient pas la bombe et jeter l'autre.

 

Mais, il passe déjà deux minutes à élaborer un plan pour sortir de la banque : sauter par la fenêtre du septième étage à l'aide d'une lance à incendie. Le chrono est bien gentil, il n'a pas compté le temps de parole vu que, lorsque John grimpe dans un camion de pompiers, il reste quatre minutes. John fonce dans le tas et tout y passe : des motos, une terrasse, des voitures. La scène dure bien plus de quatre minutes, c'est dingue.

 

Une fois John arrivé à bon port, les deux minuteurs indiquent 00:00:00. Pas grave, ça saute pas. John tâte les deux boîtiers pour savoir lequel est enclenché et émet de la chaleur (là c'est moi qui interprète les geste) et balance le mauvais dans la rivière. Habituellement c'est à 00:00:00 que ça pète, là non. Bon. John, joueur demande la prochaine épreuve. Ce type est maboul, putain. T'en trouveras une autre, de meuf ! Je suis sûr que tu peux le faire !

 

 

Une adulte de préférence, John. Une adulte.

 

 

John ouvre le coffre restant et découvre l'indice : l'Hotel Monteleone où Miles se trouvait sur le toit, il y a pas cinq minutes. Le FBI fait son chef dans le hall et inspecte une chambre où Molly était retenue prisonnière il y a peu. Encore une séquence émotion où des images de sa femme lui viennent en souvenir. En regardant les vidéos surveillance, on voit Miles indiquer qu'ils sont toujours dans l’hôtel. John fait la connaissance d’un gardien corpulent prénommé Willy. Les deux se dirigent vers l'ascenseur de service et se font conduire au toit. Sauf que rien n'arrive comme il faut dans ce film et l'élévateur se bloque. Dans le boîtier du téléphone, Miles accompagné de Molly indique le sixième round. Une minute pour sortir de l'ascenseur par le toit. Un seul survivant possible. On assiste alors à la sordide mort de Willy, gros comme un pilier maori à la retraite et amateur de saucisses, qui n'aurait jamais du être là. Le round est perdu. Mais il faut dire que la bombe a lâché avec quelques secondes d'avance sur le temps. Un vrai bâtard ce Miles.

 

Le FBI veut pister Miles mais ce dernier ne se laisse pas faire et devine que le FBI le suit. Sauf que Miles est un peu con et parle à voix haute dans un bus… Mais tout le monde fait comme si il ne se passait rien d'anormal, pourtant il parlait de la mort de Willy, c'est pas anodin quand même un mec qui parle calmement de ce sujet ? Bref, tout le monde s'en branle. Et après trois cartes Sim pour dérouter l'écoute, il donne le septième indice. Le chef du FBI dit quand même, avec un certain aplomb, « Nos bureaux n'ont réussi qu'une seule fois à le mettre sur écoute, mais cette fois j'y crois ». Mais… Mais punaise, il vient juste de vous blouser ! T'es complètement idiot ou quoi ? J'en reviens pas…

 

 

La répartie ultime du chef du FBI à son second.

 

 

Miles rappelle John, et dit que le FBI l'aide trop, c'est pas équitable, ses chances sont de 50/50 ! Et dans un énième plan lent de contemplation de l'environnement du lieu de rendez-vous, John se rend compte que le bus devant lui porte le numéro 5050 ! Oh oh oh !! Et dedans se trouve Molly portant une bombe. Merde. C'est con. Miles est aussi dans le bus, et comme la dernière fois, tout le monde semble s'en foutre même quand John se retrouve menotté à une barre du bus. Le plan est nettement plus compliqué : il doit laisser partir Miles avec Molly. C'est complètement con. Surtout que Miles garde son pouce sur le détonateur qui, si il l’enlève, enclenchera la bombe en deux étapes. D'abord la mort de Molly via un pic qui lui perforera le cœur puis l'explosion du bus. Je me suis repassé la scène une dizaine de fois pour que je comprenne vraiment. Je ne vois pas l’intérêt sauf faire chier et bouffer le temps.

 

A partir de cette première confrontation, où Miles trouve et détruit le micro que portait Johnny Boy, je doute qu'on arrive aux dix rounds. Surtout que Miles donne les raisons de sa venue en face de lui, et je ne comprends pas que personne ne lève un sourcil dans ce bus, il leur faut quoi à la Nouvelle Orléans ? Ils se sont habitués aux morts ? Et parler de bombe dans un bus, c'est pas comme dans Speed, comme le dit l'affiche ! Putain tout se recoupe.

 

John entend tout le plan du FBI, grâce à son oreillette, et apprend que le FBI veut buter Miles avec des snipers, forcément, à la dernière seconde, John baisse la tête de son ennemi. Et là, je me suis demandé si il ne pouvait pas tout simplement lui dire de se planquer un peu. En toute logique, le FBI et son con de chef gueule un peu une fois le bus stoppé. John n’hésite pas a lui foutre une praline. Faut dire qu'il mérite. Le second chambre un peu en disant « Hey, vous avez un peu de sang ici. » Quelle insolence.

 

Hank arrive sur les lieux et annonce qu'il a une piste, console comme il peut John, qui tenait sa femme dans les bras, par cette phrase « Dis toi que t'as gagné le round ». Oh putain, le bon copain. Hank laisse John et part de son coté.

 

 

Si même les acteurs du film se foutent des spectateurs…

 

 

Le huitième round est bien pourri aussi: cinq numéros, un seul ne déclenche pas de bombe. C'est forcément perdu et donc entraîne le neuvième round : sauver les passagers d'un tram qui vient de perdre ses freins. Non, mais ils pouvaient l'appeler Speed 3 hein, tant qu'a faire. Et encore heureux qu'on ne se trouve pas à San Francisco. Par contre, je suis vraiment surpris de la vitesse que peux prendre un tram. Histoire de faire monter la pression, on nous montre un petit aperçu de la Nouvelle-Orléans et d'une fête foraine toute jolie, toute mignonne, sur le trajet du tram, comme par hasard.

 

John avec le flic rebelle, en voiture, a une idée. Je vous laisse deviner… Oui, se foutre devant et se servir des freins de la voiture pour ralentir le tramway. Je n'en peux plus, c'est absurde et ça ne semble pas marcher… John entre par la cabine du chauffeur, retente de freiner… alors qu'on lui a dit y a pas deux minutes que les freins étaient coupés, mais c'est pas possible ça. Alors, il décide de couper le courant, direct sur la ligne de guidage où circule de la haute tension. Encore une idée intelligente ça. Pisse dessus pour voir ?

 

Non, John a une nouvelle idée, faire péter directement le transformateur de la ville ! Ce qui fait couper le courant partout et baisse affreusement la luminosité de la ville en deux secondes, on se croirait au crépuscule ! Un sacré effet lumière vu que dans les instants qui suivent, on retrouve notre bonne lumière. Petite blague de flic « Ils ont décidé de couper le courant ». Pas con !

 

 

A la Nouvelle-Orléans, quand un transfo explose, c'est le soleil qui se couche. Faut pas s'étonner qu'une petite fuite engendre un ouragan.

 

 

A coté de ça, et pour garder la pression sur le spectateur intacte malgré les débilités de John Cena, la scène du tramway est entrecoupée de séquences avec Hank chassant un allié de Miles. Or, quand on retrouve John au téléphone et que sa Némésis dit « si ton dixième round c'est ton pote qui s'en prend au mien, alors le onzième c'est moi qui m'en prends à ton copain ». Ok. Bazarder deux rounds comme ça, c'est facile, les deux meurent. Au revoir Hank et ta balle dans le cul. Il reste une étape et si ce film a un mérite c'est de respecter numériquement son titre si on accepte les raccourcis rapides.

 

Le chef du FBI, ému de la mort de Hank, explique sa haine envers Miles. Il a volé des armes puissantes et tiré sur un avion de ligne partant d'Islamabad. Il ne reste qu'une voiture Majorette que le chef tripote tout le temps. OK c'est très bien, fallait peut être lui dire avant ça, histoire de savoir à qui on a affaire non ? Appel de Miles qui chante « Oh Danny Boy, One day we must say goodbye » car on arrive à l'heure pile de la mort de madame ! Ça alors c'est bien foutu ! Le douzième round est sauvé, Molly qui a une bombe qui se désarme avec le pouce de John ! Mais avant, John doit présenter des excuses à la femme morte de Miles. Putain mais quel tordu !

 

Un collègue de boulot de John l'appelle et dit que tous les numéros déclenchaient la rupture des freins du tram, ainsi que la vérité sur la mort de Willy. Ils pensent qu'il y a un plan derrière ça. Eh oui, en fait, tout ça n'était qu'une ruse. Willy était aussi convoyeur de fonds, donc Miles prend sa place, l'accident de l’hôtel a conduit à une fuite de gaz donc une zone de la ville est bouclée. Puis le tram et la coupure de courant enclenchent la procédure établie depuis Katrina, soit le transfert des fonds non protégés.

 

Et parmi la liste des lieux évacués ? L'institut de la monnaie et ses employés débiles qui expliquent, dans le détail, aux convoyeurs ce que contient leur cargaison. Sérieux, pourquoi ils font ça dans les films ? Vous imaginez ça dans la vie courante d'un convoyeur, chaque banque ou commerce qui lui dit « Hey, tu transportes 20 000 euros, prends en soin » avec un clin d'œil appuyé. Qu'est ce que je n'aime pas ça moi.

 

Et quoi d'autre à votre avis ? Ben un camion de pompiers pour transporter le fric, why not, comme il l'a proposé à John lors du cinquième round. Voilà le souci, il a tout planifié et a tout balancé en indice. Ça sent le plan final complètement foireux. Et en effet, dans un souci du détail, Miles trouve comme seul moyen de s'évader que de prendre l'hélico de l’hôpital en transportant l'argent volé, déjà passer nawakement par la lance à incendie des pompiers (moi, je ne cherche plus là) dans un sac mortuaire laissant couler l'eau…

 

Mais pourquoi il ne s'est pas barré en camion hors de la ville, loin… Pourquoi l'hélico ? Et que va faire John ? Et bien, Il arrive juste à temps sur le toit de l’hôpital, le chef FBI se prend une balle et John saute vers l’hélico en s'agrippant aux patins. On est enfin dans la confrontation finale où Miles sort de l'hélico pour tirer sur John qu'il rate et atteint uniquement le réservoir. Ils retournent à l’intérieur du véhicule, se battent sans faire basculer l'appareil piloté par Molly hein, c'est pas son métier mais elle se démerde avec tous les boutons. Une vraie championne. Mais elle parle et se plaint beaucoup, criant « Danny » « Ca va Danny? » « Oh Non » « Attention » tout le temps que dure cette bagarre finale ! Mais, mais, c'est affreux. La scène n'est déjà pas très intéressante au départ qu'on n'a pas besoin d'être parasité oralement par Molly.

 

 

Molly jouera prochainement dans un remake de la Grande Evasion.

 

 

Assommé, Miles décide de jouer sa dernière carte en enclenchant la bombe du bus qu'il a transférée dans l'hélico dans un « T'es KO » sanglant. Ni une, ni deux, John détache Molly et saute avec elle dans une piscine située sur le toit d'un hôtel voisin. Si, si. Et l’hélico explose avec Miles dedans.

 

Pour finir le film on a droit à une blague de John à un couple qui se prélassait dans un jacuzzi de l'hôtel « bah quoi, l'hélico a pris feu » et à un souhait de Molly de retourner au chaud à la maison. AH AH AH.

 

Que dire au final de ce film ? Scénaristiquement, le plan de Miles est très idiot. Pourquoi se foutre un flic sur le dos quand on peut, il me semble hein, gérer son casse tout seul ? Pourquoi, se mettre des épines dans le cul pour courir un semi marathon ? C'est assez dingue ça ! Je peux comprendre qu'il peut jouer avec John Cena, genre « Jaques a dit » comme Jeremy Irons avec Bruce Willis dans une journée en enfer (pour un but aussi crétin hein). Le pire pour moi étant les flics du FBI, je l'ai dit dans cette chronicle, mais qu'est ce qu'ils foutent dans leurs bureaux ? Jamais vu des nuls pareils.

 

La mise en scène laisse aussi à désirer. Pas dans les séquences d'action, Harlin a quand même du bagage avec la liste citée en préambule mais, purée, la romance ou la prise de conscience des événements, faut qu'il arrête direct avec les voix off, les flous artistiques et autres mouvements de caméra.

 

John Cena, lui, fait le boulot. On voit que ce n'est pas son métier premier, ni même second, qu'il serait meilleur à faire de la chaudronnerie mais il respecte ce qu'on lui dit, comme un robot avec le regard torturé. Ce n'est vraiment, et j'insiste, pas le plus à plaindre car il y a… MOLLY ! Elle ne parle quasiment pas du film (LA bonne idée) mais cette scène de l'hélico est vraiment un calvaire auditif, limite je préférerais voir un match de foot derrière un mec qui crie « Alleeeez » comme un demeuré. Tant qu'à balancer du naming, elle s'appelle Ashley Scott et n'a depuis que peu tourné. Enfin, dans deux épisodes de séries (un NCIS et un Experts : Miami) et c'est tant mieux.

 

Ce film est une série B acceptable en regardant de très loin, assez facilement sauvée par Aiden Gillen qui cabotine, certes, mais c'est le méchant donc ça passe, alors quoi dire pour conclure ? Eh bien des chiffres qu'aimeront les statisticiens du coin, selon IMDB que je chéris, ça a quand même coûté la bagatelle de 22 millions de dollars pour un gain de 12 millions. Une perte de dix, qui se rattrape sur le marché premier de ce genre de film, la vente de DVD. On comprend pourquoi la WWE continue ce filon mais je ne comprends pas l'idée d'un 12 rounds – 2 ou je ne sais quoi avec un catcheur encore moins expressif que Cena, Randy Orton. Je sens le calvaire prochainement.

 

 

Randy exprimant la victoire.

 

 

 

(1) Le film « l'ile aux pirates » a été budgété 98 millions de dollars et n'en a rapporté qu'un dixième. Geena Davis n’est restée dans les mémoires qu'en étant la mère de Stuart Little, vous savez là, la petite souris.


Publié

dans