Le bouclier de César

Qui veut faire à la hâte un très grand feu

Commence avec de faibles brins.

William Shakespeare, Jules César

 

Un Raw qui remue les fans et donne envie de se ruer sur le prochain ? Pas vraiment non. Mais de bons matchs et un début d’histoire comme on n’en avait pas vu depuis un moment, c’est déjà drôlement bien en ce moment ! C’est ce qu’on a eu ce lundi, en particulier avec un bouclier et un César (o).

 

 

Et pas mal de poil !

 

 

Nalyse de Raw du 26 novembre

 

Qui veut faire à la hâte un très grand feu

Commence avec de faibles brins.

William Shakespeare, Jules César

 

Un Raw qui remue les fans et donne envie de se ruer sur le prochain ? Pas vraiment non. Mais de bons matchs et un début d’histoire comme on n’en avait pas vu depuis un moment, c’est déjà drôlement bien en ce moment ! C’est ce qu’on a eu ce lundi, en particulier avec un bouclier et un César (o).

 

 

Et pas mal de poil !

 

 

Nalyse de Raw du 26 novembre

 

 

Vive le poil !

 

Retiens bien la leçon, lecteur imberbe de ce papier dont l’auteur n’a pas touché un rasoir depuis 20 ans : le poil ça vous change un homme. Titus O’Neil a eu les honneurs de l’opener de Raw cette semaine ; cela tenait bien sûr à la nature de son adversaire, Ryback en personne, mais les poils qui agrémentent désormais le visage de Titus lui donnent à mon sens une assurance qu’il n’avait pas en restant bêtement glabre. Il n’a pas servi de garde-manger sur pattes au monstre, à qui il a porté plusieurs coups – avant de se faire dévorer, car l’essentiel était bien sûr ailleurs.

 

Ryback est en effet resté dans le ring après le match, occupant la place jusqu’à ce qu’on lui donne un nouveau match de championnat. La sécurité est intervenue mais Vickie a finalement dû céder et lui accorder un match TLC à TLC (16 décembre). Voilà une négociation rondement menée, vite qu’on envoie Ryback à Notre-Dame-des-Landes, les CRS vont être surpris ! Ah non mince, y a pas d’aéroport… Bref, la stipulation TLC devrait permettre à Punk de l’emporter une fois de plus sans trop affaiblir Ryback (un heel intelligent sait toujours tirer avantage des objets mis à sa disposition). Tant mieux, parce que sinon cette fois il aurait fallu faire intervenir un bataillon de paras ou un troupeau d’éléphants pour venir à bout de l’affamé !

 

 

Ou moi !

 

 

Indians go home !

 

Montebourg a raison, il faut renvoyer ces salauds d’Indiens chez eux ! Enfin surtout le Great Khali à dire vrai. Il ne devait pas prendre sa retraite ou je ne sais quoi lui ? C’est Alberto Del Rio qui était de corvée de Khali ce lundi, et heureusement il l’a emporté assez rapidement et sur soumission. Qu’on ressorte le grand machin de temps en temps pour faire plaisir aux fans en Inde (tout ça parce qu’ils sont un milliard, je vous jure) passe encore, mais pitié qu’on ne lui donne plus jamais de vraie feud, y a déjà bien assez de trucs qui ne marchent pas en ce moment à la WWE !

 

La division féminine par exemple, encore et toujours. Quoi que je pense avoir compris cette semaine comment travaillent les bookers ; c’est comme certaines séries, les Griffin par exemple. Chacun sait que cette série est « écrite » par des lamantins, qui désignent des boules à idées dans leur bassin que les auteurs n’ont plus qu’à rassembler. Les divas c’est pareil, on en prend une au pif dont on ne sait jamais si elle est face ou heel, une autre à qui on va redonner son nom de famille tiens, et hop voilà un match Alicia Fox vs Tamina Snuka dont il n’y a hélas et comme d’habitude, vraiment rien à dire.

 

 

Et cette semaine notre concours de vignettes portera sur cet OVNI aperçu lundi soir, à vos légendes !

 

 

Un bouclier contre la médiocrité ?

 

Heureusement, heureusement, nous avons eu droit cette semaine à une explication du trio Dean Ambrose, Roman Reigns et Seth Rollins qui pourrait bien nous donner une stable et une histoire passionnantes. L’explication a pris la forme d’une interview enregistrée avec Cole, sans doute pour protéger la bande des réactions d’une foule forcément hostile et adepte des « what » à répétition ce soir, beurk. On ne compte plus les exemples d’événements restés inexpliqués (pourquoi le Nexus a attaqué le Taker déjà ?), ici on a non seulement une explication logique mais aussi le début de quelque chose.

 

Comme on s’en doutait le trio a ainsi nié travailler pour Punk. Non, ils se battent pour restaurer les valeurs et l’honneur de la WWE, rien que ça ! Une WWE qui ressemble trop souvent à leurs yeux à un concours de popularité (j’adore quand des heels reprennent les arguments d’une partie des fans !) et qui nécessite donc d’être protégée de l’injustice par un bouclier – the Shield, c’est leur nom. Et ça ouvre un paquet de possibilités ! Surtout si la bande attaque des heels et pas seulement des faces, devenant un groupe incontrôlable dont chacun devra se méfier… Même sans ça il y a de quoi faire avec trois catcheurs qui ont déjà leur style au sein du groupe et apparaissent très prometteurs. Quand on pense au trio McIntyre/Slater/Mahal, construit à la va-vite et sans idée derrière… On est nettement une classe au dessus ici, il n’y a plus qu’à espérer que les bookers persistent et nous racontent de belles histoires avec ce bouclier.

 

 

Bon, apparemment ce ne sera pas forcément des histoires drôles.

 

 

Interlude

 

Les semaines passent et la question demeure : à quoi peut bien servir cette histoire de bécots voire plus si affinités entre Cena et AJ ? À rien bien sûr, si ce n’est occuper un peu le Marine en attendant la Road to Wrestlemania et son starpower. On a bien eu une nouvelle scène dans le ring entre les deux roucouleurs, Vickie et Dolph, mais je vous renvoie à votre magazine télé préféré, rubrique soap, pour en savoir plus. Au moins Vickie a-t-elle booké un match pour plus tard dans la soirée, c’est déjà ça.

 

Autre match de transition, Kofi Kingston a affronté Tensai pour préparer son match de championnat annoncé à TLC contre Wade Barrett, qui était aux commentaires. Kofi a dominé les débats contre un big man, prémisse de l’opposition de styles qui nous attend au PPV. J’espère que Kingston et Barrett auront un peu de temps pour développer un beau match à cette occasion, ils peuvent sans doute nous offrir un très beau spectacle.

 

 

C’est là qu’on voit qu’un soap c’est finalement plus dur à écrire qu’un porno.

 

 

Astérix contre Kirikou

 

Nous avons ensuite retrouvé les compères Daniel Bryan et Kane, et que faisaient-ils évidemment ? Ils s’engueulaient, pour savoir qui allait affronter CM Punk en main event. La question a été tranchée par un vote des fans. Je me suis souvent demandé si ces votes étaient truqués ou non et ce soir la question a été plus brûlante que jamais : même en considérant que les votants ne sont pas représentatifs du public dans son ensemble il s’est néanmoins trouvé 60% de gugusses pour refuser un Bryan/Punk gratuit qu’on leur offrait sur un plateau ? Really ? Ça me dépasse. À mon avis le décompte a été sous-traité à la COCOE. En tout cas ça n’a pas été forcément négatif puisque Bryan s’est retrouvé opposé à Rey Mysterio pour un match inédit !

 

On a d’abord eu une drôle d’impression : c’est sans doute la première fois que Bryan a affronté un adversaire plus petit que lui à la WWE ! Il s’est un peu retrouvé dans le rôle du costaud, qui ne lui est pas familier. Mais bien sûr ce n’est pas ça qui allait le déstabiliser, et comme Mysterio n’est pas non plus le premier venu on a eu un bel affrontement, assez original par moments, avec par exemple un 619 autour d’un poteau pour finir – ce n’est pas la première fois mais toutes les variations du 619 sont bonnes à prendre. Mysterio l’a donc emporté, mais si on devait avoir une vraie feud entre ces deux-là un jour on ne cracherait pas dessus !

 

 

Petite annonce : la WWE cherche de nouveaux caméramans, les anciens n’en peuvent plus.

 

 

Et si on catchait ?

 

Eh oui, c’est bien joli le marivaudage mais on n’est quand même pas tout à fait là pour ça. Ziggler et Cena se sont donc affrontés dans un ring, et c’est Ziggler qui l’a emp… non, rien à faire, c’est bizarre à écrire et d’ailleurs c’est évidemment Cena qui a gagné ce match. Je dis évidemment parce que Cena reste hors normes, il n’est pas soumis à l’habituelle alternance de victoires et de défaites qui ponctuent une feud. Ça n’a pas empêché ce match d’être intéressant à suivre d’ailleurs, les matchs de weekly ont souvent moins de suspense que ceux de PPV, mais ici les deux hommes ont eu le temps de développer leur histoire. Pour le reste, à savoir la suite de la feud, j’imagine mal Cena perdre contre Ziggler pour clôturer cette histoire, on verra ça…

 

Sommet européen

 

Et nous arrivons au meilleur match de la soirée, qui a vu s’affronter Antonio Cesaro et Sheamus, la Suisse et l’Irlande, et surtout deux putain de catcheurs ! La WWE n’aime pas toujours voir ses hommes dérouler une gamme de prises trop variée mais là on a été servi, ces deux bagarreurs ont montré qu’on pouvait balancer des bourre-pif avec style et imagination. Le match a été très dense, varié, très bien construit, avec une mention spéciale à Cesaro qui, malgré sa défaite par décompte à l'extérieur, a livré un de ses meilleurs matchs depuis son arrivée à Stamford (c’est pas comme s’il sortait de nulle part non plus). Du coup, et c’est un gros bémol à cet enthousiasme, on comprend encore moins comment il a pu se manger cette défaite contre Truth à Smackdown dans un match à peine digne de la midcard alors que ce soir il a montré qu’il était de la graine de main eventer. Les voies des lamantins sont impénétrables.

 

 

Ah, et Big Show a détruit une chaise avec ses mains après le match. C’est malin, il ne sait plus la réparer maintenant !

 

 

Vive le poil, oui encore

 

Dernière étape avant le main event, c’est Sandow qui a poursuivi sa croisade contre l’ignorance. La barbe a souvent été la marque des philosophes et des grands esprits. Il est barbu Zack Ryder ? Non, et c’est pour ça qu’il a perdu le match qui a opposé les deux hommes. Bon, pour ça et aussi parce que l’avenir de Sandow semble plus brillant que celui de Ryder, et on ne s’en plaindra pas. Ce match n’était qu’une petite pause avant le grand final, mais notons qu’on aussi eu la rediffusion de l’interview du Shield, espérons que ce soit bon signe.

 

Le punk, le gros rouge, les boucliers et l’affamé

 

Ça fait du monde, mais on imaginait bien que ce dernier match ne se suffirait pas à lui-même. Nous avons néanmoins eu un vrai match, à peine un peu moins bon que les précédents — tant mieux je déteste quand le main event est complètement sacrifié à l’entertainment. Punk et Kane connaissent leur boulot, c’est peu de le dire, la bataille a été accrochée avant que le champion ne l’emporte par un GTS. Sous les yeux du Shield, venu en ringside pendant le match…

 

 

Punk aussi veut manger ses adversaires, y a pas de raison !

 

 

La rencontre terminée les trois hommes sont montés sur le ring, provoquant l’inquiétude de Punk, mais c’est sur Kane qu’ils se sont jetés, puis sur Bryan venu aider son… son quoi en fait ? Bref. Il a fallu que Ryback arrive (provoquant un joli plongeon de détresse de Punk dans la foule) pour que les trois hommes s’avouent vaincus – dans un premier temps, puisque grâce à une attaque de Punk par derrière ils ont finalement terrassé le titan. Punk a pris la pose de la victoire sur la dépouille de Ryback mais c’est bien le Shield qui sort vainqueur de cette séquence. De plus si les intérêts de Punk rejoignent pour l’instant les leurs rien n’indique une collusion entre eux, et c’est très bien ainsi.

 

Plusieurs choses positives à retenir de ce Raw donc, et tant mieux. Mais la construction du show était vraiment étrange : pourquoi tant de médiocrité dans toute la première partie (hors Shield), pour caser ensuite tous les bons matchs à la suite ? La WWE ne maîtrise pas encore bien le rythme de trois heures qu’elle s’est imposée, je connais mal la programmation concurrente qui peut pousser à une telle division mais j’ai du mal à croire que ce soit payant de commencer une émission en ne proposant rien de vraiment notable. Que les bons matchs continuent et soient mieux programmés, que le Shield se développe en une bonne grosse histoire pleine de rebondissements, c’est tout ce qu’on peut souhaiter pour les semaines à venir.

 

 

Et n’oubliez pas les enfants, laissez-vous pousser la barbe !


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