Bon dimanche, sous vos applaudissements

It's a brand new me

I've got no remorse

Now the water's rising but I know the course

I'm gonna shock the world

Gonna show Bad Horse

It's a brand new day

Dr Horrible, Brand New Day

 

Après un Bound For Glory de qualité, on attendait au tournant la TNA avec ce nouveau pay-per-view dimanche dernier… Oui, je sais, le jeu de mots était facile, mais comme ça au moins, on en est débarrassés. L'objectif du spectacle de dimanche dernier était à mes yeux de noob de la fédération d'Orlando assez simple, finalement : il s'agissait de confirmer le bon niveau global atteint lors du précédent PPV, et de fidéliser ainsi les nouveaux venus comme moi qui ont pris le train en marche récemment. Alors, mission accomplie ?

 

 

Et on fait tourner les serviettes !

 

 

Nalyse de Turning Point

 

 

It's a brand new me

I've got no remorse

Now the water's rising but I know the course

I'm gonna shock the world

Gonna show Bad Horse

It's a brand new day

Dr Horrible, Brand New Day

 

Après un Bound For Glory de qualité, on attendait au tournant la TNA avec ce nouveau pay-per-view dimanche dernier… Oui, je sais, le jeu de mots était facile, mais comme ça au moins, on en est débarrassés. L'objectif du spectacle de dimanche dernier était à mes yeux de noob de la fédération d'Orlando assez simple, finalement : il s'agissait de confirmer le bon niveau global atteint lors du précédent PPV, et de fidéliser ainsi les nouveaux venus comme moi qui ont pris le train en marche récemment. Alors, mission accomplie ?

 

 

Et on fait tourner les serviettes !

 

 

Nalyse de Turning Point

 

 

Bon, on ne va pas faire durer le suspense inutilement (surtout que le titre de l'article ne doit pas vous laisser beaucoup de doute sur la réponse à cette question) : oui, la TNA a fait du bon boulot dimanche dernier. Le pay-per-view était globalement très bon, et si bien évidemment tout n'a pas été parfait, les bons côtés l'ont largement emporté sur les mauvais.

 

Commençons justement par les points faibles de ce Turning Point édition 2012, afin de s'intéresser plus vite aux grands moment du show. Ce qui est pratique, c'est que les deux moins bons matchs de la soirée concernent la même histoire, celle des Aces and Eights. Le premier combat de la soirée mettant en scène l'un des vilains motards opposait le Director Of Chaos, alias DOC (ex-Luke Gallows) au timide avocat Joseph Park, déterminé à venger son honneur et à montrer de quel bois il se chauffe après les mauvais traitements que le gang lui ont fait subir. Déjà, rien qu'avec l'affiche, on sent qu'on va en baver pendant le temps que durera le match : Park n'étant pas un catcheur, on sait qu'on va avoir droit à une sorte de non-match, tout en esquive de la part de l'avocat face à un adversaire retors qui prendra le temps de jouer avec sa proie… Et c'est ce qu'on a eu, du moins au début.

 

 

Ce moment embarrassant où Kal-El réalise que même en enlevant ses lunettes, il ressemble toujours plus à Clark Kent qu'à Superman.

 

 

Alors oui, scénaristiquement, ça se tient, et les deux hommes jouaient très bien leur rôle sur le ring. Mais l'humble spectateur que je suis a fini par trouver le temps long pendant que ce pauvre Joseph évitait quelques coups avant de se prendre de grosses mandales dans sa face. De plus, ce genre de match n'offre pas beaucoup de suspense : DOC vient de se faire démasquer et doit prouver sa valeur pour rester dans le gang, et pour ça une victoire était capitale pour que l'ancien disciple de CM Punk sauve sa place chez les bikers. Et ce serait quand même grave la honte si un grand costaud expérimenté comme lui se faisait exploser par un "civil" quand même ! Sans compter que ce serait ballot de se débarrasser de lui alors qu'il vient d'arriver dans le paysage de la TNA… DOC devait gagner donc, c'était obligatoire.

 

 

Ouais, car c'est en venant à bout d'un type sans défense que je peux prouver à mes potes que je suis un vrai guerrier ! Oh wait…

 

 

Néanmoins, j'avoue avoir douté un peu pendant le match, lors de la "transformation" de Park : profitant d'une faute d'inattention de l'arbitre, DOC a blessé Joseph, faisant saigner ce dernier. L'avocat, en voyant son propre sang couler, est entré dans une sorte de transe et s'est mis à exploser DOC, lui collant un Black Hole Slam d'un fort beau gabarit, comme dirait Pierre Fulla. Mais évidemment, la transe fut de courte durée, et le "prospect" des Aces and Eights reprit le dessus jusqu'à la victoire finale, grâce à un bon vieux Chokeslam. L'honneur de DOC est sauf, sa place dans le gang aussi, et histoire de marquer le coup il continua d'exploser la tête de Park après le match, le pauvre Jospeh ne devant son salut qu'à l'intervention de Bully Ray.

 

 

Suivez l'exemple de Ray : don't be a bully, be a Bully Ray.

 

 

Un match honnêtement construit donc, pas mauvais, mais long, sans suspense et prévisible, et donc finalement assez ennuyeux. Je retiens aussi une logique de l'arbitre à géométrie variable : il retire des mains la ceinture que DOC voulait utiliser comme arme (c'est bien), mais laisse plus tard traîner un marteau sur le ring, à portée de main des combattants… Un peu de consistance, que diable ! Reste le cas Park : sa transe, causée par sa blessure (où contrairement au Roode/Storm de Bound For Glory, j'ai trouvé le blading bien utilisé, justifié et surtout loin d'être aussi gore que celui du cowboy), l'a visiblement transformé en son "frère" Abyss : de là à penser que l'avocat et le monstre ne font qu'un depuis le début, il n'y a qu'un pas que j'ai franchi depuis un bail, mais au moins les choses avancent enfin de ce côté.

 

L'autre déception de la soirée, c'est donc le second match consacré aux Aces and Eights : le duel entre le porte-parole du gang, Devon, et Kurt Angle. Si je devais décrire ce match en un mot, ce serait "pff…" OK, ce n'est pas un mot à proprement parler, mais c'est le sentiment qui m'a dominé pendant ce combat. Devon n'est pas vraiment un foudre de guerre en solo sur un ring, et comme certains de mes camarades sur le forum je me demande si Angle a "sous-catché" pour ne pas enterrer son adversaire ou si l'ancien champion olympique n'est tout bêtement pas devenu trop vieux pour ces conneries, comme dirait Roger Murtaugh. Pas grand-chose à retenir de ce match donc, à part peut-être un joli Missile Dropkick de Kurt Angle… Le combat s'est terminé par une victoire logique de ce dernier, qui a soumis Devon grâce à son Ankle Lock. Logique dans le sens où comme l'a remarqué totoboy sur le forum, Devon est le premier membre des Aces and Eights à avoir été démasqué, donc logiquement le plus faible du gang (puisqu'il est le premier à s'être fait gauler). Maintenant, Angle va devoir monter un cran plus haut, sans doute en se coltinant DOC, qui a hurlé à qui mieux mieux "you're next" (tu es le prochain sur ma liste) après le match, lorsque lui et ses potes ont envahi le ring et forcé le bon Kurt à célébrer sa victoire en fuyant (seul contre cinq ou six, faut pas déconner non plus hein !). Espérons seulement que la suite de la guerre contre les motards soit de meilleure qualité à l'avenir !

 

 

Moi par contre, même en perdant je ne risque pas de perdre ma place de porte-parole du gang, c'est ballot, hein DOC ?

 

 

Mais Turning Point, ce n'était pas seulement des bikers qui tabassent des vieux, c'était aussi l'occasion de voir un bon comedy match ! Et là, je parle bien sûr du match par équipes (le débat est clos sur l'orthographe, si j'en crois les commentaires de la nalyse de mon collègue Julius), qui avait la particularité d'être mixte, puisqu'il opposait deux couples : Tara et son boy toy issu du monde "merveilleux" (lire : tout pourri) de la télé-réalité Jesse d'un côté, et ODB et son mari Eric Young de l'autre. La tension n'a cessé de monter entre tout ce beau monde depuis des semaines, il était donc temps de décider qui était le couple le plus fort de la TNA !

 

 

L'olivette aérienne, toujours une surprise, toujours un succès.

 

 

Et je dois bien avouer que j'ai passé un très bon moment pendant ce match. Bien sûr, ce n'était pas le combat le plus technique de la carte, mais comme je l'ai mentionné plus haut, ce n'était pas le but : on parle de comedy wrestling là, les critères de notation sont donc différents. ODB et Eric Young ont montré une belle complicité, avec de meilleurs automatismes que le couple Heel qui lui non plus n'a pas démérité. Mention spéciale à Jesse d'ailleurs, qui malgré son statut d'ex-participant de télé-réalité a fait un bon boulot sur le ring, et qui a été bien meilleur que ce que je redoutais sur un long match de pay-per-view comme celui-ci.

 

L'autre motif de réjouissance, c'est tout simplement la stipulation de ce match : un combat mixte, en voilà une idée qu'elle est bonne ! Le classement des programmes de la TNA (TV-14, juste au-dessus du célèbre PG) permet ce genre d'affrontements où les Knockouts, loin d'être considérées comme de pauvres choses fragiles, peuvent coller une rouste à leurs collègues masculins et vice-versa, et c'est un fonctionnement plus dynamique dans les matchs mixtes qui me plaît. En plus, ça permet d'intégrer plus facilement les Knockouts dans une histoire avec des catcheurs sans que ces dernières ne finissent avec un rôle subalterne. Et je ne vois pas le problème à voir une catcheuse combattre face à un homme sur un ring : j'ai grandi en regardant Xéna et Buffy, alors les femmes fortes qui fracassent des armoires à glace, j'ai l'habitude !

 

D'autant que là, la stipulation mixte est pleinement justifiée : il s'agit de déterminer ce soir qui est le couple dominant de la TNA, rien que ça ! Après dix minutes de rire (Young qui réclame un Bronco Buster à son épouse) et de combat rondement mené, le chaos a finalement comme toujours dans les matchs par équipes pris le dessus : ODB a craché son venin (et le contenu de sa fidèle flasque) sur Jesse, l'a mis hors d'état de nuire avec un bon vieux coup de pied dans les valseuses, ouvrant la voie à un joli Elbow Drop d'Eric Young sur le pauvre Jesse pour la victoire. Le couple marié a donc mis une bonne raclée à celui qui vit dans le pêché, métaphore sans doute d'une philosophie conservatrice qui montre bien que la TNA, c'est finalement une fédération vachement réac' quand on y pense… Blague à part, on a eu un match pas inoubliable donc, mais original, drôle et qui a fait passer un bon moment au public, et ça tombe bien car c'est tout ce qu'on lui demandait.

 

 

Doesn't matter, had sex.

 

 

Je serai un peu moins indulgent envers le match pour le championnat de la X-Division entre le tenant du titre Rob Van Dam et son challenger Joey Ryan. Si le match mixte était "moyen bien", celui-ci est plutôt à ranger du côté des "moyen moins". Déjà, j'ai un peu de mal à voir RVD porter un titre qui, de ce que j'en avais compris, est plutôt destiné à des poids moyens, des high flyers. Et même si je concède que Van Dam monte avec beaucoup d'aisance sur la troisième corde et fait de jolies cabrioles, il n'est pas pour moi l'incarnation la plus probante de la X-Division. Ensuite, là encore, ce combat n'avait pas beaucoup de suspense à offrir. Avec Matt Morgan banni du ringside par Hulk Hogan dès jeudi dernier, Joey Ryan, nouveau venu dans le roster, allait avoir de fait beaucoup de mal à prendre le dessus sur le vétéran RVD, qui de plus vient tout juste de commencer son règne. Je sais, c'est facile de dire ça après coup, mais la victoire de Rob Van Dam semble finalement assez évidente, et elle n'a pas manqué d'arriver au terme d'un match quasiment à sens unique, à l'exception d'un petit segment où Ryan a pu montrer (un peu) ce qu'il savait faire. On retiendra notamment un très joli Neckbreaker balancé depuis la troisième corde qui m'a fait douter trente secondes… Et c'est à peu près tout. C'est bien peu pour réellement vibrer pendant un match assez dispensable au bout du compte, où le champion en titre a fini par remporter la victoire après un 5-Star Frog Splash.

 

Le champion de la X-Division n'a pu eu le temps de fêter sa victoire cependant, car il a été attaqué aussitôt par Morgan, libéré de son bannissement, et explosant donc Van Dam sur la rampe pour venger la défaite de son pote. Voilà de quoi alimenter la rivalité entre le champion et le duo infernal, avec sans doute une revanche à la clé pour Ryan, ou pourquoi pas une opportunité pour Morgan, qui sait. Laissons donc sa chance au produit, même si le match de ce dimanche n'a pas pleinement convaincu, on n'est pas à l'abri d'une amélioration lors du prochain affrontement.

 

 

On a retrouvé Roland Magdane : tout va bien, il rôde son prochain one-man-show à Orlando.

 

 

Autant dire que dans l'ordre de diffusion, une fois sorti de l'enchaînement "match pour le titre X-Division / DOC contre Joseph Park", il y a de quoi avoir un petit coup de mou. Heureusement, le spectacle a passé la seconde à ce moment-là, avec deux combats rythmés, dynamiques qui ont su m'emballer. Commençons par le combat mettant en jeu le titre de champions par équipes (avec un S, donc) entre les tenants du titre Chavo Guerrero et Hernandez, contre leurs prédécesseurs, Christopher Daniels et Kazarian.

 

Si la formule du match a été somme toute des plus classiques, avec un Chavo qui a passé une grande partie du combat sur le ring à se faire maraver par les méchants avant l'inévitable "hot tag" et le sauvetage par son pote plus grand, plus costaud et plus puissant, le combat a été néanmoins un vrai plaisir pour les yeux. Chavo, même dominé, a pu placer quelques mouvements toujours impressionnants, comme ce superbe Tornado DDT. Hernandez, même si je le trouve globalement inférieur aux trois autres participants de ce match, a su assurer le spectacle et a très bien fait étalage de sa puissance en explosant le duo Heel. J'ai bien aimé aussi certains détails qui m'avaient peut-être échappé auparavant, comme les bandages sur la main de Daniels qui lui permettent de faire des doigts d'honneur en trompe-l'œil : c'est facile, mais c'est un joli coup de Heel. Le final était de toute beauté, avec un combo Cinco Amigos (deux sur Kazarian, trois sur Daniels) / Double Team Crossbody sur Daniels initié par un Chavo magistral, peut-être poussé par la présence de son oncle à la table des commentateurs qui parlent espagnol. Les champions conservent donc leur titre au terme d'un combat qui a su donner un second souffle au pay-per-view. Que vont devenir Kaz et Daniels après cette deuxième défaite consécutive ? Vont-ils avoir le droit de continuer à chasser le titre, ou devront-ils laisser la place à de nouveaux challengers ? À part Robbie E et Robbie T, je ne vois pas quelle équipe peut partir en quête des ceintures, du coup j'aimerais bien voir la rivalité actuelle continuer encore un peu personnellement…

 

 

En plus, on peut avoir l'air encore plus cons que les Robbies si on veut ! Si ça nous permet d'avoir une autre chance pour le titre…

 

 

Autre match pour un titre qui a tenu toutes ses promesses, je parle de l'opener qui mettait en jeu le championnat TV entre Samoa Joe et Magnus. Bon, faut dire que ce combat n'a pas eu beaucoup de mal à s'attirer mes bonnes grâces, car je suis toujours impressionné quand je vois Joe sur un ring. Cet homme a une souplesse, une rapidité, une agilité qui contraste tellement avec son gabarit qu'il m'étonne à chaque fois. Bref, je suis fan de Samoa Joe, et je trouve qu'il a un talent incroyable. Je connais moins bien Magnus, que je n'ai pas beaucoup vu catcher, mais sa performance dans le match de dimanche dernier m'a semblé très bonne également. Je me souviens notamment d'un très beau powerslam et de deux jolis Elbow Drops qui m'ont beaucoup plu.

 

Joe a lui aussi été l'auteur de superbes mouvements : un Scoop Slam explosif, deux Pelé Kicks énormes et un incroyable plongeon vers l'extérieur du ring depuis la troisième corde, autant de moments qui m'ont cueilli. Il n'y a qu'un seul petit moment que j'ai regretté au début du match, quand Joe tente un Suicide Dive alors que Magnus l'attend sagement dehors avec une chaise : c'était visible depuis la lune que Joe allait s'en prendre une ! Mais c'est vraiment pour pinailler, car le match dans son ensemble était vraiment d'un très bon niveau, et a réveillé la foule d'entrée de jeu. L'opener a donc parfaitement rempli son rôle, et reste un des meilleurs matchs de la soirée. Joe a été booké très fort, Magnus ayant globalement le dessous tout le long du match malgré quelques moments de répit accordés par des contres malins. Mais Joe a résisté à toutes les attaques de l'Anglais, même à son Muscle Buster, et c'est donc fort logiquement que Magnus s'est incliné en se soumettant, ou plutôt en tombant dans les pommes, piégé par la prise de soumission de la machine samoane. J'ai d'ailleurs apprécié que l'on utilise le coup du "je lève le bras du mec pour voir s'il est conscient", ça change un peu… Même si j'ai au final été un peu surpris que l'arbitre arrête le match dès le premier essai, mais bon, là encore, je pinaille !

 

Avant de s'attaquer au main event de la soirée (et je sens déjà Major en train de trépigner d'impatience), il faut parler de l'autre gros match qui tourne autour du titre suprême de la TNA, le match à trois entre les frères ennemis Bobby Roode et James Storm, avec AJ Styles au milieu. Gros enjeu sur ce match : le vainqueur gagne le statut de challenger pour le titre mondial vraisemblablement défendu au prochain pay-per-view, Final Resolution. Mais surtout, celui qui allait subir le tombé se verrait exclu de la course au titre suprême jusqu'à Bound For Glory 2013 ! Voilà de quoi garantir une certaine tension sur le ring, et ça n'a pas manqué, on a eu droit à un match d'une intensité folle ! Bon, vous connaissez le problème des matchs à trois : en réalité, on a souvent droit à des duels pendant que le troisième homme récupère à l'extérieur du ring avant de revenir en chassant un des deux autres, et ainsi de suite… C'est un peu ce à quoi on a eu droit dimanche dernier, mais il faut avouer que les transitions entre les différents duels se sont faits de façon très logique et fluide. On a aussi eu droit à quelques phases à trois de très bonne facture, avec entre autres une double souplesse portée par Storm et Roode sur Styles, offrant un sympathique rappel de l'époque où les deux hommes officiaient en équipe sous la bannière des Beer Money.

 

 

– Bonjour monsieur Roode ! Dites-moi, ça fait quoi de se prendre un Payoff ?

– Plaît-il ?

– … Oups, pardon, ce ne sont pas mes fiches, désolé !

 

 

Intense, dynamique, rapide, bref, tout y était. Les dégagements des trois combattants étaient toujours faits à la limite, ajoutant du suspense et encore plus de tension, et j'avoue avoir vraiment été embarqué par la performance de ce trio magique. Roode et Storm ont plus ou moins joué en équipe comme au bon vieux temps à la fin sur ce pauvre AJ, avec un Backbreaker de Bobby suivi d'un Superkick de Storm, le cowboy remportant la victoire en faisant le tombé sur… Styles ! Ça, pour le coup, je ne m'y attendais pas, c'est une vraie surprise : comme beaucoup, je pensais que Roode ou Storm ferait le tombé sur son rival direct, histoire de l'éloigner pour de bon du titre mondial. Ça m'étonne surtout de la part de Storm, je ne suis pas vraiment habitué à voir un Face faire ce genre de coup dur à un autre Face… Mais en y réfléchissant un peu, c'est une bonne décision : Styles, écarté du titre mondial, voudra certainement trouver un exutoire à sa rage, et peut donc évoluer dans plein de directions différentes. Quant à Storm et Roode, ils peuvent du coup continuer leur rivalité au long cours, et pourquoi pas la poursuivre autour du titre comme l'an passé. Certes, ça ferait un peu bis repetita, mais quand la chanson est bonne, on peut la rejouer sans souci, non ?

 

En attendant, le titre mondial était ce soir au centre du meilleur match de la soirée, entre le champion en titre Jeff Hardy et son challenger, le formidable Austin Aries (ça s'écrit comme ça se prononce, c'est facile !). Chacun des deux hommes a donc accroché sa ceinture au-dessus du ring : Aries a mis la belle ceinture officielle dorée, Jeff a accroché sa ceinture moche mais néanmoins "active". Et on était partis pour vingt minutes de bonheur à base de mandales dans la face et d'échelles !

 

 

Parce qu'escalader une échelle pour prendre le titre, c'est trop mainstream, Jeff a décidé de s'emparer de la ceinture en volant.

 

 

Je suis toujours un peu partagé vis-à-vis des matchs à échelles (ou plutôt d'escabeaux, si on veut être précis) : ils sont souvent impressionnants, mais les spots sont également souvent placés en dépit du bon sens, faisant croire que les catcheurs oublient régulièrement que leur objectif principal est de se servir de ces foutues échelles pour atteindre le pompom et gagner leur tour gratuit de manège. Eh bien, gloire à Jeff et à Austin, car sur ce match, je n'ai presque jamais ressenti ce genre d'incohérence : l'utilisation des échelles a été faite avec intelligence, et les spots ont été exécutés avec logique, rien ne semblait trop calculé. Et ça, c'est vraiment un exploit dans ce genre de match !

 

Alors, je pourrais faire la liste des spots qui m'ont décroché la mâchoire pendant que je regardais ce match : quand Hardy s'est fait "avaler" par une échelle après une attaque d'Aries, le splash de Jeff basculant depuis le coin du haut d'une échelle, et bien d'autres (le combo Twist of Fate / Swanton), mais ce serait bien faible par rapport à l'émotion que m'a fait vivre ce match. J'ai également beaucoup aimé de petits détails comme le fait que Jeff replace l'échelle au centre du ring en sautillant dessus alors qu'Aries, lui, préférait redescendre pour le faire : le genre de petit détail qui montre qui est à l'aise avec cette stipulation et qui l'est moins. Il n'y a qu'une seule fois où j'ai râlé : quand Austin a posé (même pas jeté : posé !) les escaliers en métal sur un Jeff déjà piégé dans une échelle, et qu'ensuite, en plus, il redescend avant de prendre la ceinture pour s'assurer que Jeff est toujours neutralisé ! OK, ça a permis un coup de flip avec Jeff qui réapparaît miraculeuesement et tente sa chance de décrocher le titre, mais c'était vraiment stupide… À l'inverse, j'ai adoré le moment où Jeff va pour décrocher la ceinture et que le graal, contrôlé par Aries, se met à s'élever plus haut : ça, c'était bien vu par contre !

 

Et enfin, la délivrance : un énorme Twist of Fate sur l'échelle posée sur un coin parvient enfin à Hardy de mettre Aries hors d'état de nuire et de s'emparer du titre tant convoité. Dommage seulement qu'il ait choisi la ceinture moche… Mais ce match, à lui seul, a su vendre du rêve comme rarement. Depuis que je me suis mis à suivre la TNA régulièrement, j'ai beaucoup accroché au personnage d'Austin Aries, qui campe un Heel formidable, et j'espère qu'il sera au sommet pendant encore longtemps, mais j'avoue beaucoup aimer aussi ce qui est raconté par ce nouveau règne de Jeff Hardy. L'histoire de la rédemption, ça marche toujours, surtout aux États-Unis, et ce qui est d'autant plus agréable, c'est qu'elle a l'air vraie : Jeff semble s'être vraiment racheté une conduite, et ça fait plaisir à voir. Certes, il a toujours des goûts esthétiques de chiotte, mais il a l'air d'avoir remis de l'ordre dans sa vie, et est redevenu cet acrobate génial qui fait vibrer une salle avant une cascade aussi dingue qu'impressionnante. C'est bien que la TNA ait su lui donner une seconde, mais ce qui est encore mieux, c'est que la Charismatic Enigma ait pu la saisir, et ça met du baume au cœur au fan que je suis. Et s'il faut pour marquer le coup faire de Jeff le champion de la compagnie, eh bien ainsi soit-il : pour moi, tant qu'il continue d'offrir des matchs de cette qualité, il peut la garder, sa breloque au look tout pourri !

 

 

Aries n'a pas tout perdu : il a quand même remporté haut la main son match contre Servietsky en dark match…

 

 

Turning Point a donc confirmé le bon sentiment que Bound For Glory m'a donné sur l'évolution actuelle de la TNA. Certes, tout n'est pas parfait (les matchs des Aces and Eights, la X-Division), mais globalement, on a des histoires qui donnent envie d'être suivies, et surtout des matchs absolument géniaux à suivre. Et ça, c'est quand même l'essentiel, non ? On a même eu de la charité intelligente et pas tape-à-l'œil, avec un appel aux dons en début d'émission pour les habitants sinistrés par l'ouragan Sandy dans un segment à la fois court et généreux (même si au final, c'est le public qui a fait un don, ce serait cool que Dixie fasse un petit chèque elle aussi tant qu'à y être), c'était très bien foutu. Bref, ce pay-per-view a définitivement fini de m'accrocher, et c'est avec grand plaisir que je vais continuer à suivre Impact après ce Turning Point extraordinaire, et que j'attends avec impatience Final Resolution !

 

Pour finir, parce que je sais que vous n'attendez que ça (ou pas), je vous livre mes notes des matchs de la soirée et celle du show en général : si vous avez envie de donner les vôtres ou seulement d'en discuter (ainsi que du reste de l'article), n'hésitez pas à le faire dans les commentaires, je vous y retrouverai avec plaisir !

 

Les notes de Kovax

 

Television Championship No DQ Match – ©Samoa Joe vs. Magnus : ***½

Tara & Jesse vs. ODB & Eric Young : **¾

X-Division Championship – ©Rob Van Dam vs. Joey Ryan : **¾

DOC vs. Joseph Park : **½

Tag Team Championship – ©Chavo Guerrero & Hernandez vs. Chris Daniels & Kazarian : ***

Triple Threat #1 Contendership Match – Bobby Roode vs. James Storm vs. AJ Styles : ***½

Kurt Angle vs. Devon : **½

TNA World Heavyweight Championship Ladder Match – ©Jeff Hardy vs. Austin Aries : ****½

 

Note globale de Turning Point : 15/20

 

 

– Hé Joey, tire sur mon doigt !

– Putain Hulk, arrête, ce genre de vanne moisie, même Natalya a arrêté d'en faire depuis un an !

– T'as changé Joey, t'étais cool avant.

 

 


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