Friday Night Smackdown starring Ricardo Rodriguez

On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
Jean de la Fontaine (ou de la Rivière, je ne sais plus)

 

Si cet épisode de Smackdown était plutôt au dessus de la moyenne (la pire séquence étant en fait une rediffusion de Raw), il ne fut pas franchement mémorable pour autant. Du coup je reprends l’idée de la grosse brute qui voulait accoler son nom à celui du show du lundi et je rebaptise celui du vendredi, parce que s’il y a une valeur sûre à Smackdown c’est bien ce cher Ricardo.

 

 


Et ce n’est pas Sheamus qui va dire le contraire !

 


Nalyse de Smackdown du 8 juin

 

On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
Jean de la Fontaine (ou de la Rivière, je ne sais plus)

 

Si cet épisode de Smackdown était plutôt au dessus de la moyenne (la pire séquence étant en fait une rediffusion de Raw), il ne fut pas franchement mémorable pour autant. Du coup je reprends l’idée de la grosse brute qui voulait accoler son nom à celui du show du lundi et je rebaptise celui du vendredi, parce que s’il y a une valeur sûre à Smackdown c’est bien ce cher Ricardo.

 

 


Et ce n’est pas Sheamus qui va dire le contraire !

 


Nalyse de Smackdown du 8 juin

 


Pour cette nalyse j’ai hésité, je dois le dire, à vous convaincre que la WWE était une métaphore du centrisme politique dans toute sa… modération. Teddy Long n’est-il pas le pendant outre-Atlantique de notre François Bayrou national ? Cette modération dans les décisions, cet air de ravi de la crèche dont ils ne se départissent que très exceptionnellement… Après les efforts d’Henri et de Chacha pour vous convaincre que la WWE était de gauche, puis de droite, ça aurait été une belle continuité. Et puis je me suis souvenu que nous parlions quand même de Smackdown, pas de NXT, et que continuer les nalyses conceptuelles n’était pas digne de ce qui n’est quand même pas encore le show B-voire-Z de la fédération. Pas encore…

 

Mais ça sent un peu le roussi quand même. Par exemple Laurinaitis n’était pas là ce soir, il se préparait pour son audition devant le grand patron lundi soir. Et, comme d’habitude désormais, la première « promo » de l’émission était pour la rediffusion de Raw, c’est à dire cette semaine le pitoyable main event entre Cena et Cole, mais nous y reviendrons. C’est Alberto Del Rio qui a ouvert le show lui-même, remontrant son attaque contre Sheamus à Raw. Il commençait à peine à critiquer son futur adversaire de No Way Out quand la musique de ce dernier a retenti. Classique…

 

 


Exclusivité CdC : François Bayrou découvre ses résultats aux législatives. Dur.

 


… mais en guise de hooligan irlandais c’est Rodriguez qui fit son apparition sur la rampe, un Rodriguez brillamment grimé en Sheamus ! Il n’y a pas à dire, cet homme est un acteur de premier plan du roster de la WWE tant chacune de ses apparitions est une réussite. Symboliquement c’est un peu la troisième couille de Del Rio, et un conseil Alberto, si tu devais n’en garder que deux ne te sépare pas de Ricardo ! Bon le petit numéro que provoqua ce travestissement ne fut pas très long (c’est peut-être pas plus mal), mais permit à Del Rio de critiquer comme il se doit son rival, expliquant par exemple que « n’importe qui peut être Sheamus ».

 

La différence, c’est quand même que le vrai tape un peu plus fort que les autres. L’Irlandais intervint rapidement pour mettre fin à cette mascarade et lança la baston qui seyait à une telle scène, et ce n’est que grâce à Ricardo Rodriguez, à nouveau, que le vil Mexicain put prendre le dessus, ce qui provoqua l’arrivée de François Long, exceptionnellement au pouvoir ce soir. Captain Obvious aurait booké un match entre les deux rivaux mais il faut réserver ça au PPV (en espérant que Del Rio soit en état, il est un peu blessé apparemment, aïe), et les deux prétendants au titre se virent donc attribuer chacun un adversaire : pour Sheamus Kane, le démon interbranche (voire interlope) de la WWE, et pour Alberto Del Rio… le Great Khali. Y a pas à dire, les heels ont quand même du bol.

 

Comme avec la meilleure volonté du monde il était impossible de créer de l’attente autour d’un tel match, c’est dans la foulée de la séquence d’ouverture qu’eut lieu le match Del Rio / Khali. Ce ne fut pas un bon moment, il est impossible de prendre du plaisir à regarder catcher le géant indien, mais il faut reconnaître que si Del Rio a besoin de Rodriguez pour l’entertainment il n’a besoin de personne entre les cordes : réussir à créer du mouvement à partir des mandales maladroites de Khali, il faut sans aucun doute maîtriser son art pour y parvenir et Del Rio nous a fait une belle démonstration de « catch contre un balai ». N’empêche, il faudrait créer une autre menace Face à balancer aux heels pour des matchs de transition ; Khali ce ne sera jamais du haut niveau et ses matchs sont plus du temps perdu qu’une vraie crédibilisation de ses adversaires.

 

 


Eurêka ! Il faut créer un personnage d’homme invisible, je suis sûr que Del Rio ou Bryan feraient des grands matchs contre lui. Super idée non ?

 


Brodus Clay par exemple ? Oui, mais on espère quand même qu’il aura une belle carrière et plein de chouettes feuds avant de jouer les épouvantails ! Ce soir on a eu droit à une drôle de séquence avec Teddy, dans le vestiaire. Long avait une mauvaise et une bonne nouvelles : Clay est désormais interdit de Raw sur ordre de Laurinaitis, pour le protéger du Big Show, mais il est maintenant membre à part entière du roster de Smackdown. Un ange passe… La division entre branches n’a plus vraiment de sens, les catcheurs passent dans les deux shows sans qu’on nous explique pourquoi ou comment, alors ce genre d’infos paraît vraiment à côté de la plaque… D’ailleurs Clay a enchaîné par une victoire rapide contre Derrick Bateman, en attendant la suite.

 

Dans la série des matchs en série, nous avons vu ensuite une nouvelle victoire de Sin Cara, contre Drew McIntyre ce soir, que j’ai toujours plaisir à voir en action – surtout parce que ça montre qu’il n’est pas viré et que la WWE va, peut-être, se décider à l’utiliser selon son potentiel, supérieur à celui de son adversaire du jour à mon avis. Même si c’est bien le Mexicain qui l’a emporté, pas avec un squash mais assez rapidement quand même. Par ailleurs si Sin Cara s’habille désormais en rouge, ses vidéos le montrent toujours dans son costume d’origine, bleu. Le service vidéo n’a pas été mis au courant ? Ou bien la WWE estime que certains spectateurs ont besoin de plusieurs semaines pour comprendre que c’est le même type qu’avant ? Bizarre en tout cas, mais c’est un mystère qui ne m’empêchera pas de dormir.

 

 


 Par contre je me demande comment ça se passe en coulisses après les victoires du Funkasaurus… À propos, vous saviez que les manchots d’Antarctique sont des gros dégoûtants ?

 


Dans la série des matchs en série, tiens il y a de l’écho, c’est ensuite Ryback qui est venu faire sa petite démonstration rituelle. Toujours contre deux jobbers, et des jobbers parlant encore une fois. Le discours des victimes désignées est même sans doute à chaque fois le meilleur passage de la « séquence Ryback » ! Car si je reconnais que la répétition de matchs à handicap et ces petits discours liminaires sont un effort de variation sur le thème éternel de la star en devenir contre des jobbers anonymes, je n’arrive pas à m’intéresser à ce personnage de Ryback pour le moment. D’où ma frayeur quand je lis ici et là que Vince McMahon voit en lui le nouveau Goldberg, mais peut-être aurons-nous une bonne surprise avec le développement de ce personnage.

 

Il était temps de s’élever un peu dans la carte, à travers un épisode du Peep Show de Christian, qui recevait Cody Rhodes. Christian en a profité pour expliquer son face turn récent, et il faut noter cet effort des bookers de ne pas rester au stade « il a turné parce que le public l’aime bien et qu’avec sa blessure c’était une bonne occasion ». Christian a donc expliqué qu’en voyant Edge intronisé au Hall of Fame il avait compris qu’il ne pouvait pas mener sa carrière contre le public, et qu’il a donc décidé d’être sympa. Bon, je n’avais pas dit que c’était une super explication hein… Je pense qu’il faudrait que Christian évite de trop se référer à Edge, et puis il a un peu abusé de cette démagogie typiquement face pour contrer les arguments de Rhodes : en substance, « je suis sûr que le public est comme moi et préférerait que tu la fermes », alors que c’est plutôt bien quand Cody a le micro…

 

Bref, tout ça a été suivi d’un match, entre Christian et Dolph Ziggler et avec Rhodes aux commentaires. L’ancien champion Intercontinental en a d’ailleurs profité pour annoncer qu’il invoquait sa clause de rematch pour No Way Out. Christian et Ziggler, c’était bien sûr très au dessus de tout ce que nous avions eu jusque là dans le ring, mais leur match n’a sans doute pas été tout à fait aussi bon qu’il aurait pu, un rythme un peu bizarre… En toute logique c’est bien sûr Christian qui l’a emporté.

 

 


Si ça ne marche pas comme catcheur, il pourra toujours aider à ranger la salle.

 


On en vient au gros point noir de la soirée : la rediffusion du « match » de lundi entre John Cena et Michael Cole. Wrestlemaniac en a déjà parlé dans sa nalyse, soulignant par exemple l’absurdité de voir Superman Cena choisir Cole comme adversaire parmi tous les membres du roster ; mais puisque la WWE nous a imposé cette chose une deuxième fois, j’ai bien le droit d’en parler aussi ! Bien sûr ce fut surtout un spectacle indigent, mais il y a plus que ça à reprocher à cette séquence. Nous avons souvent souligné ici l’incohérence des bookings de la WWE, où les faces se comportent parfois comme de parfaits salauds avec l’excuse que leur adversaire est un heel ; ici cette logique a été poussée à son paroxysme. Car au sein de la compagnie qui en fait tant pour convaincre son jeune public de bien se comporter (« don’t be a bully »), voir une pure scène de harcèlement a de quoi surprendre.

 

Cole n’avait rien fait de particulier pour mériter ça (pas récemment, disons), et Cena et les bookers se sont comportés en parfaits bullys dans cette histoire ; « – Les gars, j’ai pas d’idée pour le main event, on fait quoi ? – Bah, on pourrait faire chier Michael ? – Ah ouais, super idée, faisons ça ! ». Exactement la même logique qui pousse la brute de l’école à faire bouffer le gravier de la cour de récré au premier de la classe, comme ça, sans raison, juste pour le punir d’avoir compris du premier coup le théorème de Pythagore alors que lui, la brute, a encore du mal à lacer ses chaussures. Bref, c’était très mauvais. J’avoue pourtant un plaisir coupable : je n’ai supporté une deuxième vision de cette scène qu’en imaginant qu’à la place de Michael Cole c’est Jean-Michel Larqué qui subissait un tel traitement. En voilà un commentateur qui mériterait vraiment d’être puni et harcelé jusqu’à ce qu’il nous laisse tranquilles ! L’UEFA devrait s’occuper de ça, je vais en parler à Platini, il ne pourra qu’être touché par cette cause en homme de goût qu’il est (après tout il est contre l’arbitrage vidéo, tiens bon Michel !).

 

 


Les employés de la WWE sont vraiment contents de travailler dans cette grande société de divertissement.

 


Oublions ça et passons à la suite, qui fut meilleure. Enfin, presque : sitôt la rediffusion de Raw terminée, la musique de Jim Ross retentit et l’on vit arriver Hornswoggle, déguisé en Good Old JR et sauce barbecue à la main. Effrayant ! Et quand Damien Sandow arriva la peur ne fit que grandir – il est puni et doit se coltiner Horny, déjà ? Mais non, tout ça se termina comme une vraie séquence avec l’arrivée de Tyson Kidd pour protéger le nain, le départ de Sandow qui refusa d’affronter le vulgum pecus et son retour pour faire son affaire, à la sournoise, au pauvre Canadien.

 

Punaise, mais pourquoi c’est pas Sandow qui fait triper Vince ? Il est quand même vachement plus intéressant que Ryback non ? En tout cas j’aime beaucoup ses apparitions, j’espère que la WWE fera du bon boulot avec lui. Idem pour Antonio Cesaro, qui a livré un court combat juste avant le main event, combat gagné contre Jimmy Uso. Le match avait été précédé d’une petite séquence où ce pauvre Teddy a dû annoncer lui-même son « rival » et sa maîtresse, Aksana. Ah, ces femmes de la WWE…

 

 


L’expression du jour : tenir la chandelle.

 


Et en ce moment, LA femme du roster c’est bien sûr AJ ! L’énigmatique demoiselle a encore joué un rôle dans le main event du soir. Il y a d’abord eu une interview de Kane par Striker, qui arracha difficilement quelques mots à la machine rouge, et ne reçut qu’un silence pesant en évoquant AJ. Cette dernière se tenait cachée pendant l’interview et la séquence se termina sur elle et son air… eh bien, son air énigmatique, tant son attitude continue de poser plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Et ça devrait durer encore un moment…

 

Le show s’est donc terminé par un match entre Kane et Sheamus. J’aime bien voir Kane en action, bien sûr c’est un jobber de luxe, bien sûr il n’est pas là pour gagner ce genre de matchs, mais son personnage tient bien sa place au sein du roster et il est un parfait croquemitaine pour toutes les stars qu’il rencontre. Sheamus et lui ont fait ce qu’il savent faire et ce qu’on attendait c’est-à-dire un match de bagarreurs, mais ils l’ont bien fait et ce fut un bon main event (ça en fait au moins un dans la semaine). Mais évidemment tout ne se termina pas tout à fait simplement…

 



– AJ, sois mystérieuse !
– OK, euh… si je fais rien, ça va ?
– Nickel !

 


C’est d’abord Rodriguez qui se sacrifia une fois de plus, interrompant le match mais en se faisant sécher par Sheamus. Kane en profita et allait faire sa fête à l’Irlandais, mais AJ apparut sur la rampe, se rapprocha du ring, sourit au monstre qui en fut tout déstabilisé – et se mangea le Brogue Kick du grand rouquin blanc, que je vois mal pour l’instant perdre son titre à No Way Out d’ailleurs. Mais on s’en fiche car la grande interrogation c’est AJ !

 

La WWE a-t-elle vraiment une idée derrière la tête avec elle, that is the question les enfants. Ce ne serait pas la première fois qu’on aurait un personnage bizarre qui ne déboucherait sur rien au final… Et ça fait déjà deux PPV qu’on nous laisse miroiter une intervention d’AJ qui ne vient pas. Ce coup-ci elle tournera autour d’un match à trois, il y a pas mal de possibilités… En tout cas j’espère vraiment que la WWE va construire quelque chose d’intéressant avec elle, en tant que personnage tournant autour de divers catcheurs d’abord, en tant que moteur d’une feud au sein de la division féminine ensuite. Juste une feud s’il vous plaît, ça fait combien de temps qu’on n’en a pas eu une digne de ce nom chez les filles ? Bien trop longtemps… En tout cas ses apparitions font partie des bonnes choses du moment à la WWE, et même si Smackdown ne fait plus guère avancer les histoires le spectacle proposé a quand même de quoi nous réjouir, en attendant mieux quand même.

 

 


Lundi Vince va annoncer que AJ est sa fille, et à Summerslam elle affrontera Stephanie pour l’héritage. Vive la WWE !


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