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Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain.

Henri Bergson

 

À la WWE, même si on aime bien se foutre sur la gueule, on sait aussi rigoler. Et quand ils s’y mettent, nos catcheurs préférés atteignent des sommets d’esprit et d’élégance qui raviraient Philippe Bouvard lui-même.

 

 

Elle n’a qu’une seule ride, et elle est assise dessus : Amanda Lear !

 

 

Nalyse radiophonique de Smackdown du 2 mars

 

Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain.

Henri Bergson

 

À la WWE, même si on aime bien se foutre sur la gueule, on sait aussi rigoler. Et quand ils s’y mettent, nos catcheurs préférés atteignent des sommets d’esprit et d’élégance qui raviraient Philippe Bouvard lui-même.

 

 

Elle n’a qu’une seule ride, et elle est assise dessus : Amanda Lear !

 

 

Nalyse radiophonique de Smackdown du 2 mars

 

 

« Bonjour, et bienvenue. Aujourd’hui nous sommes heureux et flattés de recevoir en tant qu’invité d’honneur le catchologue Henri Death, auteur d’un livre sur le Smackdown du 2 mars, paru aux éditions Livres Intéressants. Henri, vous êtes venu partager avec nous les anecdotes les plus croustillantes concernant cette émission, dont vous fûtes un témoin priviligié et un analyse rigoureux. Nos auditeurs ne le savent peut-être pas, mais la WWE a ceci de commun avec les Grosses Têtes  qu'elle est un spectacle hautement comique.

 

– Oui, monsieur Bouvard, et le dernier Smackdown en est la preuve.

 

– Et pourtant, je crois savoir qu’il a commencé plutôt classiquement.

 

– Très classiquement, Philippe, très classiquement. Sheamus, venu faire le malin avant son match de championnat à Wrestlemania face à Daniel Bryan, s’était lancé dans une introspection assez émouvante. Oui, disait-il, j’ai manqué d’humilité. Moi aussi, il fut un temps où j’étais méchant, comme Daniel Bryan. Faisant habilement écho à la campagne contre le harcèlement entre jeunes récemment menée à la WWE, il n’hésita pas à affirmer qu’il avait été un bully. Mais Il a fini par voir la lumière, et ce bougre de Daniel Bryan a lui aussi besoin de quelqu’un pour lui remettre les idées en place. Toujours serviable, le musculeux rouquin se proposait de jouer ce rôle.

 

– Rien de très drôle pour le moment, mon cher Henri. Même Anne Roumanoff est plus amusante.

 

– Attendez Philippe ! Vous avez raison : tout cela était décidément bien trop sérieux. Une campagne anti-bullying pour une fois relayée par un catcheur populaire et pas seulement par quelques vidéos niaises, une intéressante car rare tentative de justification pyschologique d’un face-turn… Mais rassurez-vous, ça ne dura pas : le sérieux n’était ici que pour faire contrepoint avec le rire et la dérision qui s’invitèrent en les personnes de Vickie Guerrero et Dolph Ziggler. Et là, mon cher Philippe, je peux vous dire qu’on a commencé à bien se marrer !

 

 

Macha Méril et Jean-Jacques Peroni sont encore allés au bistrot ensemble.

 

 

Ce fut le début d’un véritable festival de drôlerie. Ziggler commença par quelques banalités (je suis meilleur que toi, machin, tout ça) avant de balancer un véritable missile humoristique : « Eh dis donc, Sheamus, fais gaffe, tes cheveux ils sont en feu. » Oui, parce que Sheamus, il est roux.

 

– Mais dites donc, Henri, c’est très amusant, ça ! Les textes de la WWE seraient-ils écrits par Jacques Mailhot ?

 

– On pourrait le croire. Mais le meilleur était encore à venir puisque la réplique de Sheamus ne se fit pas attendre : « Oh ben dis donc, Dolph, t’es venu avec ta grand-mère ? »

 

– Uh uh uh !

 

– La drôlerie atteignait déjà des sommets quelques minutes seulement après le début du programme. Rien de tel qu’une bonne blague bien sentie pour se mettre le public dans la poche. Véritable esthète de l’humour, ce dernier ne s’y trompait pas et riait à gorge déployée.

 

– D'ailleurs, arrêtez-moi si je me trompe, mon cher Henri, mais je crois bien que, telle notre Chantal Ladesou nationale taquinée par Philippe Chevalier, Vickie joua admirablement le rôle de la femme outragée et expliqua qu’elle n’était pas vieille, mais expérimentée. N’est-elle pas d’ailleurs la seule femme à avoir dirigé à la fois Raw et Smackdown ?

 

– C’est exact, et elle ne se priva pas de le rappeler, ce qui permit à Teddy Long de placer au passage une nouvelle réplique halllucinante d’humour et d’esprit d’à propos : « Ouais, sauf que la seule chose que tu vas diriger maintenant, c’est la carrière de Ziggler par terre ! ». Juste après, il annonça un match entre Ziggler et Sheamus.

 

 

The following contest is scheduled for one joke.

 

 

– Et ce match fut-il bon ?

 

– Plutôt, bien que parfois un peu répétitif. Bien entendu, c’est l’Irlandais qui remporta la victoire, sur un White Noise impressionnant, malgré les tricheries de Vickie et l’intervention de Jack Swagger. Je précise à nos auditeurs que je suis très content de voir que Ziggler est de plus en plus souvent confronté à des main eventers bien établis, et qu’il s’en sort toujours avec les honneurs. Je suis d’ailleurs prêt à parier qu’une fois Wrestlemania passé, la nouvelle saison catchesque verra une irrésistible ascension de Dolphy vers les sommets. La relève est là, et Ziggler rejoindra bientôt les CM Punk, Daniel Bryan et autres Sheamus aux cîmes de la WWE. Gardez bien ça en mémoire : si Ziggler n’est pas dans un match de championnat à Wrestlemania en 2012, je me coupe un deuxième testicule. Je vous rappelle que j’ai dû me séparer du premier lorsque Daniel Bryan est devenu champion.

 

– Avec une seule gonade, vous allez être dans la panade !

 

– Ah ah ah ! Oui en effet. Bref, toujours déconneur, c’est en compagnie de Dadid Otunga et John Laurinaitis que Long continua à plaisanter. La rivalité entre les deux Managers Généraux sera en effet la semaine prochaine source d’une situation on ne peut plus cocasse : Teddy Long sera en charge de Raw tandis que Johnny se chargera de Smackdown.

 

– Mais ? N’ont-ils pas déjà l’habitude de venir n’importe où quand ils veulent et sans aucune raison ?

 

– Certes, mais il s’agit d’un spectacle comique, Philippe, ne cherchez pas absolument la cohérence. Enfin bref, comme la précédente, cette séquence commença sérieusement pour se finir par une blague irrésistible. Laurinaitis voulait que Long lui présente des excuses pour son comportement à Raw. Teddy, en homme d’honneur, refusa. La tension était à son paroxysme quand d’un seul coup, paf ! blague ! Puisqu’il serait GM de Raw, Long serait libre d’organiser un match entre David Otunga et… un mec dangereux. Une terreur. Un monstre. Un homme qui est plus qu’un homme et à peine moins qu’un dieu. Un homme dont le nom seul provoque le déplacement du pénis de ses adversaires dans la cavité abdominale. Un homme à côté de qui Attila n’était qu’un modeste éleveur de chevaux.

 

– Qui donc ?

 

– Le Great Khali.

 

– Ah ah ! Quelle chute excellente ! Le Great Khali, ce garçon que Pierre Bellemare pourrait battre à la course à pieds, présenté comme une vraie menace ? Dites donc, ils sont pires que nous, à la WWE. Heureusement qu’ils ne passent pas à la même heure ! On aurait du souci à se faire.

 

– En effet, mais vu qu’on n’est pas japonais, on n’a pas de raison de se faire du sushi.

 

– Uh uh uh ! Mais continuez, Henri, je vous en prie.

 

 

Et David, si tu continues à m’emmerder, je vais t’organiser un match contre Hornswoggle que ça va pas traîner ! Baisse les yeux quand je te parle !

 

 

– D’ailleurs, vous savez, Philippe, Theodore Long à Smackdown, c’est un peu comme vous aux Grosses Têtes : un chef d’orchestre qui ne se contente pas de diriger ses musiciens mais n’hésite pas à faire un petit solo de temps en temps. D’ailleurs, ce soir-là, il avait choisi également comme complice de ses saillies drolatiques le toujours jovial Drew McIntyre. La prochaine blague était la suivante : si l’Écossais perdait son match, il serait foutu à la porte ! Et devinez quoi ? Il a perdu contre Justin Gabriel. Alors oui, il faut bien reconnaître que le principal intéressé n’avait pas l’air de trouver cette issue plus drôle que ça, mais le public goûta beaucoup plus le sel de la situation. Notons que Drew a été défendu par le commentateur face Booker T. Est-ce le signe  que la storyline se poursuivra avec un retour en fanfare de l’ancien Chosen One du côté des faces ? Est-ce le signe que je sur-interprète tout comme un gros goret ? On s’en fout puisque rappelons-le, ce soir, on est là pour se marrer.

 

C’est d’ailleurs avec une certaine crainte que l’on abordait le reste du programme. Les douleurs abdominales intenses que l’on ressentait à force de se bidonner ne risquaient-elles pas de nous laisser diminués par des séquelles physiques irréversibles ? Ce n’est pas le match entre Heath Slater et Santino Marella qui allait nous rassurer, le personnage si amusant de l’Italo-Canadien étant en soi l’un des plus drôles de la WWE.

 

 

Et en plus, son adversaire ressemble à Bourvil.

 

 

Heureusement, Santino n’est plus tout à fait le même. Depuis quelque temps, il n’est plus le guignol inepte qu’il a été. Même s’il fait toujours le con pour faire marrer le public, il n’hésite plus à aller au contact avec ses adversaires et il faut bien avouer que ça fait plaisir de le voir s’éloigner de ce personnage couard qui fut trop longtems le sien. Il peut maintenant livrer de vrais matchs de catch, et est autorisé à gagner de façon parfaitement nette, sans profiter d’un concours de circonstances ou d’une manœuvre involontaire.

 

–  D’ailleurs, Henri, même si je n’ai pas votre niveau d’expertise, je me permettrai d’ajouter une petite réserve : si l’on veut que Santino apparaisse davantage comme un compétiteur sérieux capable de livrer de vrais combats, peut-être serait-il temps de lui faire utiliser un finisher un peu plus spectaculaire et crédible que le Cobra, dont l’utilisation comme arme dévastatrice est une insulte au concept de suspension de l’incrédulité si indispensable au catch. Certes, le Cobra est une prise populaire qui satisfait toujours le public, mais Santino ne pourrait-il pas la conserver dans son moveset tout en adoptant un finisher un peu plus crédible ?

 

– Vous m’ôtez les mots de la bouche.

 

­- Tant que vous n’avez que des mots dans la bouche…

 

– Le prochain invité de l’émission fit lui aussi montre d’un sens de l’humour dévastateur. Connu pour son sens aigu de la dérision, Cody Rhodes fit projeter avec malice mais sans méchanceté aucune de désopilantes images des moments les plus embarrassants du Big Show à Wrestlemania. C’était très rigolo.

 

 

Ne dites pas à ma mère que j'écris pour les Cahiers du Catch.

Toujours prêt à faire marrer ses amis les stars, Carlos adorait montrer son cul pendant les soirées chez Eddie Barclay.

 

 

Malgré sa bonhomie proverbiale, le géant, piqué au  vif par les boutades de Dijon… je veux dire de Cody, s’en vint pour faire mine de lui défoncer sa sale petite gueule. Teddy Long, décidément très présent ce soir, y vit l’occasion idéale d’annoncer un match de championnat intercontinental entre le gros type chauve et le petit mec brun au prochain Wrestlemania.

 

Mais avant cela, il fallait bien mettre un terme à l’interminable feud entre le géant barbichu et l’autre mastodonte du roster, Mark Henry. C’est désormais chose faite puisque les deux bœufs s’affrontèrent dans un match aussi intéressant que les précédents, clôturé par une victoire du Big Show suite à sa célèbre prise dite du « gros coup de poing sur le coin de la gueule », présentée comme une arme parfaitement redoutable, puisque le Gros Pestacle a pu se permettre de mettre de très longues secondes pour couvrir son adversaire après la lui avoir administrée.

 

 

Bonne réponse collégiale de Bernard Mabille et Princesse Erika !

 

 

– Tiens, mais au fait, Henri, que pensez-vous de la rediffusion en intégralité du gros quart d’heure de confrontation entre John Cena et le Rock au dernier Raw ? Cela vous a fait rire aussi, ça ?

 

– Mais oui ! Le retour du Rock n’est-il pas une vaste blague ?

 

– En effet. Cependant, dites-moi si je me trompe, mais j’ai bien l’impression qu’il y en avait quand même deux ou trois qui n’étaient pas venus pour rigoler ? Tout de même. Finalement. Dites donc.

 

– Vous voulez sans doute parler de Randy Orton et Daniel Bryan, dont l’affrontement fut le main event de la soirée ? Effectivement, ils ont livré deux interviews en apparence pas très funky. La Vipère voulait que le Barbu paie pour son attaque lâche d’il y a quelque semaines, et ledit Barbu, reprenant à son compte l’ancien discours de son camarade CM Punk lorsqu’il était encore heel, vanta sa supériorité sur l’ensemble de l’humanité en raison de son mode de vie sain, végétarien, et probablement très ennuyeux. Notons au passage que sa bonne amie AJ, bien que n’ayant rien foutu de la soirée à part être là, ressemble de moins en moins à une jeune fille fraîche et innocente puisqu’elle ne cessa de fixer Bryan avec un regard de cochonne lourd de promesses érotiques.

 

– N’en dites pas plus, Henri. Ici nous sommes très prudes.

 

– Le match fut ensuite interrompu par l’un des plus primesautiers plaisantins de la WWE : le sémillant Kane.

 

– Une question me brûle d'ailleurs les lèvres, Henri : pourquoi, mais pourquoi l’arbitre a-t-il signifié la fin du match en faisant sonner la cloche alors que Kane venait à peine d’entrer dans la salle et n’avait encore touché personne ? D’ordinaire, n’importe qui peut se promener aux abords du ring sans être le moins du monde inquiété, non ?

 

– Vous avez raison. Là, on ne sait pas pourquoi, Kane n’a visiblement même pas le droit de faire jouer sa musique sans provoquer immédiatement l’arrêt du combat en cours. C’est d’autant plus incompréhensible qu’il aurait suffi que le Big Red Monster attaque simultanément les deux belligérants pour arriver au même résultat tout en préservant la logique habituelle. Certains jours, on a l’impression de regarder la TNA…

 

 

Abyss a rejoint la WWE, et il a emmené Vince Russo avec lui.

 

 

– Et puis enfin, que diable veut-on faire avec Kane ? Rappelons à nos auditeurs qu’il n’y a pas si longtemps, ce garçon a perdu contre John Cena en PPV, et voilà qu’il arrive à soumettre facilement six hommes d’un seul coup (revoyez le dernier Raw) et, ce soir, à faire fuir le champion en titre Daniel Bryan et assommer sans grand effort le neuf fois champion Randy Orton ! C’est parfaitement incompréhensible ! D'autant que sa notoriété est suffisante pour qu'il n'ait pas besoin d'un push aussi grossièrement gigantesque.

 

– Oui, Kane est devenu subitement le catcheur le plus dangereux du roster, mais n’est impliqué pour le moment dans aucune feud en particulier. Le but est-il de le mettre en compétition avec Orton pour que Bryan se recentre sur sa rivalité avec Sheamus en vue de leur match à Wrestlemania ? Dans ce cas, quel est l’intérêt d’avoir mis Kane face à trois équipes à Raw ? Mettre en avant son irrésistible puissance ? Sa domination de ce soir sur Orton aurait amplement suffi. Wait and see, comme disent les Espagnols, mais pour le moment cette histoire me laisse perplexe.

 

– Sans oublier la mère Plexe… Ceci dit, il y en a deux qui n’ont pas perdu une miette du spectacle, si je ne m’abuse.

 

– C’est vrai : cette dernière scène se passa sous l’œil satisfait des deux comparses Otunga et Laurinaitis, bien à l’abri en coulisses devant un écran de télévision. Impressionné, Laurinaitis annonça à son âme damnée qu’il comptait bien amener Kane avec lui la semaine prochaine à Smackdown (il n’a sans doute pas remarqué que le frère de l'Undertaker n’a pas l’habitude qu’on le lui demande pour venir où il veut quand il veut pour péter la gueule à qui il veut). Et c’est après ces quelques moments de tension que l’impayable Johnny termina la soirée sur une dernière blague : « et si j’organisais un match entre Kane et Aksana pour embêter Teddy Long ? ». Les amateurs des Monty Python auront remarqué là une allusion évidente à leur célèbre sketch La petite Fille et le Boxeur. Et c’est sur cette allusion au sketch le plus drôle du monde que se termina ce Smackdown désopilant.

 

 

– Un petit café, David ?

– Avec plaisir, mais un petit café dans sa culotte ! Ah ah ah !

 

 

– Eh bien, merci, cher Henri Death, pour avoir partagé ces quelques moments avec nous. Laissons pour terminer la parole à Philippe Chevalier, qui va nous raconter une histoire envoyée par M. Legrand d’Angers, qui gagne trois cents euros.

 

– Alors c’est Eve qui est en coulisse et se regarde dans un miroir. Sur ces entrefaites, entre Natalya qui vient lui dire tout le mal qu’elle pense de son comportement envers Zack Ryder. Eve lui répond que de toute façon, Ryder, il pue. Et là, Natalya lâche un pet grassouillet et dégoulinant et elle dit : « Non. Ça, ça pue ! » Et après, c’est Eve qui gagne le match.

 

 

Sois sans crainte, Eve : je suis venue en pet.

 

 

– Uh uh uh ! Merci, à demain. »

 

PS : cette nalyse est dédiée à la mémoire de Gérard Rinaldi, dont plusieurs films semblent avoir directement influencé l’humour des bookers de la WWE.


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