Attention, route endommagée

Quand on suit une mauvaise route, plus on marche vite, plus on s’égare.

Denis Diderot

 

Nous sommes dans la dernière ligne droite vers le plus grand show de l'année. Alors que la WWE est censée emprunter la voie rapide, voilà qu'on retrouve le bulldozer de Stanford pris sur une départementale, vacillant pour éviter les dos d'âne et ne pas tomber dans le bas côté. Que se passe-t-il, mes amis ? Alors que tous les voyants étaient au vert pour nous offrir peut-être l'un des plus beaux WrestleMania depuis dix ans, voilà qu'un PPV, un RAW et un Smackdown plus tard, soit 7h de catch en 3 jours, un gros feu rouge semble posté devant la porte du Sun Life Stadium de Miami. Bon en même temps je m'en fous, j'ai pas le permis.

 

 

Mets toi à l'aise Sheamus, tu vas louper le début de la Road.

 

 

Nalyse de Smackdown du 21 février

 

Quand on suit une mauvaise route, plus on marche vite, plus on s’égare.

Denis Diderot

 

Nous sommes dans la dernière ligne droite vers le plus grand show de l'année. Alors que la WWE est censée emprunter la voie rapide, voilà qu'on retrouve le bulldozer de Stanford pris sur une départementale, vacillant pour éviter les dos d'âne et ne pas tomber dans le bas côté. Que se passe-t-il, mes amis ? Alors que tous les voyants étaient au vert pour nous offrir peut-être l'un des plus beaux WrestleMania depuis dix ans, voilà qu'un PPV, un RAW et un Smackdown plus tard, soit 7h de catch en 3 jours, un gros feu rouge semble posté devant la porte du Sun Life Stadium de Miami. Bon en même temps je m'en fous, j'ai pas le permis.

 

 

Mets toi à l'aise Sheamus, tu vas louper le début de la Road.

 

 

Nalyse de Smackdown du 21 février

 

 

Tout était pourtant si beau. Comment le ciel a-t-il pu s'assombrir de la sorte en 72h ? (Oui je suis passé du champ lexical de l'automobiliste à celui du météorologue, ET ALORS ?!) Lors de mon dernier papier, je m’extasiais sur l’épisode de RAW théâtre de la merveilleuse promo entre le Game, le Deadman et le Showstopper, ainsi que sur la qualité d’un show dont découlait pléthore de belles promesses. Et voilà que patatras, le WWE Universe s’écroule autour de moi. Et si ce WrestleMania n'avait de fantastique que le nom cette année ? Et si les affiches de rêve n'étaient en réalité que de fantastiques caches misères pour un show à l'écriture et à la construction bancales…

 

Non ! Je ne veux pas y croire ! WrestleMania c'est la folie, le délire, la soirée où tout est permis, durant laquelle tous les fans de catch de la planète se rassemblent pour profiter des plus belles affiches que ce business tabou a à nous offrir ! Les frissons sont denrée commune, les larmes, les chants et les cris sont le langage universel ! Je ne veux pas croire que la WWE nous abandonne de la sorte !

 

J'étais parti très clairement pour rédiger un papier fumant, une invective rare de ma part sur la direction du produit et le déroulement de ces dernières 72 heures. Même si ce Smackdown ne m'a clairement pas rassuré, il m'a permis de relativiser un tant soit peu. Notamment en constatant l’importance grandissante des blessures qui déciment le roster actuellement et qui oblige à un certain bricolage.

 

 

– Monsieur McIntyre, c'est le moment où jamais, il regarde ailleurs, fuyez !!

– Non laisse moi, je veux mourir.

 

 

Je laisserai le soin au CDC Universe d'aller s'enquérir de la nalyse rouge de l'excellent Julius pour avoir un avis sur les affiches RAWiennes du Mania et exceptionnellement je ne déborderai pas et ne parlerai que de Smackdown et des têtes de gondole que Teddy Long va envoyer à Miami cette année.

 

Face aux inatteignables CenaRock et Taker/HHH III qui à eux seuls suffisent à remplir un stade ouvert  de 70.000 personne même un soir d'orage, saupoudrés d'un Jericho/Punk qui ne me convainc pas mais qui a le mérite de sérieusement faire bander n'importe quel fan de lutte pure, Smackdown a décidé cette année d'envoyer Sheamus et Bryan en découdre pour le titre des lourds et… et pour le moment c'est tout !

 

Oui messieurs, la carte tarde à se dessiner, au grand dam des suiveurs du show bleu. Je laisserai aux statisticiens du forum le soin de me claquer le beignet en m'affirmant que chaque année, la midcard prend son temps avant de lancer ses storylines forcément moins exposées. Mais malgré tout, la brand Smackdown prend un fichu retard sur sa sœur au starpower particulièrement massif cette année.

 

La faute notamment à la blessure du Cena local. Randy Orton sera-t-il présent à WrestleMania cette année ? C'est compliqué à dire pour le moment. Et quand bien même nous souhaitons tous le voir se frayer un chemin vers le titre des lourds, j'espère que Vince saura se montrer prudent avec la santé de l'homme qui a éclaboussé ces douze derniers mois de son talent pour ne pas précipiter son retour et risquer une blessure plus grave.

 

Mais ce n'est pas la seule blessure qui handicape Smackdown. On sous-estime probablement beaucoup la douloureuse blessure de Wade Barrett lors du dernier RAW qui condamne quasiment l'Anglais à faire banquette en avril prochain. Quel dommage pour celui qui, fut un temps, était propulsé par certains suiveurs comme un possible prétendant à un match avec le Taker, voire un match pour le titre. Il aurait même pu continuer à en découdre avec Orton dans un Street Fight sanglant sur le Granddest Stage of Them All pour mon plus grand plaisir.

 

Remplacer ces deux-là s'avère une lourde tache pour les scripteurs du vendredi et il faut avouer que cela n'aide vraiment pas la Road à décoller.

 

 

Et dans ces cas là, les lois du booking sont impénétrables…

 

 

Mais l'énorme starpower des 2-3 principales affiches de cette année ainsi que les blessures des principaux protagonistes de Smackdown n'excusent pas le laisser-aller général.

 

La paresse étonnante des équipes de la WWE sur les storylines est assez incroyable, aussi bien chez Laurinaitis que chez Long. Entre deux lapalissades, le bougre peine à mettre en ordre de bataille ses troupes à commencer par sa midcard. On ne le répètera jamais assez mais un bon WrestleMania passe avant tout par une carte cohérente et solide du match d'ouverture à l'apothéose de fin de soirée. Et on ne peut pas dire qu'on se dirige vers cette perspective.

 

Prenez le Big Show par exemple. Clairement hors course pour la ceinture suprême depuis Elimination Chamber, le Gros Spectacle va devoir se trouver une place sur la carte. On la pensait toute trouvée avec un affrontement pour le moins enthousiasmant contre le Shaq' ! Mais Cody Rhodes semble en avoir décidé autrement et s'acharne depuis trois jours sur le géant d'une manière qui ne peut vouloir dire qu'une seule chose : FEUD !!!

 

 

Jyskal si tu parles encore du Shaq alors que son nom n'a toujours pas été ne serait-ce qu'évoqué sur un programme de la WWE depuis bien deux ans, je te mass destruct la tête.

 

 

Alors en soi, pourquoi pas ! Mais pas comme ça… Pas après nous avoir fait miroiter une feud fratricide entre l'homme au membre d'or et son jeune demi-frère champion Intercontinental. Pas après avoir planté les graines il y'a quelques mois de cet affrontement riche en possibilités qui pourrait être la dernière chance du Bizarre One d'avoir un match à Mania pour couronner une carrière qui le mérite bien.

 

Mais peut-être que l'angle d'attaque actuel de Rhodes pour sa possible feud avec Show n'est qu'un prétexte pour le mener vers un combat contre le Shaq. Après tout, Cody ne cesse de répéter depuis un moment que le géant n'est bon qu'à affronter des célébrités et à se tourner en ridicule à WrestleMania. Le tout pourrait nous amener finalement à ce fameux défi du Shaq' accepté par un Show bien décidé à redorer son blason.

 

Le dernier fait d'armes de Rhodes aura été ce mardi une intervention assez marrante lors du match Henry-Show. Alors que le Gros Spectacle avait fait monter la sauce en coulisse en assurant à Matt Striker que s'il mettait ses grosses paluches sur l'ex Dashing One, il allait lui briser le cou, ce dernier a cru bon de s'inviter dans l'énième choc des titans pour projeter sur le titantron une vidéo de Show contre Akebono à WrestleMania 21 lors d'un des ses fameux "matchs gags".

 

La distraction aidant, Henry claqua un body slam assez imposant suivi d'un gros splash pour la vict… Ah non j'oubliais. Show est invincible en face et se relève au compte de deux pour étaler le Sexual Chocolate d'une droite bien sentie, ne se donne même pas la peine de le couvrir pour le compte et se contente de courser Cody comme le premier John Cena venu.

 

Quel gâchis pour un match qui avait été loin d'être mauvais, peut-être un de leurs meilleurs en weekly. Henry m'impressionne toujours autant et il a cette faculté à trashtalk pendant un match ("I'm the shot caller tonight !") comme personne à la WWE.

 

 

Raah mais où est encore passé cet enfoiré de Big Show ?! Avec sa nouvelle combi couleur treillis/camouflage, il est impossible à repérer.

 

 

En parlant de match vite expédié, un mot sur le loser de service, Drew McIntyre, qui cette fois eut l'immense honneur de se faire étaler en à peine plus de trente secondes par le Great Khali. Même les Divas n'ont pas le droit à un tel traitement. Alors j'ignore encore si le Punjabi Playboy a été sorti du placard pour autre chose que faire grimper les ventes de EC et Mania en Inde en cette période charnière, mais une chose est sure, arrêtons de fantasmer sur McIntyre pour un loooooong moment.

 

Et où est Captain Obvious quand on a besoin de lui d'ailleurs ? Après avoir fait peser la menace d'un renvoi au-dessus de la tête de l'ex-Chosen One pendant des semaines, une défaite en 30 secondes contre un phénomène de foire sans genou aurait dû sonner le glas pour l’Ecossais. Apparemment ce n’est toujours pas suffisant. Pire, on ne mentionne même plus cet angle. Paye ta cohérence.

 

 

– Une dernière chance Teddy ! Juste une dernière chance par pitié !

– Listen playa. Tu es ridicule depuis des semaines maintenant, tu viens de perdre en 30 secondes contre un handicapé, je ne peux pas te saquer et ta coupe de cheveux est toujours aussi ridicule. Ca ne peut vouloir dire qu'une seule chose playa. Je vais te donner une augmentation TONIGHT !!!

 

 

Toujours au rayon du gâchis caractérisé, le drôle de match Boom Truth contre les Vickie Boys. Deux minutes et des bananes plus tard, ce qui pouvait être un match intéressant s'est retrouvé encore une fois relégué au rang de blague pour la division tag team.

 

Les quatre hommes ont bien évidemment proposé de la qualité, mais n’ont pas eu le temps de poser un semblant de rythme dans ce match. L'histoire semblait bâclée. Vickie était comme toujours impeccable mais cela ne fait pas tout. Ces deux équipes semblent finalement revenues au point de départ d'il y'a quelque mois. Alors que Dolph s'émancipait clairement pour commencer sa lente ascension vers les sommets, que Truth semblait faire son trou dans la midcard à RAW, que Kingston pouvait enfin profiter de sa séparation avec Evan pour bénéficier d'un push bien mérité et que Swagger avait enfin un titre solo à défendre… les voilà de retour dans des matchs tag-team improvisés qui ne mèneront probablement pas à grand chose d'autre que soit une participation de tous ces braves gens à un match type Money in the Bank, soit une feud probablement précipitée et peu intéressante pour un match expédié à Mania.

 

 

Wooow les répétitions du main event de Mania 28 en avant première ! Ca va me faire un scoop d'enfer ça !

 

 

On enchaine. Et on enchaine avec quoi ? David Otunga contre Ezekiel Jackson ! Eh oui en ce moment, c'est la Road to WrestleMania ! Et donc on se fout pas de ta gueule tonton ! Tu vas en avoir pour ton argent.

 

Bon je suis un peu de mauvaise foi ici car s'il y'en a bien qui tirent leurs épingles du jeu et sont impeccables à chaque apparition, c'est bien Otunga et John Laurinaitis. Le problème, c'est qu'en face Big Zeke, c'est vraiment super faible. On est à des années lumières de son push de powerhouse qui bodyslammait le Big Show avec le Corre.

 

Mais quand bien même la feud pour le pouvoir entre Long et JL pourrait aboutir à quelque chose de fun, voire plus si affinités, le début est non seulement poussif mais met surtout en scène deux lutteurs qu'on n'a pas spécialement envie de voir sur nos écrans, encore moins deux soirs de suite ! Quelle est cette paresse généralisée qui frappe les bookers au point de nous servir un dream match Otunga / Jackson sur deux émissions consécutives ?

 

 

Comment ça j'aurais probablement perdu cette feud si ma meuf n'était pas oscarisée ?

 

 

Après cette énumération d'échecs longue comme un temps additionnel de Lyon-PSG, on se demande bien comment j'ai pu dire en début d'article que ce Smackdown m'avait aidé à relativiser ne serait-ce qu'un tout petit peu. Eh bien c'est parce que dans tout ce marasme ambiant, dans tout cet immobilisme affligeant qui touche une grande partie du roster (bleu et rouge confondus), la WWE sait encore nous surprendre et nous offrir des segments de qualité venus d'ailleurs.

 

L'introduction de l'émission de mardi en est une belle preuve avec une altercation d'apparence banale qui s'avèrera peut-être avoir son importance dans les semaines ou mois à venir. Je veux bien évidemment parler de l'échange micro entre le Miz et Daniel Bryan. Enfin l'échange… La promo du Miz dirons-nous, car une chose est sûre, si Bryan a des milliards de choses à apprendre à l'Awesome One entre les cordes, il en va de même dans l'autre sens en ce qui concerne l'art du micro.

 

À l'issue d'un segment court et efficace d'un Daniel Bryan qui semble petit à petit installer son personnage heel auprès du public (il était temps), le Miz nous a fait l'honneur de sa présence à la faveur du caractère Supershow de ce Smackdown. Que pouvait donc bien vouloir dire Mizanin à celui qu'il avait traîné dans la boue à l'époque de NxT lorsque ces deux-là étaient pro et rookie ?

 

 

– Daniel, Daniel, Daniel… Est ce qu'on t'a prévenu qu'à la WWE, les pros de NxT ont dans leur contrat une clause qui oblige leur rookie à leur offrir leur ceinture de champion du monde s'il venait un jour à la remporter par je ne sais quel hasard ? 

– Remballe, tocard.

 

 

Le Miz a commencé par du classique en félicitant Bryan pour sa victoire, car c'est bien connu entre heels on se félicite peu importe les rivalités passées. Et alors que je me préparais à m'arracher les cheveux, voilà qu'un couplet bien plus intéressant s'entame. Visiblement, le Miz savait que Bryan finirait par percer un jour, il savait qu'il finirait par "main eventer" Mania et décrocher le titre suprême. Il n'en a jamais douté car après tout, il avait eu comme pro le plus incroyable des mentors ! OK c'est bien mignon mais Bryan n'en a jamais rien eu à foutre de ce prétendu "héritage" du Miz. Sauf que ce dernier enchaine sur une annonce plus qu'intéressante. Il lui propose qu'après WrestleMania, ils devraient former une équipe.

 

Cette annonce est inédite à bien des égards. Voilà que la WWE semble jeter les fondations de ses storylines post-Mania en pleine Road ! Le bluff du Miz ici n'est pas permis, cette éventualité ne peut pas être évoquée en live en pleine Road si elle n'était pas destinée à arriver à moyen ou long terme. Et je dois avouer être enchanté à l’idée de voir les deux anciens ennemis faire la paire. Ils ont des tonnes de choses à s’enseigner l’un l’autre et cela pourrait bien les porter tous deux à un niveau encore bien supérieur à la WWE.

 

Sheamus finira par ramener sa carotte pour répondre à Bryan qui l’invectivait en début de segment. Le Miz essaiera bien de se mettre en travers de sa route, mais cela ne sera que pour se prendre un cinglant « laisse donc ceux qui ont un match à WrestleMania discuter veux-tu? ». Cette pique sonne encore plus amèrement à mes oreilles que je ne comprends pas comment un tel acteur de la dernière édition peut être toujours hors course pour le moment de tous les matchs d’importance à Miami dans un peu plus d’un mois.

 

 

Y'a encore dé la place sur notre lowrider bicycle si tou veux gringo !

 

 

Bryan profitera de la distraction pour faire valoir son ingéniosité sans bornes qu’on loue par ici en giflant le Great White. Cela  permettait au Miz de tenter une attaque en fourbe par la suite mais au final sans impact puisqu’il finit la tête la première par dessus la troisième corde.

 

La porte était alors grande ouverte au GM de Smackdown pour venir calmer les débats et annoncer un Sheamus vs Miz TONIGHT !!! Mais ce sont finalement les commentateurs qui s’en occuperont alors que le match avait déjà commencé après la coupure pub. Décidément, rien ne va plus à la WWE.

 

 

Je viens de recevoir un message de notre GM Theodore Long. Il me dit qu'il est actuellement absent et donc qu'il ne pourra pas être là mais que comme le match a déjà commencé et que le public est venu nombreux et que l'émission est en live, et bien il ordonnait que ce match se poursuive TOTALEMENT NORMALEMENT ET RIGHT NOW !!!!

 

 

Ce match sera d’ailleurs de fort belle facture. Six minutes de combat intense au cours desquelles le Miz va se racheter un semblant d’intensité perdue depuis des semaines. Grandement aidé par un Sheamus toujours impeccable et qui fait partie de ces mecs qui marchent sur l’eau depuis un bon moment, l’Awesome One enchaine les temps forts et met à mal un rouquin qui finira néanmoins par triompher avec sa nouvelle Celtic Cross.

 

J’adore le fait que Sheamus se soit paré d’un nouveau finisher, ce qui porte le nombre à trois, même si nous n’avons pas vu la High Cross depuis bien longtemps. Avoir au moins deux prises de finition est incontestablement la marque des grands à la WWE, ce qui permet de rendre les matchs souvent encore plus épiques en PPV avec une multitude de kick-outs sur diverses prises présumées mortelles.

 

Sheamus glane donc une énième victoire de qualité. Son build continue de façon imperturbable et toujours aussi impeccable. A l’inverse d’un paquet de mecs qu’on tente parfois de pusher n’importe comment à la WWE à grands coups de squash (SHEEEEEEE), l’Irlandais enchaine les victoires de haute lutte sans jamais dévaloriser ses adversaires. Cette dominance qui s’en dégage va indéniablement l’aider à acquérir le statut de très grand du business pour la décennie à venir et il n’en est plus très loin.

 

 

En revanche lui filer le Rock Bottom n’était peut-être pas nécessaire.

 

 

Deuxième point positif de la soirée, et quel point mes amis, le match final entre CM Punk et Daniel Bryan. Alors que leur premier affrontement avait été interrompu par un Chris Jericho revanchard portant son Codebreaker sur Punk au lendemain du Rumble, cette deuxième confrontation fut nettement plus enthousiasmante, et surtout, connut une fin bien plus intéressante.

 

Alors je ne suis clairement pas le mieux placé pour parler de lutte pure. D’ailleurs je ne l’apprécie que moyennement et donne la part belle au sensationnel, aux segments micros et aux histoires racontées le plus clair du temps. Mais là je ne peux que m’incliner devant deux très grands messieurs qui ont régalé le public présent mardi soir. Un rythme à couper le souffle, des moves assez dingues et un enchainement de prises au sol comme on n'en voit plus tellement à la WWE. J’ai particulièrement aimé les contres proposés qui ne semblent être que de délicieux teasers de ce que les deux génies pourraient nous offrir en PPV si un jour la feud venait à avoir lieu.

 

Au terme de dix minutes incroyables, Bryan joue le heel couard et tente de s’échapper. C’était bien sur sans compter sur Sheamus venu faire le nettoyeur et qui réexpédie manu militari le végétalien dans le ring pour y recevoir un énorme Roundhouse Kick de Punk pour le compte de 3.

 

Wow se dit-on. Punk qui chope une victoire quasi clean sur le champion de Smackdown, sale temps pour les schtroumpfs. Mais il était dit que ce match était spécial et voilà que Johnny Ace ramène son booty aux abords du ring. Il fait alors usage d’une autorité visiblement suffisante à Smackdown pour faire redémarrer le match, au grand dam d’un CM Punk qui n’avait vraiment pas besoin de ça pour détester l’homme au skateboard.

 

 

Attends je checke, ouais, moi au moins j'ai encore mes DEUX couilles Johnny, sale crevard ! 

 

 

La pub nous prive alors de longues minutes de ce match fantastique pour nous amener directement à la « seconde scène finale » de cette rencontre. Bryan réplique avec un coup de pied à la tempe qui n’est pas sans rappeler celui qui l’avait couché pour le compte quelques minutes plus tôt. Il met alors ses pieds dans les cordes pour faire pression lors du tombé et arrache la victoire au nez et à la barbe d’un Punk déconfit.

 

Moi même je me prends au jeu devant mon écran et je hurle au scandale tandis que Bryan commence sa célébration insupportable. La frustration m’envahit en même temps que le public de l’arène. Et Long décide à son tour de venir groover avec tout le monde, visiblement frustré d’avoir manqué autant d’Obvious Moments dans la soirée pour venir se rattraper et déclarer que dû à la triche flagrante de l’American Dragon, le match allait redémarrer une seconde fois !

 

Quelques frissons en ce qui me concerne à la perspective de voir ce match fou continuer. Et je ne vais pas être déçu. Alors qu’on doit bien avoir dépassé les 13 minutes, ce sont 6-7 minutes de rab qui nous sont offertes pour atteindre une durée rarement vue en hebdomadaire depuis un moment. Pendant ce laps de temps délicieux tout y passe, « encore » ai-je envie de dire, avec Monkey Flip, Superplex, Frankensteiner, contres en pagaille, souplesses divines… Cette fois c’est certain, il ne peux pas y avoir de vainqueur à ce match bien trop beau pour voir l’un des deux guerriers tomber au champ d’honneur.

 

Et alors que l’on croyait qu’on ne pourrait pas aller plus loin dans le délire, voilà que Punk contre un tombé en un petit paquet un peu brouillon qui rive les épaules des deux belligérants au sol. L’arbitre compte jusqu’à 3 et se retrouve tout penaud au moment de lever le bras du vainqueur. On passera l’éponge sur la légère incohérence qui a conduit l’arbitre à compter avec conviction et rapidité alors qu’il n’avait visiblement aucune idée de celui pour lequel il déterminait la victoire, pour plutôt se concentrer sur la scène post match.

 

Long et Laurinaitis se précipitent sur le ring pour signifier leur parti pris. Sans surprise, JL lève le bras de Bryan tandis que Teddy celui de Punk. Un flottement s’installe et personne n’est capable de se mettre d’accord. Dans une scène surréaliste, Long enlève sa veste et semble vouloir en venir aux mains avec Laurinaitis pour finalement se raviser et se diriger vers les coulisses, visiblement excédé par l’attitude d’un homme qui ne cesse d’empiéter sur ses plates-bandes depuis quelques semaines déjà.

 

 

– Teddy voyons, viens dans mes bras ! Mettons fin à ces querelles ridicules.

– Monsieur le playa arbitre, pouvez vous redemarrer ce match RIGHT NOW afin de le transformer en TAG TEAM MATCH TONIGHT que je puisse lui exploser la face HALLA HALLA HALLA ?

 

 

Alors on pourra crier tant qu’on veut à l’overbooking, moi en tout cas c’est ce que j’appelle un putain de beau Main Event ! De la lutte, du spectacle, du sensationnel, des émotions et plein de perspectives d’avenir ! Que voulez-vous de plus ? C’est à vous réconcilier avec un produit qui semblait pourtant tomber en déliquescence au pire moment de l’année.

 

Tout comme les prémices d’une association Miz/Bryan, ce match et la perspective de voir ces deux-là s’en donner à cœur joie pendant quelques mois emplit mon cœur de joie ! De même, la possibilité d’une feud pour le pouvoir et potentiellement plus (unification ?) est à envisager et peut nous donner quelque chose d’énorme si elle est bien menée.

 

Bref la WWE semble avoir encore quelques tours dans sa manche et continue de distiller avec une certaine habileté les graines du futur, habileté presque frustrante quand on voit la médiocrité de ce qu’elle peut parfois proposer, surtout depuis quelques semaines.

 

 

Il dit qu'il ne voit pas le rapport.

 

 

Ce Smackdown a commencé tambour battant pour finir en apothéose, mais cela n’excuse en rien le néant entre les deux bouts, assez caractéristique de cette semaine de condensé de catch qui nous a fait frôler l’indigestion.

 

Si une fois de plus nous avons la preuve que la fédération des McMahon maitrise ses fondamentaux, elle n’en reste pas moins hésitante quand il s’agit de meubler l’ensemble d’un show avec quelque chose de consistant et cohérent. Et c’est bien ce qui m’effraie alors qu’on se dirige vers l’événement le plus important de l’année.

 

Alors il ne faut bien évidemment pas négliger l’importance cruciale des blessures d’Orton et Barrett. Leurs absences conjuguées privent Smackdown d’une feud de premier plan qu’ils étaient peut-être destinés à emmener jusqu’à Mania. Et même si Sheamus fait un excellent boulot actuellement, Mister RKO reste le babyface numéro un et incontesté de l’émission du vendredi.

 

Mais malgré leur côté moins bling bling pour le Granddest Stage of Them All, ne serait-il pas alors opportun de profiter de ce temps d’antenne libéré malgré eux pour donner un maximum d’exposition à des lutteurs sérieux qui pourraient venir créer la surprise à Miami cette année? Plutôt que de créditer les Usos/Colons d’un nouveau match et continuer à faire monter la ceinture par équipe dans l’esprit des fans, on a décidé d’improviser un match entre quatre lutteurs solos qui n’était pas franchement nécessaire. Plutôt que de donner un match à Rhodes par exemple afin qu’il renforce son statut dominant sur la midcard à Smackdown, on préfère proposer une redite d’un match ennuyeux au possible entre Otunga et Jackson. Surtout que la feud Long/Laurinaitis était déjà prévue lors du Main Event de la soirée. Et où est passé Brodus ? Pourquoi enfoncer Drew plus bas que terre en 30 secondes ? Toujours pas de Kharma à l’horizon ?

 

Alors que la Road de feu avait accouché d’une souris l’année dernière, il faut souhaiter que l’effet inverse se produise, tant le chemin vers WrestleMania a perdu en intensité et en piment depuis quelque temps. Alors que la carte se dessine comme une merveille de programme pour tout fan de la WWE, la paresse des bookers rend pour le moment la lente ascension vers le Sun Life Stadium un moment bien pénible et fastidieux à passer. Les blockbusters prévus ne suffiront pas dans l’état actuel des choses à sauver un événement qui avait pourtant tous les atouts en main pour faire date dans l’histoire du sport spectacle. Souhaitons donc que V-Mac rectifie le tir dès ce soir.

 

 

Distribuer un pack du parfait petit Booker à chaque employé n'est pas forcément la solution, mais c'est un début…


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