J'aime ces petits moments de calme avant la tempête… Ça me rappelle Beethoven.
Stansfield, dans Léon
Quarante-huit heures avant le dernier pay-per-view de l'année, Smackdown nous a comme souvent dans ce genre de situation offert un spectacle correct, sans plus. L'occasion néanmoins pour quelques membres du roster de briller un peu alors que les histoires principales ronronnent doucement en se préservant pour dimanche.
Attention: cet article ne parlera en aucun cas de matchs agréables où un Face en péril perdrait de sa crédibilité.
Nalyse de Smackdown du 16 décembre
J'aime ces petits moments de calme avant la tempête… Ça me rappelle Beethoven.
Stansfield, dans Léon
Quarante-huit heures avant le dernier pay-per-view de l'année, Smackdown nous a comme souvent dans ce genre de situation offert un spectacle correct, sans plus. L'occasion néanmoins pour quelques membres du roster de briller un peu alors que les histoires principales ronronnent doucement en se préservant pour dimanche.
Attention: cet article ne parlera en aucun cas de matchs agréables où un Face en péril perdrait de sa crédibilité.
Nalyse de Smackdown du 16 décembre
C'est une des règles implicites que l'on apprend vite en suivant régulièrement les émissions de la WWE: la semaine d'un pay-per-view, les shows réguliers, et surtout Smackdown d'ailleurs, ont tendance à n'être que des épisodes de remplissage, au contenu peu palpitant. On peut comprendre la raison pratique de la chose: il serait dommage de blesser une des têtes d'affiche du dimanche à l'occasion d'un spectacle gratuitement diffusé à la télévision, seulement pour la beauté d'un rebondissement dans l'histoire en cours. Néanmoins, cette prudence de la WWE conduit à un paradoxe, qui fait que dans la semaine où la fédération veut vendre son pay-per-view à un maximum de clients potentiels, ses shows hebdomadaires échouent le plus souvent à nous tenir en haleine vu le calme relatif qui règne sur ses épisodes d'avant pay-per-view.
L'épisode de Smackdown de cette semaine n'a donc pas fait exception à cette règle, comme je le signalais dès l'introduction de cet article. Si je me fie uniquement à la page de présentation de WWE.com, quatre des six matchs annoncés pour TLC voyaient leurs participants s'affronter sur le ring bleu installé cette semaine sur le campus de l'université d'État de Caroline du Nord. Ainsi, la moitié de la carte de Smackdown allait servir cette semaine à "vendre" le grand rendez-vous du surlendemain, et l'habitué savait déjà que cette moitié serait tout sauf surprenante.
Pourtant, j'ai gagné contre Ziggler, ça vous a pas surpris ça? Même pas un petit peu?
Cependant, ne vous méprenez pas sur mes intentions: "sans surprise" ne veut pas pour autant dire "mauvais". Car si les segments destinés à promouvoir TLC ne m'ont pas fait tomber d'étonnement de mon fauteuil pendant mon visionnage, je serais de bien mauvaise foi si je disais qu'ils étaient mal écrits et/ou mal joués. La meilleure preuve à cela est je pense la confrontation "psychologique" entre le champion du monde poids-lourds Mark Henry et son challenger Big Show, qui a été le prétexte à un moment des plus intéressants. Bizarrement, ce qui a piqué mon intérêt dans cette confrontation n'est pas l'un des combattants pour le titre suprême du show bleu, mais bien celui qui dût affronter le géant prétendant au trône, le Tout-Américain-Américain, Jack Swagger. En effet, le poulain de Vickie Guerrero a dans cet épisode étoffé un peu son personnage, et peut-être même semé les graines d'un éventuel Face-turn.
Rappelons d'abord les faits: dans les coulisses, Mark Henry interpella Swagger, qui devait donc affronter Big Show un peu plus tard, et lui demanda de blesser le challenger à la cheville d'un Ankle Lock fatal histoire de mettre le géant en position de faiblesse pour son match de dimanche, le champion promettant en échange de ce service à Swagger un match pour le titre. De façon assez surprenant, sachant que notre Biff Tannen préféré ne porte pas particulièrement le Gros Spectacle dans son cœur, Jack se montra assez hostile envers Henry, expliquant qu'il ferait ce qu'il avait à faire et qu'il n'avait pas besoin de magouiller pour avoir sa chance pour obtenir un match pour le titre, ni même pour conquérir la ceinture suprême, défiant l'homme le plus fort du monde du regard! Dans l'immédiat, il n'y a pas de doute, Swagger est toujours Heel, mais son comportement lors de ce segment l'honore, et j'avoue avoir commencé à envisager ce que donnerait un Swagger Face…
Ben au lieu de se faire défoncer par des Faces, il se ferait défoncer par des Heels en fait, tout simplement.
Sur le ring, ce fut une tout autre histoire cependant, car Jack servit de punching-ball au Big Show, qui passa ses nerfs sur Swagger dans un combat à sens unique. Il faut dire que le challenger a vu rouge dès le début du combat, Henry venant toiser son rival aux abords du ring. Le héros de Knucklehead exprima donc toute sa rage et sa haine envers celui qui a failli mettre fin à sa carrière sur le pauvre Swagger, qui parvint à peine à placer un début d'Ankle Lock avant de se prendre un WMD qui l'envoya au tapis pour le compte. Mais Big Show ne s'arrêta pas en si bon chemin, puisqu'il chokeslamma (vive les néologismes!) le pauvre Jack hors du ring. Ses malheurs ne s'arrêtèrent pas là, car après avoir pris de plein fouet le message que le challenger envoyait en fait au champion, Henry répondit lui aussi, en explosant Swagger d'un coup de chaise ainsi qu'un cameraman qui eut le seul tort de s'être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. À part donc le cas Swagger qui présage peut-être d'une évolution de son personnage, la confrontation pour le titre de champion du monde poids-lourds a donc été vendue au minimum: le champion craint son challenger sans vouloir l'admettre (le marché proposé par Henry à Swagger), Big Show est plus motivé que jamais après deux rencontres où il aurait pu prendre le titre, mais Henry est déterminé à ne rien lâcher quand même, et est capable de tout… La recette habituelle quoi!
Et comment que je vais rien lâcher! Je la veux, ma première défense de titre clean!
Les mêmes vieilles recettes qui marchent ont été appliquées pour le combat mettant en jeu le titre Intercontinental détenu par Cody Rhodes et malheureusement convoité par Booker T. Je dis malheureusement car cette affiche est une énorme déception pour moi. Sans blague, donner un match de championnat, fut-il mineur, à un commentateur, est-ce bien raisonnable? Avant de me faire reprendre de volée, je le concède tout de suite: oui, Booker peut encore faire une belle prestation sur le ring (ce sera sans aucun doute plus sympa à regarder que la prévisible purge "knee free" entre Nash et HHH), mais il n'est PLUS catcheur, bon sang de bonsoir! Avec tout le respect qu'on doit aux légendes, je considère que quand un catcheur a raccroché et a déjà un rôle à l'écran, il n'a pas à remonter sur le ring, ou alors épisodiquement, mais pas pour un titre en tout cas! Ce match me rappelle le combat pour le titre WWE entre le Miz et Jerry Lawler, ou encore le prise du titre de champion des États-Unis de Bret Hart contre le Miz, pour mieux le rendre vacant la semaine suivante, et ce ne sont pas de bons souvenirs.
Et ce n'est que le début: je bats Rhodes, Nash bat Triple H, et ensuite on rappelle tous nos potes de la WCW pour envahir la WWE!
De fait, le match de la carte de TLC pour le titre Intercontinental n'a pour moi presque pas d'intérêt. Soit Cody Rhodes gagne, remet Booker T à sa place, et il entre ensuite en rivalité avec Daniel Bryan, et cette guéguerre nous aura fait perdre du temps puisqu'on aurait très bien pu mettre Rhodes en face de Bryan de suite. Soit Booker T gagne par disqualification, Cody garde la ceinture et on continue à perdre du temps sur cette rivalité qui ne va nulle part. Soit Booker devient champion Intercontinental, et là vous n'aurez pas fini de m'entendre râler, tant je trouve que ce serait à la fois inutile et insensé. Booker n'a d'ailleurs pas répondu à Josh Matthews, qui avait invité le commentateur sur le ring pour une interview en ouverture de l'épisode de cette semaine et lui avait demandé s'il comptait reprendre le chemin des rings à plein temps en cas de victoire à TLC, avant d'affirmer qu'il défendrait son titre s'il gagnait contre Rhodes à un Cole qui est revenu à la charge pendant le match de Cody qui eut lieu un peu plus tard.
Car pour montrer ce qu'il comptait faire subir à Booker à TLC, le champion Intercontinental s'illustra dans le premier match de la soirée qui l'opposait à Daniel Bryan, que j'aime toujours autant malgré sa barbe. Contrairement aux deux dernières rencontres entre les deux hommes, Booker n'intervint pas, sous peine de ne plus avoir de match à TLC, laissant ainsi toute latitude à Rhodes pour montrer l'ensemble de son talent. Car si Bryan n'a pas démérité, loin de là (il a livré un très joli dropkick depuis la troisième corde), l'American Dragon était toujours diminué des suites de son match contre Mark Henry, comme l'a montré la tentative échouée de suplex dans les cordes qui l'envoya hors du ring. Au terme d'un joli spot depuis le coin et la troisième corde contré par Rhodes, le champion Intercontinental parvint à placer son Cross Rhodes pour la victoire, et remporta un succès logique mais qui lui permit d'emmagasiner de la confiance pour son match contre un Booker T que j'espère de tout cœur voir perdre à TLC. Si en plus, il pouvait être suffisamment blessé par Cody pour être éloigné de la table des commentateurs au profit de Matt Striker ou de n'importe qui d'autre, ce serait la cerise sur le gâteau!
Ou alors on peut faire appel à un catcheur qui est vraiment un très bon commentateur…
Le dernier match de la soirée destiné à nous vendre du rêve pour TLC était un match par équipes opposant un duo Heel de qualité, à savoir Wade Barrett et Dolph Ziggler, et l'association pour le moins étrange de leurs rivaux actuels, le froid Randy Orton et le clown Zack Ryder. Un peu plus tôt dans la soirée, Ryder m'a bien fait rire en essayant de faire ami-ami avec Orton dans les vestiaires, montrant bien aux éventuels distraits le décalage entre les deux partenaires du soir. Le main-event de la soirée entre les quatre participants au pay-per-view du surlendemain livrèrent sur le ring une prestation honorable: ils ont fait le boulot quoi, tout en établissant clairement la hiérarchie entre les quatre hommes sans la bousculer pour autant. Orton fit étalage de sa puissance légendaire, sauvant la mise de Ryder dès que le besoin s'en faisait sentir et en étant l'auteur de quelques uns des plus beaux mouvements du match (je retiendrai par exemple la jolie suplex sur Ziggler au début du combat). Barrett montra qu'il n'était pas là pour décorer, et montra toute sa détermination en dominant de la tête et des épaules un Long Island Iced Z dépassé par la force de l'Anglais, histoire de faire comprendre à Orton que leur rencontre à TLC ne sera pas une promenade de santé pour la Vipère. Ziggler, quant à lui, a montré qu'il pouvait viser plus haut que le championnat des États-Unis en se montrant presque aussi fort que des main-eventers du calibre d'Orton. Presque, mais pas encore tout à fait au même niveau, puisque c'est bien Dolph qui subit le tombé après le RKO de la semaine. On notera que Barrett décida de ne pas interrompre le tombé, histoire de ne pas dépenser inutilement ses forces avant la rencontre de TLC sans doute.
– Wade, viens m'aider!
– Mais je t'aide déjà là: si je ne casse pas le tombé, il ne te tapera plus!
– Ksss… C'est ce que tu crois…
– Gloup… Adieu, Dolph, ravi de t'avoir connu, faut que j'y aille là.
Et Ryder alors, comment s'en est-il sorti? Assez bien dans l'ensemble, suffisamment en tout cas pour prendre le titre de champion des États-Unis sans avoir à rougir, notamment après avoir contré le Wasteland de Barrett en DDT. Durant ce match, il était clairement présenté comme le plus faible des quatre, mais sa détermination peut le faire gagner la ceinture à la bannière étoilée, d'autant que Dolph peut maintenant, après la série de très bons matchs auxquels il a participé, l'abandonner sans regret pour grimper un peu plus haut dans la carte. De manière générale, comme je l'ai écrit plus haut, ce match à quatre a simplement confirmé la hiérarchie en place: Orton est le plus fort et devrait gagner contre Barrett, sauf si l'Anglais parvient à trouver la faille dans la défense de l'Apex Predator, ce qui reste tout à fait envisageable. Ziggler est un cran en-dessous, mais se rapproche de plus en plus du niveau des "grands" et peut sans que ça pose problème passer le relais de chef de la midcard de Raw à Zack Ryder, qui se dépense sans compter pour se faire une place au soleil. Bref, du bon spectacle, mais encore une fois rien qui bouleverse l'échiquier en profondeur.
Voilà: moi au-dessus, et tous les autres en-dessous. Pas de raison que ça change.
Mais malgré cet immobilisme d'avant pay-per-view, cet épisode de Smackdown a été l'occasion de se réjouir, et ce grâce à un match qui a réussi à me mettre des étoiles dans les yeux. Et bizarrement, c'est un combat de midcard, voire de lowcard qui a su réveiller mon intérêt pour l'épisode de cette semaine. Je parle du match par équipes qui a opposé les jumeaux Uso aux cousins de Porto Rico, Primo et Epico, accompagnés de Rosa Mendes. C'est la première fois que je voyais Epico en action, et je n'ai pas été déçu! Ce match a été un véritable bonheur à regarder, car il a montré ce que pourrait donner une vraie division Tag Team au sein de la WWE. Les Usos comme Epico et Primo (qui se ressemblent beaucoup eux aussi d'ailleurs) ont fait preuve d'un vrai travail d'équipe comme on en voit hélas peu. Leur coordination, la fluidité de leurs actions communes et les automatismes formidables qui régnaient dans les deux équipes montre toute la différence entre une vraie équipe et un duo rassemblant deux lutteurs individuels comme les champions en titre actuels par exemple: aussi bonne que soit la coordination entre Kingston et Bourne, elle est encore loin de celle qui existe entre Primo et son cousin ou entre les jumeaux fils de Rikishi. Même Rosa a assuré dans son rôle de manager, prodiguant la distraction offrant la victoire aux cousins portoricains d'un Backstabber de Primo. C'est à ça que doit ressembler une division Tag Team, alors que l'on donne très vite les ceintures de cuivre à l'un de ces deux duos, et qu'on leur donne d'autres équipes à affronter pour assurer le spectacle!
Ouais, à nous le titre de champions Tag Team et les main-events de Superstars! Youpi!
Je passerai en revanche très vite sur l'autre terrain sinistré de la fédération, la division féminine. Histoire d'être exhaustif, je vais parler du match des Divas en une phrase: Alicia Fox a battu Natalya avec un roll-up, l'arme fatale des filles à la WWE. Seule "surprise": on a donné le micro à Alicia pour qu'elle se moque de Natalya après le match (d'autant que la Renarde avait arraché une extension de cheveux de la Canadienne, ultime affront!) et enfonça le clou en neutralisant la volonté de vengeance de la blonde d'un Facecrusher avant de repartir tout sourire. Et dire qu'au début de l'année, on avait assisté à un regain de forme de la division féminine grâce à l'arrivée fracassante de Kharma! Vivement qu'elle revienne, même si j'ai bien peur que l'impact de son retour soit moindre que le choc de sa première arrivée…
On ne dit pas "match de Divas", on dit "Roll-up Match", en fait.
Avant de conclure, un mot sur la lowcard du show bleu, avec le quasi-squash du nouveau favori de la foule Ted DiBiase qui achète l'amour du public en distribuant cadeaux et places gratuites, et le toujours bon vendeur Heath Slater. Victoire logique du fils de riche, même si je regrette qu'au début du match Ted ait plus ou moins méprisé son adversaire en tentant de mettre rapidement un terme au combat en plaçant quarante-deux roll-ups d'affilée. Après le match, Jinder Mahal est venu pour attaquer son rival, mais c'était sans compter avec Teddy Long qui fit combattre l'Indien contre son adversaire lors du dernier Raw, Sheamus. La rivalité de lowcard entre DiBiase et Mahal allait donc attendre au moins la semaine prochaine, la priorité étant d'occuper le guerrier celte et de lui donner un os à ronger. Sans surprise, Sheamus a dominé et remporté le match d'un Brogue Kick bien senti, mais Mahal a néanmoins fourni une opposition farouche, loin de la plaisanterie qu'on pouvait craindre pour l'ex-beau-frère du Great Khali. Cependant, j'espère que Sheamus reprendra vite le chemin du haut de la carte, qu'il mérite amplement d'occuper, c'est pourquoi j'espère que Mark Henry remportera son Chair Match contre Big Show à TLC, histoire que le Great White soit le prochain champion du monde poids-lourds dans un avenir proche! Et que Jinder Mahal continue sa rivalité de bas de carte contre Ted DiBiase au lieu de chercher des noises à l'Irlandais: c'est encore là qu'ils sont le mieux…
Tu donneras le bonjour à Drew au fait, ça fait un bail qu'on l'a plus vu, Wade et moi…
Comme je l'ai écrit dans mon intro, l'épisode de Smackdown de cette semaine a été correct, sans plus. Comme d'habitude, ce ne fut qu'un show de remplissage en attendant TLC, et le spectacle a donc doucement ronronné, comme un tour de chauffe avant le vrai spectacle prévu deux jours plus tard. Bien mené, bien exécuté, mais oubliable, cet épisode ne vaut que pour m'avoir donné l'espoir de la venue prochaine d'une vraie division Tag Team, grâce au formidable match entre les Usos et Primo et Epico.
Et Cody, fais-moi plaisir: gagne!