Le mieux est l'ennemi du bien.
Sagesse populaire.
Après un PPV riche en rebondissements et en avancées de la méta-storyline, ce Raw était attendu pour de nombreux éclaircissements et aftermaths, eux-mêmes devant amener de nouveaux rebondissements, etc… Bref, on est dans la mécanique classique WWE, avec des PPV qui contiennent les moments chocs et des shows qui amènent les explications. Ces shows post PPV sont spécialement clés car ils expliquent autant les actions de la veille qu'ils mettent en place la trame de la séquence menant au PPV suivant. Or, suite aux réactions controversées ayant fleuri suite à ce Raw, il me semblait intéressant de sortir un peu de l'analyse classique de show, et de s'interroger grâce à l'exemple précis que constitue ce supershow sur ce qu'on peut attendre du catch en général.
– Nous on veut des étincelles, du spectacle, des filles sexys, du suspense, amener du bonheur dans le monde entier, arrêter les guerres. Ou alors que JoMo gagne un titre.
– C'est OK pour votre première demande.
Nalyse de Raw du 3 octobre
Le mieux est l'ennemi du bien.
Sagesse populaire.
Après un PPV riche en rebondissements et en avancées de la méta-storyline, ce Raw était attendu pour de nombreux éclaircissements et aftermaths, eux-mêmes devant amener de nouveaux rebondissements, etc… Bref, on est dans la mécanique classique WWE, avec des PPV qui contiennent les moments chocs et des shows qui amènent les explications. Ces shows post PPV sont spécialement clés car ils expliquent autant les actions de la veille qu'ils mettent en place la trame de la séquence menant au PPV suivant. Or, suite aux réactions controversées ayant fleuri suite à ce Raw, il me semblait intéressant de sortir un peu de l'analyse classique de show, et de s'interroger grâce à l'exemple précis que constitue ce supershow sur ce qu'on peut attendre du catch en général.
– Nous on veut des étincelles, du spectacle, des filles sexys, du suspense, amener du bonheur dans le monde entier, arrêter les guerres. Ou alors que JoMo gagne un titre.
– C'est OK pour votre première demande.
Nalyse de Raw du 3 octobre
La réflexion développée dans cette nalyse aurait pu faire l'objet d'un article à part traitant de la thématique du "suspension of disbelief", mais il me semblait intéressant également de choisir cette voie car elle a le mérite de proposer une illustration directe des faits, sans piocher à droite et à gauche les points qui m'intéresseraient pour défendre ma thèse. En prenant la matière brute d'un show frais dans l'esprit des gens, je pense qu'il est plus aisé de se poser les bonnes questions, y compris celles qui pourraient me donner tort (et donc faire naitre le débat). Ma thèse est donc qu'on cherche trop la crédibilité, et que ça nuit au plaisir du visionnage du show. Le premier écueil de cette idée est justement que c'est cette crédibilité qui constitue le coeur des Cahiers du Catch. Nos articles reposent sur une analyse assez profonde du sport spectacle et la question de cohérence est fatalement au centre de la plupart des analyses. Ainsi remettre en cause le fait de décortiquer la crédibilité des faits, ça peut s'apparenter à se tirer une balle dans le pied. En le faisant je sais que je prends le risque de me faire maltraiter par mes co-rédacteurs, de voir ma participation aux les soirées mensuelles VIP CCCP (champagne coke chippendales putes) de la rédac remise en cause, mais je suis un fou. Ma conviction sera plus forte que de bêtes considérations matérielles, et je l'exposerai à la face du monde quelle qu'en soit le prix, never give up, u can't see me, u want some come get some, and so on…
Qui c'est qui va prendre la porte de la Rédac? DANS SA GUEULE!!!
La réflexion me semble d'autant plus pertinente que la passion actuelle du monde du catch pour le shoot (qui est systématiquement booké) avec une exigence de crédibilité se heurte au fondamental du catch qui est une mise en scène dans laquelle le faux et la tromperie sont à la base de tout. On nage au choix dans l'hypocrisie ou dans la manipulation la plus totale. À partir du moment où la chose est admise, ça me semble un argument pour faciliter une auto-manipulation. En effet, et c'est certainement le cœur de mon raisonnement: c'est dans le propre intérêt du spectateur de laisser passer certaines incohérences, car il appréciera plus le scénario s'il ne se focalise pas sur les erreurs inévitables de construction. Or, il y a plusieurs façons de faire passer un scénario limité: soit on ferme les yeux sur certaines choses (le Taker a des pouvoirs magiques, admettons…), soit on invente des justifications qui crédibilisent la situation dans son propre référentiel (c'est logique que Barrett ne soit jamais revenu sur son "bigger plan", depuis le début c'était un bobard pour manipuler le reste du Nexus et choper le titre pour lui, mais comme ça a échoué, il n'avait pas de raisons de remettre ça sur le tapis). C'est totalement artificiel, mais après tout, y a-t-il du mal à se faire du bien en se trompant soi-même? J'ai la certitude que non. D'ailleurs dans d'autres contextes on appelle ça la mauvaise foi, et personne n'y voit rien à redire.
Toi aussi, joue au jeu des deux erreurs avec la WWE!
Ce Raw me semble particulièrement propice pour illustrer cette discussion, car passée la première promo shoot qui a tout lancé, on est bien obligé d'avancer, et cela oblige à faire des choix et à mettre des choses en pratique. Tant qu'on est sur de la théorie et du fantasme, il est facile d'énoncer n'importe quoi. C'est d'ailleurs pour ça que la position de CM Punk est géniale: tant qu'il est en retrait du pouvoir, qu'il s'y confronte, il peut mettre en avant toute une série d'incohérences et d'anomalies, qui lui permettent de se mettre dans la poche tous les gens mécontents. Si jamais il devait à un moment prendre des décisions, fatalement cela entrainerait de la déception. Le positionnement sur un mode contestataire assez chevaleresque explique facilement le succès de la storyline actuelle quand on connait le talent de Punk, enfin exploité après de nombreuses années à hiberner. Mais revenons à nos moutons: la WWE doit actuellement, pour faire avancer sa storyline, nous fournir un peu de concret. Tant qu'on était dans la remise en cause de la Kidz Era à grands coups de faux shoots, ça allait à beaucoup de monde. Quand on prend une direction, cela signifie aussi qu'on renonce à toutes les autres options fantasmées par les fans, et donc on s'expose à créer de la déception. Sans compter que la mise en place de n'importe quelle situation provoque des erreurs de logique (on est dans du fake, c'est inévitable que la scénarisation oublie certains points, ou ne puisse gérer certains autres). Du coup je vais donc défendre le Raw de lundi dernier avec toute la mauvaise foi possible et imaginable (ce qui ne surprendra néanmoins personne je pense).
Mais oui, on va donner un long règne à Bryan! Mais bien sur que Punk va être la nouvelle superstar n°1 de la WWE devant Cena et moi-même! Mais évidemment qu'on va remonter une division Cruiserweight! Et absolument, HHH sera en retrait et Taker et Cena vont subir des défaites par soumissions des midcarders Heels!
Le PPV de la veille talentueusement reviewé par mon meilleur ennemi Lecharentais nous laissait donc sur de nombreuses questions: qu'allait-il se passer après l'agression d'Awesome Truth? Comment allait se développer la méta-storyline avec en ligne de mire du court (Vengeance), du moyen (les Survivor Series) et du long terme (la road to Wrestlemania)? Comment intégrer le Rock à tout cela? Quelle place pour les titres mondiaux là dedans? Quel avenir pour HHH? Cette année a l'originalité de nous proposer plusieurs évènements connus très en amont (Rock-Cena dans la même équipe aux Series, Bryan qui cash in à Mania, Rock vs Cena pour Mania) qu'on doit booker de zéro, avec la situation un peu paradoxale de savoir où l'on va, et de se demander comment ça se fera. À court terme, c'est le match des Series qui pose le plus de questions, et la fin du Raw a potentiellement apporté une piste qui pourra aboutir à une construction qu'on connait déjà partiellement (deux futurs adversaires côte à côte). Mais avant de disserter sur les perspectives d'avenir, refaisons le fil de la soirée de lundi.
Pour relancer sa carrière, Drew se lance dans le patinage artistique.
Hormis le main-event qui fut un beau cadeau pour les amateurs de catch, le contenu in ring se limita à quatre matchs plus ou moins rapides. Jinder Mahal se fit squasher par un Santino de retour et triomphant en moins de quarante secondes, le tout sous une belle pop pour le canado-italien au finisher venimeux. Quant au perdant, retourne en Inde voir ton laideron, merci d'être passé. Beth Phoenix étrenna son nouveau titre en tag team avec sa sista en se faisant détruire par Kelly Kelly (si si, vous avez bien lu) dont les hurlements auront été encore plus destructeurs pour mes tympans et mes pieds que le beatdown ne le fut sur Mme Punk. Si Kelly Kelly veut tenter l'aventure au tennis, elle a de l'avenir. À noter que Eve était là aussi: pour faire le nombre, éliminer Natalya et faire plaisir à Axl. Enfin les deux protagonistes du match pour le WHC du HIAC eurent chacun leur match qui permit d'ancrer leur domination. Randy prit cinq bonnes minutes pour battre un Drew McIntyre qui a de nouveau du temps d'antenne sans être ridiculisé, et la vipère se permit même le luxe de tabasser Mark Henry venu le chambrer en fin de match. Ce dernier l'avait mauvaise (d'autant plus qu'un retour du Big Show est annoncé pour vendredi) et passa ensuite ses nerfs sur Job Morrison, venu perdre un match (veni, vidi, sodomie) en moins de deux minutes, non sans avoir placé un Starship Pain dont Henry se releva, au même titre que le RKO de la veille. Bref on a affaire aux deux forces dominantes de SD!, et d'une puissance comparable. Ce booking me semble assez ingénieux, et favorable aux deux hommes qui apparaissent vraiment super forts. Concernant les faire-valoir, si la situation est une bénédiction pour Drew, pas sûr qu'on puisse en dire autant pour JoMo. Je reste persuadé que ce dernier rebondira et touchera un jour un titre mondial quand le moment sera venu, mais aura-t-il la patience d'attendre jusque là?
Par contre l'imitation du Taker par Mahal, c'est vraiment pas terrible.
Le main-event mit finalement aux prises six Heels dont trois portent un titre (Del Rio WWE, Ziggler US, Rhodes IC, accompagnés de Christian, Swagger et Otunga, cherchez l'erreur) face à autant de gentils défenseurs de la veuve et de l'orphelin à qui ils dédicacent les t-shirts achetés 29.90$ en boutique (Cena, Punk, Sheamus, Air Boom et…. Mason Ryan). Ce match remplit tout à la fois le rôle de donner un feel good moment au public (victoire prévisible des Faces qui remportent quasi toujours ce genre de matchs, après la toute aussi prévisible séquence d'enchainement des finishers), du bon catch aux spectateurs (le match dura vingt minutes et proposa de nombreux chouettes moments), de l'exposition aux catcheurs (chacun eut son petit moment de gloire, à noter le pin et la themesong finale pour Sheamus sur Ziggler, choix intéressant) et plusieurs pistes possibles (libre à chacun de voir laquelle des 36 combinaisons possibles et de la douzaine réalisée lui a le plus plu). J'imagine que le câlin de Sheamus le destructeur à gentil-Cena-que-j'ai-démoli-cent-fois-avant passera comme une réaction spontanée de joie après le gain cette victoire de prestige, et que personne ne viendra faire une remarque désagréable là dessus.
Mais tout ceci ne fut que du remplissage à la vue de ce qui draine le plus d'intérêt en ce moment: la méta-storyline (qui n'a jamais aussi bien porté son nom, tant elle inclut et concerne tout le monde, y compris bien au delà des choses et des gens qui apparaissent). Ainsi, le show nous proposa plusieurs segments intermédiaires avant le long segment final (vingt minutes ininterrompues mettant en scène à vue de nez au moins cinquante protagonistes), qui virent l'enjeu de la soirée se mettre en place.
Les défilés printemps-été sont toujours assez sommaires dans le monde du catch.
Ainsi John Laurinaitis (le perfide) avait commencé par rassembler les six main eventers Heels du soir autour de lui (plus Vickie) en tentant d'atténuer leur colère, mais ces derniers voulurent parler directement au public. Ils se retrouvèrent ainsi au milieu du ring et chacun put placer quelques mots dans un ordre qui fleure bon la hiérarchisation (Del Rio, Christian, Rhodes, Ziggler, Swagger, Vickie sous un torrent de huées qui a dû donner honte aux catcheurs, et enfin Otunga). L'ensemble des discours allait dans le même sens: Triple H était responsable de l'insécurité ambiante qui devenait invivable. Le COO intervenait d'une manière qu'on pourrait résumer ainsi: "vos gueules bandes de fiottes. Battez vous pour le public". Le segment suivant fut le basculement de la soirée: ce bâtard de Laurinaitis vint suggérer à HHH d'écouter son roster, et de le faire lors d'un vote de confiance. Quelques petites provocations, et HHH céda: le vote aurait lieu ce soir, et on verrait bien! Vint ensuite le rappel des évènements post main-event de la veille, avec l'intervention d'Awesome Truth; cette séquence étant suivie d'un petit film posté sur YouTube dans lequel Truth et Miz demandaient pardon au WWE Universe pour leurs actions, expliquant qu'ils avaient agi pour se faire remarquer après l'injustice qu'ils avaient subie, mais qu'ils attaqueraient HHH en justice pour son agression. Tout était en place pour le dénouement…
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier libérés, la presse s'empare d'un nouveau drame!
Très théâtralement, tout le roster fit son entrée à l'exception des Top Faces (Cena, Orton, Punk, Sheamus), et on vit même les arbitres et un Jerry Lawler annoncé blessé au début du show faire leur apparition. Triple H entra en dernier sur le ring, entouré de l'ensemble de ses sujets, en position dominante de majesté (tant qu'à être "vocare ad regnum", autant jouer la carte à fond). Le COO commença par un petit speech sentant bon la démagogie, mais totalement logique dans sa position: il faisait son maximum pour le public. Les reproches qui lui étaient adressés étaient non recevables, il fallait se comporter en homme au lieu de chouiner, prendre des coups fait partie du jeu. Vint ensuite la longue liste des doléances, ouverte par Wade Barrett. Arrêtons-nous quelques instants sur ce fait-là: Wade n'est ni le plus ancien, ni le plus titré, ni le plus populaire des Heels. Voir la WWE lui confier le rôle d'être représentant des catcheurs est une sacré marque de confiance en son micskill et son aura, et on peut être rassuré pour ce catcheur hyper-doué dont on peut légitimement penser qu'il aura un jour sa chance au plus haut niveau. L'Anglais s'en sortit d'ailleurs très bien, récoltant des sifflements et des "you suck" assez rapidement. Il cassa habilement les "what" en supprimant pendant une longue tirade tous les blancs de son discours, coupant court à la possibilité de se faire "whatter". Le fond du discours fut dans la continuité du reste: le roster reprochait à HHH le manque de sûreté de l'environnement. Hunter lui rétorqua qu'il avait créé du chaos du temps du Nexus, et qu'il ne supportait juste pas de ne pas être la source de ce dernier. Ça me parait complètement stupide comme réponse, vu que Barrett représente l'ensemble des catcheurs. Ainsi, le Game prouva qu'il se foutait de la demande des catcheurs en répondant à côté, ce qui ne put que lui mettre à dos le roster un peu plus. S'ensuivit la plainte des arbitres, très bien pensée et portée par Mike Chioda. Les doléances des hommes en blanc et noir de la WWE m'ont semblé rationnelles, très sincères, et le ton embêté de Chioda m'a convaincu qu'ils vivaient réellement un moment difficile. On ne peut pas en dire autant de Beth Phoenix qui parla pour les divas. J'adore la Glamazone, mais entendre ce monstre de puissance actuellement Heel dire "we're girls" et se plaindre qu'un possible accident pourait arriver, ça m'a paru assez pitoyable. Malgré tout j'ai quand même trouvé que ça pouvait être crédible. Là aussi Hunter répondait à côté des craintes exprimées.
– Hunter, Hornswogle et Lawler qui viennent se rincer l'œil dans les douches, c'est plus possible.
– Hmmmm, ok, on vous donnera du savon aromatisé à l'eucalyptus.
Le coup final vint de Jerry Lawler, Face parmi les Faces, qui avoua souffrir lui aussi de la situation (remember l'agression de Henry). Ça tient la route, même si ça parait un peu rude à la vue du profil du bonhomme qui ces dernières années s'est fait maraver par Miz, Sheamus, Cole, et certainement d'autres que j'oublie. Le King expliquait qu'il n'en avait pas après le COO personnellement, mais qu'il était néanmoins responsable de la situation actuelle. Christian prenait le micro, et lançait le vote d'un "no confidence" pour le groupe Heel. Les arbitres suivirent, puis les divas. Le peu de Faces présents sortirent sous les huées (le public ayant pris fait et cause pour HHH), suivis des annonceurs et même des cameramen (Cole avait pris une bonne longueur d'avance au passage) et à l'exception notable de Jim Ross, qui tel le vieux sage, ne se laissa pas embarquer dans la tourmente. Le public applaudissait quand se dernier se leva, et partit, finalement (sous de sacrées huées). Hunter était seul dans le ring, sous les hourras du public, l'enfoiré de Laurinaitis venait pointer le bout de son museau puant et contempler son forfait sous les "u suck, sucker" du public, avant de repartir avec la mine des bons jours. Le fondu de fin nous faisait quitter Raw sur l'image du tout frais ex-COO la mine défaite, soutenu par le public seul au milieu du ring.
Que dire de tout cela? Déjà que ça me parait tenir la route. La réalité n'est pas toujours logique, et un mouvement de contestation prend souvent racine de la sorte (personnellement ça me rappelle les mouvements étudiants dans lesquels je prenais un plaisir fou à gueuler, en affirmant que des réformes que je croyais comprendre étaient moisies, alors que je ne voyais pas 1% des implications de tout ce que je faisais). Les Heels ont semé leurs graines depuis plusieurs semaines, et plusieurs évènements ont déclenché cette destitution. Voir des superstars du catch se plaindre de prendre des coups est tout à fait stupide, comme l'a fait remarquer HHH. Mais voir des Heels manipuler la réalité pour éliminer un dirigeant tient tout à fait la route. Or, c'est plus cela à quoi on assiste à mes yeux. On voit le coup supposé final d'une énorme conspiration, dans laquelle tous les Heels font bloc car HHH ne les a pas ménagés, et dans laquelle les Faces ont des griefs personnels, et se retrouvent embarqués dans une histoire où ils ne maitrisent rien. Quand tout le roster se barre, il est difficile de rester, et voir des mecs comme JoMo, Air Boom ou Booker T suivre le mouvement ne me choque pas tout à fait. Et certains reproches comme celui de Ross (ne pas tenir son vestiaire est un signe de défiance en soi) touchent leur but à mes yeux. Quand un coach n'a plus le soutien de ses joueurs en sport, on le renvoie car il a échoué, aussi bon soit-il normalement.
Pour exprimer sa défiance, Alberto a montré ses deux grosses couilles à HHH.
Et bien plus intéressant encore sont les perspectives. J'ai beaucoup vu de personnes s'interroger sur les évènements de lundi, mais peu discuter sur ce qui allait en découler. Qui va remplacer HHH? Y aura-t-il un vote? Quelqu'un de nommé? Par qui? Y aura-t-il un management temporaire? Quelle place pour Laurinaitis? Long? L'AGM? Vickie? Steph et VKM vont-ils apparaitre dans un sens ou un autre? Quelle place pour les Faces absents de la destitution? Awesome Truth sera-t-il de retour dès lundi? Qui va tirer profit de tout ça? N'y a-t-il pas plusieurs clans Heels qui risquent de se retrouver en compétition? Il y a évidemment beaucoup de choses possibles, mais plusieurs s'imposent. Déjà, il faut que HHH ait une chance de retour, ou un semblant de légitimité restante. Il semble maintenant évident que les Series verront un match pour la direction de la WWE. Une team Laurinaitis vs team HHH semble assez logique. Reste à savoir ce qui permettra à HHH de prétendre à cette opportunité. Ensuite, on a enfin un élément rationnel permettant de voir le Rock et Cena combattre du même côté. Je vois bien en effet Hunter reprendre un peu le rôle de Stallone dans "The Expendables" et former son équipe de superstars pour contre-attaquer (le groupe contiendra-t-il un traitre?). Ce scénario nous promettrait des segments assez musclés pour convaincre tout ce petit monde de travailler ensemble, et il est porteur de pas mal de potentiel (le Heel-turn de Cena? Non, je déconne…).
David, je te souhaite tout le meilleur… dans cette storyline. Allez détends-toi, c'était une blagounette!
En conclusion, je dirais que tout ce qui se passe me plait vraiment. On a plein de mouvement, des clans qui se forment, du suspense, les Faces ont pris super cher (tous les titres individuels aux mains de Heels, le COO vénéré de la foule destitué). Les Heels vont over dominer pendant sans doute quelques semaines, avant un retour fracassant des Faces (et là, je me prépare déjà en me pourléchant les babines au méga chouinage). La situation tient globalement la route, malgré quelques détails sur lesquels on peut facilement passer. Bref, au final, tous les reproches que j'ai pu lire tiennent du détail peu significatif ou du caprice. Enthousiasmez-vous, bon sang! Et pour tous ceux qui ne sont pas contents, je vous propose un petit jeu: en commentaire ou sur le forum, proposez-moi six mois de booking jusqu'à Mania (éventuellement en partant après MITB pour surfer sur le Summer of Punk si nécessaire). Ensuite soumettez aux autres lecteurs vos suggestions, et chacun pourra dire s'il aime, et ce qui lui va ou pas, et pourquoi. Et dire éventuellement pourquoi une telle stratégie lui semblerait viable pour la WWE, ou pas. En effet, il me semble qu'il est très aisé de critiquer certains points, mais que toute proposition concurrente se révèlerait pire ou pas meilleure. La WWE ne peut malheureusement pas rester dans le potentiel (par exemple les espoirs soulevés par le Summer of Punk), mais doit faire des choix à la fois logiques et surprenants, et surtout jamais définitifs. De plus, elle doit ménager à la fois son présent et son futur. Plus les choses vont, et plus je me dis à la vue de certains exemples que cramer des jeunes en les surexposant n'est jamais leur rendre service. Sheamus a été overpushé, et pourtant c'est seulement après deux ans que ça devient un vrai top player. Punk aussi a mis de nombreuses années à atteindre ce statut de top guy qu'il a maintenant. Des exemples comme Sin Cara ou Mason Ryan montrent à quel point exposer du "jeune" trop vite peut se révéler dangereux et ne pas leur rendre service. Bref, le push de jeune prend souvent plusieurs années pour être vraiment efficace, et la WWE a pris des risques énormes sur plusieurs types sur les 24 derniers mois (Miz, Sheamus, Del Rio, et certainement d'autres que j'oublie). Alors détendez-vous quand vous matez du catch, prenez de la distance, et savourez ce que vous voyez sans toujours chercher la petite bête!
Et surtout, comportez-vous comme des putes!