Brutes ! Vous finirez tous aux galères !
D’ailleurs, vous y êtes déjà !
Le rédacteur de cette nalyse aux créatifs de la WWE
Où il ne sera question de rien du tout parce que je boude. Voilà.
N'ai triste.
Nalyse de Hell in a Cell du 2 octobre
Brutes ! Vous finirez tous aux galères !
D’ailleurs, vous y êtes déjà !
Le rédacteur de cette nalyse aux créatifs de la WWE
Où il ne sera question de rien du tout parce que je boude. Voilà.
N'ai triste.
Nalyse de Hell in a Cell du 2 octobre
Nein nein nein ! Je suis colère ! Comme d’habitude me direz-vous, et je vous répondrai que c’est parfaitement injuste puisque j’avais ces derniers temps les yeux de Chimène pour la WWE. Certes, j’avais déjà dans ces lumineuses colonnes tiré le signal d’alarme, incarné ici par les parties génitales d’Axl, mais je voulais croire que d’un coup de baguette magique (encore une référence discrète à Axl), les choses allaient repartir de plus belle.
Vous vous doutez bien qu’il n’en fut rien. Et non, pour les plus médisants, mon ire déraisonnable ne vient pas du fait que j’ai totalement oublié la session de pronos de la semaine passée, me privant d’un quasi sans faute.
"Le nalyste réalisant sa bévue",
Crayon de couleur sur paquet de Chocapic, Eric Cantona, 2008
Néanmoins, c’est peut-être, dans un sens, ce sans-faute qui est à la base de ce mécontentement. En effet, dans le fond, que j’ai assez effrayant (et oui, le fond de l’hère effraie), je dois être une sorte d’incurable romantique, et à chaque session je fais les pronostics les plus audacieux (après ceux de l’irremplaçable Papy) parce que j’espère, profondément, que la WWE va arrêter de se comporter comme une corpo surpuissante pour casser un peu ses codes. Et à chaque fois je me plante. Aussi, les récents exploits de Punk ou de Henry m’ont donné un peu d’espoir, et lorsque la WWE a recommencé à ronronner, j’ai pris le parti de faire les pronos les plus mainstream possibles. L’ennui de ce genre de pronos, c’est que même s’ils sont simples, ils sont aussi frustrants. On peut avoir d’excellents matchs, de la solidité à tous les étages, lorsque l’on n’est tout simplement jamais surpris, on est fatalement un peu frustré.
Frustration (allégorie).
Le premier match de la soirée avait de quoi réjouir, pourtant, entre le face qui m’enthousiasme le plus actuellement, à savoir Sheamus, et l’inoxydable Christian, au talent jamais démenti. Le simple fait de voir ces deux hommes assurer l’opener du show en dit long sur leur statut, et ce serait injuste que de prétendre que le match fut mauvais : le niveau des deux catcheurs ne prête guère à confusion, et si le match pêche par un manque réel de spots remarquables, l’ensemble fut bien construit, bien amené, et intéressant. En fait, le détail le plus marquant de ce match fut sans doute la série de gifles assénée par Christian à son adversaire : si les coups font théoriquement mal, les gifles humilient, et Christian tient vraiment à merveille à rôle de heel retors et manipulateur, qui sait se jouer d’adversaires instables.
Cependant, l’issue du match était pour ainsi dire écrite : si l’on considère qu’Henry avait de bonnes probabilités de gagner face à Orton, il était logique que Sheamus gagne pour obtenir la crédibilité nécessaire. Cela ne veut pas dire que Sheamus battra Henry, car cela signifierait qu’il est plus fort qu’Orton, ce que l’Apex Predator n’acceptera jamais, mais c’est un passage obligé. Un passage obligé, tout est dit.
Le match suivant, en revanche, était plus délicat à anticiper, puisqu’il démarrait une feud, et n’avait pas d’enjeu particulier. Si le combat entre les deux Sin Cara avait eu pour enjeu de tomber le masque (ce qui sera sans doute le cas à terme), on aurait pu penser à une victoire du Face, les lutteurs mexicains heels catchant en principe sans masque. Mais pour l’heure, rien n’était écrit.
Power rangers, transformation!
Avec deux lutteurs habitués à la lucha, si particulière et qui pousse la WWE à s’arracher les cheveux pour trouver des adversaires valables à Sin Cara, on pouvait espérer un match enlevé et époustouflant, un showstealer en puissance. Las, ce n’est pas encore demain que la WWE renoncera aux Big Men formatés pour ressusciter la ceinture Cruiserweight, car si ce match-ci ne manqua pas de spots magnifiques, c’est le temps à combler entre ces spots qui a paru long, au public comme à votre serviteur, sans compter des botchs récurrents. Les cascades des Sin Cara sont épatantes, évidemment, mais aucun des deux ne sait manifestement gérer les « temps morts ». C’est en tous cas Sin Cara Face qui l’a emporté, mais sans convaincre.
Nouveau match, et premier titre, avec le titre par équipe : Air Boom affrontait Ziggler et Swagger. Deux victoires de face, on pouvait penser que les heels l’emporteraient, pour nourrir les ambitions de Vickie. Néanmoins, si l’on fait abstraction de la place chronologique du match dans le PPV, on pouvait aussi se dire que les Faces l’emporteraient, étant donné la popularité des deux hommes, qui semble ne jamais devoir se démentir. Le match, assez long, a eu le mérite de réveiller les spectateurs : quatre bons catcheurs, des profils vraiment différents, beaucoup de talent entre les cordes, Vickie pour assurer la heat… Ne serait-ce que l’écart entre la popularité des champions et la haine suscitée par leurs adversaires aurait suffi à faire bouillir le public, alors quand la qualité est au rendez-vous… Plusieurs nearfalls, de belles séquences en équipe, du mouvement, du rythme, en somme un très bon match, conclu par la victoire d’Air Boom, et sans l’intervention de Mason Ryan que l’on aurait pu attendre après son irruption du lundi précédent.
Si Evan sourit avec béatitude, c'est parce que Kofi en a une grande comme ça, démonstration!
Nous sommes, déjà, à la moitié du show, les matchs ayant été assez longs, et voici enfin un match d’envergure avec un vrai enjeu : le World Heavyweight Championship. Si Orton commence à m’agacer avec sa Cenaisation extrême, en revanche, Henry est le monster heel le plus crédible que j’ai vu depuis longtemps. Certes, il est lent, certes, un match entre Orton et lui fleure bon le rythme lent des hospices, mais l’opposition entre la technique et le tempo d’Orton et la puissance herculéenne d’Henry promettait, entre les parois de la cage, une belle confrontation. Et elle eut bien lieu, Orton jouant de l’environnement autant que faire se pouvait, mettant plusieurs fois le colosse à mal, mais tous ces efforts s’avérant vains pour triompher. C’est donc Henry qui conservait ce titre, non sans mal, puisque le match durait plus de 15 minutes.
Cette défense réussie appelle plusieurs commentaires. D’une part, je comparais Orton à Cena, et pourtant voici la limite entre les deux : Orton a perdu deux fois contre Henry CLEAN. Posons la question : qui se souvient de la dernière défaite de Cena clean ? J’entends par là sans aucune intervention extérieure, distraction, magouille, etc. Par ailleurs, Henry est maintenant vendu comme tellement invincible qu’il est improbable que Sheamus en vienne à bout. Le salut ne pourra venir que d’un match à handicap, que ce soit par le nombre d’adversaires ou le décor, ou par quelqu’un d’aussi fort que lui, comme le Big Show dont le retour est imminent. Confier la ceinture au Big Show serait d’ailleurs intéressant : outre une juste récompense, il n’est pas aussi impensable qu’un heel, grâce à une tricherie, prenne la ceinture à un colosse Face, que l’inverse…
Ca-va-finir-par-plier!
Rhodes arrivait sur le ring, et présentait la nouvelle ceinture intercontinentale : blanche, comme la ceinture de légende portée par Hart, Austin, The Rock, etc, autant de légendes auxquelles il se comparait derechef, avant d’affirmer qu’il défendrait ce titre contre n’importe qui, n’importe quand.
Et par l’action magique d’un booker alcoolique et désœuvré, son adversaire immédiat fût : JoMo. REALLY ? JoMo réduit à jobber, puisque c’est bien hélas ce qu’il advint, pour un titre mineur ? On comprend mieux, du coup, les commentaires acides de JoMo sur son Twitter, concernant l’ego de HHH et son peu d’intérêt pour les lutteurs tels que lui. Bien sûr, le match fut de qualité, les deux catcheurs ayant largement la carrure pour porter un titre suprême un jour, mais JoMo n’en finit plus de sombrer dans la carte… Et pour un défi ouvert, n’importe qui aurait pu venir prendre une piquette à sa place… Camarades supporters de JoMo, ce PPV semble sonner le glas de nos espoirs. Et pourtant, je pensais vraiment que la défaite d’Orton ouvrirait la voie à une feud contre Rhodes, et qu’il était donc impensable qu’Orton lutte pour la ceinture IC. Reste à voir maintenant qui va défier Rhodes pour sa ceinture, les Faces disponibles ne courant pas les rues à SD : Bryan ?
Cody a chipé une serviette hygiénique de Kharma.
Enfin l’heure de la pause chips et bières (jai une hygiène de vie remarquable), l’occasion pour le fan de JoMo que je suis d’aller cracher sa bile, avec le match des Divas : si K² conservait encore son titre, il y avait de quoi manger un rat, et fort heureusement les bookers ne nous refirent pas le coup de Buffalo, et c’est bien Beth qui devenait la nouvelle Championne, avant sans doute d’aller fêter la nouvelle dans le lit de son Punk de compagnon, image qui me hantera je pense pendant longtemps.
Pourtant, et je le dis sans tenir compte de l’excitation furieuse que provoque K² chez moi, la souriante blonde s’est bien débattue, et elle a fait quelques progrès ces derniers temps, dans l’exécution et dans l’agressivité. Bien sûr, sans le soutien actif des bookers, elle n’aurait même pas triomphé une fois de Beth, mais on peut lui reconnaître qu’elle n’a pas été totalement ridicule dans le ring, ce qu’elle aurait été il y a encore peu de temps. Qui sait, peut-être que le renouveau de cette Division passe par des progrès considérables de toutes ses participantes ?
Les expressions en image: aujourd'hui, la bûche qui cache la foreuse.
3 victoires Face, 3 victoires heels, un titre qui change de mains : difficile de pronostiquer le résultat du Main-Event qui suivait. Mais avant de nous y attarder, revenons à la construction, lors de la soirée, des événements.
Au moment de l’opener, deux individus se frayaient un chemin jusqu’aux abords du ring, billet en pogne : Miz et Truth. Johnny Ace s’empressait de les renvoyer chez eux, avec la motivation et la crédibilité d’un candidat des Primaires. Un peu plus tard, les deux hommes agressaient Air Boom dans les vestiaires. Hold on : à ce stade, HHH doit, c’est une évidence, virer Ace. Le faux-cul de service était supposé avoir expulsé les deux hommes de l’arène, et on les retrouvait quelques minutes plus tard dans les vestiaires… Ces passages sont très symptomatiques du problème de cette histoire : elle n’est plus crédible, repose sur des mécaniques usées et incohérentes, et plus grave, elle a réussi à enterrer Punk. Car même si Punk est devenu l’autre plus gros vendeur de la WWE, au coude-à-coude avec Cena, loin devant chez les hommes adultes, mais loin derrière chez les femmes et les enfants, sa storyline est à l’arrêt : Nash a été viré, HHH l’a battu, et il ne tente plus rien contre Ace ou contre tous ceux qui incarnent ce contre quoi il se bat. La seule chose qui peut le sauver, c’est précisément son statut d’excellent vendeur, à moins que HHH ne soit tant dévoré par la jalousie et par son ego qu’il décide de le laisser dégringoler pour le remplacer par quelqu’un d’autre, et de préférence lui-même. Je sais, tout cela relève de la paranoïa, mais s’il est une chose que cette storyline a établi de façon certaine, c’est l’orgueil démesuré de HHH pour ceux qui en auraient encore douté…
Quel est l'enculé qui m'a traité d'égocentrique?
La première étape pour Punk, en tous cas, est de faire bonne figure ce soir, voire de l’emporter, car sinon il n’aura plus qu’à essayer d’être #1 contender ou de rebondir, et avec Cena dans les parages, c’est mal engagé… J’évoquais un quasi sans-faute pour ce soir, et c’est sur ce match là que le bât a blessé, par la faute d’un seul homme : Del Rio.
Les bookers ont fini par comprendre à quel point sa situation actuelle le rendait ridicule, plus encore que The Miz du temps de son titre, il lui fallait donc un coup d’éclat. La première étape fut d’utiliser, à l’envi, du matériel caché sous le ring. Par qui ? Quand ? Comment ? On ne le saura sans doute jamais. Il n’en demeure pas moins que Del Rio manifesta une sauvagerie remarquable, se posant vraiment en bête blessée et d’autant plus dangereuse. Mais le véritable coup de génie de Del Rio fut, d’une part, accompli par l’intermédiaire de Rodriguez, qui dérobait les clés d’un arbitre pour aller aider son maître dans le ring, puis l’œuvre de Del Rio lui-même… qui enfermait Cena dehors. Simple, efficace, astucieux, le vrai coup de pute qui vous marque un heel. Certes, on pourra objecter que dans les mêmes circonstances, HHH était allé chercher une pince pour casser la chaîne et aller sauver HBK il y a deux ans face à la Legacy, on en conclura donc que les neurones de Cena sont des créatures qui meurent seules.
Avec son matériel du petit bourreau, AdR pouvait donc infliger une sévère défaire à Punk et récupérer son bien. Cena ne perd pas clean, classique, Punk n’en sort pas vraiment grandi ni vraiment avancé, classique aussi, mais au moins AdR justifie un peu son statut, ce qui n’est pas plus mal.
C’est alors que le chaos advint. La grille se levait un tout petit peu, juste assez pour faire passer deux agresseurs munis de barres de fer, Miz et Truth bien évidemment. Le roster, tassé à l’extérieur, ne pouvait qu’assister impuissant au passage à tabac des trois protagonistes (Cena s’étant glissé à l’intérieur), jusqu’à ce que l’un d’entre eux (celui qui a eu son BEPC) n’aille chercher une pince pour ouvrir, afin que la police aille interpeller les deux brutes. Hé, les gars, profitez-en pour choper Ace, aussi, parce que vraiment à ce stade-là ce n’est plus de l’amateurisme, c’est du foutage de gueule. HHH, évidemment, déboulait pour rosser les importuns, et finissait ceinturé, en pleine crise d’apoplexie, tandis que les deux malandrins s’en allaient menottes au poignet.
– Heu, Truth, on va se retrouver en taule, là. T'es toujours sûr de ton plan?
– Bien sûr, Miz. J'ai gardé plein de contacts en zonzon. Une fois derrière les barreaux, on s'évade tous ensemble et on revient ici buter tout le monde!
– Ah ben là tu vois, tu me rassures.
Ce sont des images qui marquent, évidemment, mais elles sont artificielles. D’une part, tout accuse Ace, mais c’est sur HHH, de façon certaine, que tout va retomber. Rien ne dit qu’il soit innocent, mais sur ce coup-là, absolument rien ne permet de l’accuser. Casser le quatrième mur pour faire intervenir la maréchaussée, pourquoi pas, mais menottes aux poignets, coups et blessures, on ne devrait donc pas revoir Miz et Truth avant plusieurs mois, à moins bien sûr qu’ils ne jouent les gangstas échappés de prison qui viennent se cacher devant des millions de téléspectateurs…
A trop vouloir en faire, la WWE joue un peu trop brutalement avec un kayfabe qui n’en demandait pas tant, et se détourne du fond, comme si elle jetait un grand écran de fumée : « nous avons passé l’été à essayer de faire croire à notre changement en profondeur imminent, et maintenant nous multiplions le too much pour étouffer l’histoire et que vous passiez à autre chose ».
Car si l’on compare Money in the Bank ou Summerslam et ce PPV, peut-on vraiment dire que la WWE a changé ? Qu’est-ce que le Summer of Punk a apporté à la compagnie ? Pas grand-chose.
Et si l’on veut résumer, pour conclure, l’impression générale laissée par ce PPV : exception faite du main event, légèrement au-dessus du lot, c’était vachement bien… pour un weekly.
La WWE a d'ailleurs pris une carte de membre
d'un gros syndicat.