Bientôt l’enfer

That killed him! As God is my witness, he is broken in half!
Jim Ross pendant Untertaker-Mankind Hell in a Cell, King of the Ring 1998

 

Des stars rouges et des stars bleues, des complots dans tous les sens, des PPV toutes les deux semaines… Les lundis soir de la WWE sont un peu agités en ce moment. Heureusement que les Cahiers sont là pour démêler tout ça !

 



Pour la peine j’ai remis ma belle veste, je vais faire un malheur.

 


Nalyse de Raw Super Show du 26 septembre

 

That killed him! As God is my witness, he is broken in half!
Jim Ross pendant Untertaker-Mankind Hell in a Cell, King of the Ring 1998

 

Des stars rouges et des stars bleues, des complots dans tous les sens, des PPV toutes les deux semaines… Les lundis soir de la WWE sont un peu agités en ce moment. Heureusement que les Cahiers sont là pour démêler tout ça !

 



Pour la peine j’ai remis ma belle veste, je vais faire un malheur.

 


Nalyse de Raw Super Show du 26 septembre

 


Le calendrier de la WWE est parfois étonnant. Ainsi en ce début d’automne marqué par la reprise de la saison télévisuelle et par celle des matchs de foot US du lundi soir, les PPV se bousculent : Night of Champions à peine digéré nous voilà déjà à la veille de Hell in a Cell, et déjà Vengeance pointe le bout de son nez. Trois PPV en cinq semaines !

 

Du coup ce Raw était dans une drôle de situation. Le deuxième show suivant un PPV fait habituellement avancer les storylines et entame la montée en puissance vers le prochain rendez-vous du dimanche ; mais à l’inverse le dernier show avant un PPV est généralement l’occasion d’une soirée de gala, les matchs à venir ayant été bookés précédemment. La WWE, ou comment entretenir sa propre schizophrénie…

 


Je ne suis pas schizophrène, j’ai un trouble dissociatif avec personnalités multiples.

 


Qu’allait-il se passer alors ? On pouvait s’attendre à plusieurs segments consacrés à la storyline principale, histoire d’alimenter les spéculations avant le PPV et ses possibles (probables ?)  nouvelles interventions extérieures ; un peu de Orton/Henry, pour préparer leur match et parce que la présence de la Vipère le lundi semble désormais obligatoire ; et un paquet de matchs divers autour de tout ça, dans l’ambiance d’exhibition propre aux go home shows.

 

Raté ! Ça ne s’est pas passé comme ça. La storyline centrale s’est faite discrète et s’est concentrée sur l’essentiel, la midcard a été à l’honneur, et on n’a même pas vu ce cher Randall ! Le côté exhibition des matchs lui était bien là en revanche, c’est à dire des affiches pimpantes mais finalement pas très surprenantes et au contenu in ring limité. Dommage, mais ça n’empêche pas le show d’avoir été intéressant à suivre – c’était ma fête lundi, heureusement que ce n’est pas tombé un jour de NXT.

 


– Je vais te la faire ta fête moi, c’est toi qui dit du mal de moi ?
– Même pas vrai d’abord m'sieur Cena, allez voir lecharentais ou Spanish plutôt !

 


La scène d’ouverture représente bien l’originalité du show – rien de transcendant en apparence, mais finalement pas mal de pistes intéressantes. C’est Triple H qui a débuté le show, dans le ring. Il a d’abord expliqué pourquoi il avait viré Miz et Truth (en l’occurrence pour leurs actes de Night of Champions), et précisé que finalement c’est Mark Henry qui aurait droit à une amende de 250 000 $. Le sujet a déjà été discuté mais ce montant astronomique demande quand même une suspension d’incrédulité sacrément élevée – qu’est-ce que Del Rio et DiBiase ont de spécial, si n’importe qui dans le roster peut payer une somme pareille sans trop rechigner ? Dommage.

 

La suite de la séquence a pris la forme d’un bureau des plaintes. Dolph Ziggler est venu se plaindre de Hugh Jackman, qui l’a blessé à la mâchoire huit jours plus tôt ; Cody Rhodes est venu se plaindre d’Orton, qui lui a à moitié ouvert le crâne à Smackdown ; Christian est venu se plaindre de Sheamus, qui lui a coûté la victoire dans son match de championnat contre Henry. Et oui Paul, c’est bien joli d’être le boss mais il faut soigner le petit personnel !

 

 


– Bla bla, bla bla bla, bla
– Je savais que j’aurais dû prendre mon marteau ce matin.

 


Soigner, c’est le mot – aux petits oignons. Triple H a patiemment répondu à chaque demande : il renforcera la sécurité de Ziggler quand les Muppets seront les invités du show (car oui, les marionnettes seront bien là – un retour de l’AGM pour un dialogue surréaliste peut-être ?) ; il a expliqué à Cody que quand Orton s’en était pris à lui il avait répliqué encore plus fort au lieu de pleurnicher ; et il a rappelé à Christian, brillant dans la mauvaise foi, que le match était un Lumberjack Match !

 

Et pour parfaire la sentence, Triple « Salomon » H a booké tout le monde à sa façon : match contre Cena ce soir, contre Orton à SD et contre Sheamus à Hell in a Cell pour Christian ; match de championnat Intercontinental contre Zack Ryder pour Ziggler ; et Battle Royal à 10 pour le titre US pour Cody. Triple H continue de s’imposer dans le rôle de patron ; bien sûr on sait que dans l’ombre son pouvoir ne tient qu’à un fil (voire un coup de fil, comme on le verra), mais il est à l’aise dans son rôle, n’est pas dans l’imitation de Vince, bref tout ça roule bien.

 


– Bla, bla bla, bla, bla
– Je me demande si Shawn me prêterait une arbalète…

 


Et ce qu’on peut surtout retenir de la scène c’est qu’au-delà des matchs programmés, il y a là une cohérence certaine dans la gestion de la midcard, une cohérence qui, ça tombe bien, rapproche tout ce beau monde de la storyline principale. On a en effet Miz et Truth qui en veulent déjà à mort à HHH, même s’ils sont officiellement out ; eh bien en voilà trois de plus qui ont de bonnes raisons de ne pas soutenir le nouveau régime ! Elle arrive cette fameuse metastoryline, par petits bouts en tout cas.

 

Et aux États-Unis, que fait-on quand on n’est pas content ? Un procès bien sûr. On n’en est pas là, mais en tout cas on a déjà l’élément emblématique de tout bon procès outre-atlantique : l’avocat. Et un sacrément bon en plus, la preuve : il porte un nœud papillon mauve sur une chemise verte. Si ça c’est pas une star du barreau… Il s’agit en réalité de ce cher David Otunga, qui semble-t-il est, pour de vrai, un diplômé en droit d’Harvard.

 

 


Il est toujours en phase bizutage apparemment.

 


Nous le retrouvons donc en compagnie de nul autre que l’infâme John Laurinaitis. Otunga lui a expliqué que ses collègues de travail viennent le voir pour, éventuellement, profiter de ses compétences juridiques face au nouveau management. Je m’occupe de tout, lui a rétorqué Laurinaitis – c’est dire si le danger est grand.

 

D’autant que, c’est affreux, le fâcheux a sorti son arme fatale, le téléphone portable qui a déjà montré son efficacité dans cette feud. Pour tout vous dire je ne suis pas fan de la téléphonie moderne ; dans le temps quand on complotait on se retrouvait sur un pont mal éclairé la nuit pour échanger des informations, aujourd’hui un petit texto et ça roule… Je dois me faire vieux, je devrais m’y faire pourtant, le bon temps de la guerre froide de mon enfance ne reviendra pas.

 

 


James Bond n’est plus ce qu’il était.

 


Nous avons retrouvé Otunga plus tard dans le show, et en bonne compagnie : Vickie, Dolph, Cody et Christian, bref l’ensemble des plaignants éconduits par le juge H en début de soirée. Otunga, pardon maître Otunga, a expliqué qu’en cas de procès il faudrait être uni et y aller ensemble, ce que chaque participant a accepté. Alliance, check!

 

Toute cette histoire me ravit. L’intrigue principale évolue mais avec de nouveaux participants. Nous voilà avec un groupe de heels opposés au nouveau management mais sans être a priori partie prenante du complot initial qui se cache quelque part en coulisses. Tout ça ouvre pas mal de possibilités bien sûr. Ce sont autant de zones d’ombres supplémentaires, ce qui en énervera certains. Mais pour reprendre l’image trouvée par notre érudit Spanish, si dans sa façon de raconter les histoires Raw avait l’habitude de parcourir rapidement des routes sinueuses, cette semaine elle a certes rajouté de nouveaux virages mais a appuyé sur la pédale de frein, ce qui n’est pas désagréable.

 

 


Aïe, certains ont loupé un virage.

 


Que s’est-t-il passé entre le début et la fin du show, pour que nos midcarders fassent ce pas de plus vers la rébellion ? Chacun a eu son match, comme prévu. Le premier était la Battle Royal pour le titre Intercontinental. Sa composition n’avait apparemment pas beaucoup d’importance puisque, pour citer Triple H, il a pris les neuf premiers types qu’il a croisés pour les opposer à Cody Rhodes… Il faut faire attention à ce que dit Hunter messieurs les bookers : il est naturellement dominateur, il faut prendre garde à ce qu’il n’apparaisse pas comme trop méprisant pour les catcheurs qu’il est censé diriger.

 

Cody s’est donc retrouvé opposé à Morrison, Sin Cara, Sheamus, Gabriel, Jackson, Bryan, Riley, McIntyre et DiBiase. Soit, en termes de répartition Raw/SD… eh bien, je ne sais plus. Je m’en suis rendu compte en voyant ce show : j’ai du mal pour certains catcheurs à me souvenir s’ils font partie du roster rouge ou bien du bleu ; mais à dire vrai il faut s’y faire, quand on regarde Raw Super Show ça n’a plus, désormais, aucune importance.

 


Merde, merde, je sais plus qui je dois affronter là. Et puis on est à Raw ou à SD ? Bon, je vais gagner, ça devrait coller.

 


Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il y a dans le catch des signes qui ne trompent pas. Drew McIntyre qui est éliminé après quelques secondes, par exemple, c’est un signe – et il est mauvais pour l’Écossais. Idem pour la gestion du suspense quant au vainqueur du match. Après la pub entre l’opener et ce match, on a eu la fin de l’entrée de Morrison, celle de Sin Cara et celle de Sheamus – le vainqueur se trouvait donc parmi ceux-là, plus Rhodes bien sûr.

 

Sin Cara a été éjecté du match par Sin Cara, qui a pris sa place – mais a très vite été éliminé par Daniel Bryan. Morrison n’a pas fait grand chose, confirmant qu’il est en stand by en ce moment (à dire vrai je n’ai jamais fait partie de ceux qui voient en lui un futur pilier de la WWE). Et Sheamus a un match contre Christian dimanche, son horizon n’est donc pas le titre Intercontinental. En plus un titre change rarement de mains en deuxième séquence d’un show hebdo.

 

Fort logiquement donc, Cody a conservé son titre, en éliminant finalement Sheamus. Tout aussi classiquement ce match à plusieurs a pris soin d’évoquer diverses feuds individuelles : Sin Cara vs Sin Cara, Sin Cara vs Bryan, DiBiase vs Rhodes, et finalement Christian vs Sheamus puisque le Canadien est venu après le match dire sa façon de penser à l’Irlandais, après lui avoir coûté le match par une distraction – un partout entre ces deux-là, la belle aura lieu dans la cellule de l’enfer.

 


Ah bah non, je perds en fait.

 


Après Cody, Christian devait donc faire face à nul autre que John Cena. Pour tout dire ce match était au service de la feud principale, en tout cas du match de championnat à trois de dimanche – Christian a perdu par disqualification mais sans en être pour grand chose, mais nous y reviendrons.

 

Dolph Ziggler lui, le troisième des conjurés du soir, devait donc défendre son titre contre Zack Ryder, qui l’avait déjà battu pas plus tard que la semaine précédente, mais avec l’aide de Jackman. Ryder a dominé la rencontre – mais, en bon face qu’il est maintenant, il a perdu face à la fourberie des heels, à savoir une attaque de Swagger sur Zack dans le dos de l’arbitre.

 



– Oh merde !
– Quoi ?
– Il arrive.
– Qui ça ?
– Mais…

 


Captain Obvious bien sûr !

 

 

Les deux poulains de Vickie Guerrero ont à peine eu le temps de célébrer cette vile victoire que Kofi Kingston et Evan Bourne ont débarqué et les ont forcé à fuir le ring. Pourquoi ? Eh bien… pour justifier le match qui allait suivre, grâce à Teddy Long qui a surgi à son tour pour, évidemment, booker un match entre les types qui lui faisaient face. Long a laissé à Vickie le temps de la pub pour trouver un troisième larron mais en vain ; le match a donc commencé comme un match à handicap, 2 vs 3.

 

Évidemment après quelques minutes Vickie est revenue et elle avait trouvé la perle rare : Mason Ryan, plus musculeux que jamais. Panique chez les faces, mais coup de théâtre ! Ryan s’en est pris à ses partenaires, permettant à Ryder de réussir le tombé sur Ziggler. Tout ça n’était pas d’une cohérence bien grande, mais on se souviendra quand même que Ziggler s’était moqué de Ryan la semaine précédente, ce n’est pas si mal et a permis de boucler la boucle des aventures des trois nouveaux compères du soir.

 


– Yes, j’explose le champion US, je vais avoir un push c’est sûr !
– On parie ?

 


Il est donc temps pour moi, avant d’en venir au main event, de reprendre mes notes pour parler de ces petites choses qui, réunies, permettent de construire tant que bien que mal une catégorie « divers ». Même si je commencerai par une absence puisque que comme je l’ai dit, Orton était absent ce soir ! Une première depuis l’instauration des Super Shows je crois, et une sacrée bonne nouvelle. Non que je n’aime pas Randall, mais que ce soit pour ne pas se lasser à force de surexposition, ou parce que la Vipère va déjà cette semaine devoir se taper Christian à SD et Henry à HiaC, c’est bien que la WWE ait compris qu’elle ne devait pas exploiter jusqu’à plus soif même ses plus grandes stars.

 

Mark Henry, justement. Le champion du monde poids-lourds avait un match contre le Great Khali mais, et on ne peut que s’en réjouir, ce match n’a pas eu lieu : Henry a explosé son adversaire avant d’un coup de ceinture suivi d’un World Strongest Slam. Excellent segment, pour plusieurs raisons. Il nous a privé d’un mauvais match. Il a renforcé la puissance d’Henry, et il l’a fait intelligemment : battre Khali n’est plus un exploit depuis longtemps, en revanche le détruire en deux coups de patte n’est pas à la portée du premier venu. Et le tout en quelques minute seulement ! Bon boulot.

 


– Khali ? T’es mort ?
– Non ça va, juste une bosse…
– Ah merde. Attends, je recommence.

 


Cette attaque entraînera-t-elle une absence à l’écran de Khali, pour vendre une blessure ? Peut-être. En tout cas ce fut le cas pour Jerry Lawler, absent de la table ce soir où il a été remplacé par Booker T. Ce dernier n’apporte rien au micro, en revanche cela a permis une petite séquence étonnante où Cole nous a expliqué, très tranquillement, que Lawler souffrait de… anal bleeding – entraînant un « what? » de Booker, la seule chose à dire après ce drôle de moment, du genre de ceux où on retourne en arrière pour s’assurer qu’on a bien entendu ce qu’on croit avoir entendu.

 

Côté filles en revanche les plus impatients auront comme d’habitude passé la scène en accéléré, les Divas of Doom n’étant pas, loin s’en faut, la révolution attendue. La division féminine donne encore et toujours l’impression d’être bookée par les mêmes lamantins en charge de l’écriture des scénarios des Griffin : toujours les mêmes éléments, on en prend quelques uns au hasard et hop, on a un match. Beth, ou Natalya, ou Beth & Natalya ; Kelly Kelly, ou Eve, ou Kelly & Eve ; éventuellement AJ, ou Kaitlyn, ou AJ & Kaitlyn… Cette semaine on a eu Beth & Natalya contre Kelly & Eve, et ce sont les heels qui ont gagné, logique alors que Beth va une fois de plus défier Kelly dimanche pour le titre. Dans ma nalyse de Smackdown du 5 août je me montrais relativement optimiste avant Summerslam. Raté… Si quelqu’un a du temps à perdre il peut faire une compil de tous les articles qui ont évoqué un renouveau de la division féminine depuis le début des Cahiers, histoire qu’on pleure un bon coup.

 

 


Ouh là, ça va vraiment mal.

 


Venons-en donc à notre main event, plus exactement la construction du match de championnat à trois de HiaC entre John Cena, CM Punk et Alberto Del Rio. Au-delà du match lui-même, il plane bien sûr sur cette rivalité l’ombre du complot caché qui rôde : qui est derrière tout ça, le « tout ça » englobant l’ensemble des trucs bizarres de ces dernières semaines ? Il est bien sûr question ici du pouvoir global au sommet de la WWE. Est-ce le Grand Stratéguerre Vince en personne ? Est-ce l’héritière porphyrogénète (enfin presque) Stephanie ? Est-ce l’un des protagonistes qui cacherait son jeu ? À dire vrai pendant ce show la question n’a pas eu grande importance et ça n’est pas plus mal, puisqu’on s’est ainsi concentré sur le match lui-même.

 

Le match a été programmé la semaine dernière, il n’y avait qu’un show pour faire monter la sauce… La construction s’est faite par petites étapes. D’abord il y a eu la promotion du cadre du match, Hell in a Cell. La WWE abuse de l’appellation « stipulation la plus dangereuse qu’on puisse imaginer », mais à titre personnel j’ai tendance à y croire pour ces matchs Hell in a Cell – ah la chute « mortelle » de Mankind… Cena y a été de son couplet sur ce « terrain de jeu du diable », les fameuses vidéos promos étaient à la hauteur… Il est d’autant plus regrettable de banaliser cette stipulation avec un PPV spécialisé, mais au moins il ne faut pas beaucoup d’effort pour se convaincre qu’un match entre trois grosses stars de la WWE dans cette cage peut être un grand match.

 

 


Le Air Sledgehammer c’est peut-être pas une bonne idée par contre.

 


Comme on l’a déjà vu le match Christian/Cena a aussi servi à construire le match. Del Rio et Punk étaient aux commentaires ; le Mexicain n’a d’ailleurs pas manqué de frapper le best in the world en profitant de la confusion du match venant vers la table. Peu après Del Rio est directement monté sur le ring et a attaqué Cena ; victoire de ce dernier par disqualification, et Punk qui surgit sur le ring et fait fuir Alberto. Mais une fuite loin d’être infamante : Del Rio prenait le micro sous le Titantron pour une promo assez convaincante qui le plaçait en position dominante.

 

Le main event de la soirée opposait lui Punk et Del Rio avec, en miroir du match précédent, Cena aux commentaires. Ce fut le seul match solide du soir ; on a vu que les matchs précédents avaient souvent un rôle narratif précis à jouer mais niveau contenu c’était pas vraiment ça. Histoire de bien rappeler que bien que faces tous les deux ils ne sont pas copains, Punk prit soin de provoquer Cena : après avoir projeté Del Rio sur le Marine il le salua avec, justement, le fameux salut militaire de John. Ce dernier était ce soir particulièrement sifflé par la foule, ce qu’il n’a pas manqué d’encourager comme il le sait bien le faire d’ailleurs.

 

 


– C’est toi lecharentais ?
– Ah bah non, toujours pas. Vous seriez pas un peu con quand même John ?

 


Étonnamment, le match connut un finish tout à fait clean : c’est Punk qui l’a emporté, de façon un peu légère d’ailleurs, par de « simples » superkicks. Mais la fin du match ne marqua pas celle du show. Ricardo Rodriguez attaqua Punk, en fuyant il fut ramené vers le ring par Cena alors que la cage qui surplombait le ring descendait… Tout ce beau monde se retrouvait donc en configuration Hell in a Cell. Rodriguez encaissait les finishers de Punk et Cena ; les deux hommes tentaient de se porter l’un à l’autre ces mêmes finishers mais en vain ; Alberto mettait tout le monde d’accord à coups de chaise et le show se terminait sur l’image d’un Del Rio vindicatif et agressif.

 

Je ne parlerais pas d’une construction idéale, mais avec un seul show pour faire le travail il ne fallait pas trop en demander. Le gros problème était le mauvais travail de booking autour de Del Rio ces dernières semaines, il apparaissait bien plus faible que ses rivaux ; un show plus tard c’est moins le cas, certes il n’est pas le plus fort sur le plan « compétitif » mais il est méchant, violent, décidé… Je me souviens, peu avant Wrestlemania, avoir écrit que le changement dans les attitudes de Del Rio, qui prenait un air plus volontaire au lieu de son sourire carnassier habituel, lui donnait plus de crédibilité, et c’est toujours vrai : il n’arrive pas complètement à faire réagir la foule comme un top heel avec son personnage d’aristocrate arrogant, mais c’est quand même une sacrée menace et il peut assurer aussi en heel dominateur.

 


– Guili guili guili !
– Phil, déconne pas, ma crédibilité putain !

 


Punk apparaît à l’inverse comme le plus fort, il a gagné son match clean. De quoi relancer, en toute connaissance de cause je pense, les spéculations sur un turn d’un Cena qui ne semble pas pouvoir l’emporter à la régulière. Je continue de ne pas y croire mais c’est une bonne chose que de ne pas avoir eu droit à un numéro de Super Cena, il n’a pas besoin de ça. Je ne sais pas si le match sera perturbé par des événements complotesques, j’aurais tendance à espérer que non : il y a là de quoi nous offrir un bon gros match entre trois excellents catcheurs avec le titre comme enjeu prioritaire (même s’il n’a pas vraiment été évoqué ce soir).

 

Ce show un peu atypique de par son positionnement dans le calendrier a été une réussite. Il a eu son lot de défauts mais a su faire avancer la storyline centrale sans donner l’impression de passer trop de temps sur la storyline centrale, ce qui est rafraîchissant. L’opposition à HHH se fait multiformes. Le main event du PPV a été bien préparé. Les contraintes qui pesaient sur le show ont été bien gérées. Pas si mal ce show super !

 


J’y crois pas, il a même pas parlé de ma belle veste ! J’aurais mieux fait de venir en slip tiens.


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