De l’apparemment impossible à l’inéluctable

Quand reviendra la Saint-Henri, tu planteras ton céleri.

 

Dicton populaire et potager

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où Mark Henry est champion du monde poids lourd.

 

 

Champion du monde poids lourd, c'est logique, il a pas vraiment la gueule d'un poids léger.

 

 

Nalyse du Smackdown du 23 septembre

 

Quand reviendra la Saint-Henri, tu planteras ton céleri.

 

Dicton populaire et potager

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où Mark Henry est champion du monde poids lourd.

 

 

Champion du monde poids lourd, c'est logique, il a pas vraiment la gueule d'un poids léger.

 

 

Nalyse du Smackdown du 23 septembre

 

Ceux qui ont suivi Night Of Champions et/ou RAW le savent déjà, mais s'il vous plaît, dîtes-le juste une fois comme ça à haute voix. "Mark Henry est champion du monde poids lourds.". Voilà, et maintenant, réalisez un peu la portée de ce que vous venez de dire. Parce que, sérieusement, on vous aurait dit ça, il y a un an, quand l'homme le plus fort du monde enchaînait avec MVP les défaites à Superstars, vous ne l'auriez jamais cru. Il n'avait rien pour lui Mark : la division Tag-Team, le C Show, un poste à vie dans le job squad de la WWE en attendant que son contrat expire. Ben, oui. Mais voilà, Mark Henry a gagné la ceinture dimanche, dans un match qui n'est finalement que la conclusion logique d'une storyline bien menée et qui ne peut que nous faire réfléchir tous sur un certain nombre de choses.

 

D'abord, qu'on le veuille ou non, c'est le reflet – pas forcément brillant d'ailleurs – de l'état du roster de Smackdown, clairement en dessous au niveau qualité et quantité de celui-ci de RAW. Il manque au show bleu un ou deux grands noms qui pourraient rapidement être propulsés vers le main-event si le besoin s'en fait sentir. Et c'est probablement leur absence qui a permis à henry d edécrocher la ceinture. le meilleur exemple de tout ça réside peut être encore dans le générique du show qui s'ouvre par une image, furtive certes, mais bien réelle de l'Undertaker et se termine par un tombstone pile-driver alors que le deadman n'a pas du faire un combat pour le show depuis environ un an.

 

 

Pour ceux qui douteraient de la vacuité du roster de Smackdown, nous vous rappelons que ce type est à l'antenne chaque semaine depuis trois mois.

 

 

C'est aussi l'aveu d'une certaine impuissance de la WWE sur sa capacité à fabriquer des Big Men qui soient effectivement des types qui n'ont pas seulement un physique monstrueux de culturiste dopé aux hormones mais aussi un sens inné de la psychologie et du comportement qu'ils doivent avoir dans et hors du ring, en terme de body-language ou de discours. Ne vous y trompez-pas, quand Mark Henry fait ou dit quelque chose, ça a toujours du sens et raconte l'histoire d'un World Strongest Man qui est conscient de sa puissance. D'ailleurs dans sa promo inaugurale de champion quand Henry se permet d'interpeller Ezekiel Jackson pour lui demander s'il avait jamais cru en lui, c'est implicitement le message qu'il veut faire passer : la WWE ne sait pas (ou plus) créer de réels Big Men crédibles et dignes de ce nom. Et le gars Jackson en est peut-être l'une des meilleures incarnations : pas mal d'investissement en temps d'antenne et en titres (le dernier ECW championship, le titre intercontinental) pour très peu de résultats. La seule exception à cette régle, c'est Sheamus bien évidemment mais le Celtic Warrior a fait ses armes en Irlande et appris là-bas l'art délicat d'être une brute épaisse plutôt qu'à la FCW qui a, elle, formé des catcheurs aussi convaincants que Michael Tarver, Big Zeke et Mason Ryan.

 

Ce titre de Mark Henry est également un symbole : celui du dépassement de tous les plafonds de verre imaginables. Le vétéran que la WWE avait condamné depuis des lustres à la midcard a enfin réussi à se hisser au-dessus de la mélée et, c'est avec cette grille de lecture qu'il faut voir son accrochage avec JR ce lundi. Bien sûr, l'occasion de se frotter à un babyface populaire était un bon moyen de renforcer sa heel-heat mais c'était aussi un écho à la storyline principale de RAW où CM Punk s'en prenait à John Laurinaitis, le successeur de Ross aux Talent Relations et on avait là aussi droit à une confrontation d'un employé avec son recruteur.

 

 

Mark henry a du mal à digérer la sauce Barbecue et ce Good Old JR va payer pour ça …

 

 

En revanche, l'interpellation faite à Theodore Long, ce soir, n'avait certainement pas pour unique objectif d'interpeller le management in-kayfabe mais elle se destinait au personnage qui apparaît à l'écran avec un portrait de Martin Luther King dans son bureau. Inutile de se cacher derrière son petit doigt, la WWE, si on l'aborde par la liste de ses champions du monde noirs, est une organisation raciste. On pourra toujours trouver tous les prétextes et toutes les circonstances atténuantes possibles, le nombre des champions noirs que Vince MacMahon a couronnés tient aisément sur les doigts d'une main. Trois. The Rock, qui avait pour lui d'être métis et d'une longue lignée de catcheurs, Booker T, que la WCW, pourtant sudiste, avait déjà couronné cinq fois auparavant et Mark Henry, depuis six jours. Le nouveau champion, mieux que quiconque, sait que la WWE n'est pas particulièrement libérale quand il s'agit de choisir la couleur de peau du champion et il fut même en 2008, indirectement à l'origine d'une suspension d'un cadre de la compagnie pour propos racistes. Le choix de prendre à parti Ezekiel Jackson et Teddy Long ce soir était donc loin, très loin, d'être innocent.

 

 

La meilleure preuve que la WWE n'est pas raciste :le seul membre de son roster ayant vécu en Afrique.

 

 

Mais le véritable fait marquant de l'avénement de Mark Henry comme champion "monster-heel", c'est avant tout la démonstration faite par la WWE qu'une storyline bien menée peut absolument tout faire et rendre l'apparemment impossible inéluctable sans jamais insulter l'intelligence des spectateurs. On disserte depuis un mois dans ces colonnes du nouveau concept du RAW Supershow en oubliant la différence essentielle qui est apparue entre RAW et Smackdown durant les deux derniers mois : les deux shows ne racontent pas les mêmes histoires et surtout, ils ne les racontent pas de la même façon. Le lundi, on a droit à des storylines alambiquées, pleines de sous-entendus, de tenants complexes à saisir et d'aboutissants aussi excitants qu'aléatoires (Le Bigger Plan du Nexus, l'identité du RAW Anonymous General Manager, la théorie conspirationniste) tandis que Smackdown se focalise sur des angles scénaristiques racontés d'une manière aussi simple qu'efficace, plus linéaire, éprouvée depuis des années quand il s'agit de l'écriture pour le sport entertainment.

 

Personnellement, je déteste le virage scénaristique pris à RAW mais je comprends très bien que les uns préfèrent cette écriture très proche de celle d'une série télé à épisodes, avec ses cliffhangers à répétition et ses révélations en cascade au récit parfois rudimentaire développé le vendredi. C'est une question de goût. Si vous adorez passer votre semaine à anticiper ce qui va se passer le lundi suivant et vous réjouissez de découvrir un nouveau rebondissement inattendu, quitte à oublier quelques incohérences, RAW doit vous enchanter. Si vous préférez les storylines carrées et vous investir le temps du show, sans grande nécessité d'attendre le prochain, Smackdown est un modèle du genre.

 

 

– A la WWE, sans Mic Skil correct, vous ne pourrez jamais percer.

 

 

Le souci actuel de la WWE avec le genre de récit développé à RAW, c'est qu'elle a parfois besoin de semer des jalons dans le courant de la semaine, pour enforcer les attentes du public et c'était clairement le but recherché par le long segment de début du show. On y a vu John Laurinaitis affirmer sa confiance en Triple H. Est-il sincère ou pas ? C'est l'un des nombreux cliffhangers qui ponctuent la storyline rouge. Une chose est sûre, en tous cas, il est toujours aussi médiocre dès qu'il s'agit de causer et la réaction du public à son égard ne laisse aucun doute : elle est du plus genre à signifier "Enlevez le micro à ce tocard au milieu du ring." que "Nous détestons ce personnage". Elle sera suivie après un bref discours inaugural d'Henry en tant que champion d'une confrontation de Triple H dans un rôle de super General Manager venu là pour réaffirmer qu'il avait encore de l'autorité sur le roster suite aux événements de lundi et tourmenter un Christian, venu réclamer "One More Match", et qui l'obtiendra en main-event, ce soir, pour le titre, contre Henry dans une stipulation agrémentée par des lumberjacks.

 

Tout ça nous permettra d'ailleurs d'avoir un fil rouge qui s'étendra sur la durée de l'épisode, les segments backstage du soir étant tous centrés autour de la quête, improbable, d'alliés pour le match du main-event. Mais avant de détailler le coeur du show, je voudrais revenir sur le mode d'écriture propre Smackdown en ce moment. Je l'ai dit, il est linéaire, peut-être même simpliste mais la simplicité à ses avantages. Et le fait d'avoir une storyline majeure développée avec le même processus d'écriture que les autres permet de ne pas imposer une hiérarchie déjà prémachée au public et donc de lui laisser l'illusion de choisir lui-même ce qu'il veut voir.

 

 

Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt.

 

 

En détail, le processus d'écriture fonctionne en deux temps : Action (dans le ring ou au micro), Réaction (du public, en lui laissant délibérément le temps d'assimiler ce qu'il vient de voir). Et le second temps, essentiel, permet de reboucler sur la storyline, de la corriger éventuellement, pour qu'elle colle aux appétits du spectateur et puisse franchir un cap lors du prochain épisode. En gros, à Smackdown, le récit va lentement dans de longues lignes droites, tandis qu'à RAW, on roule à toutes allures sur un circuit sinueux (avec tous les dérapages et autres sorties de route que ça implique). Le vendredi, c'est le public qui porte l'histoire et le lundi, c'est l'histoire qui le trimballe là où elle veut (ou le peut) .

 

C'est en appliquant cette grille de lecture-là : Action/Réaction qu'on va analyser le show de ce soir, en ajoutant les motivations probables de l'équipe qui booke le show.

 

Et on va commencer par les deux premiers matchs, presque jumeaux : Sheamus contre Heath Slater, en opener, suivi de Wade Barrett contre Justin Gabriel dans un combat entre anciens comparses du Nexus. L'action in-ring, dépourvue de promo ou de segments backstage introductifs, se déroule d'une manière à peu près identique : l'européen gagne le match contre l'ancien second couteau du Nexus, non sans avoir auparavant permis à celui-ci d'avoir ses eptits moments de gloire. C'était ce qu'on appelle quand on fait une review de show, un extended squash match, mais ce qu'on nomme généralement "strong win" dans les vestiaires de la WWE où la diplomatie a cours.

 

 

Non, Heath Slater n'est pas un jobbeur, c'est le roux de secours de Smackdown.

 

 

La réaction du public, prévisible et attendue, est à chaque fois la même : montrer que Slater et Gabriel ont tout ce qu'il convient d'avoir pour être légitimes dans un ring de la WWE même s'ils n'ont pas encore un niveau suffisant pour prétendre à beaucoup que ça. Mais le but premier de ces deux combats était de démontrer la puissance et les éventuelles prétentions d'un Sheamus ou d'un Wade Barett. Dans le cadre d'un scénario, fort probable où Mark Henry a un règne de sale type dominateur qui s'attaque aux challengers les uns après les autres et les écarte de la course au titre, ces deux là sont plutôt en haut de la liste des possibles number-one contenders et doivent accumuler les victoires avant un échec probable pour le titre suprême.

 

Le match suivant, par équipe, entre Natalya & Beth contre la paire AJ & Kaitlynn est lui une redite d'un combat tag-team déjà trop vu. La gagnante de NXT Saison 3 n'est de sortie que pour donner l'illusion, bête et qui ne trompe personne, que la WWE l'a recruté pour autre chose que ses jambonneaux et ses mamelles. Une fois, son passage éclair dans le ring terminé, les trois autres prouvent qu'elles ont un talent supérieur à ce qu'on exige d'une truie primée dans un concours agricole et se mettent à catcher. AJ déroule la partition que Justin Gabriel et Heath Slater ont déjà joué tous les deux auparavant, infligeant à son adversaire du soir, un joli Shining Wizard. Mais, en vain, le Glam Slam de Beth aura raison de ses efforts pourtant appréciables et elle prendra le tombé, encore une fois.

 

 

– AJ, ça va ? Dis, donc, ça l'air de faire mal un bump, heureusement que j'en prends jamais moi …

 

 

Le match, déjà vu – je le répète histoire d'insister sur la profondeur faible du roster féminin de la WWE – doit permettre au public de retrouver confiance dans la capacité de destruction des Divas Of Doom malgré le double camouflet infligé dimanche pour le titre et lundi en tag-team. Hélas, je crains que le mal n'ait déjà été fait et que cela ne soit pas suffisant pour reconstruire la crédibilité perdue en deux jours. Attendez-vous donc à ce que des affrontements de ce genre se renouvellent avant un prochain title match féminin.

 

Passons maintenant au semi main-event de la soirée, celui du milieu de show; qui voit s'opposer Cody Rhodes et Randy Orton. Précédé d'une promo au micro de l'ex-champion qui dit que lors de son rematch à Hell in a Cell, tout sera réuni pour qu'il trouve en lui des ressources pour reconquérir son bien. Et ça tombe, c'est le propos du match de ce soir. Puisqu'Orton, excédé, par une tentative de tricherie à coup de masque en plexiglass, laissera filer la victoire pour asséner un coup bas à son adversaire. Le finish, très joliment orchestré, notamment grâce à un arbitre très présent et qui donnait l'impression de ne pas être le premier nigaud venu qui n'aurait pas vu les derniers matchs de Cody Rhodes, était surtout le prétexte à beatdown post-match qu'on qualifiera d'intense (même si le résultat présent à l'antenne était bien moindre que ce qui a eu lieu dans l'arena).

 

 

Et ce masque dans le poing serré de Randy Orton fut la dernière chose qu'on vit de Cody Rhodes dans un ring de la WWE avant qu'il ne se vide de sa dernière goutte de sang dans les vestiaires.

 

Là encore, la réaction du public était aussi prévisible qu'enthousiaste au vu de l'oxymoron vivant que représente le personnage de psychopathe sympathique de Randy. Grosse ferveur de la part des spectateurs devant la démonstration par l'exemple de ce qu'Orton avait affirmé quelques temps plus tôt et si le beatdown était long, c'était assurément pour que chacun dans la salle comprenne bien le message martelé par The Viper à mesure qu'il martelait la table des annonceurs avec le crâne de sa victime. Le choix du champion intercontinental comme agneau sacrifiel est d'autant plus judicieux qu'il donne de plus la justification nécessaire pour que son personnage continue à porter un masque. Et le gimmick, un peu en bout de course depuis quelques temps car sans réel fondement, devrait facilement retrouver une nouvelle jeunesse, surtout s'il est appelé à s'opposer à Randy Orton dans les semaines qui viennent.

 

De plus, les amateurs d'ironie tragique noteront qu'avec ce masque qui est censé guérir une blessure survenue il y a maintenant plus de sept mois, Cody Rhodes marche sur les traces du plus grand "blessé" que la WWE ait jamais connu : Cowboy Bob Orton, le père de Randy dont le bras fut affublé d'un platre pendant des lustres.

 

Jusqu'ici, tout était clair et les objectifs de la WWE vraiment transparents, mais dès le match suivant, les choses vont se gâter : le Great Khali a, en effet, asséné une correction sévère à sa némésis du moment, Jinder Mahal (qui, ironie du sort, entre dans le ring sur son ancienne musique mais bon). Au contraire de ce qu'on a vu auparavant, on est là dans le pur squash match, réalisé sans donner la moindre chance de briller au bad guy qui termine même, humiliation suprême, victime d'un tombé réalisé avec la plante du pied, gigantesque certes, du Punjabi Playboy.

 

 

Et c'est finalement grâce à une verrue plantaire de plus de 100 kilos que le Great Khali a fait son entrée dans le Guinness Book Of Records.

 

 

La réaction du public fut enthousiaste, probablement pour deux raisons : celle légitime qui consiste à apprécier à sa juste valeur un feel-good moment voulu par les bookers et celle plus "intelligente", qui célèbre le glas d'une storyline assez pénible à suivre. Si le premier motif me semble incontestable, je serais plus réservé sur le second. Les débuts de Mahal à la WWE dans cette storyline et cette victoire sans appel de Khali ressemblent à s'y méprendre à un désastre (quand je vous disais que la WWE avait des problèmes avec les Big Men) et il n'est pas impossible que la WWE cherche à rectifier le tir en prolongeant la feud et en faisant intervenir Mahal, objet contondant en main cette fois, pour pertuber les prochains matchs de Khali et obtenir une revanche. La feud, déjà poussive, le deviendrait plus encore et il vaudrait, mieux, à mon sens qu'elle cesse. Espérons donc que la WWE ne se méprenne pas sur les acclamations du public ce soir.

 

Mais c'est le match suivant qui va le mieux démontrer les vertus de l'écriture simple et basique du show. Le combat, assez joli pour le peu de temps qui lui a été donné, voyait l'opposition de Daniel Bryan et de Sin Cara. Enfin de Daniel Bryan et des deux Sin Cara, puisqu'il sera finalement victime d'une sorte de Switcharooney dont on ne sait pas trop s'il était volontaire ou fait par l'incarnation heel du personnage pour nuire à son alter-ego babyface.

 

 

Putain, on vous l'avait bien dit : jamais lui donner à manger après minuit, ni  le mouiller.

 

 

Si le public ne peut que compatir au sort de Mister Money In The Bank, babyface dindon d'une farce où les adversaires se dédoublent et se démultiplient, il est par contre assez désorienté par le tournant qu'a pris le personnage de Sin Cara. L'opposition entre Sin Cara et Cos Cara – apprécie au passage, cher public, ce magnifique jeu de mot nerd issu tout droit d'une TI-83 – est extrêmement confuse pour le public, surtout lorsqu'elle est réalisée dans la pénombre bleue du ring et dans les plans de caméra trop serrés pour qu'on saissise réellement qui est qui. La WWE est donc en pleine phase de test en ce moment pour savoir que faire de ces deux-là. Doivent-ils combattre devant un public qui ne pourrait jamais saisir qui est qui au risque de faire un flop fatal à leurs carrières ? Ou doivent-ils s'associer pour former une équipe dont la division tag-team aurait peut-être bien besoin ? Je pense que la WWE étudie les deux options et que le match de ce soir avait pour but de prendre la température de la seconde alternative (qui me semble plus viable et plus raisonnable).

 

Et là, cher public, aussi intelligent que spirituel, tu te rappelleras avec à-propos que j'avais insisté il y a une dizaine de paragraphes sur le manque de profondeur du roster féminin et comprendras aisément au vu du merdier que repérsente les deux Sin Cara que la WWE donne quelques temps de break aux deux jumelles Bellas qu'on ne devrait plus trop voir dans le ring pour éviter les redites en terme de storyline.

 

 

Sin Cara + Cos Cara = une storyline qui tourne en rond

(Spéciale dédicace aux fans de trigonométrie.)

 

 

Et si la deuxième option d'un tag-team de luchadors est plus que viable à mon avis, c'est parce que l'équipe Air-Boom va avoir besoin d'opposants à sa mesure et que ce n'est ni le "licenciement" des ex-number-one contenders , ni leur victoire assez nette sur les jumeaux Usos ce vendredi qui va leur en fournir.

 

Le message adressé au public était là aussi clair et facile à assimiler : Air Boom est une équipe cohérente. On remarquera d'ailleurs que les slips/pantalons coordonnés – qui sont une de mes lubies mais tu le sais déjà cher lecteur attentif – ont aussi ce rôle. Mais leur victoire sur les frangins Usos, vient encore renforcer ce message d'une manière bien moins subtile.

 

En guise de conclusion et de main-event, le lumberjack match, racontait l'histoire que tout le monde attendait : celle d'un Christian qui, malgré ses efforts, se trouvait sans alliés au bord du ring et sans ressources face à Mark Henry. Malgré de nombreuses bonnes séquences, le canadien ne pouvait que succomber aux assauts du champion dont le style in-ring fait de plus en plus penser à celui d'un grizzly enragé et dont l'assurance ne semble cesser de grandir. D'ailleurs, c'est à peine si l'irruption de Randy Orton qui l'éjecte pourtant du ring après sa première défense du titre semble l'inquiéter.

 

 

Et sinon, bonne nouvelle, on a enfin trouver à quoi sert Trent Baretta.

 

 

Là, encore, on est face à un message clair à destination du spectateur : l'affirmation de la puissance et de la suprématie d'Henry sur le roster. Et le message, envoyé depuis des mois maintenant, est toujours aussi convaincant. A tel point d'ailleurs que je ne serais pas surpris qu'il soit invincible et champion, le temps de nombreuses title-défense avant de finalement succomber à un adversaire opportuniste qui tirera profit d'une 'intervention extérieure. Une alliance de ses victimes passées (du genre Kane & le Big Show) semble être le seul moyen de séparer Henry de cette ceinture trop petite pour sa taille gargantuesque.

 

Mais, en attendant ce jour et la fin des congès sabbatiques des deux compères, on a eu droit à un épisode de Smackdown assez clair dans son déroulement et très efficace dans son objectif principal de builder Mark Henry. Même s'il était parfois confus à essayer de clarifier le quiproquo mexicain, il était assez clair dans ses objectifs et bien loin des circonvolutions scénaristiques qui m'horripilent tant à RAW.


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